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Le bilan individuel des Bleus : Tarpey euphorisant, Yabusele séduisant, Luwawu-Cabarrot décevant

Après plus de deux semaines de compétition et huit matchs pour aller décrocher une médaille d'argent, il est temps de tirer le carnet de note des Bleus. Avec Guerschon Yabusele et Terry Tarpey en bons élèves de l'été, et une copie à revoir pour Timothé Luwawu-Cabarrot.
Crédit photo : FIBA

Vice-championne d’Europe, l’équipe de France a accroché son troisième podium international consécutif malgré un groupe largement renouvelé cet été. Retour sur les performances des douze médaillés d’argent pendant cette quinzaine allemande.

  • #0 Élie Okobo : Le meilleur pour la fin…

En finale, Okobo a planté trois tirs à trois points (photo : FIBA)

Il a réservé sa meilleure prestation pour la finale, laissant entrevoir l’espoir d’un improbable retour français grâce à ses tirs à 3-points, notamment celui permettant aux Bleus de revenir à -6 (57-63, 30e minute), avant le coup de poignard au buzzer de Rudy Fernandez. Pour autant, son tournoi fut extrêmement irrégulier, entre déceptions et fulgurances (contre la Slovénie puis lors du carré final). Dès le premier match face à l’Allemagne, Vincent Collet a tenté un coup de poker en le mettant dans le cinq de départ : ce fut un échec. Alors qu’il a besoin d’avoir énormément la balle entre les mains, le néo-Monégasque a parfois semblé avoir du mal à s’accommoder à son nouveau rôle, bouclant quatre rencontres sur huit avec zéro point au compteur.

Ses statistiques : 4 points à 36% de réussite aux tirs, 1,2 rebond et 1,1 passe décisive pour 3,2 d’évaluation en 13 minutes

  • #2 Amath M’Baye : Le soldat

Un temps de jeu irrégulier pour Amath M’Baye (photo : FIBA)

A-t-il disputé son dernier match en équipe de France lors de la demi-finale ? La question mérite d’être posée, puisque sa signature en EuroLeague (avec l’Anadolu Efes) le privera des fenêtres internationales, et que les arrivées programmées de Victor Wembanyama et Joel Embiid obstruent son horizon dans la raquette. En délicatesse au cours de la préparation, le Bordelais n’a pourtant pas démérité quand on a fait appel à lui : en l’absence de Yabusele, il a brillé contre la Slovénie, avant d’être déterminant en 1/8e de finale face à la Turquie, à l’image de sa défense décisive sur Furkan Korkmaz au buzzer. Un vrai bras longue distance (8/17). Mais il fut utilisé par intermittence, avec trois matchs passés cloué sur le banc, dont la finale.

Ses statistiques : 6 points à 50%, 1,2 rebond et 1,3 passe décisive pour 6,2 d’évaluation en 15 minutes (5 matchs)

  • #3 Timothé Luwawu-Cabarrot : L’opportunité manquée

TLC a raté son Euro (photo : FIBA)

L’an dernier, aux JO, dans son profil de « 3-and-D » (shooteur à 3-points et défenseur, ndlr), l’Azuréen avait été la grande révélation de l’été ! En Allemagne, les choses se sont drastiquement inversées. TLC a souffert tout au long de la compétition, tant dans les duels défensifs que ses choix offensifs. On sauvera toutefois son 1/8e de finale contre la Turquie, où il fut l’un des grands artisans du miracle tricolore, puis sa première mi-temps aboutie face à l’Italie. Un passage anonyme en finale (5 minutes) pour conclure un tournoi fade. En l’absence de Nicolas Batum, il a manqué une belle occasion de prendre de l’épaisseur. Une statistique, cruelle, résume son EuroBasket : quand il était sur le terrain, les Bleus sont à -40. Le pire +/- de l’équipe.

Ses statistiques : 4,9 points à 40%, 2,4 rebonds et 1,1 passe décisive pour 5,3 d’évaluation en 17 minutes

  • #4 Thomas Heurtel : Sans lui, pas de médaille…

L’image de cet Euro pour Heurtel, qui va arracher la prolongation contre l’Italie (photo : FIBA)

En ajoutant un deuxième titre européen à ses médailles olympiques et mondiales, il aurait pu devenir le plus beau palmarès de l’histoire de l’équipe de France. Très poussif en début de tournoi, l’Héraultais a été magnifique par la suite, après son réveil lors de la quatrième sortie face à la Bosnie-Herzégovine. Reconverti sixième homme, l’ancien meneur du Real Madrid a parfaitement tenu son rôle de seul meneur-créateur, en l’absence de Nando De Colo. Un moment homérique dans le money-time face à l’Italie, qui permet aux Bleus d’assurer leur dixième médaille européenne. Il convient même de noter ses efforts défensifs lors de la phase finale ! Alors que le murmure d’une signature au Zénith Saint-Pétersbourg continue de se faire entendre, la question de son avenir en sélection, avec la signature de la charte, risque de revenir sur la table.

Ses statistiques : 10,4 points à 51%, 2,4 rebonds et 7,1 passes décisives pour 14,3 d’évaluation en 25 minutes

  • #7 Guerschon Yabusele : Incontournable

Guerschon Yabusele, successeur de Boris Diaw au poste 4 chez les Bleus ? (photo : FIBA)

Il a terminé son Euro par un excès de frustration, envoyant valdinguer un panneau publicitaire. Une deuxième défaite en finale pour son deuxième tournoi international, amer dénouement pour l’Eurélien qui a été le Français le plus régulier de la compétition. Vincent Collet l’a surnommé le « Charles Barkley du basket européen », Aaron Cel l’a qualifié de « monstre », Rudy Gobert a affirmé qu’il était « un joueur NBA ». Une panoplie offensive complète, d’un tir à 3-points en grand progrès (46%, contre 32% à Tokyo) à une domination physique près du cercle. Sa saison au Real Madrid lui a permis de grandement évoluer dans sa connaissance du jeu, lui qui a été extrêmement juste dans ses choix. Malheureusement, comme l’ensemble de l’équipe, il est passé à côté de sa première mi-temps en finale, ce qui coûte cher…

Ses statistiques : 14,8 points à 55%, 3,8 rebonds et 2 passes décisives pour 14,1 d’évaluation en 28 minutes (7 matchs)

  • #10 Evan Fournier : Un goût d’inachevé

Une nouvelle fois, Evan Fournier termine meilleur marqueur des Bleus sur une compétition internationale (photo : FIBA)

La détresse du capitaine faisait peine à voir dimanche soir. Les larmes aux yeux, la médaille d’argent déjà rangée, le New-Yorkais sait que son rêve devra encore attendre… Particulièrement ciblé en l’absence de Nando De Colo et Nicolas Batum, l’ancien arrière de Nanterre et Poitiers a vécu un tournoi en demi-teinte, éprouvant de vraies difficultés à se défaire des nasses adverses, peinant même parfois à effectuer les bons choix offensifs comme lors du money-time contre l’Italie. Sur la finale, il n’a pas grand chose à se reprocher (23 points à 7/14), étant aussi celui qui instilla la révolte par un 11-0 avant la mi-temps. Sa saison passée dans le corner des Knicks a complètement changé sons registre de jeu : lors de la Coupe du Monde 2019, il avait pris 28% de ses tirs derrière la ligne des 6,75 mètres (39/138) ; cet été, ce fut 55% (65/116).

Ses statistiques : 15,3 points à 40%, 2,9 rebonds et 3 passes décisives pour 11,6 d’évaluation en 29 minutes.

  • #11 Théo Maledon : Au bout du banc

Très peu de temps de jeu pour Théo Maledon sur cet Euro (photo : FIBA)

Très discret en préparation, le meneur d’Oklahoma City a pourtant été préféré à Isaïa Cordinier dans la liste finale afin de sécuriser le poste 1, en cas de rechute d’Andrew Albicy. Son tournoi fut finalement anecdotique : trois apparitions sur le terrain, de l’agressivité lors de ses débuts contre l’Allemagne, mais un rôle de spectateur et de douzième homme par la suite. Toujours derrière certains absents dans la hiérarchie (Nando De Colo et Frank Ntilikina), il devra batailler pour revenir dans un futur proche.

Ses statistiques : 3,7 points à 27%, 0,7 rebond et 1 passe décisive pour 1,3 d’évaluation en 9 minutes (3 matchs)

  • #17 Vincent Poirier : Utile

Avec l’arrivée programmée d’Embiid, Vincent Poirier peut faire des victimes collatérales (photo : FIBA)

Il restera l’image d’un Luka Doncic qui le malmène en sanctionnant à 3-points devant lui lors de plusieurs possessions d’affilée. Pourtant, le pivot madrilène a réalisé un EuroBasket sérieux, capable de rester prêt malgré un temps de jeu et un rôle fluctuants selon les configurations adverses. Logiquement peu utilisé face aux sélections jouant small-ball (5 minutes contre l’Italie), il a su tenir un rôle précieux face aux équipes dotées de grands babars (6 points et 4 rebonds face à la Lituanie de Sabonis – Valanciunas, 9 points et 7 rebonds face à la Bosnie-Herzégovine de Nurkic), faisant aussi admirer l’efficacité de son shoot à mi-distance.

Ses statistiques : 5,9 points à 59%, 3,1 rebonds et 0,8 passe décisive pour 7,1 d’évaluation en 12 minutes.

  • #21 Andrew Albicy : Des cauchemars de Lorenzo Brown…

Seulement neuf tirs tentés par Albicy sur l’ensemble de la compétition (photo : FIBA)

Quelques chefs-d’œuvre défensifs à ajouter à son tableau de chasse : Dennis Schröder a réalisé son plus mauvais match du tournoi face à lui tandis qu’A.J. Slaughter a été complètement étouffé en demi-finale. Malheureusement, Lorenzo Brown (14 points, 11 passes décisives et 0 balle perdue) l’a dominé lors du match le plus important, provoquant deux fautes rapides. Offensivement inhibé, sans les étincelles de 2019, comme s’il n’osait plus apporter la moindre créativité en attaque.

Ses statistiques : 1,4 point à 44%, 1,1 rebond et 2,2 passes décisives pour 3,9 d’évaluation en 15 minutes

  • #22 Terry Tarpey : Le tube de l’été !

Première campagne réussie en Bleue pour Terry Tarpey (photo : FIBA)

Une statistique pour synthétiser son tournoi ? En finale, il est le seul Français avec un +/- positif ! Lors des 22 minutes passées par le Franco-Américain sur le parquet, les Bleus ont marqué 2 points de plus que la Roja. Symbole d’un EuroBasket où il termine avec le meilleur ratio de l’équipe : +98. Tout a été dit et redit sur Terry Tarpey : sa présence surprise dans la liste, ses performances remarquées en match de préparation, son ascension expresse vers le statut d’indispensable. Capable de colmater tous les trous, incroyablement intense, énorme défenseur, il a presque fait passer l’absence de Nicolas Batum au second-plan, en endossant le costume de « glue-guy ». Un reproche, toutefois : le capitaine manceau a presque eu tendance à s’oublier offensivement, comme contre l’Espagne, alors qu’il pourrait avoir le profil du parfait « 3-and-D » (5/10 à 3-points sur le tournoi, mais 5/9 à Cologne et 0/1 à Berlin).

Ses statistiques : 5,4 points à 63%, 4,3 rebonds et 1,7 interception pour 11,4 d’évaluation en 20 minutes

  • #27 Rudy Gobert : Amère sortie

L’une des actions de la carrière de Rudy Gobert en équipe de France : une claquette pour décrocher une prolongation contre la Turquie (photo : FIBA)

Élu meilleur pivot de l’EuroBasket, le Picard a pourtant vécu un tournoi contrasté. Des soirées magnifiques, à l’image de sa domination absolue face à la Turquie (20 points et 17 rebonds) ou l’Italie (19 points et 14 rebonds) au début des phases finales, mais quelques errances, comme ses premiers pas à Cologne où il tentait des choses complètement hors de son registre (un tir à 3-points contre la Hongrie ?!). Mais c’est surtout la finale qui reste un gros point noir : dominé par Willy Hernangomez défensivement, il a affiché ses limites balle en main, alors que l’idée de Sergio Scariolo était de le forcer à recevoir la gonfle, perdant de trop nombreux ballons (27 sur l’EuroBasket, soit trois par match !). Contre l’Espagne, il ne tente que deux tirs. Impensable… Promettant de revenir meilleur en sélection, le futur intérieur de Minnesota pourra tout de même se rappeler de son impact positif pour se consoler. Sans sa dissuasion sur Alperen Sengun en huitième ou la cinquième faute provoquée de Nicolo Melli en quart, pas sûr que les Bleus soient repartis de Berlin avec une nouvelle médaille… Sans sa claquette salvatrice au buzzer contre la Turquie, c’est même sûr que non !

Ses statistiques : 12,8 points à 65%, 9,8 rebonds et 1,2 contre pour 17,9 d’évaluation en 27 minutes

  • #93 Moustapha Fall : Un registre unique

Dos au cercle, Fall apporte de la variation dans la raquette française (photo : FIBA)

Par son entrée fracassante contre la Lituanie, c’est lui qui a lancé l’Euro des Bleus lors du deuxième match de la compétition. Sélectionné alors qu’il était loin d’être à 100%, le big man de l’Olympiakos a prouvé qu’il possédait un profil remarquablement utile dans les circonstances adéquates, le seul capable de jouer dos au cercle, de fixer, de ressortir probablement les balles. Mais il a également souffert collectivement sur de nombreuses séquences, présent lors du naufrage de la fin du troisième quart-temps face aux intérieurs mobiles italiens ou lors de la défense de zone sanctionnée par Juancho Hernangomez en finale (6 tirs primés dans le deuxième quart). Un match référence contre la Pologne : 6 points, 10 rebonds, 5 passes décisives et 3 contres.

Ses statistiques : 3,1 points à 64%, 2,6 rebonds et 1 passe décisive pour 6,1 d’évaluation en 10 minutes

  • Vincent Collet : Le verre à moitié plein

Vincent Collet a terminé 58% de ses compétitions internationales avec une médaille autour du cou (photo : FIBA)

Les chiffres sont têtus, déjà : avec une septième médaille en douze campagnes internationales, le Normand consolide son statut de meilleur sélectionneur de l’histoire de l’équipe de France et prolonge l’âge d’or des Bleus, avec une constance remarquable sur les podiums (bronze mondial 2019, argent olympique 2021, argent européen 2022), dont il faut lui attribuer le crédit. Fin technicien, il avait identifié depuis le début de la compétition que les pertes de balle signeraient l’arrêt de mort de son groupe : dès la première phase à Cologne, il n’a cessé d’alerter sur ce problème, mais sans que son discours ne soit suivi d’effet. À sa décharge, ce n’est pas lui qui envoyait des passes dans les tribunes ou qui perdait la balle sur une remontée de jeu. Pourtant, certaines de ses options sont discutables sur la compétition : le long passage de Moustapha Fall dans le troisième quart-temps parfaitement exploité par l’Italie (même s’il s’en est défendu en disant que ça avait permis de provoquer deux fautes de Melli) ou la défense de zone face au festival Juancho Hernangomez en finale par exemple… Il reste aussi cette douzième défaite en treize rencontres officielles face à Sergio Scariolo, la sixième en six matchs décisifs. Toutefois, fort d’un nouveau podium presque inespéré, l’entraîneur de Boulogne-Levallois semble indéboulonnable pour la suite. Avec le soutien du président de la fédération Jean-Pierre Siutat et de ses cadres, Evan Fournier et Rudy Gobert en tête, il reste l’homme de la situation pour l’horizon Paris 2024.

À Cologne et Berlin,

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