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Danilo Andjusic face au défi olympique : « J’espère vivre les plus grandes semaines de ma carrière »

Il est 22h15 sur le parvis du Pionir et les joueurs serbes profitent d’une fraîcheur toute relative pour converser avec leurs familles avant de regagner leur hôtel. Une petite bulle d’air au cœur d’une semaine étouffante à Belgrade, qui devrait même virer à l’étuve jeudi avec 42 degrés annoncés, tout près du record historique de température de la ville (43°, en 2007). Devant un bar où seules deux personnes conservent un œil attentif sur la minscule télévision diffusant la victoire contre l’Espagne en quart de finale de l’EuroBasket féminin (71-64), Vasilije Micic enchaîne les selfies. Un peu plus loin, Milos Teodosic échange des passes avec un jeune garçon tandis que le prodige Filip Petrusev signe des tournées d’autographes. Une vraie proximité avec les supporters qui contraste avec la zone mixte tenue dix minutes auparavant où les journalistes devaient crier leurs questions pour qu’Igor Kokoskov puisse les entendre derrière sa barrière, deux mètres plus loin.

On ignore ce que le sélectionneur champion d’Europe 2017 a bien pu dire mais il y a fort à parier qu’il n’était pas réellement satisfait de la dernière répétition générale de son groupe, pourtant renforcé par les revenants Milos Teodosic et Nikola Kalinic. Cinq jours après avoir détruit le Mexique à Athènes (104-67), son équipe a eu toutes les peines du monde à se débarasser des coéquipiers de Gustavo Ayon (81-77). Il y a eu de belles séquences, des possessions qui ont enthousiasmé une salle Aleksandar Nikolic bien feutrée (jauge à 30%), comme cette passe entre les jambes de Danilo Andjusic pour Filip Petrusev, mais il y a eu aussi énormément d’approximations telles ces 18 balles perdues et ces nombreuses errances défensives, qui ont notamment permis à l’ex-limougeaud et levalloisien Paul Stoll de briller (14 points à 4/7, 3 rebonds, 4 passes décisives, 3 interceptions et 9 fautes provoquées pour 27 d’évaluation).

« C’était un match difficile », nous a dit Danilo Andjusic après la rencontre. « On savait que ce serait plus difficile que la semaine dernière en Grèce. Nous n’avons pas mis assez d’intensité défensive, cela leur a permis de mettre leur attaque en place avec beaucoup de tirs ouverts à trois points. Ce fut mieux ensuite, malgré une baisse de concentration à la fin. On a pu voir que dès que nous défendons correctement et accélérons le jeu, de bonnes choses arrivent. » 

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En quatre matchs amicaux avant le TQO, Andjusic a cumulé 6,8 points en 19 minutes de moyenne
(photo : KSS)

Seulement neuf jours après avoir quitté Bourg-en-Bresse, sur les coups de 3h du matin le mardi 15 juin, Danilo Andjusic a déjà disputé quatre rencontres internationales. Un rythme qui ferait presque penser à un calendrier printanier de Jeep ÉLITE… Auteur notamment de 12 unités contre Porto-Rico la semaine dernière, l’ancien arrière de la JL a une nouvelle fois été lancé dans le cinq de départ par Igor Kokoskov face au Mexique. S’il a beaucoup cherché l’arme fatale Boban Marjanovic (20 poins à 9/15 et 9 rebonds en 21 minutes), Andjusic a fait preuve d’une agressivité désordonnée. Utilisé dans un rôle différent que dans l’Ain avec bien moins de ballons qui passent dans ses mains, il a fait mauvais usage de ses rares munitions en seconde période, gaspillant trois possessions sur autant de mauvaises passes. Ce qui a eu le don d’agacer son sélectionneur, qui l’a sorti à 110 secondes du buzzer final, alors qu’il venait de le relancer pour le money-time. Par ailleurs, on notera aussi que son envie défensive changeait aussi par rapport à ce que l’on avait parfois l’habitude d’observer à Ékinox… Un signe de l’imminence des derniers choix d’Igor Kokoskov ?

Malgré une prestation en demi-teinte (6 points à 2/3, 3 rebonds, 3 passes décisives, 1 contre et 3 balles perdues pour 10 d’évaluation en 17 minutes, mais un différentiel de -12 pour la Serbie lorsqu’il était sur le parquet, le pire de son équipe), Danilo Andjusic ne devrait pas trop trembler d’ici à l’annonce de la liste définitive pour le tournoi de qualification olympique. Les forfaits s’accumulent (ceux de Vladimir Lucic et Marko Guduric annoncés mercredi), Vasilije Micic et Nemanja Nedovic sont toujours en civil, Bogdan Bogdanovic chasse le titre NBA avec les Hawks… Surtout, Igor Kokoskov emmènera 14 joueurs (12+2) à la conquête du billet olympique et tous les échos indiquent que Vanja Marinkovic ou Dalibor Ilic sont en danger, voire les deux si l’entraîneur du Fenerbahçe Istanbul décide de réserver une place en dernière minute pour Nikola Milutinov. De quoi permettre à l’enfant de l’Hemofarm Vrsac de disputer sa première vraie compétition internationale depuis l’EuroBasket 2013 ?

« J’enchaîne les matchs en ce moment mais ce n’est absolument pas contraignant pour moi étant donné que c’est pour l’équipe nationale. Ce n’est pas facile d’enchaîner directement après la saison mais la sélection est au dessus, j’aime jouer pour mon pays. Le plus important maintenant est de se qualifier pour les Jeux Olympiques, c’est ce qu’on a tous à l’esprit. Le reste, comme si je fais partie de l’équipe finale, on verra plus tard… Je fais de mon mieux sur le terrain et j’ai une bonne relation avec le coach. Cela s’est bien passé entre nous lors des qualifications pour l’EuroBasket 2022 : il croit en moi, il sait ce que je peux faire et apporter. J’espère vivre les plus grandes semaines de ma carrière professionnelle, je rêve de participer aux Jeux Olympiques. »

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Pour Danilo Andjusic, une première hymne nationale chez lui, au Pionir, depuis 2013
(photo : KSS)

Certes désireux de retrouver l’EuroLeague où plusieurs équipes ne sont pas insensibles à ses talents de scoreur, un temps intéressé par une découverte de la Turquie, Danilo Andjusic est surtout entièrement tourné vers le plus grand rêve de sa carrière : participer aux Jeux Olympiques et imiter sa femme, Ivana Maksimovic, médaillée d’argent à Londres en tir à la carabine et porte-drapeau serbe quatre ans plus tard à Rio. Et si la perspective de se battre pour une place à Tokyo l’a détourné des playoffs de Jeep ÉLITE, il n’en a pas totalement oublié ses coéquipiers de la JL Bourg pour autant. Lundi, depuis son hôtel de Belgrade, il s’était branché sur LNB TV afin de suivre le quart de finale à Monaco.

« Bien sûr que j’ai regardé le match ! Les gars ont très bien démarré avant que Monaco ne se mette à défendre très fort et à trouver son rythme en attaque… Je reste ravi que nous ayons atteint les playoffs mais ce n’était pas une fin de saison équitable. Si nous avions été au complet, je suis persuadé que le dénouement aurait été différent mais on ne peut rien y faire. Je suis un peu déçu de ne pas avoir pu prendre part aux playoffs mais je ne vais pas me plaindre d’être en équipe nationale. Je me souviendrai surtout que nous avons réalisé la meilleure saison de l’histoire de la JL Bourg. »

Des résultats effectivement historiques pour le club, et une saison référence pour lui qui lui a permis de retrouver son chemin jusqu’à la sélection nationale parmi l’immense densité de talents en Serbie. Pour Danilo Andjusic, Tokyo est encore loin, au vu de tous les absents attendus par Igor Kokoskov, mais il faut d’abord penser à la première étape. Entre-deux mardi prochain au Pionir contre la République dominicaine pour un tournoi où la Serbie n’aura pas d’autre choix que la victoire finale, peut-être face à une Italie privée de Marco Belinelli, Danilo Gallinari et Daniel Hackett pour la dernière marche.

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Le bras d’Andjusic, son meilleur argument pour espérer voir Tokyo ?
(photo : KSS)

À Belgrade,

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