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Jordan Taylor, la rédemption

Il est dommage que le match des Spurs en l’honneur de Tony Parker ne se joue pas contre les Knicks lundi, Jordan Taylor aurait pu discuter avec Frank Ntilikina de la rapidité à laquelle la roue peut tourner dans le sport de haut niveau. Après une première convaincante contre l’Olympiakos en EuroLeague (16 points et 4 passes décisives), le meneur de l’ASVEL avait progressivement disparu de la circulation, au fil de soirées insipides dans la compétition reine, jusqu’à être benché la semaine dernière au profit d’un minot de 17 ans, Matthew Strazel, qui n’avait encore jamais joué en professionnel.

En 3 minutes et 52 secondes sur le parquet de Valence le soir de la Toussaint, le natif du Minnesota semblait avoir touché le fond, traversant le parquet espagnol tel un fantôme pour finalement afficher un pitoyable -5 d’évaluation. Or, sept jours plus tard, avec les blessures d’Antoine Diot et Théo Maledon, c’est sur lui que reposaient toutes les responsabilités à la mène à l’heure d’accueillir le champion d’Europe en titre. Une perspective loin d’être rassurante, même si Zvezdan Mitrovic avait eu l’intelligence de le relancer dimanche lors de la réception de l’Élan Chalon (11 points et 7 passes décisives en 23 minutes).

Encore utilisé plus que prévu avec la sortie prématurée de Matthew Strazel, Jordan Taylor a vécu ce qui ressemble à une soirée fondatrice sous le maillot villeurbannais. Même avant de devenir le héros du jour, l’ancien Limougeaud avait récité une partition intéressante, harcelant les lignes arrières russes avec son intensité défensive. Offensivement, contrairement à ces derniers temps, il a bien fait jouer ses coéquipiers et a considérablement embêté la défense du CSKA par sa vitesse, se retrouvant à huit reprises sur la ligne des lancers-francs. Puis son match a basculé dans l’irrationnel à 13 secondes du buzzer final avec le tir de la gagne (67-66). Un mauvais tir, pris à trois points, en plein milieu de la possession… Mais un tir pour l’histoire. Zvezdan Mitrovic torpillait ce choix avec le sourire en conférence de presse. Pour la victoire et pour s’éviter une soufflante mémorable, Jordan Taylor peut être doublement heureux de l’avoir réussi.

« C’était complètement illogique de shooter à 13 secondes de la fin de la possession. L’idée était de le mettre face au poste 4 d’en face avec un écran mais pas qu’il shoote aussi tôt. Je ne voulais pas qu’il fasse ça. Mais c’est le basket… Avec l’équilibre, la force, l’énergie, il a senti qu’il devait tirer à ce moment-là. Et il l’a mis ! »

Bon tir ou mauvais tir, peu importe, il l’a mis. Et Jordan Taylor, lui, était loin de toutes ces considérations. Meilleure évaluation de son équipe avec une pointe à 18 (14 points à 3/10, 2 rebonds et 7 passes décisives en 30 minutes), l’homme aux 40 apparitions en EuroCup était tout à son bonheur d’avoir réussi une telle performance.

« C’est complètement fou, je ne trouve pas les mots. C’est une superbe victoire collective. Même à -4 à une minute et demie de la fin, nous avons continué à nous battre. Ce n’est pas notre première victoire de la sorte et je pense que cela veut dire beaucoup de choses sur notre équipe. Le dernier shoot ? C’est un tir que je travaille beaucoup avec T.J. (Parker) et Jo (Gomis). Voigtmann a reculé alors que le coach avait dessiné une action où je devais essayer d’obtenir un switch après écran. C’est un shoot que j’ai beaucoup pris dans ma carrière et heureusement, il est entré ! »

L’ASVEL n’est pas censée avoir l’effectif interchangeable et interminable d’un grand d’Europe. Mais l’équipe villeurbannaise prouve soir après soir qu’elle a les ressources nécessaires pour exister à ce niveau. Même avec trois meneurs sur la touche, c’est le dernier, et celui qu’on attendait le moins, qui a fait la différence.

« Dans les conditions où l’on était, cela fait plaisir d’avoir à chaque fois des joueurs qui parviennent à élever leur niveau », savoure Gaëtan Muller, le président délégué. « La dernière fois, c’était Matthew. Ce soir, c’était Jordan Taylor. Il a pris la main après la blessure de Strazel. Pourvu que ça dure ! Cela prouve qu’il y a un sacré état d’esprit dans cette équipe et j’en suis très fier. »

Bien sûr, les blessés feraient bien de vite revenir. Mais avec de tels miracles en EuroLeague (4v-3d) et une domination incontestée en Jeep ÉLITE (8v-0d), l’ASVEL vit un début de saison absolument idyllique. Hier soir, c’est Jordan Taylor qui l’a entretenu.

À Villeurbanne,

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