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La belle histoire de Max Lefevre, coach lorrain qui espère rapidement intégrer un staff NBA

C’est en Lorraine, à Longwy puis Joeuf-Homecourt, que Max Lefevre a fait ses gammes de basketteur. Plutôt réputé au sein de la la génération 87, il a un jour décidé eu l’opportunité de réaliser un rêve : jouer au basketball au pays du basketball, le Etats-Unis. Sous la gouverne de Roger Tank, créateur des camps « ABC » en 1991, le Lorrain s’est rendu au Pays de l’Oncle Sam le temps d’un camp d’été. Cette expérience lui a donné envie de revenir vivre une expérience de joueur sur place et il a réussi à intégrer le lycée de Central Park Christian à Birmingham dans l’Alabama, en 2005. S’il est revenu en France et a joué à Mandelieu dans les Alpes-Maritimes en Nationale 3 masculine, il n’avait qu’une idée en tête : retraverser l’Atlantique pour y poursuivre son cursus de joueur. C’est en en NCAA DII, une nouvelle fois en Alabama, puis en NAIA, à Kansas City dans le Missouri qu’il a réalisé cet objectif. Ses études terminées, il aurait pu entreprendre une carrière professionnelle en France. Mais il a fait un autre choix.

« J’aurais pu revenir en France et jouer à un bon niveau mais des blessures et une envie de rester aux Etats-Unis m’ont poussé à rester sur place. J’ai travaillé dans les assurances pendant une semaine et j’ai arrêté. Je ne pouvais pas voir ma vie sans le basket. »

Jouer au basketball en professionnel étant quasiment impossible en dehors de la NBA et de la G-League, Max Lefevre s’est allé tourner vers le coaching.

« J’ai commencé à coacher en AAU et puis après j’étais graduate assistant (coach pendant que je passais mon Master) à Angelo State en NCAA DII. »

Il rencontre Chris Beard quand celui-ci veut recruter un joueur français

Là-bas, il a rencontré un certain Chris Beard, coach des Texas Tech Red Raiders aujourd’hui.

« Au bout de deux ans et mon Master en poche, Chris a eu une offre pour coacher en NCAA DI à Arkansas-Little Rock et il m’a offert une place dans son staff. On a fait une grosse saison et à la fin de l’année il a reçu une offre d’UNLV et m’a demandé de le suivre. On était à Las Vegas pendant une semaine et Texas Tech a perdu son coach. Ils lui ont offert le job. Coach Beard était assistant à Texas Tech pendant 10 ans avec Bobby Knight, une légende du coaching américain. C’était une décision difficile mais il a décidé de partir à Texas Tech. Maintenant, ça fait trois ans que nous sommes ici. »

Une troisième saison qui vient de se conclure par une finale nationale au Bank Stadium de Minneapolis… Une belle histoire mais le chemin n’a pas été aussi simple que cela. Si coach Beard l’a aidé, il n’a pas toujours eu droit à des mains tendues. Même pour y poser un premier pied sur place et trouver un programme basket souhaitant l’accueillir. « Pour partir aux Etats-Unis au lycée, ce n’était pas facile et je n’avais personne pour m’aider. » Résultat, parallèlement à ses études, il a créé une petite activité annexe : trouver des places dans des programmes basket pour de jeunes joueurs européens. « Il y a de tout et n’importe quoi aux Etats-Unis donc je voulais faire quelque chose pour aider les jeunes à ne pas faire les mêmes erreurs que moi. J’ai aidé pas mal de joueurs à partir en High School, Prep School, Junior college, NCAA… » Et c’est dans ce cadre qu’il a rencontré Chris Beard.

« Après avoir coaché en AAU pendant un an, il fallait que je retourne à l’école pour pouvoir rester aux Etats-Unis et je voulais travailler en NCAA. Une des meilleures façons de rentrer dans le coaching NCAA est d’être graduate assistant et de passer son Master, ce qui n’est pas obligatoire mais presque pour avoir un boulot à plein temps en NCAA. Coach Beard venait de devenir head coach à Angelo State et il cherchait des joueurs. Il était intéressé par un Français que j’avais aidé partir en Junior College et c’est comme ça qu’on s’est parlé la première fois. Il avait aussi un poste de  »graduate-assistant » disponible et, après quelques semaines, il m’a proposé de venir travailler pour lui. En DII, c’était lui, un assistant et moi. Il m’a donné beaucoup de libertés et j’ai pu prouver ma valeur. »

Aux côtés de Chris Beard, il a pu faire ses gammes dans de nombreux domaines.

« A Little Rock, mes journées consistaient à réaliser des entrainements individuels, des séances vidéos avec les joueurs ou avec le coach ainsi que du scouting de nos adversaires. Le programme était très sérieux. Nous avons gagné notre conférence et avons battu Purdue au 1er tour du tournoi NCAA. Pour Texas Tech, comme pour Little Rock, j’ai suivi Coach Beard. J’ai prouvé ma valeur en travaillant pour lui et il m’a toujours demandé de le suivre. »

Le basket français en vogue chez les Red Raiders

Désormais, il travaille dans de bonnes conditions – « à Little Rock mais je ne gagnais presque rien. C’est vraiment à Texas Tech que tout a changé » – dans un staff plus étoffé à Texas Tech. Sa fidélité et surtout son travail apprécié lui ont permis de monter en grade.

« J’ai plusieurs rôles à Texas Tech. Je suis en charge du développement individuel des joueurs sur le terrain et je supervise plusieurs coachs qui travaille avec les joueurs au quotidien. Je travaille aussi beaucoup sur notre attaque avec le coach en lui amenant des nouvelles idées et en préparant notre équipe pour chaque match offensivement. Je supervise aussi le recrutement sur l’international de prospects européens notamment. »

Dans son effectif, on trouve l’Italien Davide Moretti et le Français Josh MBalla. Dernièrement, un autre Français s’est engagé pour le programme : Clarence Nadolny.

« Coach Beard est très ouvert sur l’international (il a notamment connu une expérience en équipe nationale de Suisse, NDLR). Il aime beaucoup le jeu européen et les joueurs étrangers. Mon travail est de connaitre les meilleurs prospects et de savoir qui est intéressé par la NCAA. La NCAA est de plus en plus ouverte sur l’étranger donc on essaye de garder le rythme. »

Par ailleurs, il n’est plus le seul Français dans le staff puisque Elliott De Wit, ancien formateur à l’Entente Le Chesnay Versailles 78 Basket, l’y a rejoint.

« Je ne connaissais pas Elliott avant d’arriver aux Etats-Unis mais il travaillait dans un Junior College à deux heures de Texas Tech. Il m’a contacté et il est venu plusieurs fois nous voir. Après la saison, il m’a dit qu’il voulait continuer ses études et coacher à un meilleur niveau. Il est graduate-assistant ici, avec une bourse qui paye ses études et l’aide à vivre sur place. Il va finir son Master à Texas Tech cet été et gère toute la partie vidéo pour nous. Il fait un excellent travail et il va devenir un très bon coach rapidement. »

L’objectif ? Intégrer un staff NBA

Quant à la suite, elle ne s’arrête à Texas Tech, même si les attentes sont très grandes autour du programme désormais.

« Personnellement, j’aimerais travailler en NBA assez rapidement. Notre succès à Texas Tech ainsi que les joueurs NBA que l’on a formés ces deux dernières années aident beaucoup. J’ai un travail très intéressant à Texas Tech et nous avons de très bon nouveaux joueurs qui arrivent donc la NBA serait ma seule raison de partir. »

Si la « succes-story » autour de Chris Beard continue, ce dernier pourrait bel et bien finir sur un banc NBA. Avec le jeune coach français pas loin…

« Aujourd’hui, c’est une star du coaching et tout le monde veut connaître les raisons de son succès. Coach Beard est un winner (gagnant). Il a gagné partout où il a coaché. C’est un gros travailleur et pendant la saison, les journées (et les nuits) sont longues. Il est très pointu sur la préparation. On a aussi une culture où les joueurs apprennent la rigueur et le travail. Le résultat est une équipe préparée, avec de joueurs qui progressent grâce au travail, et une équipe rigoureuse et soudé. »

En attendant, le tandem prépare la saison à venir avec l’espoir de retourner au Final Four.

« Le Final Four, c’est un autre monde. L’année dernière, finir à l’Elite 8 a été une expérience incroyable mais ce n’est rien comparé au Final Four. Tout le pays en parle pendant une semaine, toutes les télés ne passent que ça, des interviews non-stop… .Il y avait 15 000 personnes à notre entrainement ouvert au public. On a joué les matchs devant 72 000 personnes. Le Final Four est peut etre le plus gros évènement sportif aux Etats-Unis avec le superbowl. Au niveau basket, il n’y a rien d’autre de comparable. »

Et l’espoir de gagner la finale, cette fois, car la défaite en prolongation contre Virginia lui reste en travers de la gorge.

« On était à quelques secondes de tout gagner. C’est encore difficile d’en parler et je n’ai toujours pas regarder le match. Je ne sais pas si je pourrais le regarder un jour. »

Même sans avoir gagné, être allé aussi loin relève d’un travail accompli. Son parcours est en tout cas unique. Et, comme Yoann Cabioch avec Chicago en WNBA, il voit l’ouverture de la NBA comme une opportunité pour des coachs étrangers. Sans pour autant affirmer qu’il est facile de trouver un poste outre-Atlantique.

« Toutes les situations sont différentes. Pour moi je voulais rester aux Etats-Unis et je suis marié avec une Americaine. En terme de visa de travail, c’est difficile pour les étrangers, à moins d’être un coach de haut niveau européen. Cependant, la NBA s’ouvre de plus en plus sur l’Europe et ses coachs. Personellement, je ne suis pas contre coacher en Europe un jour aussi. »

Ce qui semble sûr, c’est que Max Lefevre n’est qu’aux prémices d’un parcours qui s’annonce prometteur.

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