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Amara Sy, président du Syndicat des Basketteurs, est foncièrement contre le Final 8 : « On appelle ça du forcing ! »

Ce vendredi matin, le Comité Directeur de la Ligue Nationale de Basket (LNB) va décider si un Final 8 aura lieu fin juin pour décerner le titre de champion de France 2021, à Rouen selon L’Equipe. Jeudi dernier, le Syndicat National des Basketteurs a envoyé un courrier à la Ligue Nationale de Basket (LNB) pour plaider en défaveur de ce Final 8. Son président Amara Sy nous a expliqué la position des joueurs :

« Le Final 8 n’est pas nécessaire. J’entends que c’est dans l’ADN du basket de jouer des phases finales. Oui bien sûr. Mais des phases finales, ce n’est pas sur un match, sur un week-end. Tout en sachant que là on cale des matches tant bien que mal, on joue sur un rythme effréné. On n’a jamais connu ça en France. Il y a une hécatombe de blessure. Moi même j’ai une déchirure musculaire, ce n’est jamais arrivé dans ma carrière. Pourtant je suis quelqu’un qui fait attention, je m’étire beaucoup, je bois beaucoup d’eau, je fais attention à mon alimentation. Tout mais pas ça ! Après chaque journée, on entend qu’untel s’est blessé. Je ne pense pas que ça soit anodin.

La deuxième des raisons, ce sont les internationaux qui vont manquer. Je ne vois pas l’intérêt de jouer un Final 8 avec la moitié de l’effectif composé de joueurs espoirs. La vraie question est de savoir quel est l’intérêt de jouer un Final 8 ? Comment finir sur une note positive si la moitié de l’effectif est composée par des joueurs de centre de formation ? Quand le Final 8 a été voté, les gens ne se rendaient pas compte. Aujourd’hui, il y a une hécatombe de blessures, les effectifs commencent à être décimés.

Finir la saison régulière pour éviter le ranking, mais pas plus

Il y a trois semaines, on a eu une réunion avec les joueurs référents de Pro B. Déjà en Pro B, ils sont au bout du rouleau. Les déplacements sont compliqués. Quand tu fais Gries – Fos, c’est difficile. Tu rentres chez toi à je ne sais pas quelle heure. OK tu as une demi-journée de repos mais ce n’est pas possible. Deux jours après tu as un autre match, tu joues à six… Au début on était plein de bonne volonté mais la réalité c’est que les joueurs ça reste des êtres humains, ce ne sont pas des robots.

On aurait du mettre la pression en février et mars pour jouer plus. C’est sur que notre calendrier de fin de saison aurait été moins chargé. Mais à l’époque, on n’a pas eu cette lucidité de réagir et aujourd’hui c’est trop tard. Bien que les joueurs se blessent, il faut qu’on réussisse à terminer le championnat pour éviter la pire des choses qui serait le ranking. On a du mal à respecter l’équité sportive à cause de la crise sanitaire mais il faut quand même qu’on arrive à faire un minimum de choses. Le ranking serait la pire solution.

De plus, ça ne dérange personne qu’il n’y ait pas de Final 8 en Pro B mais ça dérange quelques équipes qui ont une certaine influence qu’il n’y en ait pas en Jeep ELITE. Pourtant c’est la même ADN, la LNB c’est la Jeep ELITE et la Pro B.

La sortie médiatique de Tony Parker, le président de l’ASVEL

On tire tout le temps sur les joueurs quand ça ne va pas. C’est tout le temps aux joueurs de faire les efforts. Mais il y a des gens qui se permettent de dire n’importe quoi. Ce n’est pas eux qui sont sur le terrain. Il y a des joueurs en fin de contrat qui se sont blessés. Comment vont-ils faire l’année prochaine ? Quand ce sont des gens qui ne maîtrisent pas tout parce qu’ils ne sont pas dans les salles de basket, ils peuvent dire n’importe quoi. Mais quand ce sont des gens qui sont dans le métier depuis des années, ils ne peuvent pas se permettre de dire des bêtises comme ça. C’est un manque de respect pour les joueurs !

Quand j’ai lu l’interview de Tony Parker (président de l’ASVEL) dans L’Équipe, je l’ai appelé directement. Il m’a rappelé deux jours après, j’ai manqué son appel et depuis je n’ai réussi à l’avoir. Il voit son intérêt, il est quand même très influent pour le basket français, mais il ne peut pas dire des choses comme ça. Il est président de ce qui est sûrement le plus grand club de l’histoire du basket français, ils (l’ASVEL) représentent une grosse vitrine. OK ils ont joué sur les deux tableaux en EuroLeague et en championnat, c’est compliqué même s’ils ont un effectif à rallonge… La vérité est que le Final 8 n’est bénéfique que pour l’ASVEL et peut-être Dijon (deuxième de Jeep ELITE). Et encore Dijon… Personne ne veut jouer le Final 8 (chez les joueurs), même les joueurs de l’ASVEL. Ce qui est marrant dans les clubs, c’est que les joueurs et les coaches ne veulent pas jouer le Final 8 mais le président oui. On nous demande depuis le début de cette pandémie de faire des efforts pour l’intérêt général, mais à un moment donné quand le corps dit stop, il dit stop.

Quand Tony Parker compare la NBA à la LNB… En NBA, est-ce qu’ils font Gries – Fos-sur-Mer en bus ? Non, ils ont un jet privé, ils vont dans des grands hôtels, ils ont 4-5 kinés, préparateurs physiques, ils ont tout ce qu’il faut pour la récupération. Surtout, ils n’ont pas la même pharmacie. Je ne dis pas qu’on joue pieds nus, mais on n’est dans les mêmes conditions que les équipes NBA. Quand aux efforts financiers, certains en ont fait. Nous, on a été payé à 100% à Paris mais ça a été loin d’être le cas partout.

Un problème d’anticipation

C’est une leçon pour tout le monde. On s’est surestimé. On ne pouvait pas prédire à 100% que cela se passerait comme ça. Demain (vendredi), il y a des matches, je touche du bois mais je sais qu’il y aura de la casse. Et il y a encore beaucoup de matches ! Donc on fait tout pour terminer la saison, on joue tous les deux ou trois jours pour au final terminer sur un Final 8. C’est l’intérêt général qui prime, il faut trouver la moins pire des solutions. Pour la Pro B, on pense que c’est celle-ci même si on aurait du jouer plus aux mois de février et mars – mais maintenant c’est trop tard donc on est obligé de continuer -, en Jeep ÉLITE on va terminer tant bien que mal mais il ne faut pas ajouter une autre compétition derrière. On appelle ça du forcing !

On ressent la pression des joueurs, on a un peu peur de la décision finale. Normalement une saison comme ça devrait nous permettre de sortir plus fort pour les années à venir. Il ne faut pas que les gens prennent les choses personnellement. »

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