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Au mental, la JL Bourg évite le piège stambouliote

En ce mardi soir, la JL Bourg découvrait un nouveau monde. Celui du silence, déjà. Par habitude, le speaker Arafat Gorrab a bien failli demander à la salle de faire du bruit après la première balle perdue d’Erick Green mais non, Ékinox sonnait desespérement creux. Le huis-clos est la nouvelle norme et il faudra s’habituer, quand bien même l’enjeu et la tension d’un match serré, incarnée par l’intensité de l’entraîneur turc Zafer Aktas, permettaient d’atténuer légèrement cette impression de match amical. Mais en réalité, plus qu’un nouveau monde, la Jeu découvrait un nouveau costume, celui de favori d’une rencontre européenne. Pas simple, quand on s’appelle la JL Bourg, d’aborder un match d’EuroCup avec l’obligation de gagner. Surtout que le Bahcesehir Istanbul, fanny malchanceux sur la phase aller, est venu dans l’Ain avec la ferme intention d’y abattre sa dernière carte en vue de la qualification pour le Top 16.

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Drôle de décor pour la première victoire européenne à domicile de l’histoire de la JL Bourg
(photo : Alexandre Lacoste)

Autant dire que tout le décor du match piège était posé, presque encore plus quand la JL Bourg se pensait tranquillement en maîtrise au cœur des débats (43-33, 19e minute). Cependant, rien ne justifiait vraiment cet écart, si ce n’est la prévisibilité du jeu offensif turc, l’impact de Zack Wright (auteur de 12 points à la pause) ou l’activité d’Alen Omic, maladroit mais dominateur sous les panneaux (9 rebonds à la mi-temps). On sentait que les jambes n’étaient pas vraiment là, vraisemblablement le contrecoup physique des deux semaines sans entraînement. Le tout avec une concentration fluctuante, aussi, la faute à l’absence de soutien populaire. Et ce qui devait arriver arriva…

Le festival Erick Green

Talent supérieur à ce niveau, 52 apparitions NBA à son compteur (avec Denver et Utah) et une aventure jusqu’au Final Four de l’EuroLeague l’année dernière sous les ordres de Zeljko Obradovic pour certifier de son adaptation au Vieux Continent, Erick Green (27 points à 7/14, 3 passes décisives et 5 interceptions) a pris feu dans le troisième quart-temps. 11 points d’affilée pour remettre son équipe dans le bon sens de la marche (de 48-39 à 50-50) et instiller le doute dans l’esprit burgien. Mais cette saison, en témoigne sa victoire en prolongation à Villeurbanne après une fin de match catastrophique, la JL Bourg a quelque chose en plus : une solidité mentale à toute épreuve. À un moment donné, tout semblait contre elle : la détermination du Bahcesehir à changer le cours de son histoire (54-58, 29e minute), les passages contre-productifs de Kadeem Allen à la mène (-5 d’évaluation en 9 minutes), les lancers-francs échappés dans le money-time (4/10)… Et pourtant, les Bressans ont su s’en sortir (79-77, score final).

Précieux caractère

« C’est une défaite crève-cœur », soupirait Zafer Aktas. Dans l’avion du retour vers les rives du Bosphore, il pourra déplorer un manque total de réussite. Il n’aura pas tort. C’est la troisième fois que son équipe s’incline sur le fil à l’extérieur (-1 à Kazan et défaite en prolongation à Venise) et son destin aurait pu être différent si le dernier floater, d’apparence facile, de l’international allemand Ismet Akpinar, à 78-77, avait choisi le chemin du cercle, plutôt que celui du vide, après ses quatre rebonds sur l’arceau. Mais la chance n’explique pas tout. La détermination, déjà un peu plus. La hargne mise dans le dernier rebond défensif de Zachery Peacock en est un bel exemple. On pourra aussi parler de l’activité invisible de Thomas Scrubb − précieux pour enrayer la série turque et pour empêcher Erick Green de prendre la dernière tentative − ou du jeu poste haut tellement atypique de Zack Wright (17 points à 6/11, 5 rebons et 7 passes décisives) et de sa merveille de passe volleyée pour Alen Omic à 27,6 secondes du buzzer final, pour faire repasser la JL devant (78-77). Ou plus sûrement de la confiance absolue d’un Pierre Pelos (14 points à 6/8 et 7 rebonds) qui a bonifié son trophée de MVP de la semaine par un dernier quart-temps de haute volée. Alors que ses coéquipiers peinaient à trouver des solutions offensives, l’ancien Fosséen s’est fendu de 9 points dans le quatrième acte. Après avoir indirectement provoqué le renvoi de l’entraîneur du Partizan Belgrade, l’homme du Sud-Ouest a enterré les derniers espoirs de Top 16 du Bahcesehir Istanbul. Zafer Aktas pourra également s’interroger sur la faible répartition de la menace offensive dans son groupe où les joueurs turcs semblent jouer les utilités : Erick Green, Alex Perez, Ismet Akpinar et Josh Owens furent les seuls à alimenter régulièrement la marque, si l’on excepte les 5 points de Peyton Aldridge. Cela aurait pu passer si l’ancien lillois Jamal Jones avait été à son niveau (0 point, -7 d’évaluation en 20 minutes), mais avec des si…

« Je suis très satisfait », souriait Savo Vucevic, de retour aux affaires et en pleine santé. « On a montré qu’on avait du caractère. Cette équipe a quelque chose de spéciale, un état d’esprit de winner, elle refuse de perdre. » Ce qui va peut-être lui valoir un ticket pour le Top 16 à ce rythme-là, si tant est que la compétition puisse continuer à se disputer normalement. Cela semble être le plan puisqu’il se profile une semaine à deux réceptions dans quinze jours : contre Venise le 17 novembre et contre Kazan deux jours plus tard, pour le compte d’un match en retard de la 4e journée. En attendant un déplacement à Badalone déjà rendu incertain par les quatre cas positifs de la Joventut, la JL Bourg pourra s’occuper de la cheville de Maxime Courby. Le Nordiste se déplaçait avec une botte après coup, mais il se voulait rassurant. Il faudra aussi retaper Hugo Benitez, victime d’un torticolis à l’entraînement, et qui aurait pu faire tellement de bien face aux errances de Kadeem Allen. Ce mardi soir, tout n’a pas été parfait, certes, le contexte ne s’y prêtait pas vraiment. Mais le mental peut quand même offrir de bien jolies perspectives, parfois. Le Top 16 en est une, par exemple.

À Bourg-en-Bresse,

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