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France – États-Unis : Pour la légende…

« Il faudra un chef d’oeuvre. » Après l’ébouriffante demi-finale de l’équipe de France contre la Slovénie (90-89), jeudi, le sélectionneur des Bleus Vincent Collet a choisi d’invoquer l’art pour qualifier le défi qui attend les siens dans la nuit de vendredi à samedi, à 4h30, en finale olympique contre les États-Unis. Depuis ses premières joutes internationales en 1936, les Américains ont remporté dix-huit titres olympiques sur vingt-deux. Chaque défaite en phase finales (1972, 1988 et 2004) relève de l’anomalie. Irréel, impensable et, normalement, utopique. Car le basket états-unien n’a cessé d’être l’étalon-or le plus stable depuis l’introduction des sports collectifs aux Jeux olympiques. Et pourtant, l’équipe de France s’avance vers la troisième finale olympique de son histoire (après 1948 et 2000) affranchie des complexes ressenties par ses contemporaines. Comme ce fut le cas de la génération Sydney, lorsque les Bleus avaient reniflé l’odeur de l’or olympique contre Team USA (75-85). 

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Les Bleus de Batum et Gobert s’avancent sans peur contre le monstre américain
(photo : FIBA)

Capitaliser sur les deux succès consécutifs contre les Etats-Unis

Terminé le temps où les Tricolores se prostraient devant les stars américaines de NBA. « Moi, Jason Kidd, en face, je le voyais comme une icône », disait encore Laurent Sciarra hier à Nice Matin. L’ère de la globalisation et l’ouverture du marché américain aux joueurs français ont achevé de mettre un terme à ce rapport de soumission. Encore fallait-il matéraliser cette inversion des tendances et ce changement culturel par un exploit. Il s’est déroulé en septembre 2019, à Dongguan, lorsque les Bleus ont fait chuter les Américains en quarts de finale (89-79). Avant de reproduire cela il y a deux semaines, lors du match inaugural des JO (83-76). Avec invariablement les mêmes déterminants : de l’abnégation et de l’agressivité défensive et offensive.

Contre une sélection tardivement assemblée, aux accents individualistes prononcés, mais au talent intrinsèque inégalé, les phases de décompression se chiffrent rapidement. L’Australie l’a appris à ses dépens en quarts de finale (98-77). À proximité de la sélection entraînée par Gregg Popovich après vingt minutes (42-45), Patty Mills et consorts ont ployé en l’espace de dix minutes (32-10). Cet écueil, la France l’a toujours contourné lors de ces deux victoires. En optant essentiellement pour des joueurs de grands taille, capables de dissuader les extérieurs américains à pénétrer dans la raquette. Rudy Gobert (2,16 m) aura, une nouvelle fois, l’occasion de dominer la peinture. Il y a deux semaines, Bam Adebayo (2,06 m) et Draymond Green (2,06 m) avaient peiné face au triple meilleur défenseur de NBA (14 points et 9 rebonds pour 19 d’évaluation). Mais la donne risque d’avoir radicalement changée en treize jours : le trio Jrue Holiday – Devin Booker – Kris Middleton ne se ressentira plus des effets du décalage horaire, Team USA a largement haussé son niveau athlétique (72-41 en deuxième mi-temps contre la République tchèque, 52-38 face à l’Espagne et 55-33 contre l’Australie) et les triples tenants du titre disposent de plus de vécu collectif, tout simplement.

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Jamais deux sans trois pour Vincent Collet devant Gregg Popovich ?
(photo : FIBA)

L’insoutenable facilité de Kevin Durant 

De plus, même en déficit de centimètres, les Etats-Unis peuvent compter sur des individualités de très haut niveau, Kevin Durant en tête. En dépit d’une saison blanche en 2019/20, l’ailier des Brooklyn Nets demeure le meilleur attaquant du monde, à l’aisance et au toucher singuliers, inarrêtable lorsqu’il est dans un bon jour. Contrairement à certains de ses coéquipiers, son jeu s’ajuste parfaitement au basket international. Ses deux performances lors des finales olympiques en 2012 et 2016 (30 points) en attestent.

En quête de repères lors des deux premiers matchs, le MVP NBA 2014 a recouvré toutes ses capacités physiques et mentales lors des trois derniers matchs. En témoigne son extrordinaire prestation livrée en quarts de finale contre l’Espagne (29 points à 10/17 de réussite aux tirs, dont 4/7 à 3-points, 2 rebonds et 4 passes décisives). Nicolas Batum et Timothé Luwawu-Cabarrot se relaieront pour diminuer son impact, à l’instar du premier match, à l’issue duquel Durant n’avait inscrit que 10 points (4/12 aux tirs). On a connu tâche moins délicate. Mais l’histoire est à ce prix.

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Limiter KD, comme lors du match d’ouverture, sera l’une des clefs majeures côté tricolore
(photo : FIBA)

 

 

 

 

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