ITW Corentin Sauzeau, champion de France U15 avec Paris et retraité des parquets : « C’est une nouvelle étape qui commence »

Corentin Sauzeau, champion de France U15, avec Sami Dupont et Ephraïm Dimbi
Lors du Final Four U15 fin mai, à Marne-la-Vallée, l’équipe du Paris Basket Avenir – CTC liée au Paris Basketball via le Paris Basketball Association – a fait sensation en survolant la compétition. Un premier titre national pour le club parisien, récompense du travail d’un groupe dirigé par Corentin Sauzeau (34 ans). Le meneur de jeu de Vanves GPSO (NM2) de 2014 à 2025 signe un premier coup d’éclat dans sa jeune carrière de coach. Après avoir tiré sa révérence en tant que joueur cette saison, Corentin Sauzeau a répondu à nos questions.
Il y a une semaine, tu as pris ta retraite après presque 30 ans passés sur les parquets. Après 11 saison passées à Vanves, quel regard portes-tu sur cette longue carrière de joueur ?
C’est une vraie page qui se tourne après presque 30 ans passés sur les parquets. Tout a commencé à Plaisance (près de Saint-Nazaire), mon club formateur, puis j’ai eu la chance d’intégrer l’Hermine de Nantes en U15 et U18 France, avec en point d’orgue une finale de Coupe de France. Ensuite, j’ai connu mes premières années en NM1 avec Challans.
Caen a été une étape importante : un projet basé sur la jeunesse, où j’ai pu m’exprimer et grandir. J’ai ensuite fait partie du début de l’aventure du CBC, avec cette fameuse saison où on rate la montée au buzzer en match d’accession… Des moments marquants que je n’oublierai jamais. Et puis Vanves, pendant 11 saisons. Un club qui m’a offert de la stabilité, des valeurs humaines fortes, et surtout une vraie famille. Je suis fier de ce parcours, reconnaissant pour toutes ces expériences et ces rencontres. Le basket m’a beaucoup donné. Aujourd’hui, c’est une nouvelle étape qui commence, mais la passion reste intacte.
Des regrets ?
Non, j’ai vécu pleinement toutes mes années ou alors peut être de ne pas avoir voyagé grâce au basket.
Des sélections chez les jeunes, à Vanves, en passant par le monde pro que tu as cotoyé, quels sont les joueurs qui ont marqué ton parcours ?
De mes plus jeunes années aux dernières, j’ai eu la chance de côtoyer des anciens pros (les frères Boutry, Fabien Herard à Challans, Camille Eleka, Ian Caskill et Slobodan Ocokoljic à Caen et Stephen Brun, Sami Driss ou Raphaël Desroses à Vanves sans oublier les autres avec qui on a construit des souvenirs et qui sont devenus plus que des amis (Claude Jean-Pierre, Sébastien Vertus, Marc-Antoine Bourgault, Thomas Breggion…).
Ton meilleur souvenir ? Un match en particulier ? Une perf ?
Forcément la montée en NM1 avec Vanves après une très grosse saison et une montée validée contre les Sables d’Olonnes. Un final Four où on finit deuxième malgré une équipe diminuée par un enterrement de vie de garçon en parallèle dans les Antilles pour notre capitaine, on arrive à battre Pont de Cheruy contre toute attente et on passe pas loin du titre le lendemain.
De CTF du 75 à coach des champions de France U15
Très vite, tu as mené de front ta carrière de joueur et celle d’entraîneur. Tu as toujours su que tu allais coacher ? Pourquoi ?
Depuis tout petit, mes parents étaient dirigeant d’un club à Saint-Nazaire à l’ALS Plaisance et je rentrai le week-end du pôle espoir pour aller coacher les plus jeunes. Partout où je suis passé, j’ai toujours eu cette volonté de transmettre ce que j’avais appris et je demandais à entraîner dans les clubs où j’étais… Ça a toujours été un objectif de devenir coach après mes années de joueur. J’ai passé mes diplômes en ce sens et j’ai entamé depuis la fin de la saison, le DES.
A Vanves, tu as formé pas mal de jeunes joueurs, tu as fait fructifier ton réseau pour trouver des potentiels, tu aurais aussi bien pu devenir agent non ?
C’est vrai que j’adore regarder les jeunes joueurs et essayé de voir le potentiel. Travaillant comme conseiller territorial (CTF) sur le CD75, nous devons sélectionner les jeunes potentiels pour les présenter sur les tournois inter comité (TIC) afin que les entraîneurs du pôle espoir de la Ligue observent les gamins et les suivent pour voir s’ils ont le potentiel de rentrer au pôle.

Depuis deux saisons tu as pris la tête des U15 du Paris Basketball, ce qui représente une belle opportunité pour toi. Comment ça s’est fait et quels étaient tes objectifs quand tu as pris le poste ?
Le projet a vu le jour suite à un tournoi inter comité (TIC) où notre génération finit championne et un entraîneur de club qui me dit en souriant « tes meilleurs gamins seront chez moi l’an prochain ». Le lendemain avec mon président Oumar Dia et mon manager Mandiaye N’Diaye on s’est rencontrés pour voir comment on pouvait accompagner plus longtemps les jeunes parisiens. La date limite pour déposer les dossiers U15 France étant passée, cela n’a pas pu se faire la première année. L’année d’après, un club parisien (Paris Basket Avenir) a eu la chance d’avoir le dossier et m’a proposé de prendre l’équipe. Nous savions que le projet était nouveau, mais que le plus important était de choisir les bonnes personnes pour démarrer. Très vite, nous avons fait le choix de partir sur des joueurs de première année et nous nous étions fixés comme objectif le titre d’ici deux ans.
Le week-end dernier, tu as remporté haut la main le Final Four groupe A en U15 masculin, le premier titre de la section amateur du Paris Basketball. On t’a vu assez peu exubérant durant le week-end à la fin des matchs. Pourtant tu es un coach plutôt actif sur le banc.
Il ne s’agit pas du Paris Basketball, mais du Paris Basket Avenir, une CTC qui comporte 4 clubs (la Domrémy Basket 13, CSMF, Ménilmontant PS et Paris Basketball Association). C’est vrai que les résultats sur le week-end sont très flatteurs (+56 et +58), les jeunes ont travaillé dur pour obtenir ce titre et ils le méritent. Ma volonté était d’accompagner les jeunes vers leurs objectifs et à la fin du match, j’étais surtout soulagé d’avoir réussi a atteindre ce que l’on espérait et j’en ai profité pour remercier le staff (Karamba Diaby, Felix Carves) ainsi que les dirigeants du club.
Nommé coach des U18 ÉLITE du Paris Basketball
Justement, qui sont tes références en matière de coaching ? Quel type de jeu veux-tu veux mettre en place ? Y a-t-il entraineurs qui t’ont marqué ?
Je n’ai pas une référence en particulier, mais je regarde et prends des choses chez plusieurs coachs. Forcément, mes principes de coaching ont été influencés par Sylvain Mousseau, coach de Vanves, en essayant d’adapter certaines choses à mon contexte et le style de jeu du Paris Basketball. Nous essayons d’imprimer un rythme très élevé pendant 40 minutes avec des rotations courtes en impliquant tous les joueurs en défendant tout-terrain.
La saison prochaine tu vas prendre les U18 de Paris avec un projet encore ambitieux. Peux-tu nous en parler ?
L’an prochain, Thomas Pennellier s’envole pour Bonn après une grosse saison avec son groupe et le poste étant vacant. Christophe Denis, directeur du centre de formation, m’a proposé de prendre la suite. C’est une vraie opportunité et une marque de confiance de sa part, mais ce ne sera pas simple après une saison aussi belle que ce qu’ils ont fait (troisième place en championnat de France). Le club a décidé également de recruter Julien Mahé sur les Espoirs qui arrive de Chalon-sur-Saône et qui est reconnu pour être très bon dans la formation des jeunes joueurs.
On t’imagine être ambitieux dans le coaching. Comment tu te vois dans 5 ans, 10 ans ? Sur quel banc ?
Honnêtement, je n’y pense pas, je passe mon diplôme déjà cette année, j’ai soif d’apprendre durant cette formation et grâce à ce que je vais voir avec le centre de formation au quotidien. Pourquoi pas devenir un entraîneur reconnu sur la formation comme Jean-François Martin (Cholet), Romain Chenaud (Chalon) ou Abdel Loucif (Strasbourg) ?
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