Nancy avait à coeur de rebondir après l’épisode de Blois : « J’avais peur que cette défaite nous ait détruit »

« On a gagné autant de matchs ce soir qu’à l’issue de la phase aller la saison dernière, en neuf matchs (NDLR : Nancy avait dû attendre 17 matchs pour comptabiliser 6 victoires la saison dernière). On aurait pu déjà avoir gagné un match de plus. »

Samedi soir, à l’issue de la victoire de son équipe face à l’AS Monaco, l’entraîneur nancéien Sylvain Lautié n’avait visiblement pas oublié la défaite de la semaine précédente face à Blois. Une rencontre, perdue dans les derniers instants après prolongation (99-98), où les décisions arbitrales ont créé la polémique pendant plusieurs jours. Mais plus que de remettre une pièce dans un jukebox qui a déjà beaucoup fait parler, le technicien avait surtout la crainte de voir son groupe ne pas se relever après cette épisode blésois. « Heureusement qu’on l’a gagné celui-là. J’avais tellement peur d’une cassure mentale, peur que cette défaite à Blois nous ait détruit », confiait Sylvain Lautié en conférence de presse.

Nancy fait tomber Monaco de son rocher pour la première fois de la saison

« Je coache comme si j’étais en playoffs »

Pour ne pas laisser le doute s’installer dans son groupe et réussir son coup face au champion de France en titre, le technicien de 55 ans a décidé de s’appuyer quasi exclusivement sur ses cadres : seulement huit joueurs ont vu le terrain (aucune minute pour Ike Nwamu ou Luka Cerovina), quand Frank Mason III n’en est jamais sorti (40 minutes).

« Je réduis, je coache comme si j’étais en playoffs. C’est un risque, mais bon, il faut engranger les victoires. Je serre les rotations parce que je sens que l’équipe est bien en place et que je peux gagner le match. Donc en serrant les rotations, on joue un peu au poker, ça passe ou ça casse. Ça passe, tant mieux. Mais on peut aussi perdre 2-3 joueurs et je peux avoir tort. C’est un équilibre précaire. »

Qui tient pour le moment grâce à une colonne vertébrale Frank Mason III – Shevon Thompson qui ne flanche pas depuis le début de la saison, bien au contraire. Si le meneur étasunien a parfaitement intégré son nouveau rôle de chef d’orchestre de l’attaque lorraine (17,3 points à 53% de réussite aux tirs et 5,6 passes décisives pour 18,7 d’évaluation en 33 minutes), le pivot jamaïcain monte en puissance depuis la mi-octobre (trois double-double et pas une évaluation en dessous de 20 sur les quatre dernières rencontres). Face à Monaco, l’intérieur a d’ailleurs bien choisi son moment pour signer la meilleure évaluation de Betclic ELITE cette saison (36). Un axe meneur – pivot redoutable et qui fait de Nancy l’une des belles surprises de ce début de saison (5e au classement).

Jouer plus que le maintien ?

Mais pour être plus que cela, l’intensité et l’énergie proposées à domicile devront se transposer à l’extérieur. Car en effet, si Gentilly est une forteresse pour le moment imprenable (5 victoires), le SLUC peine loin de ses bases, et ce depuis son retour en Betclic ELITE. La saison dernière, le SLUC n’avait décroché que quatre victoires à l’extérieur. Cette saison, la dynamique en déplacement n’est pas différente pour l’instant : une seule victoire à Saint-Quentin et de lourdes défaites à Roanne (-27) ou Villeurbanne (-25). Prétendre à autre chose que le maintien passera forcément par de meilleures prestations dans les arènes adverses. En attendant, le SLUC savoure : « Je savais qu’on avait Monaco, puis trois déplacements ensuite. On pouvait en perdre quatre d’affilé. Là, on passe à 6-3. Même si on en perd trois d’affilé, on sera à 6-6, on sera bien. » Mais nul doute que ce bon début de saison a attisé les ambitions lorraines : « Franchement, on a des objectifs assez élevés, avouait Bruno Cingala-Mata. Peu importe qui on joue, on les regarde droit dans les yeux. Oui, on a battu Monaco, c’est cool. Mais si la semaine prochaine, on perd contre Le Mans, ça n’aura pas d’effet. » Le MSB est prévenu.