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[Portrait] Alexandre Gavrilovic, cap à l’Est

A 17 ans, au moment où beaucoup de jeunes basketteurs prometteurs choisissent de poursuivre dans le cursus classique, Alexandre Gavrilovic (2,06 m, 28 ans) s’est lui lancé à l’assaut des Etats-Unis. A la fin de ses années cadets à la SIG, l’envie de traverser l’Atlantique devenait trop forte et le jeune intérieur franchissait le pas, sans hésitation : « C’était un rêve pour moi de partir aux Etats-Unis. Les opportunités ne sont pas légions et quand j’ai eu l’occasion, je n’ai pas hésité ». Ses premiers pas outre-Atlantique se sont faits à l’IMG Academy, une académie privée à Bradenton, en Floride : « C’était mon ticket pour la NCAA, mon rêve à cette époque. Le cadre, les infrastructures, tout était incroyable. Il y avait entre deux et trois mille sportifs sur le campus, de toutes les nationalités et de plusieurs disciplines différentes. Et en termes de basket, plusieurs joueurs NBA se soignaient et se remettaient en forme là-bas. Dès ma première semaine, je me suis entraîné en même temps que David Lee ou Omri Casspi. Toi, tu viens de Strasbourg et tu te retrouves avec ces stars du basket. Si ce n’est la langue anglaise qui était mon seul problème à l’époque, tout était parfait ».

Après cette première année, Alexandre découvrait enfin la NCAA à Dayton tout d’abord (entre 2011 et 2014) puis Townson (2014/15). Une période loin d’être aisée pour le jeune intérieur qu’il était, mais ces années ont tout de même laissé de bonnes empreintes. Sans toujours trouver un temps de jeu conséquent : « Nous étions entre cinq et six intérieurs par équipe », ces années furent un réel challenge pour Alexandre qui était obligé de batailler pour grappiller des minutes les soirs de matchs. Des rencontres bien souvent disputées dans des salles combles et pouvant accueillir entre quinze et vingt mille personnes. Et au niveau sportif, le sens du détail lors des longs et intenses entraînements lui ont permis de découvrir le « basket de haut niveau ». Face aux mythiques universités de Syracuse ou Minnesota, il passait en moyenne une douzaine de minutes sur les parquets (17 sa dernière année à Townson) pour 3,7 points et 2,7 rebonds de moyenne (en hausse aussi à Townson, 5,4 points et 4 rebonds). Cette compétition interne et externe le faisait mûrir et progresser mentalement, en plus de la partie physique, tactique et technique. En parallèle, il validait son Master et possède aujourd’hui un réseau d’amis importants aux Etats-Unis, avec qui il garde volontiers contact.

Son cursus universitaire prenant fin en 2015, Alexandre revenait en France et signait à Roanne en Pro B (6,5 puis 8,1 points et à chaque fois plus de 4 rebonds de moyenne). Deux saisons marquantes pour lui : « En revenant en France, je m’attendais à un mode de vie similaire à l’université, surtout du point de vue du professionnalisme. Mais ce n’était pas pareil. Le championnat de France, la Pro B en particulier, et la NCAA sont très différents. J’avais l’impression que certains joueurs étaient juste contents d’être là, sans plus. Moi j’avais l’envie d’aller encore plus haut ». Des passages à Nantes puis Evreux lors de la saison 2017/18 furent ses derniers matchs joués dans l’hexagone et le constat de ces trois années passées en Pro B est quelque peu amer : « Ce passage a été très décevant, je considère avoir perdu trois ans car elles ne m’ont pas permis d’évoluer. Ma deuxième saison à Roanne n’était pourtant pas si mauvaise, mais mon temps de jeu était limité. Puis le style pratiqué en Pro B ne me convenait pas. Et je ne parle pas de ma dernière saison que j’ai passé dans deux clubs différents. Mais j’ai beaucoup appris durant ces années, j’ai fait des erreurs et je sais aujourd’hui ce que je ne devrais plus reproduire ». Il était alors temps pour lui de remettre les voiles, vers l’est cette fois.

Le temps du changement

« Après Evreux, je suis rentré à Strasbourg et j’ai remis beaucoup de choses à plat. J’ai changé d’agent et je refusais toutes les propositions que je recevais de France. De toute manière, j’étais catalogué comme un joueur de Pro B mais je ne souhaitais plus évoluer dans ce championnat qui ne me correspond pas. Mon objectif a toujours été d’intégrer une ligue majeure, comme la VTB ou la ligue espagnole. Je ne pouvais y aller tout de suite et il me fallait un tremplin, une chance de me montrer pour pouvoir y évoluer. Et mon agent m’a trouvé le club de Balkan Botevgrad, qui disputait aussi la FIBA Europe Cup. Rejoindre un club disputant une coupe d’Europe était une condition obligatoire ».

Une envie forte pour pouvoir se donner les moyens de ses ambitions, mais il restait encore à y faire ses preuves. Sur la quarantaine de rencontres qu’il disputait avec le club bulgare, Alexandre allait réussir son pari : 10,2 points et 7,7 rebonds de moyenne en championnat, 7,9 et 6,1 en Playoffs et surtout 13,5 et 8,8 en Coupe d’Europe, avec une nomination dans le deuxième cinq de la compétition à la clé. Petit signe du destin, il affrontait durant la compétition son futur club de Minsk. Avant de s’envoler vers la Biélorussie, il remportait avec son équipe le championnat bulgare. Après trois revers consécutifs en finale et trente ans sans titre, Alexandre et ses coéquipiers venaient de libérer tout un club, toute une ville. Un succès qui le marquera pour de nombreuses années : « Ce titre reste à ce jour mon meilleur souvenir dans le basket. La salle était pleine, nous n’avons pas fêté seulement avec les coéquipiers mais avec toute la ville. Un feu d’artifices a été tiré en notre honneur. Nous avons fait une superbe année, avec un Top 8 en Coupe d’Europe en prime. Et notre bonne entente au sein du groupe a encore plus renforcé ce sentiment ». Des titres, Alexandre en avait pourtant déjà remporté avec l’équipe de France U20 notamment, en 2010 : « C’était spécial également car je n’avais que trois années de basket derrière moi. J’avais 18 ans, je venais de commencer à jouer et Jean-Aimé Toupane m’a fait confiance. Cette saison, j’ai même recroisé Andrew (Albicy) qui joue aujourd’hui en VTB League aussi, c’était sympa de le revoir ».

Avec son club de Saint-Petersbourg, Andrew Albicy dispute cette saison l’EuroLeague. Une compétition qu’Alexandre espère aussi atteindre un jour et son choix de rejoindre Minsk et la VTB League abonde en ce sens : « Avec l’Espagne, la VTB est une des meilleures ligues en Europe. Les joueurs sont différents, ont tous des gros CVs en ayant joué en EuroLeague ou en NBA. Il y a d’excellents joueurs et c’est un réel plaisir de me confronter à eux et me prouver que je peux rivaliser face à eux. Ici, j’ai redécouvert le vrai basket professionnel ». Dans la capitale biélorusse, « une très belle ville », Alexandre ne se laisse pas distraire : « Je me focalise beaucoup sur ma récupération et sur le basket. Je dispose d’un chauffeur pour me déplacer, d’un superbe appartement mais avec deux matchs par semaine et le temps passé dans l’avion, je n’ai pas vraiment la possibilité de faire autre chose. Cette année était en tout cas très chargée pour moi ». Et réussie, 12,2 points, 5,6 rebonds et 13,5 d’évaluation moyenne en VTB League, dont un double-double, un soir à 20 points face au Khimki Moscou (équipe d’EuroLeague) en novembre 2019 ou encore une évaluation de 30 en décembre dernier lors d’une rencontre face au CSKA Moscou. En FIBA Europe Cup, ses statistiques étaient même meilleures, avec 13,9 points et 6,1 rebonds pour 15,5 d’évaluation moyenne. De quoi attiser son envie de poursuivre l’aventure à l’étranger : « Je n’envisage pas de rentrer en France pour l’instant. Je suis bien à l’étranger pour le moment et je dispose d’options pour poursuivre ma carrière hors de France ».

Quant à la suite de sa carrière, le plan d’Alexandre a évolué comme il le voulait : « Je suis là où je voulais être. Je veux continuer cette progression l’an prochain et jouer en plus l’EuroLeague, l’EuroCup voire la BCL (Ligue des Champions), tant que je monte d’un cran. Chaque année, je veux progresser à ce niveau et rester dans les meilleurs championnats jusqu’à atteindre le top ».

Alexandre semble enfin trouver un championnat où il peut faire étalage de son talent, à 28 ans. Mais ce chemin fut long et il entend désormais en profiter à fond, ses meilleures années étant après tout encore devant lui.

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