NCAA : un plafond salarial annuel à 20,5 millions de dollars dès 2025-2026, un espoir pour les clubs européens ?

Attendu à la première place de la Draft NBA 2026, A.J. Dybantsa va jouer pour BYU pour 4,1 millions de dollars en 2025-2026.
Un juge fédéral a validé un accord historique permettant aux universités américaines de verser directement des salaires à leurs athlètes. Dès la saison 2025-2026, un plafond salarial annuel de 20,5 millions de dollars par établissement sera mis en place (à partir du 30 juin). Une décision qui pourrait limiter l’inflation et redonner un souffle aux clubs européens, longtemps démunis face aux départs de leurs jeunes joueurs vers les États-Unis.
Un « salary cap » inédit pour les universités
Le vendredi 6 juin, la juge fédérale Claudia Wilken a validé un accord de 2,8 milliards de dollars entre la NCAA, ses cinq conférences majeures et les avocats représentant tous les étudiants-sportifs de Division I. Ce règlement met fin à plusieurs procès antitrust et marque un tournant historique dans le modèle économique du sport universitaire américain.
La principale nouveauté à retenir : à partir de la saison 2025-2026, chaque université pourra rémunérer ses athlètes directement, dans la limite d’un plafond annuel fixé à 20,5 millions de dollars. Ce cap, appelé à augmenter progressivement sur dix ans, s’ajoute aux bourses d’études et autres avantages déjà en place.
Come on what is going on is totally out of control – are you serious some schools in hoops will have $20 MILLION dollars in the NIL to distribute – oh yes a farce college sports has become -please @NCAA change in the NCAA booklet welcome to the PROS for revenue sports.
— Dick Vitale (@DickieV) April 23, 2025
Vers la fin de la course folle aux millions ?
Jusqu’ici, les rémunérations passaient essentiellement par des collectifs de supporters, utilisant les contrats « NIL » (Name, Image, Likeness) pour contourner les règles de l’amateurisme. Résultat : une explosion incontrôlée des sommes versées, notamment dans le football américain et le basketball masculin, avec plusieurs cas de jeunes joueurs approchant voire dépassant le million de dollars avant même leur premier match.
L’instauration de ce « salary cap » représente donc un espoir de stabilisation. À court terme, elle pourrait freiner la frénésie actuelle des signatures, dont bénéficient les universités avant l’entrée en vigueur du plafond le 30 juin. D’ici là, les offres affluent pour sécuriser les meilleurs talents, y compris les jeunes joueurs français.
Un signal pour les clubs européens… ou une fausse bonne nouvelle ?
Face à l’attrait croissant de la NCAA, de nombreux clubs français et européens voient chaque été leurs meilleurs espoirs quitter le continent sans compensation. Comme expliqué par l’avocat Simon Renault récemment sur BeBasket, ce phénomène s’appuie sur un vide juridique qui empêche toute indemnisation lorsque les joueurs rompent leur contrat pour partir étudier et jouer aux États-Unis.
Le plafonnement des dépenses pourrait freiner cet exode en réduisant les incitations financières. Toutefois, rien n’indique à ce stade que la NCAA ou ses universités partageront ce budget de façon équitable entre disciplines ou profils. Le basket européen pourrait donc continuer à souffrir, si l’essentiel du budget est capté par le football universitaire.
Un nouveau cadre, mais encore beaucoup d’incertitudes
L’accord validé début juin ne règle pas toutes les zones grises. La création d’un nouvel organe de régulation, la College Sports Commission, dirigé par Bryan Seeley (ancien cadre de la MLB), vise à mieux contrôler les flux financiers et limiter les abus. Mais le chantier est immense.
Par ailleurs, la question du statut des athlètes (salariés ou non) reste en suspens. La NCAA souhaite une loi fédérale pour éviter leur reconnaissance comme employés, ce qui ouvrirait la voie à des syndicats et à une explosion des coûts.
Une régulation qui pourrait inspirer la FIBA ?
Ce cap à 20,5 millions de dollars – mis en place à partir du 30 juin – n’est peut-être qu’un premier pas. Côté européen, la balle est dans le camp de la FIBA, qui pourrait s’inspirer de cette dynamique pour proposer enfin un cadre juridique harmonisé permettant de protéger les clubs formateurs.
Car tant que les départs vers la NCAA ne seront pas considérés comme des transferts à titre onéreux, les clubs professionnels continueront de former à perte des talents qui s’envolent, pour ne revenir que quelques années plus tard sur le circuit FIBA. Mais d’ici le 30 juin, les programmes NCAA vont continuer à signer à tout-va des potentiels européens, avant de devoir se calmer.

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