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« Repéré en 2020 alors qu’il évoluait en Lettonie », comment T.J. Shorts aurait pu débarquer en France pour un salaire dérisoire.

Sponsorisé - Fondé en 2016, French Basketball Scouting s'est installé comme une référence parmi les différents acteurs du scouting en France. Entretien.
« Repéré en 2020 alors qu’il évoluait en Lettonie », comment T.J. Shorts aurait pu débarquer en France pour un salaire dérisoire.

T.J. Shorts lors de sa première saison pro à Ventspils en 2019/20

Crédit photo : FIBA

En bref :

🏀 French Basketball Scouting (FBS) a été fondé en 2016

🏀 Simple page Facebook à son lancement, FBS est maintenant un site internet avec plus de 1 600 fiches joueurs

🏀 Une structure composée de multiples contributeurs (Denis Celer, Benjamin Guillot, Arnaud Baudin, Léo Desmontils, Hélène Guillaume…) participant à la rédaction de contenus

🏀 En collaboration avec Stéphane Brunet, alias Mr Stats, qui répertorie le scoring des joueurs de nationales

Article sponsorisé

French Basketball Scouting est un service de scouting visant à aider les clubs à construire leurs effectifs et à se renforcer, en présentant uniquement des joueurs non formés localement (« NJFL »). Grâce à un réseau d’informateurs, de coachs, d’agents et de joueurs, FBS a contribué depuis sa création au recrutement de plus de 50 clubs en France et à l’international (Europe, Afrique, Amérique du Nord, Asie, Moyen-Orient). Entretien avec Denis Celer.

Après avoir débuté par passion, comment avez-vous grandi et vous êtes-vous professionnalisés?

Resté en libre accès pendant cinq ans, French Basketball Scouting est devenu un service payant sur abonnement en 2021. Ce passage au mode professionnel s’est imposé naturellement, après plus de 1 000 présentations de joueurs, dont 170 signés par des clubs en France. Ce virage a été motivé par de nombreuses discussions avec des coachs, des GM, des directeurs sportifs, mais aussi par un constat frappant : cette saison-là, le roster d’un respectable club de Pro A comptait dans son effectif cinq joueurs étrangers que nous avions présentés. Cela nous a confirmé la valeur concrète de notre travail, et la nécessité de le structurer de façon professionnelle.

Que propose French Basketball Scouting ?

L’objectif est simple : permettre aux clubs de recruter le meilleur joueur possible, au meilleur moment, au meilleur tarif, tout en garantissant la confidentialité des démarches pour nos clients, qu’ils soient français ou étrangers. Ce travail s’articule autour de trois axes principaux :

1. Une base de données complète de joueurs

Nous mettons à disposition des clubs abonnés une plateforme de scouting en ligne, comptant actuellement environ 1 600 profils de joueurs, un nombre en constante augmentation. Ces profils couvrent les niveaux du basket français, de la Pro A à la NM2 et représentent une centaine de nationalités, réparties sur les 13 postes du jeu. 356 profils sont en accès libre, car les joueurs ont déjà signé en France. Les autres sont réservés aux abonnés, avec la possibilité de filtrer par poste, âge, taille, poids, statut (extra-communautaire, Bosman, Cotonou).

2. Un service de missions de scouting sur mesure

Beaucoup de coachs et assistants, absorbés par le rythme de la compétition, n’ont pas le temps de scouter en profondeur pendant la saison. C’est là que nous intervenons.

À partir d’un cahier des charges précis (poste, taille, poids, qualités recherchées, budget…) nous recherchons pour eux les profils adéquats, souvent hors des circuits classiques d’agents. Ces missions sont souvent en urgence, pour remplacer un joueur blessé ou coupé.

Nous présentons systématiquement 3 listes :

  • Une liste « OR » : Elle regroupe les profils correspondant précisément à la demande initiale : poste, caractéristiques techniques, budget, statut, etc.
  • Une liste « ARGENT » : Des joueurs qui ne remplissent pas tous les critères mais dont le potentiel, l’historique ou les qualités peuvent représenter une opportunité.
  • Une liste « BRONZE » : Des profils alternatifs, souvent plus polyvalents ou évoluant sur des postes adjacents, pouvant offrir des solutions différentes mais pertinentes, selon le contexte de l’équipe.

Ces missions permettent souvent aux coachs de découvrir des joueurs qu’ils ne connaissaient pas, ce qui peut aussi alimenter leurs réflexions pour de futures constructions d’équipes. A noter que nous ne sommes pas des agents et pas affilié à des agents. Nous ne participons jamais aux négociations, mais grâce à notre expérience, nous évitons de proposer des joueurs hors budget.

3. Un accompagnement annuel des clubs

En plus des mission sur mesure, nous proposons désormais un accompagnement à l’année. Ce partenariat consiste à suivre les matchs de l’équipe concernée, échanger régulièrement avec notre référent club, maintenir une vision actualisée et pertinente du groupe et enfin identifier des pistes d’améliorations ou d’ajustements futurs. C’est un travail collaboratif, en profondeur, au service de la performance sportive et de la stabilité du projet. Nous avons en réserve des centaines de profils que nous ne publierons jamais sur le site, classés selon différents niveaux. Ces archives sont prêtes à être activées en cas de besoin pour répondre à des recherches spécifiques.

En résumé, nous ne souhaitons pas uniquement dépanner en cas de blessure mais nous inscrire dans la durée comme véritable partenaire des clubs, capable de fournir des outils, de l’expertise et un regard extérieur, pour améliorer leur recrutement et leur construction d’équipe sur le court, moyen ou long terme.

« Nous encourageons les clubs à se battre sur les meilleurs JFL, car c’est un enjeu stratégique. Mais pour le reste – Bosman, Cotonou, Extra-communautaires, le réservoir est tellement vaste qu’il n’est pas toujours utile de surenchérir. »

À quelle période de l’année êtes-vous le plus efficace ?

Nous sommes actifs toute l’année, et disponibles à tout moment pour accompagner les clubs dans leurs recherches, qu’il s’agisse de recrutement d’urgence ou de projets à plus long terme. Cependant, plus nous sommes sollicités tôt, plus notre efficacité est grande. Le scouting est un travail de fond, qui demande du temps, de l’anticipation et de la patience. Suivre un joueur peut prendre des mois, voire des années, car il faut observer son évolution, classer, comparer, valider. C’est pourquoi nous donnons notre pleine mesure durant l’intersaison, période clé où les effectifs se construisent et où la majorité des joueurs sont encore disponibles. C’est à ce moment-là que nous sommes capables de proposer des profils pertinents, ciblés, et alignés avec les besoins réels du club. Bien sûr, nous répondons toujours présent pour les missions en cours de saison, qui sont souvent des situations d’urgence pour remplacer des joueurs coupés ou blessés, dans un contexte beaucoup plus contraignant (rareté des joueurs disponibles, enveloppe financière, timing serré…). Enfin, nous travaillons toujours, avec une exigence forte : mieux vaut ne rien proposer que de présenter un joueur sur lequel nous avons des doutes.

Quels sont vos principaux critères pour qu’un joueur figure sur FBS ?

Nous appliquons trois principaux critères de sélection pour référencer un joueur :

1. L’âge et le potentiel : Nous privilégions les joueurs de moins de 25 ans, encore en développement, avec une marge de progression réelle. Cela n’exclut pas les joueurs plus âgés, mais notre focus reste sur ceux qui n’ont pas encore atteint leur plein potentiel.

2. La production statistique : Un joueur doit produire des statistiques cohérentes avec son temps de jeu, en particulier des évaluations équilibrées. Cela peut parfois désavantager les profils défensifs, mais c’est un indicateur clé dans nos analyses.

3. La faisabilité économique : Le joueur doit être abordable pour le marché français. Cela exclut certaines ligues où les salaires sont devenus démesurés (NBA, D1 australienne, Liga Endesa, Chine, Turquie, VTB, Japon…), mais nous restons curieux de tout ce qui s’y passe. Un joueur peu utilisé dans une de ces ligues, peut très bien performer en France.

Au-delà des critères chiffrés, chaque joueur a son histoire, et nous refusons toute forme de jugement hâtif, basé uniquement sur le championnat ou le CV. Nous ne faisons aucun « racisme sportif », car il y a des talents sur toute la planète. Un exemple parlant : Robert Turner III, repéré en Mongolie, a su performer à bon niveau en étant meilleur scoreur Pro B et NM1. Ce qui compte, c’est de déterminer la performance d’un joueur pour aujourd’hui et pour le futur, pas d’où il vient. Notre démarche s’apparente donc à une chasse : une quête permanente de profils intéressants et parfois inattendus.

Combien de temps prend la présentation d’un joueur ?

La présentation d’un joueur prend plusieurs heures. Cela comprend l’étude de son parcours, l’analyse de l’évolution de ses statistiques, le visionnage de vidéos, ainsi que la lecture de contenus annexes (articles, interviews, etc.). Chaque membre de l’équipe a sa propre méthode de travail, non formatée. Ce qui nous rassemble, c’est une exigence commune : « sentir le basket », écrire de manière claire, et prendre du plaisir à analyser un joueur.

Nous cherchons toujours à recueillir un maximum d’informations, à la fois sportives et extra-sportives. Afin d’avoir les informations les plus justes possible, nous sommes parfois en contact avec les joueurs. Certains sont lucides et objectifs sur leur niveau, d’autres beaucoup moins. Enfin, même si nous nous efforçons d’être rigoureux, le scouting reste une discipline subjective, faite d’intuition et de ressentis. Il nous arrive d’avoir de vrais coups de cœur, de bons « feelings »… mais il ne faut jamais oublier qu’on parle d’êtres humains, pas de simples fiches techniques.

Bonzie Colson en Turquie (@FIBA)

Pouvez-vous nous confier vos meilleures pioches ?

Nos missions étant 100% confidentielles, y compris dans le temps, nous pouvons uniquement partagés les profils de joueurs repérés sur notre site avant qu’ils ne signent en France pour la première fois :

  • T.J. Shorts : Repéré en 2020 alors qu’il évoluait en Lettonie, T.J était un diamant brut que tous les clubs de Pro.A auraient pu recruter à l’époque. Aujourd’hui, seul Monaco pourrait potentiellement l’approcher.
  • Bonzie Colson : Malgré un statut en fin de second tour de draft et une blessure, nous l’avons présenté, il a été élu MVP Pro A 2021, après sa saison en Turquie.
  • Paris Basketball : Un véritable coup de cœur pour cette équipe formée de 5 joueurs sous-estimés mais talentueux : T.J. Shorts, Tyson Ward, Mikael Jantunen, Kevarrius Hayes et Colin Malcom.
  • Jack Nunge : Son profil et ses performances en NCAA1 puis en Italie, nous ont permis d’anticiper qu’il allait exploser, avec des émoluments en hausse pour l’année prochaine.
  • Dominik Olejniczak : Le solide 5 international polonais continue de se faire remarquer à chaque passage, un choix sûr. Il vient d’être récompensé du titre de meilleur rebondeur Pro A.
  • Trevor Hudgins, peut-être en passe de remplacer T.J. Shorts à Paris, malgré son cursus NCAA2.
  • Xavier Castañeda : Repéré dans une petite D1 grecque, a fait du bon boulot à la JLB, avant sa blessure.
  • Taylor Smith, Brandon Taylor, Devin Ebanks, Justin Robinson, John Brown III, Chris Horton, Dylan Osetkowski, Trae Golden, Matt Morgan, Jordan Loyd, Justin Bibbins, Jordan Floyd, Tajuan Agee, Deishuan Booker, Mattias Markusson, Marcus Keene, Vinnie Shahid, Tyran de Lattibeaudiere et bien d’autres…
  • Des talents aussi qui se distinguent en Pro.B comme Chris Ledlum (MVP 2025), Angelo Warner, Carlos Pepin, Lee Moore, Nathan Kuta, Aaron Levarity, Clay Mounce, Kevin Samuel, Tray Buchanan, Eric Washington, Austin Tilghman, James Batemon, David Skara, Amin Stevens…

En NM1, des joueurs comme Ben Kovac, Luka Nikolic ou Willesley Butler, prouvent régulièrement qu’ils méritent l’étage supérieur.

Bonzie Colson, ancien MVP de Betclic ÉLITE, repéré par FBS (photo : Sébastien Grasset)

Et à l’inverse, quelles seraient vos plus gros loupés ?

Il y a une part de contexte qu’on ne maîtrise pas toujours. Il est important de rappeler que chaque staff technique a sa propre lecture d’un joueur, sa manière de l’utiliser, et ses choix tactiques. En 2022, J.D. Choulet a parfaitement su mettre en lumière les qualités de Johnny Berhanemeskel, en faisant le top scoreur Pro.A. Un joueur pourtant passé auparavant par 2 autres clubs français. Idem pour Shevon Thompson (2eme Evaluation de Pro A cette année), sous-utilisé auparavant, avant de réellement s’exprimer et donner sa pleine mesure à Nancy. Ces situations nous rappellent que le scouting ne se limite pas à identifier des qualités individuelles : tout dépend aussi de la situation, du coach, du système de jeu, de l’équipe dans sa complémentarité et parfois même du timing. Un bon joueur peut sembler quelconque… jusqu’au jour où il est placé dans les bonnes conditions. Ainsi, il n’est pas toujours possible de tout prévoir, et certains échecs font partie du processus. Chaque joueur évolue dans des contextes différents et ce qui marche pour un club ne fonctionne pas nécessairement pour un autre.

Il nous arrive aussi parfois de manquer un joueur, à l’image de Miralem Halilovic. Cet excellent joueur bosnien signé par Orléans, a échappé à nos radars en 2018. Ainsi, même si l’anticipation et l’expérience sont essentielles dans le scouting, il y a toujours un certain degré d’incertitude et plus on monte en niveau, plus les marges d’erreur augmentent. C’est ce qui rend cette activité à la fois excitante et challengeante.

 

Est-il vraiment nécessaire de prendre des risques pour faire des « coups » ?

Nous le constatons trop souvent : certains clubs hésitent à recruter des joueurs n’ayant jamais évolué en France. Par peur de l’inconnu, par prudence, ou parfois simplement par habitude. Mais à force de rester sur le marché local, ces clubs finissent par surpayer des profils limités ou déjà bien identifiés. « Faire un coup », c’est accepter une part de risque. Ce n’est pas en cherchant à tout contrôler – jusqu’à vouloir savoir ce que ton US mange au dîner – que l’on bâtit des réussites sportives. Cette obsession du contrôle peut faire passer à côté d’excellents joueurs, disponibles, motivés, mais méconnus.

Les cas récents de Chris Ledlum, Carlos Pepin, Lee Moore, Jack Nunge, et bien d’autres en sont la preuve : leurs salaires vont augmenter en 2025. Tant mieux pour eux et leurs agents, mais pour les clubs qui voudront les signer, ce sera plein tarif ! Notre fonction, est donc de les présenter en amont, avant qu’ils ne deviennent inaccessibles.

Il est possible de construire intelligemment un effectif, sans tomber dans la surenchère. Nous encourageons les clubs à se battre sur les meilleurs JFL, car c’est un enjeu stratégique. Mais pour le reste – Bosman, Cotonou, Extra-communautaires, le réservoir est tellement vaste qu’il n’est pas toujours utile de surenchérir. A l’intersaison, rater un bon joueur étranger n’est pas une catastrophe, car il existe d’autres profils équivalents, voire meilleurs, pour un budget identique.

Quel est votre championnat favori à scouter ?

Notre philosophie est simple : l’oiseau rare peut se trouver partout. C’est pourquoi nous filtrons un maximum de championnats.

  • Les marchés situés en Espagne, Italie, Allemagne, Grèce, Israël, G-League, Turquie, Lituanie… sont des incontournables à connaître pour les clubs.
  • Des championnats comme les D1 britannique, hongroise, roumaine, polonaise, portugaise, tchèque, finlandaise ou chypriote… offrent chaque saison 2 à 3 profils exploitables.
  • On garde un œil sur les petits marchés, pour les rookies US notamment, en Autriche, dans les Balkans, les pays Baltes, l’Islande, la Suisse…
  • On regarde aussi ce qui se fait en Amérique du Sud, en Océanie, en Asie, au sein de la BAL Africaine…
  • À l’inverse, nous restons prudents avec certains championnats comme la D1 norvégienne par exemple, qui nous a déjà réservé de mauvaises surprises, même si son MVP peut, en théorie, être performant en NM1.

Nous explorons également tout le basket universitaire US :NCAA1, NCAA2, NCAA3, NAIA, en quête de l’underdog ultime : ce joueur peu médiatisé, bon marché, mais capable de produire de grosses évaluations. Ces profils ont souvent ce « truc en plus » : l’instinct de survie, la rage de vaincre, la volonté de prouver. Nous analysons aussi les mocks drafts, allant au-delà des 60 premiers noms, jusqu’à la 180e position, pour repérer des Seniors ou Super Seniors, notamment Bosman ou Cotonou, très recherchés par les coachs.

Enfin, chaque année, nous accordons une attention particulière au Bevo Francis Award, qui récompense les meilleurs joueurs en-dessous du niveau NCAA1. Il révèle souvent des talents sous-estimés — Trevor Hudgins, sacré en 2022, en est un parfait exemple.

« Derrière la France, l’Allemagne se distingue de manière très nette »

Sur les jeunes talents européens

Sortons un peu du cadre. Selon-vous, quelles nations européennes disposent des plus grands potentiels actuellement?

L’avenir du basketball français s’annonce radieux. La France continue de produire un volume important de jeunes joueurs de qualité, avec des profils de plus en plus complets et athlétiques. La formation française reste l’une des toutes meilleures d’Europe, si ce n’est la meilleure, avec un vivier très profond qui va encore s’accentuer avec le NIL NCAA. Si on veut que le 3° sport français franchisse un cap au niveau du grand public, des médias et donc des sponsors, il va désormais falloir aller chercher des médailles d’or.

Derrière la France, l’Allemagne se distingue de manière très nette. Leur structure de formation est solide, bien organisée, avec une vraie montée en puissance du basket local et une ligue nationale de plus en plus compétitive. Evidemment, nous restons émerveillés par le travail des pays d’ex Yougoslavie ainsi que par leur culture de la gagne. Ils ont cette rage de vaincre et cette haine de la défaite que l’on retrouve rarement ailleurs. Qu’en cumulé, leurs 20 millions d’habitants produisent autant de qualité, reste une référence absolue.

En revanche, l’Espagne, traditionnellement très forte, semble un peu en perte de vitesse sur la formation locale — au point de devoir créer une équipe B nationale, imitant la France pour dynamiser ses jeunes générations. Cela dit, l’Espagne reste extrêmement active et agressive sur le marché des jeunes joueurs étrangers. Elle cible très tôt des prospects prometteurs venus d’Afrique (en EBA, Leb Silver, il y a beaucoup de jeunes joueurs d’origines africaines) ou de pays de l’Est (ukrainiens, hongrois, biélorusses…, qu’ils renvoient chez eux s’ils ne donnent pas satisfaction) ou d’autres pays moins structurés. Par exemple, on a suivi le cas d’un jeune irlandais de 14 ans, petit-fils d’un ancien sélectionneur national, qui a déjà été approché par plusieurs clubs espagnols. Cette stratégie montre que l’Espagne, même si elle semble en retrait sur sa propre formation, compense en recrutant très tôt à l’international. Cela peut être une force à court terme pour le basket pro espagnol, mais aussi un aveu de faiblesse sur le plan structurel. Aujourd’hui donc, les scouts espagnols sont hyper actifs, mais nous, collectif de scouts français, on veut rivaliser avec eux.

En quoi le scouting peut-il être considéré à la fois comme une profession à part entière et un levier stratégique ?

Les clubs débloquent des budgets pour les animations de match, pour la communication, ou pour le merchandising. C’est en effet très important. Mais sans cellule de recrutement, sans budget dédié au scouting, comment espérer gagner plus facilement des matchs, qui restent l’essence même de leur activité ? Nous ne serons jamais coachs, mais nous savons chercher, repérer, analyser, et présenter des joueurs de qualité. Notre rôle reste dans l’ombre pour préparer le terrain, ouvrir des voies, anticiper, flairer les bons coups et avancer avec toujours la même obsession : faire gagner ceux que nous accompagnons.

Nos résultats parlent depuis plusieurs années à travers les MVP Pro A, Pro B, NM1, meilleurs scoreurs, passeurs, rebondeurs… et nous espérons faire aussi bien dans le futur. Nous restons convaincus que le scouting constitue une part essentielle de la performance sportive. Car un roster bien construit, structuré et hiérarchisé dès le départ, représente 60% de la réussite d’une saison. Cela permet de travailler dans la sérénité, de construire avec fiabilité une véritable identité de jeu et d’éviter les recrutements d’urgence.

En conclusion nous sommes intimement persuadés qu’en matière de recrutement, l’argent ne fait pas tout. Même s’il a 20 ans, l’exemple le plus symbolique reste à nos yeux l’épopée de l’Étendard de Brest, Champion de Pro B 2005 avec la plus petite masse salariale du championnat. Un exploit construit grâce au travail acharné de Jimmy Vérove, qui a scouté des nuits entières pour bâtir un roster cohérent, compétitif, et inspiré. Une aventure qui peut encore être d’actualité, bien plus impressionnante et fascinante en partant d’un budget limité.

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