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Hugo Benitez (Bourg), l’éclosion inattendue

Ne vous méprenez pas sur le titre : Hugo Benitez (1,87 m, 19 ans) est destiné depuis longtemps à devenir basketteur professionnel. Simplement, son éclosion n’était pas programmée aussi tôt. Initialement, c’est Théo Rey, élu dans le meilleur cinq du championnat Espoirs, qui devait intégrer progressivement l’effectif de la JL Bourg, avant qu’une rupture des ligaments croisés ne vienne le faucher dans son élan lors du dernier match de la saison 2018/19 au Portel. De fait, c’est Johan Randriamananjara qui s’est vu attribuer le spot de dixième homme au cours de l’été. Cependant, si l’ancien arrière du Centre Fédéral a effectivement l’opportunité de se montrer par séquences (14 matchs disputés pour 5 minutes de moyenne), c’est bien Hugo Benitez qui attire tous les regards parmi les jeunes pousses du centre de formation de la JL Bourg. On se souvient notamment de Sasa Obradovic piquant la fierté de Norris Cole après que le double champion NBA se soit laissé surprendre par le jeune Catalan.

« Il est très talentueux », apprécie l’expérimenté Jamar Wilson. « Je peux le certifier car je l’affronte souvent à l’entraînement. Il voit très bien le jeu, il a une bonne attitude, il travaille extrêmement dur. Il deviendra un très bon joueur s’il continue à bosser. »

Alors qu’il évoluait encore avec les Cadets l’an dernier, qu’il a mené jusqu’au titre de champion de France sous les ordres de Pierre Murtin, Hugo Benitez a vite pris du galon en étant régulièrement appelé par Savo Vucevic, d’abord pour dépanner suite aux blessures de Garrett Sim et Zack Wright. Mais très vite, sa maturité et sa maîtrise du jeu ont sauté aux yeux de tous. Désormais pleinement intégré à la rotation (2 points à 44% et 1,4 passe décisive en 7 minutes de moyenne sur 14 rencontres disputées), le jeune meneur ne se contente pas que de bien faire tourner l’équipe mais n’hésite pas à prendre sa chance (6/9 à 3-points depuis le début de la saison). Ménagé le 11 janvier contre l’Élan Chalon à cause d’une blessure à la cheville et très peu utilisé à l’Astroballe la semaine suivante (2 minutes), ses deux dernières véritables sorties en Jeep ÉLITE sont porteuses de belles promesses (6 points à 2/4, 4 passes décisives et 2 interceptions pour 10 d’évaluation en 17 minutes contre Boulazac le 27 décembre ; 8 points à 3/4, 2 rebonds et 4 passes décisives pour 12 d’évaluation en 14 minutes face à Le Portel le 25 janvier). Après ce match référence contre l’ESSM samedi, il a même eu droit aux honneurs de sa toute première conférence de presse.

« J’essaye de trouver mon rythme en faisant jouer l’équipe quand je rentre et de prendre mes tirs quand je me sens bien », a-t-il expliqué au micro de Radio Scoop. « Ça m’a souri ce soir, je suis content. Quand le coach me fait confiance comme cela, je joue comme si j’étais avec les Espoirs et je fais de mon mieux. Après, j’ai forcément toujours un peu d’appréhension mais c’est du bon stress. Toute la semaine, lors des entraînements, ils me mettent en confiance et m’encouragent. Quand je rentre sur le terrain, je n’ai qu’à jouer mon jeu et me faire plaisir. »

Si Hugo Benitez était programmé pour devenir basketteur, c’est parce que toute son enfance a tourné autour de ce sport. Son père, Benoit, fut un meneur de jeu formé non loin de Bourg-en-Bresse, à Bellegarde-sur-Valserine, avant d’officier en Pro B en 1993/94 à Aix-Maurienne puis de rejoindre le club de Toulouges où il est devenu coach puis président tandis que sa mère, Séverine, fut également basketteuse, en NF2. Avec de tels parents, les trois enfants Benitez pouvaient difficilement échapper à la balle orange. Cela n’a pas manqué : le grand frère, Quentin, est resté fidèle à Toulouges, de retour en Nationale 3, tandis que le petit dernier, Elian, a aussi intégré le centre de formation de la JL Bourg, remportant le titre de champion de France U18 au printemps dernier avant de se signaler par une sortie à 41 points en Coupe de France contre Saint-Chamond ce week-end.


Benitez, un nom qui respire le basket
(photo : Olivier Fusy)

Biberonné au basket espagnol au cours de sa formation à l’USA Toulouges, le club phare de la Catalogne nord, leader de la génération 2001 des Pyrénées-Orientales qui a été jusqu’en finale nationale U13 alors que le comité ne dispose que de 2 500 licenciés, MVP de la finale de Coupe de France U17 en 2018, poste 1 doté d’un vrai QI basket et d’un profil de jeu à l’européenne, Hugo Benitez a pu trouver à la JL Bourg l’environnement adéquat pour la suite de sa progression, notamment grâce à l’école des meneurs-arrières. Il continue d’ailleurs à faire le bonheur de l’équipe Espoirs (13 points à 51%, 3,6 rebonds et 7,4 passes décisives pour 19,1 d’évaluation), deuxième de son championnat derrière les intouchables Choletais.

Côté club, si son centre de formation commence à faire figure de référence, la Jeu redore son blason en terme de confiance accordée aux jeunes joueurs en équipe première.  Très observée toute la saison dernière suite au recrutement de jeunes prospects, la Jeunesse Laïque a envoyé un mauvais signal en leur accordant très peu de temps de jeu en Jeep ÉLITE. Résultat, Arthur Rozenfeld a été prié de faire ses valises direction Vichy-Clermont tandis que Bathiste Tchouaffé et Malcolm Cazalon – deux joueurs arrachés à Nanterre et Villeurbanne au prix de fortes sommes – ont été prêtés à Poitiers et en Belgique (la situation du Roannais est obscure, il a quitté Louvain pour Mega Bemax, participe aux entraînements de l’équipe serbe mais n’est pas aligné en match). « Trois jeunes qui rentrent dans l’équipe, c’est un chiffre conséquent et une difficulté majeure », justifiait le directeur sportif Frédéric Sarre en août dernier. « Alors peut-on encore venir lancer sa carrière professionnelle à Bourg ? Oui, je pense que c’est possible. Vu qu’on stabilise le niveau de jeu du noyau dur, on aura ensuite la possibilité d’intégrer un ou deux jeunes maximum. C’est juste un temps de suspension, le projet jeunes reprendra. » Il a donc repris au moment où l’on s’y attendait le moins, au moment où la JL Bourg s’alignait sur la ligne de départ avec un groupe âgé de plus de 30 ans en moyenne. Hugo Benitez n’était pas attendu à ce niveau aussi rapidement mais il a su y parvenir. À la grande satisfaction de l’entraîneur Savo Vucevic, interrogé à ce sujet fin décembre à l’issue de la victoire contre Boulazac.

« Les jeunes représentent l’avenir de notre club. On va essayer de les mettre de plus en plus en confiance, de les valoriser. C’est un énorme plaisir. En tant que coach, voir un gamin de 18 ans comme Hugo Benitez qui joue avec autant de maîtrise, comme s’il avait déjà vécu des championnats de haut niveau, c’est un plaisir énorme. Pourtant, il n’a pas fait la préparation avec nous car il était avec l’équipe nationale 3×3. Il est arrivé au club en même temps que moi, en 2016, et il s’entraîne avec nous depuis l’année dernière. C’est un garçon extrêmement intelligent : il capte vite, il est capable de comprendre tout de suite les choses, avec un seul regard. Tout ce que je lui montre, il le fait sans problème. Ça m’est arrivé l’année dernière d’y passer des mois et des mois, c’était un peu compliqué. Il a 18 ans (19 ans depuis le 20 janvier, ndlr) et possède, selon moi, un avenir dans notre club. Je suis un peu dur avec lui et Johan (Randriamananjara), c’est normal. Je ne veux pas qu’ils se relâchent, je veux qu’ils restent concentrés. Mais ça me fait plaisir car un coach doit d’abord former des joueurs avant de gagner des titres. Après, le reste ne dépend pas que de moi. Ils auront mon soutien et je pense que j’aurai la main pour les gérer comme il le faut. Il ne faut pas les griller, je fais les choses à ma façon, il y a une procédure et il n’y a pas le feu. »

Hugo Benitez n’était pas attendu à ce niveau aussi rapidement mais il a su y parvenir. À lui de savoir continuer à convaincre Savo Vucevic afin de pouvoir s’y pérenniser

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