Logo Bebasket
Recherche
Recherche
Logo Bebasket
  • À la une
  • Betclic Élite
  • Pro b
  • National
  • Coupes d'Europe
  • Équipe de France
  • Jeunes
  • Féminines
  • Interviews
  • Hooper
  • Camps

ITW avec Yvan Ouedraogo, prêt pour la saison NCAA avec Nebraska : « J’ai perdu 15 kg cet été ! »

La saison dernière fut celle de la découverte pour Yvan Ouedraogo (2,06 m en chaussures, 18 ans). Une première saison en NCAA chez les Nebraska Cornhuskers et déjà pas mal de records ! 203, comme le nombre de rebonds captés par l’ex-pensionnaire du Pôle France dans une saison, 19 comme le nombre de rebonds capté par un freshman* dans un match ou encore le record de double-doubles dans une saison par un freshman. Cette saison, il faudra être attentif aux exploits du poste 5 français outre-Atlantique.

Yvan, ayant fait le choix de poursuivre ta formation aux Etats-Unis, tu restes méconnu du public français. Peux-tu nous raconter ton parcours ?
J’ai commencé le basket à l’âge de 12 ans à Bordeaux dans une académie nommée Kameet Basketball. Je me suis entraîné quotidiennement là-bas avec coach Vincent Mbassi jusqu’à l’âge de 14 ans. Ensuite, j’ai pris une licence au club des JSA Bordeaux puis j’ai intégré l’INSEP à 15 ans, où j’ai évolué pendant 2 ans. J’ai ensuite intégré les Nebraska Cornhuskers l’année dernière lorsque j’avais 17 ans (il a eu le bac avec un an d’avance, NDLR).

Comment as-tu vécu ton arrivée aux États-Unis ?
J’étais préparé mentalement car j’avais ce projet en tête depuis longtemps et j’avais déjà effectué des visites quelques mois auparavant. Quand vous arrivez là-bas, vous repartez à zéro en termes de statut et de réputation mais c’est ce que je suis venu chercher pour évoluer en tant qu’athlète mais aussi en tant qu’homme.

Pourquoi avoir choisi la NCAA plutôt que de passer professionnel en Europe ?
J’ai fait ce choix pour beaucoup de raisons. La première est que je voulais sortir de ma zone de confort pour être poussé à progresser. Ici les installations et le staff sont à un niveau extraordinaire. La deuxième est que je préférais jouer dans la « Big 10 » pour Coach Fred Hoiberg et devant 20 000 spectateurs plutôt que de faire le banc des pros et d’évoluer dans un championnat espoirs qui a un niveau inférieur. La troisième est la dimension scolaire, chose qui est également très importante à mes yeux et à celle de mes parents. Être ici me permet de poursuivre mes études à un très bon niveau. J’ai obtenu mon baccalauréat avec un an d’avance en France, la suite de mes études aurait été beaucoup plus compliquée si j’étais resté en Europe. C’était un choix rationnel.

Plus précisément, pourquoi avoir choisi Nebraska et pas une autre université parmi celles qui t’ont sollicité ?
Tout simplement pour Fred Hoiberg et pour le niveau de la conférence. Fred a coaché en NBA (aux Chicago Bulls entre 2015 et 2018), a eu un grand succès en NCAA (il a a atteint quatre fois de suite la March Madness avec Iowa State entre 2012 et 2015) et dans un Front Office NBA. Il a aussi développé beaucoup de joueurs avec des profils atypiques sur 3 ou 4 ans pour en faire des joueurs NBA comme George Niang ou encore Royce White. Il a signé un contrat très longue durée le même été où je suis arrivé donc je sais qu’il est ici pour construire quelque chose sur le long terme. Ensuite, la « Big 10 » est la meilleure conférence du pays et la plus compétitive à mon poste. Nebraska m’offrait la possibilité d’avoir à la fois du temps de jeu rapidement, de me développer dans des infrastructures de niveau NBA et d’évoluer dès mes 17 ans dans une très bonne conférence.

Pas le complexe du petit pivot : « Harrell, Hines et Adebayo font ma taille ! »

Après 9 mois sans jouer, le début de saison approche enfin. Tu es prêt pour la reprise ?
La reprise est dans 3 semaines donc je me sens prêt physiquement et mentalement. J’ai hâte même ! Mon objectif cette saison est d’impacter la colonne des victoires de mon équipe, contrairement à l’an passé. Nous avons une équipe beaucoup plus compétitive donc j’espère que cela se traduira dans notre bilan. D’un point de vue plus personnel j’aimerais me rapprocher d’un double-double de moyenne.

A l’heure où les intérieurs s’écartent de plus en plus, ta taille (la FIBA le listait à 2,03 m à 17 ans ce qui correspond à ses 2,06 m annoncés chaussures aux pieds), pour ton profil de poste 5 dominant près du cercle est considérée comme petite. Comment t’adaptes-tu ? 
Je ne pense pas que ma taille soit un problème dans le basket moderne. De nos jours, de nombreux intérieurs évoluent au plus haut niveau du basket mondial comme Montrezl Harrell en NBA, Kyle Hines en EuroLeague ou encore Bam Adebayo, qui est All-Star NBA. Ils font ma taille ou sont même moins grands pour certains ! Au contraire, je trouve que c’est un avantage car j’ai plus de mobilité par rapport aux joueurs plus grands qui évoluent à mon poste. Par contre, j’ai dû gagner en rapidité et en explosivité. J’ai perdu une quinzaine de kilos cet été ! Je dois également continuer à élargir ma palette technique. Je bosse beaucoup mon dribble et mon tir extérieur. Ce sont, des choses que je veux maitriser quand je sortirai de Nebraska. Le basket moderne ne met plus vraiment les joueurs dans des cases un intérieur doit être capable de dribbler, tirer, sprinter comme un extérieur, donc ici à Nebraska, avec le style de jeu NBA de mon coach, je m’écarte (du cercle) et je continue à développer ma palette technique pour être encore plus performant.
Je travaille aussi beaucoup mes lancers francs (47,7% de réussite en 2019/20) et j’essaie d’en marquer 50 tous les jours après l’entraînement.

Harrell, Adebayo… Tu nous parles de pivots NBA. C’est ton rêve ?
Comme tout le monde. C’était un rêve étant petit et maintenant c’est plutôt un objectif mais j’ai encore beaucoup de travail avant d’en arriver là. Coach Hoiberg me répète régulièrement que c’est envisageable en tout cas.

Revenons au présent. La saison passée s’est terminée avant la March Madness. Cette saison, alors que la COVID-19 remonte aux Etats-Unis, va démarrer plus tard que d’habitude. Allez-vous jouer à huis clos ?
Le calendrier n’est pas encore complètement fixé mais nous devrions jouer à huit clos ou avec très peu de spectateurs au moins jusqu’à janvier. Je ne suis pas trop inquiet pour la saison cependant car les enjeux financiers sont tellement énormes ici qu’ils mettront tout en œuvre pour nous mettre dans les meilleures conditions sanitaires possible. Nous ne voyageons qu’en avion privé et plusieurs bulles devraient être organisées à travers le pays.

La COVID-19, comment l’avez-vous gérée en interne, est-ce que ça t’a impacté personnellement ? 
Pas tant que ça. Cela a un peu retardé mon retour aux États-Unis cet été mais rien de très embêtant. Quand j’étais en France, on a bien travaillé avec Vincent Mbassi, tout en restant sérieux par rapport aux règles en vigueur. Nous sommes testés tous les jours ici. C’est plutôt contraignant mais on s’y habitue.

Donc cette année, plus de fête ? On sait que les campus universitaires sont connus pour ça…
Oui c’est bien connu dans les campus universitaires il y a beaucoup de soirées, cela n’est pas un mythe. Cependant, en tant que sportif et avec la crise sanitaire, nous réalisons le danger d’aller faire la fête et de se faire contaminer pour être ensuite obligés d’être en quarantaine pendant 21 jours (règle de la Big 10) donc nous préférons rester à la maison ou passer des soirées en équipe.

Cet été, l’EuroBasket U18 masculin 2020 a été annulé et on n’a pas pu voir ton évolution. Mais auparavant, tu avais effectué deux campagnes internationales, avec ta génération (la 2002) à l’Euro U16 2018 puis avec les 2001 à l’Euro U18 2019. Peux-tu nous parler de ces expériences ?
L’Équipe de France c’est toujours un grand plaisir, je regrette d’ailleurs que nous n’ayons pas pu jouer en U18 cet été. Avant tout, on est une bande de potes. En U16, on avait l’équipe pour aller au bout, ça ne s’est pas joué à grand-chose en demi-finale (défaite 58-65 contre la Croatie). En U18, j’étais un des plus jeunes joueurs de l’équipe et mon rôle a évolué. Je n’étais plus un des deux ou trois principales options offensives. On n’a pas connu le résultat escompté mais ça reste un bon souvenir. J’ai de très bons souvenirs et de moments drôles en préparation avec mes gars des générations 2001 ou 2002 que nous n’oublierons jamais ! Le nombre de parties de Président qui ont terminées en fou rires sont incalculables ! (rires) 

Avec l’équipe de France U18 masculine, à l’EuroBasket 2019 (photo : FIBA)

Sachant que déjà tu avais fait la préparation avec les 2001, avant l’Euro U16 de 2017, remporté à Podgorica. Tu nous disais que tu considères ce forfait comme le moment le plus difficile de ton parcours.
Oui, c’est sans hésitation ma blessure à deux semaines de l’EuroBasket 2017 avec la génération 2001. Ce fut très compliqué à gérer dans ma jeune carrière étant donné que je n’ai par conséquent pas été en capacité de disputer la compétition. L’équipe a fini championne d’Europe en plus ! Mais cela m’a aidé à comprendre à
quel point il est important de prendre soin de son corps quand on est sportif de haut niveau.

Et à long terme, l’équipe de France A tu y penses ? 
L’équipe de France est aussi un gros objectif dans ma carrière. Depuis petit pouvoir représenter mon pays a toujours été un rêve et une fierté. J’espère avoir la chance de pouvoir la représenter au plus haut niveau un jour.

Yvan Ouedraogo a souhaité ajouté un dernier mot pour la fin : « Bonne saison NCAA à tous vos lecteurs et n’hésitez pas à suivre tous les Français en College et n’oubliez pas de vous protéger ainsi que vos proches dans cette période difficile que nous traversons. » 



Commentaires


Veuillez vous connecter afin de pouvoir commenter ou aimer
Connexion