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ITW Ruddy Nelhomme, l’analyse du Mondial raté des U19 : « On a manqué de rigueur »

Adjoint historique de l'équipe de France, Ruddy Nelhomme a vécu une première campagne décevante à la tête de l'équipe de France U19. Quelques minutes après la défaite des Bleuets contre la Serbie lors du match de la 9e place (93-96), le technicien tirait un premier bilan de la Coupe du Monde à notre micro.
ITW Ruddy Nelhomme, l’analyse du Mondial raté des U19 : « On a manqué de rigueur »

Ruddy Nelhomme a bouclé sa première campagne de sélectionneur à la 10e place de la Coupe du Monde U19

Crédit photo : Cécile Thomas

Ruddy, quel est le bilan de cette Coupe du Monde U19 conclue à la 10e place par l’équipe de France ? 

La campagne est plutôt décevante parce qu’on n’a pas su conclure sur le match de la Suisse (en 1/8e de finale). Elle est frustrante parce que cette équipe a montré des visages intéressants. C’est ce que je retiens en premier lieu. Dans le jeu, on a perdu beaucoup de ballons à des moments importants. On a manqué de rigueur, j’ai manqué de rigueur avec cette équipe, et les joueurs avec moi. On a tous été moins bien par moments, notamment sur ce match contre la Suisse où l’on s’en veut un peu car on l’avait en main… Mais on a fait quelques erreurs et c’est vraiment regrettable.

Y-a-t-il des facteurs d’explications déjà identifiés ? 

C’est très compliqué de comprendre ce que l’on a fait. Déjà, cette équipe avait des joueurs qui sont tous à peu près du même niveau. La hiérarchie n’a pas été simple à mettre en place. Ensuite, je pense que le match des États-Unis nous fait mal. Nos joueurs s’identifient trop à ce match et quand ils voient l’écart, c’est compliqué de rebondir derrière sur la suite de la compétition.

« Le 2-25 contre la Suisse est toujours un peu irrationnel » 

À froid, comment analysez-vous ce terrible 2-25 subi contre la Suisse ? 

C’est toujours un peu irrationnel. Il y a des trucs qui se passent de temps en temps… On a mis en place des choses sur la zone-press avant, on a fait attention aux ballons perdus, on en a parlé entre nous. Mais après, il y a des choses qu’on n’arrive pas à expliquer, ou à mettre en place. On est tombé sur une équipe qui, elle, était organisée. On l’a laissé croire qu’elle pouvait revenir et elle s’est justement servie de ça. Nous, à ce moment-là, on doutait. Parce que quand on perd contre les États-Unis, c’est presque la fin du monde très souvent pour nos joueurs français… Les joueurs avaient du mal à comprendre qu’il y a toute une compétition derrière. C’est ce qu’il faudrait aujourd’hui qu’on arrive à tous travailler et mettre en place. 

D’autant plus que le tableau laisse penser qu’il y avait une voie royale vers les demi-finales avec la Suisse puis la Nouvelle-Zélande…

Oui, oui… Après, je ne sais pas si on y serait arrivé avec cette équipe. Mais c’est pour ça que je parle de déception et de regrets. Je ne peux pas dire qu’on y aurait été, peut-être pas. La déception est sur ce match contre la Suisse. On n’a pas été réalistes, mais on a pêché dans le money-time. On n’a pas su finir le match. C’est sûr que ce n’était pas le plus beau basket, mais on a quand même montré des choses intéressantes, on était toujours devant, +8, +10… Sauf qu’on a manqué de lucidité…

« Il ne faut pas se réfugier derrière les absences »

Il vous manquait les trois leaders de l’année dernière avec Noa Essengue, Nolan Traoré et Joan Beringer, tous draftés en NBA…

Et Martin Carrère aussi… De la campagne de l’année dernière, il nous manquait quatre joueurs qui pesaient énormément au niveau des stats, des points et de l’expérience. Parce qu’au-delà des qualités de nos joueurs, l’expérience de ce genre de compétitions prime beaucoup. Des joueurs comme Marco (Fodzo-Dada), Thomas (Bassong), Timéo (Pons) ont découvert cette compétition. Les autres équipes ont l’habitude. Mais il ne faut pas qu’on se réfugie derrière ça. On savait depuis le début que ça allait être comme ça, qu’il allait manquer beaucoup de joueurs. On a fait avec le maximum qu’on a pu.

Dans ce contexte, pourquoi ne pas avoir pioché plus dans le vivier des U18, quitte à leur faire doubler les compétitions ? 

C’est très compliqué. Si l’on fait doubler les joueurs, cela remplit beaucoup leur été. Et entre les conseillers et eux-mêmes, ils ne veulent pas spécialement le faire. Après, on a un EuroBasket important pour les U18, on ne voulait pas trop prendre de joueurs… On aurait pu mais ça aurait affaibli l’équipe U18 qui a des chances de pouvoir jouer quelque chose. Surtout qu’on ne se rend pas compte mais on peut descendre dans le Groupe B en U18 si ça se passe mal. On l’a vu l’an dernier avec l’Espagne (passée à un match de la relégation, ndlr). C’est pour ça qu’on ne voulait pas trop affaiblir les U18.

4 défaites en 7 matchs pour l’équipe de France U19 lors de la Coupe du Monde à Lausanne (photo : Cécile Thomas)

Après l’élimination des U17 en 1/8e l’an dernier contre Porto-Rico, cela fait deux Coupe du Monde consécutives ratées par les équipes de France jeunes. Au vu de l’empilement des médailles européennes, est-ce seulement un épiphénomène ou un peu plus que cela ? 

Je pense qu’il faut qu’on débriefe, plutôt à froid. Il faut se poser les bonnes questions. C’est vrai que ça fait deux générations, sur les Coupe du Monde, où on a du mal, où on n’est pas là où il faut sur les matchs importants. Maintenant, il faut arriver à comprendre pourquoi. Peut-être que c’est aussi un problème de génération, certaines peuvent être moins denses que d’autres. On pense que le basket français est très dense mais pour challenger les meilleures équipes, il faut avoir du matos, il faut avoir des joueurs leaders. Nous, on a des bons joueurs mais ça manque d’un joueur au-dessus, ou deux, pour pouvoir tenir l’équipe. Maintenant, je dis cela à chaud. Il va falloir un peu de temps pour vraiment analyser. C’est dur de se relever de ce match contre la Suisse.

« J’ai des choses à apporter à différentes générations »

D’ailleurs, comment avez-vous fait pour maintenir l’équipe concernée par des matchs de classement sans réel enjeu (de la 9e à la 16e place) ?

Ça n’a pas été simple. Mais certains joueurs ont quand même les valeurs de l’équipe de France, du maillot. On a essayé de remobiliser les joueurs, d’être ensemble et de pouvoir tirer le groupe vers le haut. On a essayé de trouver des solutions ensemble, de proposer des choses différentes. Les trois matchs de classement qu’on a joué montrent qu’on n’a rien lâché, dont le dernier contre la Serbie où l’on aurait vraiment pu gagner (93-96), où l’on a montré des choses intéressantes. 

D’un point de vue individuel, comment était-ce de coacher de nouveau, près de six ans après votre départ de Poitiers (en décembre 2019) ? 

J’avais déjà coaché quand on était parti aux États-Unis avec la France Select Team (en juin 2023). Mais c’était bien, c’était une bonne expérience. J’espère que j’en aurai d’autres car je pense que j’ai des choses à apporter à différentes générations.

Après 14 années dans l’ombre de Vincent Collet chez les A, Ruddy Nelhomme est désormais le coordinateur des équipes de France jeunes, et sélectionneur des U19 (photo : Cécile Thomas)

Votre avenir se situe-t-on donc toujours dans le giron fédéral ? 

Je ne sais pas… Déjà, mon avenir, c’est de récupérer de cette Coupe du Monde avant d’accompagner les U20 à Héraklion et les U18 à Belgrade en tant que coordinateur des équipes de France jeunes. Ensuite, on en tirera le bilan à froid, on discutera avec le staff et la fédération puis on verra comment on peut faire évoluer les choses ensemble.

Propos recueillis à Lausanne,

Alexandre Lacoste est arrivé sur BeBasket en 2011, lorsque le site se prénommait encore Catch & Shoot. Amateur de portraits et de reportages, généralement au plus près des équipes de France lors des compétitions internationales, il aime chercher des angles originaux et des sujets qui vont au-delà du simple résultat sportif. Il s'est pris de passion pour le basket français à partir de la saison 1999/00, où il a vécu son tout premier match dans une salle LNB.

Commentaires


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djaycee49
On a manqué de rigueur? Un peu comme toute sa carrière et surtout son passage a Poitiers ou une fois reparti en Pro B, il n'a fait que s'enfoncer.....
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arden_lefort
Le manque de sérénité aux moments chauds; le regard perdu, affolé sur le banc pendant le match contre les Suisses, style :"P..., je vais me faire désosser à la fédé...". Consternant! Et puis, ce ton mièvre dans l'itw; on ne voit pas là un gros caractère or, il me semble que pour diriger des jeunes qui ont parfois le boulard, il faut une personnalité qui en impose. Les réponses qu'il donne sont indignes: l'emploi du "on" masque mal un refus d'assumer ses responsabilités; "on" c'est les autres, le staff, les joueurs, ce n'est pas "je". Mais encore dit-il, il manquait beaucoup de monde (il cite Carrère, en plus des 3 autres), mais on ne peut pas se réfugier derrière ça. Ah bon! Et pourquoi? C'est bien la NBA qui nous fait c... Il faut au contraire en parler, non? Il est normal que le problème soit évoqué. De quoi a-t-on peur à la FFBB? Bon, je ne doute pas de ses compétences qui sont à des années-lumière au-dessus des miennes, mais, c'est sa personnalité un peu trop gentillette qui pèche... On peut être compétent et ne pas savoir imposer ses connaissances et ses idées. Dommage!
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mickey42
Comme au PB, trop gentil, aucune personnalité de meneur d'hommes, malgré un très bon QI BASKET. Copinage à foison, manque de respect de lui même, et voilà le travail !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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djokeric
Honnêtement, je ne veux pas pousser lémé dans les orties mais il illustre à lui seul la faiblesse du basket français: le coaching. Le gars a été assistant en EDF senior pendant près de 15 ans, donc il devrait être une pointure en u 19, et en fait 2-25 contre la suisse (ou même contre n'importe qui), il a rien réussi à faire à ce moment là. On voit qu'il est au fraise même dans l'itw, sauf le passage à la fin qui est lucide. On voit donc des coach dans le giron de la fédé qui viennent chopper des CDI, qui n'ont aucune ambition de devenir de grands coachs et qui finissent toutes leurs carrières au sein de la fédé, qui elles, fait tout pour garder toujours les même. Comment dans ces conditions veut-on que le coaching en France progresse? C'est pour tout ça que j'avais souhaité que l'EDF engage une pointure étrangère en tant que sélectionneur à la place de Fauthoux. Un gars qui aurait mis en place une façon de travailler et une identité propre à l'EDF quelque soit la catégorie d'âge (une identité autre que la défense et la course). Et pour les catégories jeunes, il faut mettre ou des coachs ambitieux à l'image de ce qui a été fait avec Guillaume Vizade, qui ont envie de progresser, ou encore des formateurs chevronnés (Mahé par exemple), ou encore des jeunes coach talentueux qui sortent du moule de la fédé, des mecs créateurs, qui apportent de nouvelles idées.
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djaycee49
C'est pas Vizade qui arrive à faire quelque chose, même quand il lui manque des cadres? On voit la différence avec ces coachs bien trop en place trop longtemps
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