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ITW Zack Wright, du vécu et des opinions : « En France, on n’apprend pas aux jeunes à jouer correctement »

Bourg-en-Bresse, veille de week-end de la Pentecôte, trois semaines après le dernier match officiel de la JL. Alors que tous les autres Américains sont logiquement déjà rentrés chez eux (Zachery Peacock à Miami, Garrett Sim à Portland…), Zack Wright continue de vivre au rythme européen dans la quiétude de la cité burgienne. En plein milieu de notre entretien – commencé à Ékinox -, il file chercher ses deux jeunes fils dans une école réputée du centre-ville avant de nous emmener terminer l’interview chez lui. Un pavillon avec jardin, situé dans un village voisin, où deux de ses anciennes supportrices monégasques ont élu domicile pour la journée, sur le chemin du retour vers la Principauté, après avoir assisté la veille à la qualification de la Roca Team en finale à Dijon. La preuve de ses qualités humaines ?

Par rapport au jeune de 23/24 ans qui pouvait défrayer la chronique, au Mans par exemple, l’homme a considérablement changé depuis son arrivée en France. La trentaine aidant, les responsabilités de père de famille aussi, Zackary Wright a mûri, s’est posé. Le joueur aussi n’est plus le même : meneur d’instinct, branché à 100 000 volts, il a successivement ébloui le Colisée, Antarès et Beaublanc par son incroyable intensité lors de ses jeunes années, sans pour autant réussi à organiser le jeu de ses équipes. Ce n’est plus le cas : sans perdre son identité, le Texan est devenu un véritable patron, rouage essentiel d’un collectif aspirant à tutoyer les sommets.

Début mars, après avoir emmené la JL Bourg jusqu’en finale de la Leaders Cup (97-98 contre Strasbourg), Zack Wright a dû être contraint de mettre un terme à sa saison, opéré d’une hernie discale. Sans lui, l’équipe de Savo Vucevic s’est progressivement écroulée, terminant par être boutée hors du Top 8. Surtout, cette grave blessure aurait pu jeter le trouble sur les perspectives de l’international bosnien pour les dernières années de sa carrière, pouvant potentiellement altérer ses grandes qualités physiques. Mais l’ancien meneur du Panathinaïkos Athènes a rapidement rassuré son club, qui s’est empressé de le prolonger pour deux saisons supplémentaires. « Je me sens bien », nous disait-il début juin. « Je m’entraîne deux fois par jour et j’ai l’impression que tout est de retour à la normale. Je peux bouger comme avant et je viens même de dunker pour la première fois ! »

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Le sourire de Zack Wright restera à Ékinox jusqu’en 2021
(photo : Guilherme Amorin)

Zack, douze ans après vos premiers pas en Europe, c’est la première fois où vous vous apprêtez à rester plus d’une saison au sein du même club, en l’occurrence la JL Bourg. Au fur et à mesure que votre fin de carrière approche, vos aspirations évoluent ?

(il rit) Oui mais après, ce n’est pas comme si j’avais délibérément choisi cette année en particulier pour signer une prolongation. Il y a pas mal de fois où je n’ai pas pu trouver d’accord avec mon club, d’autres fois où je m’étais engagé sur la durée comme à Chalon puisque j’avais signé pour trois ans avant que Le Mans ne rachète mon contrat. Cela dit, il est vrai que c’est différent ici : l’essentiel pour moi étant de me sentir impliqué dans un club, au sein d’un endroit où ma famille se sent bien. Je veux aider la JL Bourg à progresser, à construire une bonne équipe à même de jouer les playoffs en Jeep ÉLITE. Je me plais à Bourg : la ville est sympa, le club est bien. Je suis heureux ici.

Donc votre prolongation se base autant sur des critères sportifs que familiaux ?

Exactement ! Maintenant, je ne peux plus décider tout seul. Ma femme et mes enfants se plaisent ici. Mes deux fils sont scolarisés, le plus âgé parle bien Français, mieux que moi. C’est terrible mais c’est comme ça (il rit) ! C’est parfait ici pour nous.

Il y a également un clin d’œil sympathique avec cette ville : quelques jours après votre arrivée à Chalon-sur-Saône en 2008, où vous étiez totalement inconnu, un jeune meneur américain en provenance de la troisième division allemande, vous êtes venus disputer un tournoi amical à Bourg-en-Bresse avec l’Élan, le Ain Star Game. Et dans la salle Amédée-Mercier, vous avez surpris et épaté tout le monde. Vous n’étiez qu’à l’essai et à la suite de ce tournoi, Chalon s’est empressé de vous faire signer un contrat longue durée. Vous vous rappelez de ce week-end ?

Ah mais c’était ici ?! Je m’en souviens très bien, on a affronté Le Mans et l’ASVEL. Et j’ai terminé MVP du tournoi (il rit). J’avais vraiment bien joué et tout le monde se disait : « Mais c’est qui ce Zack Wright ? ».  Je me rappelle parfaitement de ce week-end mais je n’avais jamais réalisé cette saison que c’était à Bourg. Greg (Beugnot) est un bon coach  et je lui serais toujours reconnaissant de m’avoir fait venir en France. C’est fou, cela fait maintenant plus de dix ans (il sourit). On avait une bonne équipe cette saison-là avec Chalon !

« 800 € par mois pour commencer en D3 allemande »

Vous avez commencé votre carrière européenne presque au plus bas, en D3 allemande. J’imagine que vous ne connaissiez pas grand-chose du basket européen à l’époque mais rien n’était écrit à l’avance pour vous…

C’est ça, je ne connaissais rien ! Surtout, j’ai commencé avec un agent qui demandait trop d’argent. J’avais pourtant de bonnes propositions en première division allemande, de l’ordre de 4 000 à 5 000 € par mois. Mais lui me disait qu’on pouvait toujours avoir plus. De mon côté, je n’en avais aucune idée, je n’avais jamais entendu parler de ces équipes de toute façon. À un moment donné, j’étais censé aller en Hongrie, le contrat était prêt mais il a tout foutu en l’air. Je l’ai viré pour embaucher un agent allemand. Je lui ai simplement demandé de me trouver une place en Europe. C’est comme cela que je me suis retrouvé à Braunschweig, en troisième division allemande. On m’avait dit que si je jouais bien, je pourrais intégrer l’équipe de Bundesliga. J’ai réalisé une bonne saison : le niveau du championnat n’était pas très intéressant mais j’ai tiré le meilleur de ma situation.

Et vous vous souvenez de votre salaire ?

800 € par mois (il rit) ! Après la saison, je suis revenu aux États-Unis avec seulement 500 € d’économie… Je me souviens que tout le monde me demandait pourquoi j’étais parti à l’étranger, alors que j’aurais pu gagner plus en travaillant chez Mc Donald’s !  Personnellement, j’ai vu cela comme une chance.

Et vous êtes allés de Braunschweig jusqu’à l’EuroLeague… Quel est votre regard sur votre parcours ?

(il souffle) J’ai travaillé dur pour cela. Mais surtout, je pense que Dieu avait un plan pour moi. Ma carrière est vraiment folle, j’ai connu des hauts et des bas. C’est pour cela que je ne considère jamais rien comme acquis, je suis toujours heureux et en train de sourire car je sais à quel point c’est difficile d’en arriver-là, surtout au vu de mon point de départ. Et maintenant, cela fait une bonne histoire. Aussi une preuve pour des joueurs de Pro B ou de NM1 qu’ils peuvent y arriver, qu’ils peuvent se hisser jusqu’au niveau européen.

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Le rookie Zack Wright, MVP de la troisième division allemande avec Braunschweig
(photo : SUM Baskets Braunschweig)

Et vous, quand vous étiez encore en troisième division allemande, vous vous imaginiez pouvoir connaitre une telle évolution ?

Non, je ne pensais vraiment pas au futur. Je voulais simplement tirer le meilleur de ma situation. De toute façon, je ne connaissais rien du basket européen, je ne savais même pas que l’EuroLeague existait par exemple. J’étais juste là pour jouer au basket.

J’imagine que la passion pour le basket est équivalente mais est-ce le même métier que de jouer en D3 allemande ou en EuroLeague ?

Non, c’est différent. Plus le niveau est haut, plus il y a de choses autour du terrain. Cela va plus loin que le basket, il y a toute une dimension mentale à prendre en compte. Il y a aussi des scouting reports bien plus détaillés, plein de vidéos, le fait de jouer tous les deux jours. Il y a tout un changement de mentalité à effectuer. Si tu évolues en NCAA I, tu as ta place en Europe. Mais ici, il faut être plus intelligent. Surtout, plus tu es dans un grand club, plus tu dois être fort dans la tête afin de traiter toutes les informations qui viennent à toi : le coach peut te dire X un jour et Y le lendemain. La compréhension du jeu peut devenir un problème à un haut niveau et je pense que beaucoup de joueurs ne sont pas assez intelligents. Le basket est un sport de détails : il faut être en mesure de les assimiler et être en mesure de s’adapter à tout changement.

« La différence entre la France et les grandes nations EuroLeague
se fait au niveau du coaching »

Le haut niveau justement : il y a fort à parier que votre passage au Panathinaïkos Athènes en 2014 a constitué l’un des moments forts de votre carrière ?

C’était totalement fou… Je n’y croyais pas vraiment. Même quand ils m’ont fait signer, je croyais presque que c’est parce qu’ils avaient besoin d’un joueur supplémentaire à l’entraînement. Mais dès mon premier match, ils me font jouer 25 minutes contre Milan. Je pensais être une roue de secours en cas de blessure, mais non. En plus, on a fini par gagner le championnat de Grèce ! C’était incroyable, ce sont les meilleurs supporters que je n’ai jamais vus (le détail à lire dans la seconde partie de l’interview prochainement, ndlr). Et j’ai joué avec des gars comme Dimitris Diamantidis, Mike Batiste, Jonas Maciulis… Ces mecs ont gagné je ne sais combien d’EuroLeague. Je suis reconnaissant d’avoir pu vivre ce moment. Je ne pense même pas avoir mérité de jouer pour eux mais c’est arrivé. J’en suis juste heureux.

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Un back-court partagé avec une légende du basket européen : Dimitris Diamantidis
(photo : PAO Basketball)

Y-a-t-il un moment en particulier qui a pu marquer un tournant dans votre carrière ?

Mon premier passage en Grèce (avec l’AGO Rethymno, en 2011/12, ndlr), après une mauvaise saison à Limoges. Là-bas, j’ai beaucoup appris sur le basket, contrairement à ce qui se passait en France où l’on ne m’enseignait pas grand chose. Mon coach à Rethymno était sur mon dos en permanence, j’en ai même souffert au début. Ils font tellement attention aux détails en Grèce, à toutes les petites choses, ce que l’on ne retrouve pas en France. Cela se ressent en EuroLeague : vous avez de bons joueurs mais eux ont le Panathinaikos ou l’Olympiakos… La différence avec les grandes nations EuroLeague se fait au niveau du coaching et des détails, et cette différence est incroyable. C’est ce passage en Grèce qui m’a appris le jeu européen et qui m’a permis d’atteindre le niveau international immédiatement après avec la sélection de Bosnie-Herzégovine.

Du coup, vous avez posé les bases d’un autre débat intéressant : le coaching est le problème du basket français en Europe selon vous ?

Oui… J’ai joué un peu partout et il y a une vraie différence en France. Ils ne font pas de… (il s’arrête). La Jeep ÉLITE est très spécifique, c’est très difficile d’y développer un jeu européen. Prenez l’exemple de Saso Filipovski : c’est un bon entraîneur, il a fait de bonnes choses en Turquie et il n’a pas pourtant pas réussi à Monaco. Ce sont deux types de jeu totalement différents : du demi-terrain et un style EuroLeague en Turquie, un basket totalement imprévisible en France, qui ressemble un peu à la NBA, agressif et athlétique. Donc vous ne pouvez pas trop coacher en France, ou essayer de développer des formes de jeu trop élaborées. La différence se situe à la fois au niveau des entraîneurs et du style de jeu. Sans oublier les impôts (il rit). Et pourtant, vous avez des joueurs incroyables en EuroLeague (il énumère, admiratif, la liste : De Colo, Moerman, Causeur, etc). Sauf que vous ne pouvez pas les garder ici.

Vous avez connu quinze clubs, sept pays mais avez passé la majorité de votre carrière en France : pourquoi cela ?

Parce que ça reste l’endroit où je préfère jouer ! J’ai joué partout, je connais tous les styles différents, j’ai affronté beaucoup de joueurs : cela m’a permis de devenir un joueur d’expérience et de pouvoir continuer à jouer à un bon niveau de performance. Mais au final, la Jeep ÉLITE correspond à mon style de jeu : du basket up and down, rapide, agressif… J’aime cela et tu ne peux pas jouer comme cela ailleurs, sinon tu prendrais 5 fautes directement. Contrairement à l’EuroLeague, il n’y a pas de joueurs protégés ici. Il faut passer outre cela et c’est ce qui rend ce championnat si dur.

« Si l’on prend une vue d’ensemble,
la Jeep ÉLITE fait partie des tous meilleurs championnats d’Europe »

Avez-vous vu une évolution du championnat de France sur les dix dernières années ?

On retrouve un peu les mêmes caractéristiques : tout le monde peut battre tout le monde, on voit cela nulle part ailleurs en Europe. Prenez notre exemple cette saison : nous avons fait tomber toutes les grosses équipes et on a perdu contre Antibes, Fos, Cholet… Pour moi, le championnat de France – au même titre que la Bundesliga – fait partie des tous meilleurs championnats d’Europe si on prend une vue d’ensemble : on est payé à temps, les salles sont toujours pleines…

Après, je vais vous dire quel est mon problème avec le championnat de France : les coachs français ne font pas jouer les jeunes. Est-ce que vous pouvez me citer un seul entraîneur français qui offre 15 minutes par match à ses jeunes ? Alors qu’à côté, tu as Théo Maledon qui est le meneur titulaire de la plus grosse équipe du championnat parce qu’il est sous la houlette d’un coach étranger (Zvezdan Mitrovic à l’ASVEL). Même chose pour Erman Kunter : combien de jeunes joueurs a-t-il développé à Cholet ? Killian Hayes, Abdoulaye Ndoye, Rudy Gobert, Nando De Colo… Il faut un entraîneur étranger pour les faire jouer. Le championnat de France a un réservoir de talents absolument incroyable et les coachs français, je ne sais pas pourquoi, s’accrochent avec eux et/ou ne les tirent pas vers le haut. J’ai eu pas mal d’entraîneurs yougoslaves et ils disent qu’ils détruiraient n’importe quelle équipe avec ce type de joueurs. En France, les jeunes ont des prédispositions athlétiques énormes mais on ne leur apprend pas à jouer correctement et on ne leur donne pas d’expérience. Si l’on compare Malcolm (Cazalon) avec Théo Maledon : il est évident que Maledon est très bon mais Malcolm possède ce style de jeu NBA. Or, Maledon joue et Malcolm ne joue pas. Ou regardez Sekou Doumbouya : il a des qualités physiques incroyables, il fait 2,05 m… Cela aurait été un gâchis qu’il ne joue pas. Mais Limoges lui donne des minutes et il est bon ! Il faut donner à ces jeunes l’opportunité qu’ils méritent. C’est fou de les voir partir à l’étranger pour cela : j’étais en Slovénie (en 2015/16) quand Timothé Luwawu-Cabarrot évoluait en Ligue Adriatique avec le Mega Leks. Il marchait sur le championnat, je me suis dit qu’il allait terminer en NBA à tous les coups. Regardez aussi la trajectoire incroyable de certains, ceux qui sont passés par le Partizan Belgrade (Léo Westermann et Joffrey Lauvergne) ou Thomas Heurtel qui est devenu incroyablement bon après son arrivée en Espagne. Vous avez des dizaines et des dizaines de prospects NBA en France : pourquoi ne pas les pousser à se dépasser, pourquoi ne pas les faire jouer plus ? Et en plus, le club peut récupérer de l’argent : il y a 500 000 dollars qui sont distribués avec les buy-out de la draft. Si j’étais un entraîneur en France, je les ferais bosser à fond. J’ai vu la différence d’intensité mise à l’entraînement entre les jeunes en ex-Yougoslavie et les jeunes en France. Quand j’étais en Slovénie, j’étais dans une équipe de gamins et ils m’ont épuisé : on s’entraînait deux fois par jour, sans aucun jour off, avec trois matchs par semaine. Peut-être qu’ils sont trop dans le confort ici : le style de vie est relax, ils savent qu’ils vont être payés à la fin du mois. Les autres jeunes n’ont pas cette sécurité : certains de mes coéquipiers à l’Olimpija Ljubljana n’ont pas reçu de salaire pendant six mois, j’ai vu trois joueurs à Rethymno qui ont dû retourner vivre chez leurs parents car ils ne pouvaient pas payer leur loyer… C’est tout ce que je souhaite pour le championnat de France : que l’on fasse progresser ces jeunes et qu’ils jouent ! J’ai cru comprendre que cela pourrait prochainement changer avec la diminution du nombre d’étrangers en LNB.

Vous avez énormément changé depuis votre premier passage en France : vous étiez un chien fou, incroyablement athlétique, capable de tout faire sur un terrain mais de manière totalement désordonnée…

(il sourit) Vincent Collet m’a dit exactement la même chose lorsque j’étais à Strasbourg : « Je t’aimais beaucoup mais tu étais totalement fou sur le terrain ». Mais oui, j’étais jeune, j’avais cette passion et ce feu intérieur. Comme je l’ai dit, partir en Grèce m’a ensuite permis de me canaliser, de me calmer et d’apprendre à contrôler le jeu. Maintenant, je fais encore beaucoup de choses sur un parquet mais je suis bien plus intelligent qu’à l’époque. Je cours toujours, mais maintenant, je suis capable de diriger mon équipe. Cela montre que j’ai énormément mûri. Quand tu sors du système américain, les statistiques sont extrêmement importantes. Mais ici, tu comprends qu’il n’y a que la victoire qui compte.

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En 2010, Wright a remporté le premier concours de dunks intégralement réservé aux joueurs LNB
(photo : Olivier Fusy)

Pareil en dehors du terrain : on n’entend plus les récits de soirée comme à l’époque, on ne voit plus que la vie de famille maintenant ?

(il rit) Oui, je suis totalement différent ! J’étais jeune, je ne pensais qu’à sortir et faire la fête. Maintenant, je veux juste être avec ma famille. Même si j’ai passé du bon temps, c’est mieux maintenant ! Mais je crois que c’est le cycle naturel : tu t’amuses en sortant beaucoup puis tu ralentis (il rit).

Un coup d’œil à votre palmarès suffit à se rendre compte du nombre de distinctions individuels. Il y aussi des trophées nationaux en Croatie et en Grèce, des titres secondaires en France…

[Il coupe] Mais toujours pas de championnat en France, hein !

« Laissez moi juste gagner un seul titre en France ! »

C’est ça. Y-a-t-il un sentiment d’inachevé ?

Je veux gagner un titre en France, bien sûr ! J’ai perdu en finale avec Le Mans. Avec Monaco, tout le monde pensait que l’on allait gagner avant que l’on ne se fasse sortir au premier tour. On avait de bonnes chances avec Strasbourg aussi l’an dernier. C’est évidemment différent cette saison mais on faisait aussi des choses intéressantes avant que je ne me blesse. On essaye de construire une bonne équipe pour l’année prochaine. Je suis évidemment heureux de ma carrière : j’ai gagné le concours de dunks en France, été meilleur défenseur en Grèce, MVP en Croatie, international bosnien, meilleur meneur de la BCL, champion en Grèce et Croatie, vainqueur de la Leaders Cup et de la Coupe de France… C’est pas mal en venant de troisième division. Mais mince, laissez moi juste gagner un seul titre en France (il rit) ! Si on le fait la saison prochaine, ce serait le truc le plus fou de ma carrière. Après, je n’aurais même pas besoin de rentrer à la maison, je pourrais passer le reste de ma vie à Bourg-en-Bresse (il rit). Non mais il ne me reste que deux ans maintenant et mon vrai objectif est surtout d’amener la JL Bourg en playoffs.

Ce contrat de deux ans à Bourg sera donc le dernier de votre carrière ?

Tout le monde sait que je pourrais jouer plus mais oui, je me laisse deux ans avant d’arrêter. Le championnat de France est beaucoup trop long. C’est difficile, surtout que mes enfants grandissent. C’est la raison principale de cette décision.

Prochainement sur BeBasket :
La partie 2 de cet entretien, les souvenirs de Zack Wright

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