Jean-Christophe Prat (Paris) : « Donner l’image d’un club formateur »

Dixième de Pro B l’an dernier pour sa première année d’existence, le Paris Basket a affiché ses ambitions durant l’intersaison avec entre autre les arrivées de Nobel Boungou-Colo et Amara Sy. Alors que l’équipe n’est pas encore au complet – reste à recruter un combo guard – l’effectif a déjà fière allure sur le papier. L’objectif est clair : participer aux playoffs. Pour ce qui est d’une montée en Jeep ELITE, on se veut prudent, notamment pour Jean-Christophe Prat, entraîneur « d’un bébé de 15 mois » comme il le déclare. Si le technicien parisien possède un effectif relativement jeune mais très travailleur, l’unique montée autorisée à l’issue de la saison force à la prudence.
Quel est l’objectif du Paris Basket cette saison ?
Jean-Christophe Prat : « Cette saison se montre particulière avec une seule montée. Avec un groupe au complet, on pourrait peut-être se dire qu’on va essayer d’aller chercher cette première place. Or, aujourd’hui, cette première place ne sert à rien. Tu peux finir 1er et ne pas monter pour autant. Ce sont les playoffs qui vont décider de ce qui va se passer, et ça c’est notre objectif. Mais il y a tellement de facteurs que je ne maîtrise pas. Par exemple, depuis le début de la préparation, on joue sans étranger puisque Dustin Sleva est blessé cinq mois en raison d’une triple fracture de la malléole. Avec le staff sportif et David Kahn, on a pris la décision de ne pas le remplacer pour donner du temps de jeu à Ismaël Kamagate. L’an dernier, ce joueur jouait en Cadet France à Orléans tout en ayant fait aucun entraînement avec le groupe pro de l’OLB. À Rouen, mardi dernier, il a passé 32 minutes sur le parquet. On attend éagalement le retour d’Evans Ganapamo qui s’est fait les croisés il y a un an. Il devrait revenir d’ici 15 jours. Et il nous manque toujours un combo guard. Ce qui déterminera la fin de saison de Pro B sera l’état de forme des huits équipes qui disputeront les playoffs De plus le schéma des playoffs en 3 matchs favorise les surprises. Mais comme l’a dit en introduction notre président David Kahn, nous avons l’ambition d’aller en Jeep ELITE sous trois ans. Plus tôt on y sera, mieux ce sera. Pour l’instant on veut donner l’image d’un club formateur, qui développe de jeunes joueurs et de faire revenir des anciennes figures parisiennes comme Amara ou Nobel. »
« Le club n’a jamais fait de proposition à Heiko Schaffartzik »
Où en êtes-vous justement dans votre recherche du combo guard ?
« J’étais dans l’idée d’essayer d’avoir le combo guard pour le début de championnat. Mais cette bande de jeunes écervelés (sic) est en train de me prouver que je peux les mettre sur le terrain. Du coup, on se pose la question d’attendre un peu avant de recruter. On a une belle enveloppe pour recruter le joueur idoine. Si Heiko Schaffartzik avait dit oui, cela aurait été génial. Mais ce qui est important de préciser, c’est que le club n’a jamais fait de proposition. On a jamais parlé d’argent et c’était le deal entre lui et moi. Tout ce qui est sorti dans les médias n’est que du vent. Il est simplement venu s’entraîner pour 15 jours. On est resté en contact en lui disant que la porte est toujours ouverte quand il était au Bayern Munich. Mais depuis il s’est engagé avec Hambourg. On a un département scouting qui s’est crée il y a 3 mois. Cette cellule a répertoriée tous les bosmans/cotonous jouant en Europe ces 2 dernières saisons. »
Le message envoyé aux jeunes est donc positif. Que pouvez-vous me dire sur les plus jeunes que sont Juhann Begarin, Milan Barbitch et Ismaël Kamagate ?
« Que s’ils sont bons, on croit en eux. Je suis vraiment agréablement surpris de leur capacité à bien répondre aux exigences du haut-niveau. On ne perd pas de temps avec eux pour leur dire comment bien travailler. Juhann Begarin a une maturité athlétique incroyable pour son âge, il est au-dessus de la norme de ce point de vue là. Il a la bonne attitude, beaucoup de contrôle sur lui-même, il n’est pas dans la frustration, ni dans l’énervement. Il a un contrôle des émotions plutôt intéressant pour un jeune de son âge. La chance que j’ai avec Juhann et Milan c’est qu’ils sortent du programme de l’INSEP où on les met dans les meilleures conditions et on leur explique ce qu’est le professionnalisme. Ils sont dans un super cadre pour travailler là-bas. Et puis Ismaël était entre les Cadets France et la N3 la saison dernière et il a une très belle marge de progression. »
Le tirage au sort de la Coupe de France a eu lieu cette semaine. Paris va recevoir les Metropolitans 92 au prochaine tour. C’est la première affiche de l’histoire entre ces deux clubs.
« C’est un joli pied de nez ! Je trouve ça génial. Il ne faut pas opposer les deux projets, il y a de la place pour tout le monde. Moi qui ait vécu à Istanbul, des clubs de haut-niveau dans cette ville, il y en a ! Mais pour revenir à la question, c’est une très belle affiche. Un derby c’est bien, il faut un petit peu de rivalité. On va jouer ce match avec beaucoup d’humilité, faut rappeler qu’on a que 15 mois d’existence et les Metropolitans ont une histoire. Et le plus drôle c’est que je me suis rendu à Levallois vendredi dernier (face à Orléans) pour voir comment ils jouaient et trois jours après, le tirage de la Coupe fait qu’on va les affronter. C’est une équipe qui a beaucoup de talents. »
À la Halle Carpentier (Paris, XIIIe arrondissement),
Qui a écrit ce papier ?
Gabriel Pantel-JouveBEBASKET
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