Logo Bebasket
Recherche
Recherche
Logo Bebasket
  • À la une
  • Betclic Élite
  • Pro b
  • National
  • Coupes d'Europe
  • Équipe de France
  • Jeunes
  • Féminines
  • Interviews
  • Hooper
  • Camps

L’appel d’Alain Weisz : « Il faut réunir tous les présidents »

« A situation extraordinaire, il faut prendre des mesures extraordinaires. » Ancien entraîneur de haut-niveau, entre autre sélectionneur de l’équipe de France de 2001 à 2003, Alain Weisz est aujourd’hui aux manettes d’un des projets les plus ambitieux du basketball français. Après sa longue carrière sur les bancs, « le Sphinx » (66 ans) dirige désormais les Metropolitans 92, quatrièmes du championnat au moment de l’interruption de la saison 2019/20 due à la propagation du coronavirus. Pour lui, « la saison est déjà terminée » et là n’est presque plus le débat. Il faut préparer la suite.

« Je suis étonné des tergiversations de la Ligue Nationale de Basket (LNB), nous a-t-il avoué ce mardi. Il y a des enjeux évidents concernant la saison 2019/20. Mais il y a des enjeux  nettement supérieurs. La première des choses, ce sont les enjeux sanitaires. Le fait de tenir en haleine (tout le monde) sur un problème qui vient avant tous les autres… Je ne veux pas faire de sensiblerie mais il y a des gens qui meurent tous les jours, il y a des gens qui vont mourir et on a l’impression que le basket se préoccupe que d’une saison sportive, alors que ça nous semble dérisoire. Ensuite, il y a des enjeux économiques. Maintenant que je suis dirigeant d’un club, je sais qu’il y a des aspects économiques bien supérieurs à considérer. On mettra plusieurs années à s’en remettre. C’est là qu’il faut porter notre attention et toute notre union. Pour moi la saison 2019/20 est terminée. Elle ne pourra pas reprendre, on le sait tous. Quand on voit que le Comité International Olympique (CIO) reporte les Jeux olympiques qui devaient se dérouler fin juillet / début août… Nous on veut reprendrait en mai ? On est dans l’absurde ! Les décisions de nos élus, OK on les suit. Mais à un moment donné, il faut aussi consulter les clubs. La réalité  c’est qu’on va perdre 30 à 40% des budgets par rapport dès l’année prochaine. On va être obligé, comme toute l’économie française, de réduire la voilure d’une façon considérable. Et on se préoccupe juste de la saison en cours ? C’est incroyable. »

« Une assemblée générale extraordinaire »

L’arrêt de la saison est inéluctable et le faire rapidement est essentiel pour la crédibilité du basketball français.

« L’image qu’on donne, vis à vis des gens qui ont des responsabilités, n’est pas bonne. On a l’impression qu’on s’est placé au-dessus de toutes les instances. Nous, on fait durer le suspense. Dans quel monde vit-on ? Je n’accuse personne. Dans le basket français, on est lié dans les bonnes décisions comme dans les mauvaises. Mais il ne faut pas tergiverser. »

Concernant les conséquences de cette saison 2019/20, seule une réflexion mutelle pourra permettre de prendre la moins pire des décisions selon lui.

« Il faut que tout le monde puisse donner son avis. Il faut plus qu’un comité directeur, il faut une assemblée générale extraordaire. J’ai siégé au comité directeur, je sais qu’il a un aspect démocratique, mais là c’est exceptionnel. »

A ce jour, le Marseillais n’a pas eu vent d’un tel projet de la part de la LNB. Son club a simplement répondu à un questionnaire envoyé par l’Union des Clubs Professionnels de Basket (UCPB) afin de faire remonter les situations administratives de chaque club auprès de la Ligue.

« Abandonner les réformes envisagées »

Selon lui, cet arrêt brutal de l’exercice en cours va amener à revoir les réformes prévues.

« Les enjeux présents sont dérisoires. Ce n’est pas pour autant qu’il ne faut rien faire. Il faut effectivement décider sur ce que doit être la saison 2019/20. Il est temps d’abandonner les réformes envisagées. Le passage à 16 clubs est impossible. Je ne sais pas s’il faut passer à 20, mais il faut au minimum être à 18 en figeant le classement et empêchant toute descente. J’ai lu ce qu’a déclaré Tony (Parker, président de l’ASVEL). Je ne suis pas pour faire une saison blanche. Non, il faut figer le classement. »

Pour lui l’important n’est pas forcément de savoir qui sera champion. « Monaco (leader de la saison régulière au moment de l’arrêt) mérite d’ête champion, ou pas ? » se demande-t-il. Il y a aussi les place en Coupes d’Europe. Lui assure que s’il faut, Boulogne-Levallois pourra s’en passer, si cela est décidé. « On ne jouera pas de Coupe d’Europe, ce n’est pas un problème. On l’a fait cette année », rappelle-t-il. Quant à l’idée de reprendre les classements de 2018/19, il ne l’approuve pas. « Si certains venaient à l’accepter, ce serait inélégant ».

Le plus important reste d’empêcher toute descente et de voir s’il y a des candidats pour rejoindre l’élite. « Le problème, c’est la montée de Pro B à la Jeep ELITE. Il faut voir ce qu’il faut faire. » Quoi qu’il en soit, il y aurait donc plus que les 16 clubs prévus en première division masculine en 2021/21. Ce qui n’est pas pour lui déplaire.

« Aujourd’hui, on s’est apperçu que (le passage à 16 clubs) était une catastrophe. La panique a atteint tous les clubs. Il n’y a jamais eu autant de changements d’entraîneurs ! A chaque fois que j’allais un club dans la difficulté, ils avaient peur par rapport à ce qu’il pourrait se passer. Quand on est allé au Mans, ils avaient peur de jouer la descente, à Chalon aussi, à Gravelines également etc. Cette panique était du à ce changement un peu incompréhensible… »

Une réforme qui était en grande partie due à la lourdeur des calendriers, avec les contraintes imposées par la FIBA (fenêtres internationales) et l’EuroLeague.

« C’est un vrai problème, le calendrier, admet-il. Avoir 20 équipes n’est pas idéal en temps normal, reconnnaît-il. Ca fait un ventre mou qui commence à partir du deuxième tiers de la saison et derrière beaucoup d’équipes ne seront plus trop concernées par les résultats. Mais la situation est tellement incroyable qu’il convient de prendre ce genre de formule momentanément. »

« Il faut savoir s’il y a des projets viables pour monter en Jeep ELITE »

Reste à savoir si seul Blois, leader de Pro B, doit monter, il ne le sait pas. La question pourrait d’ailleurs être posée aux autres clubs de Pro B : certains voudront-ils sauter le pas, comme Rouen et Châlons-Reims avaient pu le faire en 2014 via une wild-card ?

« C’est pour ça qu’il faut réunir les présidents. Il faut savoir s’il y a des projets viables pour passer de la Pro B à la Jeep ELITE. Doit-on refaire un ranking ? Mais avoir 19 équipes, ça veut dire qu’à chaque journée il y a un exempt. Un exempt ce n’est pas bon. »

Alain Weisz espère que cet échange de tous les présidents sera vite réalisé, afin que tout le monde puisse avancer. « Sinon on va décourager tout le monde. » Et notamment les institutions qui financent le basketball français.

« Les trois sports collectifs de petit terrain (basket, hand et volley) fonctionnent sur le sponsoring et les subventions. On est totalement dépendant des entreprises et des collectivités locales. Tout le monde va être impacté par la crise, dont les gens qui nous font vivre. »

La prise de décision rapide permetta ensuite de commencer une « période de transition qui va durer plusieurs plusieurs années », comme le disait le président de Strasbourg, Martial Bellon.

 

Commentaires


Veuillez vous connecter afin de pouvoir commenter ou aimer
Connexion