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Le crépuscule d’un joueur unique : Joakim Noah devrait prendre sa retraite

De toute façon, depuis plusieurs années, son instinct de compétiteur avait largement faibli. Depuis son départ de Chicago, presque. Hormis une renaissance aussi spectaculaire qu’inattendue avec Memphis en 2019, son choix de succomber à ses désirs d’enfant en rejoignant New York en 2016 entraîna progressivement sa carrière vers les tréfonds de l’anonymat. Libéré par les Los Angeles Clippers au terme d’une contribution anecdotique dans la bulle (2,8 points et 3,2 rebonds en 5 rencontres), Joakim Noah (2,11 m, 35 ans) ne devrait pas revenir sur les parquets NBA. Son agent Bill Duffy a confirmé à ESPN que son client « se dirigeait probablement vers la retraite. »

Il est vrai que voir Jooks jouer le rôle de cheerleader sur le banc des Clippers ne rendait absolument pas justice au formidable joueur qu’il fut. L’un des plus féroces guerriers de la dernière décennie, formidable intérieur passeur – défenseur, qui investit toute son énergie dans l’unique objectif de replacer Chicago sur le toit du basket mondial et qui n’avait peut-être plus la force d’en faire de même ailleurs depuis le cauchemar des Knicks, entre blessures et suspension pour dopage.

L’âge d’or avec Chicago : meilleur pivot au monde ?

Joakim Noah, c’est d’abord une histoire humaine. Celle d’une superstar universitaire à Florida, sacré champion et meilleur joueur du Final Four en 2006, et qui choisit de repartir pour une année supplémentaire à la fac, parce qu’il l’avait promis à ses copains, plutôt que de tenter le grand saut vers la NBA où la première place de la Draft lui tendait les bras. Bien lui en a pris : un an plus tard, les Gators s’offraient un doublé historique. Et avec les Bulls, ensuite. Aux côtés de Derrick Rose, Luol Deng, Jimmy Butler ou Carlos Boozer, il redonna ses lettres de noblesse à la franchise de Michael Jordan, sans pour autant réussir à endiguer la suprématie de Miami à l’Est. Sa combativité fit pourtant de lui l’un des chouchous du United Center et les moments de gloire resteront : l’épique série de playoffs contre les Celtics lors de sa saison rookie, la rivalité avec LeBron James, l’énergie imprimée lors de chaque rebond ou contre…

Au cours de son prime, entre 2011 et 2014, Joakim Noah était un joueur unique. Capable de réaliser un triple-double incroyable le 28 février 2013 face à Philadelphie avec 23 points, 21 rebonds et 11 contres. Pendant un temps, le fils de Yannick Noah était considéré comme le meilleur pivot du monde, à tel point qu’il reste le seul Français de l’histoire à avoir su se frayer un chemin jusqu’au meilleur cinq NBA, en 2013/14, au terme d’une saison inoubliable (12,6 points, 11,3 rebonds, 5,4 passes décisives et 1,5 contre) où il fut aussi All-Star pour la deuxième fois et élu meilleur défenseur de la ligue. Malheureusement, sa période de domination fut émaillée de pépins physiques incessants, et donc potentiellement réduite par rapport à ce qu’elle aurait pu être.

Un petit tour en Bleu, et puis s’en va…

Pour le basket français, Joakim Noah représenta aussi un espoir fou. Parisien entre 3 et 13 ans, vu dans les jeunes équipes de Levallois, son arrivée chez les Bleus fut longtemps de l’ordre du fantasme. Et si c’était lui la pièce manquante de l’équipe de France ? Il vint quelques jours en stage à Vichy en 2009 lors du premier été de Vincent Collet mais ne pouvait faire plus, sans l’accord des Bulls, même malgré l’intervention de Larry Brown, alors mystérieux superviseur de luxe de la sélection. Cette semaine dans l’Allier, couplée à un tournoi amical à Strasbourg où il étrenna ses trois premières sélections, fut autant synonyme de promesses que de frustrations pour l’équipe de France. Le débat revenait inlassablement sur la table lors de chaque printemps : Joakim Noah serait-il présent cet été pour la campagne internationale ? Il ne le fut qu’une fois, en Lituanie, lors de l’EuroBasket 2011, complétant ce qui était probablement la plus forte équipe de France de l’histoire et il étoffa son palmarès d’une médaille d’argent. Il apprécia cette expérience et l’esprit de camaraderie qui se dégageait du groupe bleu mais on le revit jamais sous le maillot tricolore après la finale perdue face à l’Espagne, sa 22e sélection. La vérité est que remporter quelque chose sous le maillot de l’équipe de France n’était pas son but suprême. Lui, c’est la vision d’un titre NBA qui le poussait à dépasser ses limites. Multiculturel au possible (d’origine camerounaise, fils d’un Français et d’une Suédoise), formé sur les playgrounds de New York, il n’avait tout simplement pas grandi avec cet amour du maillot bleu. Ce qui ne l’empêcha pas de laisser son cœur sur le terrain lors du championnat d’Europe 2011, et de faire l’unanimité dans le groupe France. Comme partout où il est passé, ou presque.

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