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Strasbourg sort la tête de l’eau à Fos-sur-Mer : « un nouveau départ » pour la SIG ?

« Ce ne sera sans doute pas simple, peut-être pas joli, mais la seule chose qui comptera sera une victoire. » Interrogé par le site officiel de la SIG avant la rencontre, Lassi Tuovi avait vu juste. Ce fut loin d’être facile, ce fut assez moche mais l’équipe alsacienne est parvenue à ses fins : elle repart de Fos-sur-Mer avec la feuille de match (71-64), ce qui lui permet d’éteindre le début d’incendie allumé par la déroute à Limoges et le revers contre Vilnius. « On n’était pas ici pour un concours de beauté », sourit, après coup, le technicien finlandais, bien peu regardant sur l’esthétique pour le coup. « Je ne sais pas si c’est rassurant mais il fallait le gagner », embraye son meneur Jean-Baptiste Maille.

25 balles perdues, 14% à trois points : l’indigence offensive de Fos

Dans sa quête désespérée d’un succès, Strasbourg a aussi pu compter sur le précieux coup de main de Fos-sur-Mer qui s’est fait hara-kiri en début de quatrième quart-temps. Pendant 1 minute et 17 secondes, les BYers ont complètement perdu les pédales : 3 balles perdues successives pour un 0-8 qui coûte finalement le match (de 51-51 à 51-59, puis 54-65). « C’est un trou d’air incompréhensible », peste Jean-Michel Mipoka, à court d’explication. « C’est symptomatique de notre saison… » D’autant plus que le promu méridional, porté par l’énergie d’Allan Dokossi (12 points à 5/7 et 11 rebonds), semblait avoir pris le dessus au retour des vestiaires avec un 8-0 d’entrée de jeu pour atteindre son plus gros avantage de la soirée (45-34, 23e minute). Avant que la SIG ne grappille petit à petit son retard… « La manière dont l’équipe s’est battue montre qu’on ne voulait pas abandonner », se satisfait Lassi Tuovi. « L’expérience nous a ensuite permis de remporter le match dans le quatrième quart-temps. »

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Ce fut plus une guerre de tranchées qu’un basket soyeux à Parsemain
(photo : Christophe Canet)

Au vu des statistiques, il semble même incompréhensible que Strasbourg ait autant dû ramer pour décrocher son 13e succès de la saison. Avant la rencontre, Rémi Giuitta avait ciblé deux domaines : les balles perdues et les rebonds offensifs. Résultats ? 25 possessions égarées (!) et 18 secondes chances laissées aux Bas-Rhinois, pour 23 tirs supplémentaires (73 tentatives à 50). « Avec de tels chiffres, on devrait être à -20 ou -30 », consent l’entraîneur marseillais. « Ça prouve qu’il y a du cœur et de l’énergie mais c’est frustrant car ça ne suffit pas. Je n’ai rien à reprocher à mes joueurs sur le combat, ils n’abandonnent pas mais il faut plus d’intelligence, plus de patience. Offensivement, on est trop limité. » Un mal récurrent pour la plus mauvaise attaque du championnat − à peine 70 points de moyenne par match, quand toutes les autres équipes sont au moins à 76 −, qui souffre d’un immense déficit à la création, à peine compensé par un Deishuan Booker aussi talentueux que naïf, à l’adresse (2/14 à trois points) et ne possède pas cet intérieur go-to-guy, en l’absence de Zachery Peacock surtout. Son leader offensif, Lasan Kromah, étant toujours retenu au Libéria  (avec un retour annoncé en début de semaine), Jamar Diggs s’est retrouvé chargé de la majorité des responsabilités balle en main. Pour un total abyssal de 8 balles perdues, troisième pire performance de la saison en Betclic ÉLITE. « On manque de maîtrise », synthétise Rémi Giuitta. Et pendant ce temps, l’horloge tourne, les matchs défilent, les opportunités manquées aussi et les BYers restent toujours au fond de la classe, seuls dernier du classement. « Nous sommes capables de jouer une équipe de haut de tableau les yeux dans les yeux mais il ne faut pas se voiler la face, la fenêtre commence à se rétrecir », s’inquiète effectivement Jean-Michel Mipoka.

« Une grande équipe fait en sorte que
ses moments de creux soient les plus courts possibles»

Pris dans son calendrier infernal, la SIG est bien loin de toutes ces considérations. Dans 72 heures, les coéquipiers de Jean-Baptiste Maille joueront une partie de leur avenir européen contre Szombathely avant de revenir sur les bords de la Méditerranée mercredi pour défier l’AS Monaco puis de retourner au Rhénus pour y recevoir Champagne Basket dans huit jours. « Dans une semaine, je ne me souviendrai plus de quel côté de la France se situe Fos mais on aura toujours la victoire », glisse Lassi Tuovi. Soit le mantra de la soirée provençale des Strasbourgeois qui avaient absolument besoin de refermer un obscur chapitre de leur saison. « La période est difficile mais il fallait gagner à tout prix. À mes yeux, cette victoire est plus importante que certaines belles victoires. »

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Auteur de ses 13 points en première MT, Cavaliere a été précieux pour relever la SIG de sa mauvaise entame
(photo : Christophe Canet)

Pour cela, le club alsacien a pu compter sur l’engagement de ses soldats : Matt Mitchell (7 points à 3/11 mais 9 rebonds et 5 interceptions), Léo Cavaliere (13 points à 5/10, 5 rebonds et 2 interceptions) ou Ike Udanoh (9 points, 6 rebonds et 4 interceptions) en têtes de gondole. Citons aussi les précieux relais du jeune Illan Piétrus (16 ans), à créditer de 17 minutes afin de suppléer Jordan Howard (4 fautes en 8 minutes), ou l’impact du capitaine DeAndre Lansdowne : lors de ses 19 minutes passées sur le parquet, Strasbourg a marqué 22 unités de plus que Fos-sur-Mer ! À lui seul, l’ancien manutentionnaire d’Home Depot a pesé 6 points sur 8 du fameux 8-0 du début du quatrième acte. « Je retiens aussi notre intensité défensive qui a poussé Fos à faire des mauvais choix », complète le sélectionneur finlandais, ajoutant que trois des cinq derniers adversaires strasbourgeois en Betclic ÉLITE avaient égaré plus de 20 ballons (21 pour Le Portel, 23 pour Nanterre et donc 25 pour Fos). Après avoir mis un peu de temps à répondre au défi physique imposé par les locaux, les joueurs du quartier du Wacken ont finalement su imposer leur intensité caractéristique pour piéger les BYers à leur propre jeu. Pour une soirée fondatrice pour la suite de la saison ? « Tout le monde connait des moments de creux dans une saison et une bonne équipe fait en sorte qu’ils soient les plus courts possibles. J’espère donc que cette victoire est un nouveau départ pour nous », conclut Lassi Tuovi. Ce ne fut vraiment pas simple, ce ne fut vraiment pas joli mais c’est bel et bien la seule chose qui compte. 

À Fos-sur-Mer,

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