Un ogre à deux têtes, un peloton toujours plus dense et une énorme bataille pour le maintien : quelle Jeep ELITE en 2019/20 ?

La densité du niveau de jeu de la Jeep ELITE a toujours été bonne. Du moins, depuis le début des années 2000, les forces ont toujours été réparties / équilibrées. D’une saison sur l’autre, une équipe pouvait jouer les premiers rôles puis le maintien tant les cartes étaient redistribuées chaque été. Le besoin d’une « locomotive », un club qui s’installe en EuroLeague et tire les autres entités vers le haut, se faisait néanmoins sentir pour permettre à la Pro A de passer un cap.

Cette locomotive, elle existe aujourd’hui. C’est l’ASVEL. Le président et actionnaire majoritaire du club, Tony Parker, a dynamisé le projet ces dernières années. Pas à pas, l’ASVEL a avancé, sans forcément briller sur la scène sportive. Mais cette fin de décennie a marqué un grand pas en avant pour le club rhodanien et donc le championnat de France. En installant notamment Zvezdan Mitrovic à la tête de l’équipe professionnelle, un coach à la hauteur du challenge, l’ASVEL a dominé la saison 2018/19 de Jeep ELITE. Elle intègre désormais la grande ligue européenne, l’EuroLeague, qu’aucun club français n’avait goûté dans sa formule actuelle (34 matchs de saison régulière plus playoffs plus Final Four).

L’AS Monaco, un club qui a la chance de pouvoir accéder à des fonds privés importants sur son petit territoire, est le premier à avoir suivi la cadence. L’ASVEL ayant du élargir son effectif et réduire sa masse salariale pour se préparer au calendrier et au coût de l’EuroLeague, la Roca Team possède un groupe plus restreint avec ainsi un salaire moyen supérieur par joueur. Le fait de compter 10 professionnels plutôt que 14 peut également être un avantage pour permettre à tous d’avoir un vrai rôle et installé une hiérarchie plus propice à la compétitivité en championnat de France.

Strasbourg et Limoges, les pieds sur terre

Cette tendance, de voir l’ASVEL et Monaco devant, ne date pas de la saison dernière. Non, ces deux clubs occupaient déjà les premiers rôles au classement des budgets et masses salariales ces dernières années. Mais ils n’étaient pas seuls. En effet, Strasbourg et Limoges leur collaient aux basques. Toutefois, la SIG comme le CSP ont semble-t-il atteint leur limite budgetaire actuelle et vivent désormais une période de « stagflation ». Strasbourg a fait le choix de consacrer une partie de son budget à l’investissement dans ses structures (augmentation de la capacité de la salle, des bureaux etc.). Pour Limoges, le club a vécu un changement de gouvernance difficile. La période d’instabilité qui la suit (sans parler des nombreux indemnités de départ versés aux anciens salariés) réduit quelque peu la capacité financière du club. Tous deux n’ont ainsi pas pu suivre le train infernal mené par l’ASVEL et Monaco. Enfin, le troisième club à avoir perdu « en pouvoir d’achat » cette année est Le Mans. Suite au titre de 2018, la masse salariale du MSB a quelque peu gonflé. Après une saison sportive plus classique, le MSB, club sain et stable, a retrouvé des comptes classiques, tout en restant dans la partie haute du tableau.

Les Metropolitans 92 doivent être patients

Strasbourg, Limoges et Le Mans ont désormais une masse salariale moitié moindre que celle de l’ASVEL et Monaco, « le monstre à deux têtes » du championnat. Ils se trouvent également derrière les Metropolitans 92, nouvelle troisième puissance financière de Jeep ELITE. Mais le club issu d’un accord entre les mairies de Levallois et Boulogne-Billancourt doit s’installer sportivement, ce qui n’est pas aisé. Après avoir alterné le haut et le bas depuis sa prise de poste début 2016, l’entraîneur Frédéric Fauthoux veut désormais faire partie des cadors du championnat, même s’il faudra attendre plus d’une saison pour cela. La seule augmentation du budget ne peut permettre à une soudaine hausse de la compétitivité, même si c’est un facteur majeur.

Quant aux autres, ils s’accrochent. Pour Dijon, l’enchaînement de bonnes saisons et le travail de fond de la direction a permis de renflouer les caisses. Le club a pu proposer des salaires en forte expansion ce qui explique en partie le fait que des joueurs très performants (David Holston, Axel Julien) ou en net progrès (Alexandre Chassang, Abdoulaye Loum) soient restés. Le club veut pérenniser sa place au sein du Top 8 et avance dans les coulisses en essayant de créer un club omnisport pouvant propulser les sports de salle au sein de la capitale bourguignonne.

Ce développement structurel et économique a permis à la JL Bourg d’assoir sa position parmi les clubs compétitifs de Jeep ELITE. Le club espère désormais que son équipe professionnelle participera enfin aux playoffs et pourra se lancer dans les joutes européennes en 2020/21. Son effectif court mais expérimenté, physique, complémentaire et dotée d’une vraie hiérarchie, semble taillé pour. Mais la concurrence sera rude. L’Elan Béarnais, malgré ses difficultés, a joué les playoffs lors des quatre dernières saisons. Nanterre est bien sûr un habitué du Top 8, avec même une place dans le Top 4 en 2018/19. Leurs équipes bien renouvelées cet été, on attend de voir ce qu’ils seront en mesure de faire pour cette nouvelle saison.

Derrière, Boulazac progresse. Après son bel exercice passé, le BBD a monté une équipe intéressante sur le papier, en disposant d’enveloppes financières importantes pour faire venir des joueurs référencés, comme Kyle Gibson ou dernièrement Alpha Kaba. Enfin, au sein de ce « peloton », on n’oublie pas l’Elan Chalon. Un club structuré qui possède un vrai savoir-faire et dispose d’un centre de formation renommé qui nourrit largement son équipe professionnelle. On suivra avec attention l’évolution des Dossou-Yovo, Niasse, Besson ou autre Ca.

Une lutte pour le maintien qui s’annonce acharnée

Avec trois descentes en Pro B à l’issue de cette saison 2019/20, les clubs de Jeep ELITE vont faire de leur mieux pour ne pas être dans la zone rouge. Le BCM Gravelines-Dunkerque, comme l’Elan Chalon, est une figure de la première division. Sa préparation chaotique n’amène pas à la sérénité sur ce début de saison. Mais le groupe a de l’expérience (Alain Koffi, Jean-Michel Mipoka, Juice Thompson, Pape Sy…) et le club des ressources pour modifier le visage de son effectif si d’aventure les mauvais résultats s’enchaînaient. Châlons-Reims, toujours placé entre le top 8 et la zone de relégation, espère grimper dans la hiérarchie avec un effectif taillé pour être plus combattif que celui de 2018/19.

Derrière, Le Portel a retenu les leçons d’un exercice 2018/19 très difficile en montant une équipe hargneuse comme Eric Girard et le public du Chaudron les aiment. La touche talent apportée par l’arrière D’Angelo Harrison pourrait être précieuse. Le groupe est d’ailleurs resté invaincu en préparation.

Orléans n’arrive pas avec le statut de « petit » dans la division. Le club a gardé l’ossature de sa saison 2018/19 de Pro B et signé des joueurs de renom tels que l’ancien Monégasque Chris Evans. L’OLB, après deux saisons en deuxième division, veut retrouver sa place dans l’élite en attendant une montée en puissance due à l’arrivée de la nouvelle salle.

Pour finir, Cholet et Roanne sont des bastions du basket masculin professionnel. Cholet a entamé une lente regression après avoir atteint les sommets de son histoire en 2010. Le coach emblématique du club Erman Kunter rêve de redresser la barre mais le challenge s’annonce compliqué. Pour Roanne, la dynamique est bonne, le soutien populaire de retour, la noyau dur est là… Cela suffira-t-il ?

La première journée de Jeep ELITE en 2019/20 :

  • Châlons-Reims vs Elan Béarnais : vendredi à 20h
  • Dijon vs Le Portel : vendredi à 20h
  • Metropolitans 92 vs Orléans : vendredi à 20h30
  • Monaco vs Gravelines-Dunkerque : samedi à 18h30
  • Cholet vs Roanne : samedi à 20h
  • Boulazac vs Le Mans : samedi 20h
  • Elan Chalon vs Nanterre : samedi à 20h
  • JL Bourg vs Strasbourg : samedi à 20h30 (sur RMC Sport 2)
  • ASVEL vs Limoges : dimanche à 16h (sur RMC Sport 2)

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Rédaction Bebasket

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