Avant le match le plus important de sa carrière NBA, Frank Ntilikina reçoit les compliments de Jason Kidd

Outre la formidable résistance des Mavericks, qui poussent la meilleure équipe de la saison régulière à un Match 7, la demi-finale de conférence entre Phoenix et Dallas restera marquée par le retour sur la grande scène de Frank Ntilikina (23 ans).
Drafté en 8e position par New York en 2017, arrivé en NBA avec un niveau d’attente rarement atteint pour un joueur français, le natif d’Ixelles s’est retrouvé empêtré dans le bourbier des Knicks, se rapprochant dangereusement du point d’échec. Statistiquement, son départ à Dallas n’a pas changé grand chose (4,1 points à 40% et 1,2 passe décisive en 58 matchs) mais l’ancien meneur de la SIG vit actuellement l’un des premiers vrais moments forts de sa carrière dans l’Association.
En quatre ans à New York, il avait dû se contenter de deux minuscules minutes de jeu en playoffs. Le voici désormais à l’approche d’un Game 7, où il sait qu’il sera dôté d’un rôle significatif. Ce qui n’était vraiment pas gagné il y a quinze jours de cela… Contre Utah, lors du premier tour, Frank Ntilikina n’a pas vu le parquet. Une opération des amygdables l’a contraint à manger des cookies et de la glace plutôt que d’affronter le Jazz, a-t-il révélé à Dallas Morning News. Mais face aux superbes talents offensifs que sont Chris Paul et Devin Booker, ses aptitudes défensives ont été mises à contribution par Jason Kidd.
« Frank a eu un énorme impact »
Après deux premières sorties en guise de tour de chauffe (2 puis 5 minutes), l’enfant du playground de la Citadelle a pleinement réintégré la rotation des Mavericks : 12, 9, 13 puis 21 minutes. Passé devant Josh Green, l’Alsacien s’est imposé comme le leader défensif de la second-unit de Dallas. Avec lui sur les terrain, les Mavs ne concèdent que 101,5 points sur 100 possessions, contre 116,5 lorsqu’il est sur le banc.
Over the first six games of the second-round series vs. the Suns:
With Ntilikina on the court, Dallas is allowing:
101.5 points per 100 possessionsWith Ntilikina on the bench, Dallas is allowing:
116.5 points per 100 possessions— Tommy Beer (@TommyBeer) May 13, 2022
Et plus que des chiffres abstraits, sa prestation lors du Match 6 a marqué les esprits : 21 minutes de chef-d’œuvre défensif (4 interceptions et 1 contre, un différentiel de +9) où ses longs segments ont considérablement gêné les Suns. Vendredi, seul Devin Booker a réussi à marquer sur lui mais en 29 possession sur la série, le triple All-Star tourne à 16% de réussite face au Français. De quoi s’attirer les compliments de son entraîneur, Jason Kidd.
« Je pense que cela montre le caractère de Frank, mais aussi de notre équipe. Josh avait ces minutes jusque-là, mais nous voulions voir ce que ça pouvait donner avec Frank. Et il a été super. Il n’a pas scoré, mais il a eu un énorme impact en défense avec ses ballons déviés et les interceptions. Nous allons avoir besoin de lui dimanche à Phoenix. Il ne s’agit pas toujours de scoring, mais il a eu un gros impact pour nous sur le terrain. On ne le juge pas sur son apport offensif mais bien défensif. Or, je pense qu’il fait du très bon boulot. »
Signataire d’un contrat non-garanti lors de son arrivée à Dallas en septembre dernier, finalement crédité du 15e et dernier ticket dans l’effectif final, Frank Ntilikina se retrouve donc en position de jouer cette nuit une place en finale de conférence, avec les yeux de la planète basket tournée vers cette rencontre. Soit le match le plus important de sa carrière NBA jusqu’ici…
« L’opération des amygdales n’était pas prévue. Évidemment, ce n’était pas le meilleur timing mais c’est du passé maintenant. Je me suis battu pour réintégrer l’équipe. Maintenant, je suis juste content de pouvoir préparer un Match 7. C’est peut-être mon premier NBA mais ça me rappelle les tournois avec l’équipe de France, je me suis déjà retrouvé dans cette situation à la Coupe du Monde ou aux JO. C’est une expérience qui va m’aider. On s’attend à ce que Chris Paul, Devin Booker et les Suns sortent leur meilleur visage possible. Ils ont beaucoup d’expérience, ils savent ce qu’ils font. Mais je pense que la pression est sur eux. On y va pour jouer 48 minutes d’un match très physique, on est persuadé que l’on peut faire quelque chose de grand. Et on va sortir nos meilleurs atouts aussi… »
Parmi lesquels, ses qualités défensives… Entre-deux à 2h du matin.
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