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« C’est magique » : la demi-finale de rêve du Franco-Polonais Aaron Cel

Natif d'Orléans d'origine polonaise, Aaron Cel va affronter l'équipe de France en demi-finale de l'EuroBasket vendredi. L'ancien joueur de Pro B vit un rêve éveillé.
« C’est magique » : la demi-finale de rêve du Franco-Polonais Aaron Cel
Crédit photo : FIBA

Quand nous lui avons parlé lundi après-midi, il ne savait même pas que le tableau de l’EuroBasket prévoyait une demi-finale potentielle entre la France et la Pologne… « Ah mais je n’avais même pas tilté ! Ce serait exceptionnel. Je leur souhaite d’aller en demi-finale. Nous… Si on parvient à embêter la Slovénie, ce serait déjà très bien. » Au final, les Polonais ont fait bien plus qu’embêter les champions d’Europe : ils leur ont donné une leçon de collectif (90-87), au terme notamment d’une première mi-temps d’une beauté rare (59-38). Les Biało-czerwoni (rouge et blanc, ndlr) disputeront ainsi leur première demi-finale européenne depuis 1971.

« Je peux maintenant dire que je me sens plus Polonais »

« Si j’affronte l’équipe de France en demi-finale de l’EuroBasket, j’arrête ma carrière là-dessus », rigolait-il lundi. Il y avait tout de même une part de vérité : huit ans après sa première sélection, l’homme aux plus de 100 sélections va faire ses adieux à la sélection à l’issue de cet EuroBasket 2022. Soit une fin en apothéose, avec une place en finale à disputer aux Bleus, le maillot qu’il a porté de longs étés durant, des U16 jusqu’aux U20. « Si ça va être le plus grand match de ma vie ? Oui. C’est magique pour moi, c’est un rêve, d’autant plus pour mon dernier tournoi. »

Aaron Cel à la lutte avec Joffrey Lauvergne lors de l’EuroBasket 2017 (photo : FIBA)

Toutefois, ce n’est pas la première fois qu’Aaron Cel croisera la route de l’équipe de France. L’Orléanais était sur le terrain à Montpellier lors de l’EuroBasket 2015, puis à Helsinki à l’occasion de l’édition 2017. « C’est marrant car en 2015, j’avais envie de chanter l’hymne français », sourit-il. « Mais il y a un peu plus de fanatisme en Pologne donc je ne suis pas sûr que ça serait très bien passé auprès des gens. » Vendredi, une nouvelle fois, il devra mettre ses sentiments de côté, cette fois-ci pour une rencontre éminemment plus importante. « Le fait d’affronter l’équipe de France dans une demi-finale, c’est la cerise sur le gâteau. La France est mon pays mais ma maison est en Pologne maintenant. On me pose souvent la question en Pologne, et c’est délicat de répondre, mais je peux maintenant dire que je me sens plus Polonais. J’ai été élevé à la Polonaise, ma femme est Polonaise, mon fils est né en Pologne… Mais il ne peut pas y avoir de jauge entre les deux. Après, la France est le pays de mon cœur, là où j’ai été élevé, là où j’ai tout appris baskettement parlant. C’est très émouvant pour moi de jouer les Bleus, mais on va mettre les émotions de côté. » Il retrouvera ainsi Vincent Collet, un coach qu’il a côtoyé au Mans ( « Je suis sur la photo de l’équipe championne de France 2006 » ) et quelques autres visages connus, mais sans plus. « Ils sont un peu jeunes pour moi, je ne les connais pas forcément, sauf Thomas Heurtel et Andrew Albicy avec qui j’ai passé un peu de temps à l’époque. Je suis d’un âge où je connais un peu plus les coachs, j’échange plus avec eux. Comme récemment avec Pascal Donnadieu à propos de mon ex-coéquipier Keith Hornsby, qui vient de signer à Nanterre. »

« On dit à nos femmes à chaque fois que l’on revient le lendemain à la maison »

Alors qu’ils ne semblaient pas croire en leurs chances avant de défier la Slovénie, les Polonais ne font désormais plus de complexes. « Nous méritons d’être ici », a affirmé le coach Igor Milicic, quelques instants après que Mateusz Ponitka ait érigé la médaille d’or en objectif dans le huddle d’après-match. « On ne se rend pas compte de ce qui nous arrive », souffle Aaron Cel. « On dit à nos femmes à chaque fois qu’on revient le lendemain à la maison. Et en fait, non, on ne rentrera pas ! On respecte beaucoup l’équipe de France, c’est une équipe incroyable, il n’y a que des gros CV. Mais on y croit !  À ce niveau-là, tout est possible, comme on l’a vu contre la Slovénie, donc pourquoi pas ! D’autant plus que nous avons une équipe, avec un grand E. Nous avons un leader exceptionnel, Ponitka. Je ne sais même pas pourquoi il n’est pas en NBA, il faudrait d’ailleurs les appeler pour leur dire. Quand tu as une équipe avant tout, tu n’as pas peur des individualités adverses. Tu sais que chaque joueur est là pour t’aider si ça se passe mal pour toi donc tu vas vraiment au front à 100%. »

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Dans un pays fou de volley, Aaron Cel et ses coéquipiers sont contents de mettre le basket en avant (photo : FIBA)

Il manquera tout de même un petit coup de pouce à la Pologne, par rapport à leur quart de finale contre la Slovénie. Dimanche, Aaron Cel avait reçu un coup de téléphone de Nicolas Batum qui en a profité pour lui glisser quelques petits conseils sur la façon de défendre Luka Doncic. L’ailier des Clippers n’a rien dit de révolutionnaire, à savoir le fatiguer en le forçant à courir et à défendre, mais les Aigles ont parfaitement appliqué cette consigne. Visiblement pas à 100%, le prodige slovène a terminé la compétition à bout de souffle (14 points à 5/15 et 6 balles perdues), un facteur de l’une des raisons du triomphe de la Pologne. « Même s’il y a une petite différence de contrat, je lui dois bien une bouteille de champagne ou un bon vin polonais maintenant », glisse Aaron Cel. «  Il va croiser les doigts pour la France mais je suis sûr qu’il a le sourire quand il me voit gagner. Il est très content pour moi. Ça aussi, c’est quelque chose qu’on a construit avec les Espoirs du MSB à l’époque et qui est resté jusqu’à aujourd’hui. » Sous la houlette d’un certain Vincent Collet, très attaché à cette génération 86/87/88 sarthoise mais qui croisera désormais les doigts pour que l’un de ses plus beaux représentants ne vivent pas le sommet de sa carrière vendredi soir.

L’œil des sélectionneurs :
« Une légende du basket polonais »

L’avis de Vincent Collet : « Je me souviens très bien de lui. Il est de la même génération que Nicolas Batum et Jérémy Leloup. Ce sont des gamins que j’ai entraîné, avec qui j’ai grandi comme coach. C’était quelqu’un d’introverti, mais très dur, il avait cette assurance en lui. Il y avait un autre jeune à l’époque, Kevin Corre, un bon joueur aussi, qui avait peut-être plus de qualités qu’Aaron mais qui avait beaucoup moins de dureté mentale. On sentait vraiment qu’Aaron était sûr de lui, déjà à l’époque, et je ne suis pas surpris de la carrière qu’il a pu réaliser. C’est un joueur assez polyvalent, capable de faire beaucoup de choses, surprenant : il peut être adroit, percutant, il ne fait pas très costaud d’apparence mais qui est finalement solide près du panier. La génération 87, ça fait longtemps ça… Ce sont mes premières années de head coach au Mans ça ! »

L’avis d’Igor Milicic (Pologne) : « Vu que nous avons eu des blessures et la non-venue de Jeremy Sochan, nous avons fait appel à Aaron et nous comptons sur lui pour encadrer les jeunes. Il est toujours positif, il donne tout son cœur pour l’équipe nationale. C’est une légende du basket polonais ! Il a rejoint l’équipe comme s’il avait toujours été là. Il nous aide d’un point de vue mental, avec son approche positive, et sur le terrain, il nous apporte de la confiance. Il peut élever son niveau quand on en a besoin. J’espère que jouer la France sera une grosse motivation pour lui. Il est dans une situation de gagnant-gagnant (il rit). C’est lui qui aura le moins de pression ! »

À Berlin,

 

 

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