Contre l’Argentine, la France se prépare à un nouveau grand combat

« Le match contre l’Argentine est encore plus dangereux que celui contre Team USA. On va jouer contre une équipe pleine de vice et de malice. Elle a l’expérience de ces rendez-vous là. Les problèmes qui vont nous être posés seront complètement différents et à mon sens bien plus difficiles à résoudre. »

En conférence de presse, Vincent Collet a fait passer un message clair. L’Argentine est un redoutable adversaire. Et la place en finale de Coupe du Monde loin d’être une formalité. Cette qualification, il va falloir se battre pour aller la chercher. La France veut y gouter. Les Argentins veulent y retourner après 1950 et 2002. Pour Rudy Gobert, c’est une guerre qui attend les Bleus.

« On va se préparer à la guerre contre l’Argentine. C’est une équipe très forte qui joue à 200%, qui joue vite et qui a du cœur et de l’expérience donc ça va être un match différent. Une vraie bataille. »

L’Argentine mise un un axe Campazzo – Scola

L’appel du 13 septembre est lancé. Face à une équipe qui met énormément de rythme pour scorer beaucoup, la défense française va devoir mettre les barbelés. Après Kemba Walker, Frank Ntilikina et Andrew Albicy auront besoin de contrôler un nouveau meneur d’exception : Facundo Campazzo. Le joueur du Real Madrid est un fin stratège. Ses 13,8 points, 8 passes décisives et 1,8 interception depuis le début de la compétition le prouvent. Son alliance avec Luis Scola est particulièrement redoutable. A 39 ans, le deuxième meilleur scoreur de l’histoire de la compétition est toujours là. Et il est toujours aussi efficace : 17,8 points par match. Avec un général qui a été champion olympique en 2004 et de sérieux lieutenants, l’Argentine peut renverser n’importe quel favori à l’image de son quart de finale contre la Serbie. Une rencontre durant laquelle les coéquipiers de Nikola Jokic n’ont pas réussi à dicter le rythme de la rencontre. Ce que souhaite faire Vincent Collet.

« Il faut faire attention à l’euphorie qui est leur marque de fabrique. Ils sont invaincus dans cette Coupe du Monde en gagnant leur quart de finale contre la Serbie. Les Serbes n’avaient pas su contrôler le rythme. Le jeu argentin consiste à mettre de la folie, ce que l’on doit éviter. Ils vont essayer de nous pousser dans un match au rythme élevé, pour nous donner des difficultés à défendre. C’est une équipe qui court très bien. Dans ce registre, ils n’ont rien à envier à la France. On le sait. A nous d’imposer d’autres choses pour les ralentir. »

Les vainqueurs des Jeux panaméricains 2019 se présentent avec des qualités importantes et bien différentes de Team USA donc. Et c’est une des principales difficultés de cette demi-finale. En très peu de temps, les partenaires de Nicolas Batum doivent se préparer à affronter un style de jeu complètement opposé. Et ils vont devoir trouver de nouveaux stratagèmes comme l’explique le sélectionneur français.

« Il faut trouver la clé pour battre l’Argentine comme on l’a trouvée contre les Américains. Et il faut accepter l’idée que ce n’est pas la même clé que face à Team USA. C’est pas juste mettre de l’intensité et de l’agressivité. Il va falloir beaucoup d’intelligence pour contourner leurs systèmes défensifs. Là où Team USA n’aidait pratiquement pas dans les un contre un, les Argentins aident très fort et même parfois de manière incontrôlée. Ca peut être perturbant mais on doit s’adapter. »

Face à une équipe qui a la grinta, l’agressivité sera une des clés

L’une des clés réside dans le début de match. Les hommes de Sergio Hernandez avaient mis le feu dès les premières minutes face à la Serbie. D’entrée, il y aura une première bataille. Les Bleus sont prévenus, ils doivent être prêts à lutter dès l’entre-deux. En terme de jeu donc mais aussi d’agressivité. Toujours selon Vincent Collet, c’est cette qualité qui fait la différence dans une demi-finale mondiale. Au moment où toutes les équipes ont les mêmes chances d’accéder à la finale et au titre suprême.

« Dans une demi-finale, l’agressivité est la première qualité à apporter sur un terrain, avant même le basket, la précision ou l’organisation. L’agressivité est la clé. Une des clés. »

Et face à une équipe réputée pour son agressivité, c’est encore plus le cas. Cette combativité se traduit dans les statistiques. L’équipe championne du Monde en 1950 est celle qui intercepte le plus de ballons par match parmi les quatre nations encore en lice en Chine. La grinta. Ces Sud-Américains ne vivent que pour réaliser un nouvel exploit. Soudés par cette quête commune, ils forment une véritable armée. Nando De Colo en est conscient. Mais il y voit aussi un point commun avec le groupe France.

« Ils ont un jeu très agressif, c’est une équipe qui joue avec beaucoup de cœur. Et surtout, ils vont tout donner pour leurs coéquipiers. A ce niveau là on est un peu pareil. »

Et c’est parce que cette équipe mise sur son état d’esprit qu’il est compliqué de tirer des conclusions du match de préparation joué entre ces deux nations à Lyon au début du mois d’août. Les Bleus avaient gagné (77-58), mais pour Evan Fournier, le contexte fait que ces deux rencontres sont incomparables.

« En trois semaines, c’est pas la même équipe, beaucoup de choses se sont passées. C’était de la préparation, en France, un troisième match en trois jours. C’est incomparable à une demie de Coupe du Monde. Ca ne compte plus maintenant. L’Argentine, c’est une bonne équipe qui fait un bon tournoi, qui joue très agressif. »

A quarante minutes d’une finale de Coupe du Monde, il n’y a plus que la vérité du terrain qui compte. Sur le parquet, l’affrontement mettra aux prises dix hommes. Mais pas seulement. Le banc aura aussi son importance. Et malgré sa jeunesse, la relève argentine qui compose le second cinq ne tremble pas. Les Bleus ne sous-estiment pas ces basketteurs méconnus du grand public qui font leurs armes en Euroligue ou en Amérique du Sud. Après l’échec de 2014, ils sont conscient qu’un exploit en quart de finale ne rime à rien s’il n’est pas confirmé au tour suivant. Il y a une nouvelle page du basket français à écrire mais d’abord, il va falloir se battre. Seul le résultat du duel de ce soir comptera. Et comme l’histoire est écrite par les vainqueurs, il faudra être devant au tableau d’affichage au moment où le buzzer sonnera la fin des combats.

A Pékin,

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Rédaction Bebasket

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