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Désormais relégable, Fos-Provence s’interroge : « On n’est pas au niveau »

Qu’il parait loin ce mois de novembre où Fos-Provence était capable de tenir tête à l’ensemble des équipes de Betclic ÉLITE et paradait fièrement avec son bilan équilibré de quatre victoires en huit rencontres. Depuis, les BYers se sont inclinés lors de neuf de leurs dix dernières sorties, souvent sans exister (17,3 points d’écart en moyenne lors des défaites). Des circonstances atténuantes étaient largement applicables sur le mois de décembre (calendrier démentiel, cluster de Covid-19). Depuis, ce n’est plus réellement le cas. Entre indigence offensive et état d’esprit défaillants, les raisons ont été nombreuses pour expliquer les différentes déroutes. Mais celle du manque de qualité globale n’avait encore jamais été utilisée. Jusqu’à vendredi où les Fosséens ont touché le fond contre Cholet Basket (69-81), à l’occasion d’un match pourtant décisif dans la course au maintien.

Longtemps tenu à bout de bras par Lasan Kromah, auteur de plus de 50% des points de son équipe à la 25e mintue, le promu a cédé dès que son ailier a été muselé. La mise sous l’éteignoir du champion NCAA 2014 a de nouveau mis en exergue les terribles failles offensives des BYers, qui ont livré une deuxième période d’une faiblesse abyssale de ce point de vue-là, à partir du moment où ils ont commencé à être rongé par le doute des lancers-francs ratés (2/8 dans le troisième quart-temps). L’absence d’un point de fixation se fait notamment cruellement ressentir dans la raquette : Bodian Massa est capable d’exceller dans un autre rôle, et l’a d’ailleurs souvent fait cette saison (au point d’être All-Star), mais reste encore un jeune joueur et trop enclin à plonger mentalement. Terell Parks aurait pu être celui-ci (18 points, 9 rebonds et 3 passes décisives en amical contre l’ASVEL par exemple) mais il a dû être opéré de la cheville et son pigiste Kevin Tumba n’est clairement pas au niveau (1,1 d’évaluation en 7 matchs). Cela ressemble toutefois plus à un aveu de faiblesse financière qu’à une erreur de casting tant son profil de joueur de devoir ne pouvait être ignoré au vu de ses statistiques en carrière, toujours autour des 3 points et 3 rebonds. De fait, Rémi Giuitta se retrouve à utiliser plus que de raison Zachery Peacock (28 minutes après trois entraînements en six semaines) alors que son état physique est sujet à de nombreuses inquiétudes.

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Kevin Tumba, pigiste inoffensif depuis la mi-décembre
(photo : Sébastien Grasset)

« Les autres équipes ont progressé ; nous, on a stagné, voire regressé »

Parallèlement, comme le regrette le technicien méridional, les autres défaillances individuelles sont trop nombreuses. Depuis le début de l’année, Jamar Diggs peine à trouver le bon rythme à la mène, Kevin McClain touche du doigt ses limites à ce niveau (notamment physiques), Édouard Choquet (de 43 à 27%) et Jean-Michel Mipoka (de 36% à 24%) ont perdu leur shoot lointain depuis la saison dernière… De quoi impacter Rémi Giuitta, rarement apparu aussi marqué qu’après la rencontre de vendredi soir.

« On n’est pas au niveau. À un moment donné, il faut arrêter de se chercher des excuses. J’ai rarement été comme ça sur le banc, à chercher des solutions… Peut-être que c’est moi ? Je vais revoir le match, il faut se poser les bonnes questions aussi. On n’arrive pas à démarrer un système, on perd des balles, on ne met pas un tir, même des lay-ups… C’est compliqué. Bien sûr que les gars sont tétanisés. Mais de l’autre côté, je n’ai même pas retrouvé l’intensité défensive que l’on a mis la semaine dernière en première mi-temps contre Le Mans. Dans le haut-niveau, il faut marquer quand tu es tout seul et plein de choses que l’on ne fait pas bien. C’est la conséquence de ce que l’on vit depuis un moment, du doute avec l’enchaînement des défaites. Tout le monde a la tête dans le seau. Il faut que tout le monde élève son niveau de jeu. Individuellement, il y a trop de défaillances. […] Dès qu’il y a un truc qui va pas, le ciel nous tombe sur la tête… Les joueurs sont tellement affectés par cette situation qu’on a tendance à sombrer, individuellement et collectivement. Malheureusement, ce sont les stigmates de la série noire dans laquelle on est. »

Quel électrochoc possible ?

De fait, quelque chose va devoir changer à Fos-sur-Mer. Mais quoi ? Vendredi soir, Rémi Giuitta n’avait pas la réponse. On se rappelle que la ligne arrière était plus fournie en début de saison avec la présence d’un troisième larron, D’Mitrik Trice, mais le rookie n’avait pas été au niveau. Sauf qu’il n’a jamais été remplacé. Alors faut-il embaucher un nouveau meneur plus confirmé ? Faut-il attendre la fin de la pige de Kevin Tumba, prévue pour la fenêtre internationale de février, et embaucher un pivot au profil plus offensif ? Facile à dire, plus compliqué à financer… Au vu des paroles du coach, se remettant en question dès l’entame de sa conférence de presse, la grosse cote serait qu’il se mette en retrait. Impossible d’envisager son départ pur et simple, tant la politique sportive de Fos repose sur ses épaules, mais une décision semblable à celle prise par Éric Girard il y a deux ans (laisser le coaching à un homme extérieur pour enfiler le casquette de GM) ne serait pas non plus incroyablement surprenante. À la tête du club méridional depuis 2004, le Marseillais avait déjà sérieusement envisagé de démissionner de son poste lors de l’été 2019, après la première relégation du club. Sans jamais évoquer directement cette option vendredi soir, Rémi Giuitta laissait toutefois entendre sa difficulté à savoir quel levier actionner.

« Pour avoir un autre pigiste, il faudrait gagner au loto déjà. S’il fallait, ça ferait longtemps qu’on aurait pris des joueurs. Cholet a deux postes 5 : aujourd’hui, le premier avait mal au dos alors l’autre a joué. Moi, je suis obligé de faire jouer Zack Peacock pendant 30 minutes alors qu’il n’a pas vu le terrain depuis deux mois et s’est à peine entraîné. On n’a pas Sadio Doucouré non plus mais on ne va pas cacher derrière ça vu l’écart. Ce n’est pas un joueur, c’est collectivement. Alors le fameux électrochoc, c’est quoi maintenant ? Il faut analyser. Je n’ai pas l’impression que c’est les joueurs qui abandonnent. Si ce n’était que l’état d’esprit… Après Roanne, je leur ai dit ma façon de penser et on a bien réagi. Là où je suis le plus inquiet, c’est sur la capacité à faire, sur le niveau. Les autres équipes ont progressé tandis que nous, on a stagné, voire regressé. On voit qu’on a bien démarré le début de la saison avec la dynamique d’un groupe qui se connait. Depuis, on est rentré dans le rang et on n’a plus les solutions pour faire la différence. »

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Dans le leadership, le retour de Peacock a fait du bien mais n’a pas suffi
(photo : Christophe Canet)

« Déposer son cerveau sur le banc »

Le problème pour Fos-Provence dans ce contexte, c’est que les matchs cruciaux s’enchaînent. Les BYers ont laissé filer le premier set contre Cholet, place au deuxième dès vendredi prochain à Châlons-en-Champagne. Reprendre le panier-average semble illusoire (-30 à l’aller) mais si les coéquipiers de Jean-Michel Mipoka veulent continuer à rêver du maintien, il serait judicieux de ne pas laisser s’échapper un autre concurrent direct. Dans un discours différent de son coach (« Ce n’est pas comme si on n’avait pas le niveau » a-t-il notamment dit), l’ailier toulousain a appelé à la remobilisation générale.

« C’est difficile de se sortir de ça. On voit qu’aujourd’hui, on est une équipe un peu gangrénée par les défaites. J’ai déjà été dans des situations comme ça et ça m’est déjà arrivé de m’en sortir. Il faut faire corps, retrouver de la fougue et cette agressivité qui manque un peu. C’est un grand mot mais il faut essayer de déposer son cerveau sur le banc et aller à la guerre. On ne va pas gagner le prochain match de 40 points, ça ne va pas être joli. Il faut être prêt à jouer des matchs moches et à les gagner surtout. Il faut être capable de se mettre les mains dans la boue pour s’en sortir. »

Pour continuer à filer la métaphore tennistique, l’expérience de ce dimanche après-midi prouve qu’être mené deux sets à zéro n’est pas rédhibitoire. Il restera encore 15 matchs à jouer après ce fameux déplacement en Champagne Basket mais l’atmosphère ressemblait presque déjà à une soirée de mai 2019, où Le Portel était allé gagner la finale pour le maintien à Parsemain,

À Fos-sur-Mer,

 

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