Grâce à ses valeurs défensives, la JL Bourg s’en sort à Fos-sur-Mer

On jouait la 23e minute à Fos-sur-Mer et toute la Halle Parsemain a pu entendre le cri de rage de JaCorey Williams. Car oui, l’intérieur burgien sait aussi dunker ! Un vrai contraste avec la première mi-temps où il fut le protagoniste d’une scène marquante, tout proche d’une altercation physique avec Laurent Legname s’il n’avait pas été retenu par certains de ses coéquipiers. À peine une minute après son retour en jeu, l’ancien joueur de Trento fut aussitôt sorti à la suite d’un dunk grand ouvert manqué. De quoi susciter son courroux à l’égard de son coach, de manière beaucoup trop véhémente. Et si l’on aurait pu penser que cet incident lui vaudrait un séjour prolongé sur le banc, ce fut tout le contraire : relancé dès le début de la seconde mi-temps, l’Alabamien a livré un troisième quart-temps de bonne facture, certes entre sa générosité et son désordonnement habituels, scorant l’intégralité de ses 8 unités du soir pour permettre à la JL Bourg de creuser son plus gros écart de la soirée (28-45, 25e minute). « Il n’y a pas de problème avec JaCorey », évacuait le technicien burgien. « Il a un fort caractère, il a besoin qu’on le pique parfois. Il a été beaucoup mieux en deuxième mi-temps. Il s’est excusé auprès du groupe dans le vestiaire. »

Une méthode de management visiblement efficace avec JaCorey Williams
(photo : Christophe Canet)

Cet accrochage ne devrait ainsi rester qu’une péripétie anodine d’un match opposant les deux pires attaques de Betclic ÉLITE… et cela s’est vu. « Offensivement, on est à la traîne, il faut que l’on arrive à retrouver notre adresse et à moins perdre de ballons », disait Rémi Giuitta, en écho aux propos similaires tenus quelques minutes plus tôt par Laurent Legname : « On doit beaucoup mieux jouer offensivement, je ne me l’explique pas ». À ce petit-jeu là, malgré le nouveau non-match de son leader supposé C.J. Harris (4 points à 1/5 et 5 balles perdues), c’est la JL Bourg qui s’en est le mieux sortie, l’emportant 63-56. « Par les temps qui courent, on la prend cette victoire », soufflait le Varois. « C’est bien, ça fait un deuxième succès d’affilée et ça récompense le travail des garçons lors de la trêve. »

Manque de sérénité

Depuis la reprise, ceux-ci ont vraisemblablement eu droit à des ateliers défensifs spécifiques tant le premier quart-temps fut un modèle du genre dans ce domaine : seulement 4 points encaissés, sur deux exploits individuels de Kevin McClain, neuf balles perdues provoquées dont trois violations des 24 secondes, trois contres, une intensité permanente… « Je pense que c’est notre meilleur quart-temps défensif de la saison », opinait Pierre Pelos, tranchant pour son retour à Parsemain (14 points à 6/12 et 7 rebonds en 30 minutes. Seul ce manque de fluidité offensive aura empêché les Bressans de s’offrir un matelas plus conséquent dès l’entame (4-15, 10e minute). Mais après un début de mois de décembre marqué par quatre rencontres à 90,3 points concédés de moyenne, la Jeu pourra effectivement se satisfaire du retour de son étanchéité, qui fut le socle de ses trois victoires inaugurales cette saison. « Défensivement, on est vraiment bien en place », appréciait Laurent Legname. « On est dans la lignée des deux derniers matchs où on est vraiment monté d’un cran. Sans cette assise défensive, on ne gagnait peut-être pas ce soir. »

Kevin Tumba et les Fosséens piégés dans la tenaille défensive
(photo : Sébastien Grasset)

Car cette JL Bourg présente un défaut récurrent : son incapacité de trouver de la constance sur 40 minutes. Alors qu’ils semblaient se diriger vers une victoire aisée, les coéquipiers de Rasheed Sulaimon (15 points à 3/8 et 4 passes décisives) ont connu leur traditionnel moment de flottement, laissant Fos-Provence revenir à cinq points (48-53, 35e minute) puis à six (56-62), balle en main à 50 secondes du buzzer final avant qu’un faute offensive litigieuse sifflée à Lasan Kromah ne vienne anéantir les derniers espoirs méridionaux. Fos-Provence n’ayant pas mis tous les ingrédients pour gagner, une évidence au vu de certaines statistiques (37,9% de réussite, 25 balles perdues), cela restera sans frais pour ce week-end. « On s’est fait peur à la fin », regrettait toutefois Pierre Pelos. « C’est notre problème depuis le début de saison. On n’arrive jamais à complètement gérer dès que l’on domine un peu.  On fait les choses à moitié en attaque et en défense. Ce soir, on a vu notre avance fondre et on s’est mis à douter, on ne va pas se mentir. Ça a été compliqué de rester lucide dans la tête. » Les Burgiens ont pourtant su trouver les quelques solutions pour annihiler la tentative de retour des Fosséens, écœurés par le 7-0 les ayant renvoyés à -12 (48-60, 36e minute). « Vers la fin, dès qu’on réussissait à se rapprocher, ils ont toujours mis le panier qu’il fallait », soupirait Allan Dokossi. Car au final, dans ce sport, même entre deux bonnes défenses, cela se joue souvent à celui qui arrive à mettre le plus la balle dans le cercle…

À Fos-sur-Mer,