Héroïque, l’ASVEL renverse le Panathinaïkos !

Après le triomphe contre l’Olympiakos Le Pirée (82-63), Zvezdan Mitrovic parlait de « grand trophée ». Mais alors, que dire de cette victoire arrachée contre le voisin des Reds, l’actuelle meilleure équipe d’Athènes, le Panathinaïkos ? « Même dans mes rêves les plus fous, je n’imaginais pas me retrouver ce soir avec un bilan de 2-0 », rigolait l’entraîneur monténégrin.

Longtemps, on a cru que l’ASVEL allait s’incliner. Avec les honneurs, certes, mais il était certain que Villeurbanne allait baisser pavillon. En double-double dès la 22e minute, Tonye Jekiri (15 points et 12 rebonds, dont 7 offensifs !) était bien trop seul pour tenir la baraque, les pistoleros s’étaient lancés dans un concours de pétards mouillés (2/15 à 3 points après trois quarts-temps), personne ne parvenait à enrayer le génie de Nick Calathes et, bien que d’une maladresse invraisemblable sur la ligne de réparation (14/27), le Panathinaïkos semblait tout en contrôle (50-63, 30e minute), tout sûr qu’il était de ne pas tomber dans le même piège que son ennemi juré six jours plus tôt.

L’ASVEL y mettait même un peu du sien : après l’étincelle allumée par David Lighty (58-63, 31e minute), tout s’est éteint, ou presque. Un score figé à 58-66 pendant quatre longues minutes. Et quand l’improbable Rihards Lomazs ralluma la mèche (65-69, 36e minute), les bêtises s’empilent : ce même Lomazs se retrouve de manière incompréhensible en mismatch dès le début de la possession sur le seul intérieur du Pana, l’excellent DeShaun Thomas (22 points à 7/11 et 6 rebonds), ou le shooteur fou Jimmer Fredette (18 points) laissé seul dans le corner (68-74, 37e minute).

Le small-ball change tout !

Mais il serait injuste de ne souligner que les erreurs villeurbannaises. Ce qu’a réalisé l’ASVEL, même orpheline de Théo Maledon et Adreian Payne, dans le money-time fut admirable. Zvezdan Mitrovic a réussi un formidable coup de coaching en misant sur l’option small-ball, trouvant ainsi de la vitesse, étirant la défense athénienne et misant sur la supériorité athlétique des siens. « Cela a tout changé », en convenait-il lui même. David Lighty (10 points à 100% dans le quatrième acte, 18 au total) montra à son ancien coéquipier DeShaun Thomas qu’il n’était pas le seul ex-nanterrien devenu un top player tandis que Charles Kahudi planta deux banderilles d’affilée pour faire exploser l’Astroballe (78-78, 39e minute). Et le dernier lancer de Jordan Taylor suivi du stop de Livio Jean-Charles sur Nick Calathes lors de la dernière possession prouva que rien ne sert de partir à point (79-78, score final). L’ASVEL n’avait plus mené depuis la 17e minute (36-35).

À chaque match, le club champion de France sera évalué sur le niveau réel qu’il peut démontrer sur la grande scène européenne. À ce titre, les premiers signaux envoyés sont extrêmement marquants. Autant le premier succès pouvait aussi être attribué à la faiblesse de l’Olympiakos, autant celui-ci ne doit rien à personne. L’ASVEL a fait preuve d’un incroyable caractère pour arracher cette rencontre au Panathinaïkos. Et tout cela, comme le faisait remarquer Gaëtan Muller, sans que les joueurs ne réalisent le match de leur vie. L’adresse lointaine fut longtemps déficiente (7/22), les options défensives − en particulier sur le duo Calathes – Papagiannis − parfois balbutiantes, des cadres comme Antoine Diot, Edwin Jackson ou Jordan Taylor en retrait. Ce match était attendu comme celui qui allait révéler ce que vaut véritablement la troupe de Mitrovic face aux grands de ce continent. Maintenant, on sait. Ce soir, l’ASVEL s’endort en étant leader invaincu de l’EuroLeague.

À Villeurbanne,

par

Qui a écrit ce papier ?

Alexandre Lacoste

BEBASKET

Dites byebye à la publicité et encouragez le travail effectué sur la couverture quotidienne du basket Français !

commentaires