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ITW Kadeem Allen, le rêve américain : « Bourg est un tremplin vers mon objectif ultime, retourner en NBA »

Jeudi soir, c’était Thanksgiving ! L’un des jours les plus importants de l’année aux États-Unis, où l’on se réunit traditionnellement en famille autour d’une dinde. À près de 7 000 kilomètres de sa ville natale de Wilmington (Caroline du Nord), Kadeem Allen n’a pas pu y prendre part pour la première fois de sa vie. Au programme de sa soirée : repos et télévision, non sans avoir passé auparavant de longues heures sur FaceTime avec les siens afin de « ressentir l’esprit de fête. » Et pour la dinde ? « Comme d’habitude, je vais aller au magasin pour essayer de me trouver quelque chose à manger », souriait-il, d’un air las.

Certes un détail, mais une soirée, censée être marquante, qui n’a pas dû aider à son épanouissement humain dans son nouvel environnement. Depuis plus de trois mois, Kadeem Allen vit un véritable déracinement. Jamais sorti des États-Unis jusque-là, il s’est vu confier les rênes de la JL Bourg l’été dernier. Une immense transition, tant personnelle que sportive.

D’un point de vue basket, l’annonce de sa signature avait grandement surpris en juillet. Une petite année auparavant, l’ex-étudiant d’Arizona tournait à 10 points et 4 passes décisives de moyenne en NBA. Des chiffres qui commencent à vouloir dire quelque chose, quand bien même ils ont été acquis dans le marasme d’une fin de saison inutile des catastrophiques Knicks. Lassé de faire des allers-retours entre la NBA et la G-League, pensait-on, Kadeem Allen allait être l’une des curiosités de Jeep ÉLITE. Tout faux, pour l’instant. Déjà, on comprend au travers des mots que le meneur aux 47 apparitions dans la grande ligue (5,5 points, 1,5 rebond et 2,3 passes décisives en carrière) est presque venu en Europe pour s’occuper avant la reprise de la saison américaine, à tel point qu’il a ouvert la porte à un départ prématuré de Bourg-en-Bresse. Et surtout, même si ses dernières sorties ont été plus prometteuses, le pari sportif reste encore loin d’être gagné. Dans son nouveau monde, Kadeem Allen avance encore à tâtons, avec des responsabilités réduites (13 minutes de jeu en moyenne). Il s’en est ouvert à notre micro.

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De New York à Bourg-en-Bresse, la difficile transition de Kadeem Allen
(photo : Christelle Gouttefarde)

Kadeem, cela fait trois mois que vous êtes arrivé en France. Comment ça va pour l’instant ?

Je m’habitue doucement. Vous savez, c’est la première fois que je quitte les États-Unis. Le plus difficile est d’être éloigné de ma famille. J’ai mes deux petites filles qui sont restées en Caroline du Nord. J’ai un peu le mal du pays. De plus, la période actuelle est un peu particulière avec toutes ces restrictions.

Vous viviez à New York ces deux dernières années. Vous arrivez à vous habituer à Bourg-en-Bresse ?

Je passe d’une grande ville à une petite ville (il rit). Mais Bourg convient mieux à ma personnalité, je ne suis pas quelqu’un qui sort beaucoup. À New York, beaucoup adorent aller s’amuser en ville le soir mais personnellement, je préférais rentrer me reposer chez moi. La ville n’a pas trop d’importance, tant que je peux m’amuser sur un terrain. Je ne connais pas encore trop Bourg, si ce n’est le trajet entre chez moi et la salle. Je passe le plus clair de mon temps à jouer aux jeux vidéos ou sur FaceTime avec ma famille. Sinon, je suis allé à Genève ou à Lyon avec Zachery Peacock mais c’est à peu près tout.

Au niveau basket, est-ce que vous avez véritablement lancé votre aventure européenne lors des deux derniers matchs, à Levallois puis contre Kazan, bien plus réussis que toutes vos sorties jusque-là ?

J’espère. J’ai toujours gardé en confiance en moi, mais cela pourrait être encore mieux. Maintenant, je me sens de plus en plus à l’aise. Pour moi, la clé est de jouer libéré, de pouvoir laisser mon jeu s’exprimer.

Car jusque-là, on ne peut pas dire que vos premiers mois aient été un franc succès entre une succession de petites blessures et de nombreuses performances poussives…

Oui, il fallait que je retrouve mon rythme. Cela faisait près de six mois que je n’avais plus réellement joué au basket. Mon dernier match datait du 13 mars. J’ai fait des pick-up, des un contre un, des entraînements individuels entre temps mais il y a une énorme différence entre ça et un basket structuré… Alors j’ai été embêté par quelques petites blessures au début ici, majoritairement dues à la fatigue. Mais maintenant, je sens que je suis de retour en bonne forme et que je peux donc évoluer à mon vrai niveau.

« Le style de jeu est entièrement nouveau pour moi »

Vous découvrez un basket totalement nouveau en ce moment non ?

Complètement, cela n’a rien à voir ! Cela a été l’un des plus grands changements entre les États-Unis et ici pour moi. Le terrain est plus petit, il y a moins d’espaces, le pivot adverse peut camper dans la raquette pendant toute la possession défensive vu qu’il n’y a pas la règle des 3 secondes. Il faut que je m’habitue, c’est entièrement nouveau pour moi. Je dois apprendre à ralentir le tempo par exemple : même si c’est assez rapide ici, ça reste plus lent que ce que j’ai connu. Alors il faut que je prenne mon temps, que je laisse le jeu venir à moi.

Pensez-vous que vous pouvez devenir un joueur efficace dans le jeu européen ?

Bien sûr. Je suis convaincu que je pourrais être bien plus performant. Beaucoup d’équipes font le choix de passer sous les écrans, il faut que je sois assez confiant pour prendre mes shoots. Il y a peu de meneurs adverses ici qui peuvent défendre sur moi, je sais que je pourrais les attaquer et aller au panier mais le coach veut que je pose le jeu… Il a su me donner confiance aussi.

Que vous dit-il exactement ?

De ralentir, de prendre mon temps… Il m’a beaucoup aidé, mais il n’est pas le seul. Je pourrais citer Zack Peacock ou Zack Wright aussi !

L’une des interrogations majeures vous concernant portait sur l’aspect défensif. Vous avez été présenté comme un très fort défenseur. Or, on vous a aussi vu en difficulté dans ce domaine, contre le Bahcesehir Istanbul par exemple. Comment l’expliquez-vous ?

(il acquiesce) C’est vrai. Là aussi, c’est une nouvelle approche défensive. L’une des règles du coach est de marquer son joueur plus haut que la normale, je dois m’habituer. Surtout, il faut que je retrouve la détermination de performer défensivement, l’envie de faire un stop. C’est vraiment ce que je dois retrouver.

Comprenez-vous les critiques qui ont entouré vos premières sorties ?

Je n’y paye pas attention, à vrai dire. Je sais que le basket est une histoire de séries, on peut se retrouver dans un creux parfois. Je dois parvenir à me sortir de celui-ci. Je me fiche de savoir si mon dernier match a été bon ou mauvais, je le mets derrière moi et je me concentre sur la suite.

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Des moyennes similaires pour Allen : 8,3 points et 3 passes en Jeep ÉLITE, 8 points et 2,5 passes en EuroCup
(photo : Jacques Cormarèche)

Votre chance est peut-être aussi d’être à la JL Bourg, dans une équipe qui gagne. Du coup, tout le monde est patient avec vous ?

Oui, ils me laissent du temps. L’entraîneur est assez compréhensif, il sait que je découvre un nouveau type de basket. Mais à un moment venu, il n’y aura plus le temps, je sais que je dois m’adapter aussi vite que possible. Le club est vraiment bien organisé, il y a une atmosphère familiale. Tout le monde est impliqué, il y a vraiment un bon état d’esprit.

Pourtant, quand on regarde vos statistiques, on voit que vous ne jouez que 13 minutes par match alors que vous avez été embauché pour être un joueur majeur, vraisemblablement le premier meneur. Vous n’êtes pas venu pour jouer si peu ?

Je ne suis pas coach, je ne sais pas quel rôle j’étais censé assumer dans son esprit. Il a beaucoup d’autres options donc j’essaye de faire ce que je sais faire au mieux. Je suis nouveau alors que la plupart des joueurs se connaissent bien : je ne suis pas celui qui va bouleverser l’alchimie collective, j’essaye de faire attention à ça. Lors des deux premiers mois, j’ai vraiment eu de grandes difficultés à trouver ma place. Après, quant à savoir si je suis venu pour jouer si peu… (il rit de manière gênée)

En dehors de votre cas personnel, que pensez-vous du niveau de jeu ici ?

C’est un bon niveau ! On peut voir qu’il y a beaucoup de joueurs expérimentés. Je vois la différence entre la Jeep ÉLITE et l’EuroCup, je sens que c’est encore au-dessus à l’échelle européenne. Les styles de jeu ne sont pas les mêmes non plus : c’est plus rapide en France qu’en EuroCup. Et ça aussi, ça veut dire qu’il faut s’habituer à deux choses différentes ! Mais le niveau est conforme à ce à quoi je m’attendais.

« À New York, le moment où j’ai compris que ma place est en NBA »

Si je vous dis le 12 décembre 2017, est-ce que cela vous évoque quelque chose ?

Non…

C’est votre première apparition en NBA avec Boston, contre Chicago.

Ah oui, ok ! C’était une journée spéciale, un rêve qui devenait réalité. Mais je n’ai pas vraiment réalisé que j’étais en NBA jusqu’à la période où j’obtenais du temps à New York (en 2019). À mes yeux, ce premier match était moins fort que le soir de la draft. Entendre mon nom (sélectionné en 53e position, ndlr) puis voir la réaction et le bonheur de ma famille, c’était incroyable. C’était ce pour quoi je travaillais depuis le début. La draft est au-dessus pour moi car quand tu es petit, tu rêves d’être appelé pour que le monde entier puisse entendre ton nom. Du coup, ce soir-là, c’était énorme (il le répète).

Comment s’est passé votre saison rookie avec les Celtics ? Peu de temps de jeu mais vous vous êtes retrouvé directement dans l’effectif d’un prétendant au titre…

C’était bien ! J’ai pu apprendre aux côtés de Kyrie Irving, Terry Rozier, Jayson Tatum… Ces gars-là m’ont beaucoup aidé : ils m’ont pris sous leur aile, m’ont expliqué les ficelles de la NBA, m’ont rassuré sur mon faible temps de jeu… J’ai essayé de remplir mon rôle du mieux possible et d’attendre patiemment ma chance.

Comment était-ce de s’entraîner quotidiennement face à Kyrie Irving ?

Fun ! Et assez compétitif aussi. Vous savez, quand il a le ballon dans les mains, c’est un magicien… J’ai beaucoup grandi à ses côtés.

Il est réputé comme étant le meilleur dribbleur de la planète, vous arriviez à lui prendre le ballon ?

Ah oui oui, bien sûr (il rit)

Et ensuite, les New York Knicks. Le club le plus mythique du monde…

(il coupe) Mais pas la meilleure équipe en ce moment (il rit). C’était incroyablement spécial de jouer pour eux. Là-bas, on m’a donné ma chance et je me disais : « Wow, je suis à New York, au Madison Square Garden. » Jouer au basket dans cette salle, c’est génial. Il y a une atmosphère fantastique au cours des gros matchs… Je me souviens d’une rencontre contre les Raptors, les futurs champions. On avait perdu de cinq points (99-104 le 10 février 2019 ; 14 points, 4 rebonds et 6 passes décisives en 28 minutes pour Allen) mais il y avait une ambiance incroyable au Garden. J’avais savouré un instant : « Voilà, là, tu y es. » J’ai eu l’opportunité de montrer ce que j’étais capable de faire et oui, c’est là où j’ai vraiment réalisé que j’étais en NBA.

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Allen le 12 janvier 2020 face à Goran Dragic : 10 points et la victoire contre le futur finaliste NBA
(photo : www.nba.com)

En effet, quand on regarde vos statistiques, vous avez connu une belle période au printemps 2019 avec 10 points de moyenne… C’est la meilleure partie de votre carrière jusque-là ?

Oui. J’avais compris que ma place est en NBA. Et quand vous savez que vous êtes légitime quelque part, vous jouez de manière libéré.

Alors pourquoi expliquez-vous que vous n’ayez jamais pu convertir ces performances intéressantes en un contrat garanti ?

Tout n’est pas régi uniquement par le domaine sportif là-bas, il y a aussi de la politique entre guillemets. Les Knicks ont eu beaucoup de lottery-picks (des joueurs sélectionnés parmi les 14 premiers choix de la draft, ndlr) et vous ne pouvez pas vraiment pousser ces joueurs-là vers la sortie. Ils représentent soit un investissement conséquent, soit une vraie valeur marchande pour les trades. Je me suis efforcé de contrôler ce qui était en mon pouvoir. Le reste, je ne pouvais pas… Il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte dans ce genre de situation.

Votre réputation est d’être un fort défenseur. Qui est le meneur NBA le plus difficile à contenir ?

(il souffle) Oh, il y en a beaucoup… (il rit) Je ne sais pas trop. C’est un défi quotidien de jouer au poste 1 en NBA. Un soir, tu affrontes Russell Westbrook. Le lendemain, tu te coltines Steph (Curry) puis tu regardes le programme et tu vois ensuite Kyrie (Irving), Damian Lillard, Trae Young, Luka Doncic… Que des All-Stars ! Ah franchement, je vous le garantis, ce n’est pas facile de jouer meneur en NBA (il rit).

« Le problème de Frank Ntilikina,
c’est qu’il pense trop, il se freine tout seul »

Vous avez partagé le terrain avec Frank Ntilikina, vous avez même été en concurrence avec lui à la mène des Knicks. Quelle était votre relation ?

Nous étions proches ! C’est un bon mec, assez silencieux. C’est un vrai compétiteur. Son problème, c’est qu’il pense trop. Tout le monde sait qu’il est bon mais il réfléchit trop. Tout ce qu’il doit faire, c’est jouer son jeu, sans arrière-pensées. Les Knicks lui répètent cela en permanence, ils essayent de lui donner énormément de libertés.

Vraiment ?

Oui, les gens lui disent qu’ils savent ce qu’il est en mesure de faire et qu’il faut qu’il se lâche, qu’il joue son jeu. Mais au final, c’est lui qui va se freiner tout seul. Il va toujours se dire : « Est-ce que je devrais le faire ? Est-ce que je ne devrais pas ? »

Lors de l’été 2019, il a sorti une excellente performance pour éliminer les États-Unis de la Coupe du Monde. Le regard sur lui n’a pas changé après coup à New York ?

Oui, c’était dingue ce qu’il a fait face à Team USA (il rit). Les gens l’ont effectivement regardé différemment. Mais peut-être est-il simplement plus à l’aise quand il joue dans un système français, avec des coéquipiers français… Il hésite beaucoup plus quand il est à New York, déjà peut-être aussi parce que tout le monde veut le ballon en NBA. C’est un basket totalement différent, je vous l’ai déjà dit. Mais oui, c’est une situation bizarre.

Avez-vous pris conseil auprès de lui au moment de signer en France ?

Un peu mais surtout auprès de Guerschon Yabusele. Lui, c’est vraiment mon gars ! On était ensemble à Boston. On se parle énormément, on passe beaucoup de temps ensemble. Je suis allé chez lui à Lyon. Je lui ai posé une tonne de questions sur la France avant de venir. Sur Bourg-en-Bresse aussi, mais il ne savait pas grand-chose sur la ville (il rit).

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En 2017/18, Yabusele et Allen ont fréquemment été envoyé en G-League ensemble
(photo : Maine Red Claws)

En NBA, votre situation n’a pas réellement évolué en trois ans. Malgré vos performances intéressantes, vous avez continué à jouer majoritairement en G-League lors de chaque saison. Vous en avez eu marre cet été, d’où votre signature en Europe ?

Non, non. Je pourrais y retourner, à vrai dire je réfléchis à tenter de nouveau ma chance. J’ai parlé avec mon agent, je sais qu’il y a des franchises NBA qui aimeraient me faire venir. Mais je suis sous contrat avec Bourg. On verra ce qui va arriver.

Pour le camp d’entraînement du mois de décembre ?

Oui.

Et que voulez-vous faire ?

C’est une décision difficile… (il le répète) Ma famille me manque énormément. J’ai dit à mon agent qu’on allait peut-être accepter l’une de ces offres mais je reste concentré sur Bourg pour le moment.

Pouvez-vous dire de quelles équipes il s’agit ?

Non, je ne peux pas vraiment en parler.

Quand allez-vous vous décider ?

Je dois statuer entre le 15 décembre et le 15 janvier, j’ai une clause dans mon contrat qui m’autorise à repartir aux États-Unis si je le veux. J’attends de voir comment les choses vont se dérouler d’ici là. Les training camps vont démarrer le 1er décembre.

En ne pouvant repartir avant le 15 décembre, ça vous laisserait assez peu de chance d’intégrer un roster non ? Sachant que la présaison sera déjà pratiquement terminée…

Pas nécessairement, non. Les franchises regardent en permanence ce qui se passe ailleurs et il y a toujours une place de libre ici ou là… Tout est possible.

« Je pensais pouvoir dominer en arrivant en Europe »

Donc avec vos 47 apparitions NBA, la frustration d’être parti plus prédomine plus que la sensation du rêve accompli en y ayant évolué ?

C’était un rêve d’y jouer, mais y retourner reste aussi mon rêve. En quelque sorte, Bourg est un tremplin, une étape vers mon objectif ultime. Je garde la foi. J’essaye d’exercer mon métier du mieux possible ici.

Et quel est-il, cet objectif ultime ?

Retourner en NBA.

Mais étiez-vous prêt à venir jouer en Europe ? Était-ce dans un coin de votre tête ?

C’était ma toute dernière option. Je me suis décidé lors du mois de juillet. Mon agent m’a appelé et m’a dit : « Écoute, on ne sait pas quand la saison NBA va reprendre : qu’est-ce que tu préfères entre t’entraîner seul en Caroline du Nord ou aller jouer quelque part ? ». Au début, j’allais signer avec l’UNICS Kazan puis la JL Bourg est arrivée. J’ai hésité entre les deux équipes puis j’ai préféré venir en France plutôt qu’en Russie. C’est beaucoup plus proche des États-Unis !

Le fait que Bourg vous voulait déjà l’été dernier a-t-il joué dans votre esprit ?

Non, parce que Kazan aussi ! À l’époque, j’étais encore dans ma bulle avec les Knicks, je pensais pouvoir signer un vrai contrat en NBA.

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Kadeem Allen face à Nate Wolters, le meneur que Kazan a embauché après son refus
(photo : Jacques Cormarèche)

Vous avez sûrement le potentiel pour être un joueur d’envergure en Europe. Mais à vous écouter, on n’a pas l’impression que c’est ce que vous voulez devenir non ?

(il rit) Non, non. Mais je dois garder un esprit ouvert. On ne sait jamais ce qui peut se passer, peut-être que je vais apprécier cette situation. Il faut que je lui laisse une chance.

Vous n’aimez pas pour l’instant ?

Si si, c’est cool ! C’est juste que je découvre un nouveau monde.

Une étiquette NBA, comme la vôtre, peut être assez lourde à porter non ? C’est le meilleur championnat du monde et en vous voyant arriver de là-bas, beaucoup de gens pourraient se dire que vous allez facilement dominer. Or, vous ne jouez même pas 15 minutes par match. Et il peut aussi très bien en être de même pour vous si vous ne connaissez pas le basket européen.

Honnêtement, j’étais comme ça au début, oui. Et ensuite, je me suis dit qu’il fallait que je m’attelle à maîtriser ce qui est en mon pouvoir et que mon heure viendrait. Les bonnes choses finissent toujours par arriver tant que vous avancez ! Bon après, j’étais quand même conscient que ce serait compliqué, juste déjà parce que le jeu est si différent.

Donc vous ne pensiez pas que ce serait si difficile pour vous ?

Non… Tout est nouveau. Ne serait-ce qu’au niveau du coaching par exemple. En NBA, tu es beaucoup plus libre, on te dit de jouer. Tout le monde peut créer, tout le monde peut faire ses actions. Ici, il faut savoir quand tu peux prendre tes shoots, où tu dois être, quel rôle tu as dans l’action… Mais c’est juste une question d’habitude.

À Bourg-en-Bresse,

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