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ITW Oumarou Sylla : « Cette blessure m’a coupé dans le meilleur moment de ma carrière, mais je me releverai »

Connu pour ses prouesses en Nationale 1 sur ces dernières années, Oumarou Sylla (1,85 m, 27 ans) a pourtant connu un parcours semé d’embûche. Et dès les catégories jeunes peu de choses prédestinaient Oumarou à devenir basketteur professionnel.

Il a commencé le basket à 13 ans dans le club de Clichy. Dès l’année suivante, il a rejoint le Paris-Levallois pour ensuite jouer en cadet région au PBR. Mais à ce moment-là, Oumarou ne sortait pas encore du lot. Il était donc difficile d’imaginer un parcours classique avec de belles années en centre de formation. Le meneur a dû emprunter d’autres sentiers battus pour en arriver à son objectif. Passé en cadet France à Villemomble, avant de s’envoler dans un club à côté de Nantes, nommé Basse Indre, afin de jouer en sénior Prénationale : « Je n’ai pas fait de centre de formation comme beaucoup de joueurs donc il fallait que je m’adapte. » En Prénationale, ou Régionale 1, Oumarou a réalisé de très belles performances et notamment contre la réserve de Challans. Chose qui ne manquera pas de taper dans l’œil du club vendéen : « Cette année-là je faisais de bonnes statistiques et contre Challans j’avais été bon. Donc le club m’avait proposé l’opportunité de venir jouer en NM1 avec eux. » Passer du meilleur niveau régional à la NM1 représentait un changement radical surtout pour un jeune joueur comme lui. L’adaptation ne fut pas facile et sa première expérience professionnelle lui a laissé un goût amer : « C’était catastrophique, c’était un changement de monde pour moi, je n’étais pas prêt. Les cadres de l’équipe et même le coach n’ont pas trop cherché à m’intégrer dans l’effectif, donc ça n’a pas vraiment aidé à mon adaptation. A ce moment là, le coach ne cherchait pas trop à faire jouer les jeunes, donc je n’avais vraiment pas beaucoup de temps de jeu. Mais c’est un mal pour un bien car finalement j’ai appris sur le tas. Maintenant c’est pour ça que j’essaye un maximum d’intégrer les jeunes dans une équipe, car moi on ne m’a pas aidé et j’ai vu ce que cela faisait. Même cette année si j’étais blessé j’essayais d’avoir un petit mot pour les jeunes. »

Une opportunité qui n’a pas été concluante, mais des qualités Oumarou en avaient beaucoup donc ce n’est pas ce petit échec qui allait l’arrêter pour autant. Après une saison sans vraiment jouer, le club d’Aubenas en Nationale 2 décide de lui faire confiance et de lui offrir sa première réelle expérience dans le monde professionnel : « Je suis venue à Aubenas dans l’optique de reprendre confiance. Quand tu es jeune et que tu ne joues pas tu perds un peu confiance en toi, mais là-bas je l’ai retrouvée. Avec le coach ça s’est bien passé, il a cru en moi même si j’étais jeune et il était vraiment correct avec moi. » Lors de la saison suivante en 2013/14, il est revenu dans sa région parisienne natale, du côté de Cergy toujours en NM2. Il y a montré de réelles qualités offensives, permettant ainsi de prouver tout le talent qu’il possédait : « A Cergy on fait une bonne saison et individuellement j’ai montré de belles choses, c’était pas mal du tout mais collectivement on avait un peu plus de mal. » Toutes ces qualités et ces bonnes performances l’ont amené à franchir un énorme cap en signant l’année d’après en Pro B avec Le Portel. Un énorme changement et nouveau défi qui sera néanmoins de courte durée, puisqu’il a été victime d’une rupture des ligaments croisés. Pour Oumarou, c’était le début des ennuis. Toutefois, cette saison blanche n’a pas réellement affecté le jeune Oumarou et au contraire il s’en est servi pour la suite de sa carrière : « Je ne vais pas mentir en disant que ce n’était pas dur mais ce sont des choses qui arrivent dans la vie de n’importe quel sportif. Sur le coup j’étais déçu mais je ne me suis pas arrêté à ça. J’étais jeune, j’avais plein de belles choses à vivre donc je suis revenu encore plus fort. » Après son passage quasi inexistant à l’ESSM, il est de nouveau passer par Cergy pour se relancer et retrouver des sensations. Cette fois-ci il a cumulé des lignes de statistiques sérieuses à une bonne saison collective : « Quand je suis revenu à Cergy, c’était la première saison en tant que coach de Philippe Da Silva. C’était une bonne année car on avait réussi à aller jusqu’en quart de finale de playoffs. Philippe Da Silva était beaucoup sur mon dos mais dans le bon sens. C’était un ancien meneur donc il m’a apporté toute son expérience. C’était aussi la reprise après ma blessure et franchement je me suis senti super bien. Il y avait des hauts et des bas, mais dans l’année je suis monté crescendo et c’est normal il fallait que je reprenne des sensations. » Une bonne saison qui lui a permis de franchir un cap, pour de bon, en atterrissant à Gries-Oberhoffen en NM1.

Un joueur référencé en NM1

La Nationale 1, le meneur français l’avait déjà côtoyée lors de son bref passage à Challans durant la saison 2012/13. Mais après avoir prouvé et fait ses gammes, il était bien déterminé à montrer de quoi il était capable à l’étage supérieur. Et cette année-là fut remplie de succès pour Oumarou puisqu’en plus de compiler des statistiques de hautes volées (12,3 points, 3,1 rebonds et 4 passes en 23 minutes et 29 matchs), le meneur et ses coéquipiers ont été sacrés champions de France de NM1. Une vraie première réussie dans la troisième division française. Toutefois, la belle aventure dans le Bas-Rhin ne s’est pas éterné et il est parti à l’issue de l’exercice 2017/18. La raison ? Oumarou avait un rôle de back-up à Gries et cette situation ne lui convenait pas. Aimant avoir les clés d’une équipe et beaucoup de responsabilités, il voulait être le meneur titulaire d’une équipe, quitte à rester en NM1 : « Cette saison était superbe mais je n’ai pas voulu continuer. A Gries, j’étais considéré comme le meneur remplaçant (de Xavi Forcada) même si je jouais au final presque plus que le titulaire, mais cette situation je ne l’aime pas trop. Je voulais avoir les clés d’une équipe car même si j’avais réalisé de bonnes stats et gagné le titre certaines équipes doutaient encore de mon profil en tant que meneur titulaire. Je voulais donc prouver de quoi j’étais capable. »

A ce moment-là, un club a frappé à la porte, et ce n’est pas n’importe lequel. Il s’agissait du Challans Vendée Basket, le club qui l’avait peu utilisé à l’époque. Revenir dans ce club était spécial confie Oumarou : « Quand je suis revenu à Challans c’était une histoire de revanche, parce qu’en 2012/13 les gens ne m’avaient pas vu de la bonne façon je me devais de gommer l’ardoise. » Sa deuxième expérience dans le club vendéen s’est avérée concluante, puisqu’entre confiance du coach, saison collective et individuelle réussie, Oumarou avait trouvé le bon mélange : « Philippe Namyst m’a laissé m’exprimer et ça s’est vu, j’ai réalisé la meilleure saison de ma carrière individuellement. Collectivement c’était top aussi étant donné qu’on a fini premier. » Cette saison aboutie, où il tournait à 14,2 points à 51% aux tirs, 4,6 rebonds et 6,8 passes pour 17,7 d’évaluation en 31 minutes l’a mis sous les projecteurs. Ainsi, de nombreux clubs de NM1 et de Pro B lui faisaient les yeux doux. Mais un club s’est démarqué, notamment grâce aux responsabilités qu’il lui proposait : Souffelweyersheim.

Les blessures qui rattrapent ses rêves

La saison à Challans lui avait ouvert de nombreuses opportunités, comme celle de jouer en Pro B. Une consécration pour ce joueur au parcours peu classique. Parmi les clubs qui lui avait proposé l’aventure dans la deuxième division française, un s’est démarqué de par la confiance potentielle : « Il y avait quelques clubs de Pro B mais c’est le coach de Souffelweyersheim, Stéphane Eberlin, qui m’a le plus convaincu. Il avait l’habitude de prendre des meneurs un peu moins connus pour ensuite leur donner des responsabilités et les développer. En plus de ça il me proposait d’être le meneur titulaire de l’équipe. J’aime les responsabilités et si t’es meneur que tu n’aimes pas ça je pense que ce n’est pas un poste pour toi. C’était un bon projet et j’ai sauté sur l’occasion. J’aurais pu rester à Challans mais je voulais un autre challenge. C’est pour ça j’ai changé autant de fois de club dans ma carrière, c’est pour avoir de nouveaux défis à chaque fois. Je voulais à chaque fois sortir de ma zone de confort, car si tu restes trop dedans tu es moins motivé et t’enchaines les moins bonnes performances. »

En sortant de sa saison la plus réussie de sa carrière, Oumarou avait des objectifs plein la tête du côté de Souffelweyersheim. Le premier : s’imposer dans l’antichambre de la Jeep ELITE. Malheureusement, il a vite été rattrapé par les évènements. Alors que sa préparation se passait très bien, le meneur du club alsacien s’est blessé lors de la première journée de championnat contre Nantes. Il a été victime d’une nouvelle rupture des ligaments croisés du genou, comme la dernière fois qu’il avait connu la Pro B avec Le Portel. La malheureuse histoire s’est répétée. Cette blessure est venue mettre un coup derrière la tête d’Oumarou. Toutefois, après avoir pris du recul et avoir pratiquement fini sa phase de rééducation, le natif de Clichy souhaite revenir encore plus fort et apprendre de ses blessures : « La première fois, c’était moins dur à supporter que celle-ci car j’avais beaucoup misé sur cette saison, c’est frustrant. Cette blessure m’a fait énormément de peine et elle m’a coupée dans le meilleur moment de ma carrière, mais j’arriverai à me relever. C’est vrai que dans le meilleur des mondes j’aurais pu jouer peut-être à plus haut niveau, mais c’est avec des si. Je pense plutôt que ça me renforce mentalement et que ça fait partie intégrante du sport. En plus quand tu t’es fait un des genoux tu as 70% de chance de te faire l’autre… c’est comme ça. C’est le destin et je m’en sers pour grandir. » avant de rebondir : « Je ne me fais pas de soucis sur mes blessures. J’ai un style de jeu un peu à risque, étant donné que je suis énormément porté sur le drive et la vitesse donc il est difficile d’éviter les blessures. Juste il faudra être plus malin dans le jeu. Mais ce qui est sûr c’est que je n’ai pas d’appréhension ni d’inquiétude par rapport à mes blessures, je vais me relever comme à chaque fois. »

Cette période de confinement lui a permis de se reposer et soigner son genou, même s’il n’a pas pu suivre sa rééducation comme il l’espérait : « Quand le confinement est arrivé, j’étais en rééducation à CapBreton donc j’ai dû rentrer chez moi, mais j’ai continué comme je le pouvais. J’ai fait un programme à la maison, mais sincèrement ce n’est pas suffisant comparé à ce que j’aurais pu faire en temps normal. J’ai la chance que mon kiné sur Paris, Song Chay Chourp, réouvre donc j’ai recommencé quotidiennement depuis un mois à m’entretenir. Je me sens bien, et le plus important c’est que le mental suive et vu que c’est le cas c’est bon. J’ai hâte de reprendre et d’être à l’année prochaine .» Car Oumarou  n’a pas perdu la flamme basket… bien au contraire !

« Je n’ai pas de limite, et je me ferme aucune porte. »

En ayant vécu autant de hauts et de bas dans une carrière, peu de joueurs se projetteraient dans le futur. Oumarou ne veut pas penser sur le long terme. Encore dans sa phase de remise sur pied, il espère retrouver au plus vite les terrains après cette période étrange et retrouver des sensations. Dans tous les cas, il sait d’ores et déjà que son avenir se trouve dans l’est de la France. Cette période confinée à domicile lui a permis de faire un point avec le coach de Souffelweyersheim : « J’ai eu le coach et il m’a dit ce qu’il attendait de moi. Il m’a dit que l’année prochaine il compterait toujours sur moi et qu’il ne se fait pas de soucis sur ma blessure. Il me laisse le temps de me remettre en forme tranquillement. Ensuite, il m’a également dit que si j’avais le niveau je serais le meneur titulaire comme c’était prévu. Tout dépend de comment je reviens, mais il m’a donné de la confiance donc je suis content. »

Et lorsqu’on demande à Oumarou de se projeter plus loin de sa carrière, ses pensées restent très floues : « C’est très difficile de se projeter pendant cette période et d’autant plus avec ma blessure mais je n’ai pas de limite, et je ne me ferme aucune porte. Je me vois aussi bien plus haut que plus bas. Tant que j’aurais ce challenge qui continue d’alimenter la flamme basket en moi je serais heureux. »

A 28 ans Oumarou Sylla a encore beaucoup de bons moments à vivre sur les terrains. A commencer par ceux de Pro B la saison prochaine.

 

Oumarou Sylla portera toujours le maillot de Souffel’ en 2020/21 (photo : Myriam Vogel)

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