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ITW Yakuba Ouattara, après l’élimination contre l’Olympiakos : « On se refait la série dans la tête »

Quel est votre sentiment après votre élimination aux portes du Final Four de l’EuroLeague ?

Il y a forcément de la frustration par rapport à la façon dont ça s’est terminé parce que ça reste un match qu’on tenait et qu’on aurait pu remporter. Dans les dernières minutes, tout a basculé et cette frustration vient de là. Malgré tout, il y a pas mal de fierté par rapport à tout ce qu’on a accompli. On a fait une très grosse saison au plus haut niveau européen. Ça faisait longtemps qu’une équipe française n’était pas allée jusqu’à ce stade de la compétition.

On a l’impression que l’AS Monaco manque de lucidité dans le money time…

Oui et a contrario, l’expérience de l’Olympiakos a parlé à la fin. De la manière dont ils ont su attaquer, ils ont réussi à faire la différence en ciblant nos points faibles pour trouver des paniers faciles dans la raquette. Ils ont aussi provoqué pas mal de fautes, avec beaucoup de lancers francs… Il y a eu pas mal de coups sifflets en leur faveur mais ils ont su bien jouer le coup.

Individuellement, je suis resté dans mon registre qui est de défendre, casser le rythme de l’adversaire et notamment celui du meneur d’en face pour éviter qu’il s’installe confortablement dans le match. Derrière, je dois prendre les tirs ouverts et c’est ce que j’ai fait avec de la réussite. Leur stratégie était de bloquer le « roll » de l’intérieur et ça me laissait grand ouvert à l’opposé. Je ne me suis pas privé de sanctionner leur prise à deux. Et ce sont des shoots que j’aime beaucoup.

« On était trop soft »

Face au palais des sports de la paix et de l’amitié et ses 16 000 personnes, comment fait-on pour rester dans sa bulle ?

Il faut rester focaliser sur ce qu’on a faire. On était en mission : on savait très bien comment ça allait se passer et ce qu’ils allaient faire. On venait en étant prévenus. Il ne fallait pas rentrer dans une sorte de conflit avec qui que ce soit car ça peut galvaniser le public. Il faut faire attention à ne pas donner la petite étincelle pour enflammer le public.

On était très excité à l’idée de jouer ce match car ce sont des moments uniques. Jouer devant un tel public, c’est particulier car il y a 16 000 personnes contre vous. Personnellement, ça m’a donné beaucoup d’énergie. Ça m’ait déjà arrivé de jouer devant un tel public. J’ai joué à l’AEK Athènes, au Partizan Belgrade et c’était pas mal. Et on avait joué à Sienne avec Chalon-sur-Saône en EuroLeague à l’époque et c’était une sacrée ambiance.

L’ensemble des cinq matchs ont été très disputés, pensez-vous que vous auriez dû plier la série avant ?

C’est sûr qu’on se refait la série dans sa tête… Il y a eu des moments clefs, des moments où ça aurait pu basculer en notre faveur. Le match 3 était important et c’était un « must win ». Malgré tout, on s’est donné la chance de faire un match 5 là-bas et on n’était pas loin de l’emporter. Ça se joue vraiment à des petits détails, à quelques lancers francs de plus, une petite réussie en plus et ça aurait pu passer…

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L’expérience de Papanikolaou et compagnie a fait la différence
(photo : Sébastien Grasset)

Y’a-t-il des moments forts qui vous reviennent en tête ?

Oui, les matches gagnés. Ça procure un sentiment de bien-être. D’autant qu’en playoffs d’EuroLeague, tout est décuplé. Ce sont des matches avec beaucoup d’engouement. C’est plus qu’un simple match. Le fait qu’on joue pour quelque chose d’historique, d’unique, et de sentir qu’on a toute la France du basket derrière nous, ça motive. On jouait pour quelque chose de plus grand que nous-mêmes.

Quelle était l’ambiance après votre élimination ?

On était tous têtes basses, un peu abattus. Ça ne s’est joué à pas grand chose, on sait tous qu’on a le niveau et on en sort un peu frustré. On a juste crié et voilà. On s’est dit qu’on pouvait quand même garder la tête haute car on s’est battu et c’est le plus important.

Y a-t-il eu un déclic dans cette série ?

Après avoir perdu le premier match, on s’est rendu compte qu’on l’a abordé en étant soft. Et qu’il fallait qu’on soit nous-mêmes. Le coach nous a montré qu’on était loin de notre agressivité défensive et de ce qu’on proposait d’habitude. Et avant le match 2, il y avait un silence ! Tout le monde était bien concentré et là, on savait que ça allait être différent. Mike a parlé plusieurs fois pendant la série. Il a essayé d’être le leader, de nous guider pendant la série.

« Sasa Obradovic est unique »

Que retiendrez-vous de la première saison de l’AS Monaco en EuroLeague ?

C’est une saison à deux visages mais je n’en retiens que du positif. On a pas mal galéré au début, on était un peu perdu. On se cherchait mais dès qu’on a su trouver notre rythme et dès que chacun a trouvé son rôle, on a pris énormément de plaisir à jouer ensemble.. Notre parcours reste exceptionnel et c’est ce qu’il faut qu’on garde en tête.

Comment expliquez-vous ce mauvais départ ?

Il n’y avait pas vraiment de hiérarchie, on était tous à essayer de faire quelque chose mais par nous-mêmes. Il n’y avait pas vraiment de cohésion de groupe sur le terrain alors qu’en dehors, on s’est toujours bien entendu. Sur le terrain, on ne savait pas trop jouer ensemble. Une fois qu’on a trouvé la recette, tout a commencé à aller pour le mieux.

Et ça coïncide avec l’arrivée de Sasa Obradovic ?

Oui, c’est lui qui a mis la hiérarchie en place. Il a une grosse éthique de travail et une forte rigueur. Il a le souci du détail au quotidien. Il sait que les matches de haut niveau se jouent à des petits détails et on l’a encore vu sur nos derniers matches. Il est déterminé comme jamais. C’est bien beau de le dire comme ça à l’oral mais il faut vraiment être avec nous au quotidien pour s’en rendre compte car il est unique. Même quand on n’a pas de match, on revient sur la vidéo de l’entraînement. C’est pour vous dire que rien n’est laissé au hasard. Il fait attention à tout. Tout est millimétré.

Même avant les matches, il aime bien regarder nos attitudes. Si jamais on rigole, on fait des blagues entre nous ou si, au contraire, on est sérieux. Pour lui, notre attitude à l’échauffement en dit long sur la manière dont on va aborder le match. Il est revenu sur notre attitude du match 2. Il a souligné le fait qu’on était tous très concentrés, calmes et qu’on sentait qu’on était prêt à partir à la guerre.

« On est une équipe imprévisible, c’est ce qui nous définit »

La gestion des ego était peut-être sa principale mission en revenant sur le Rocher…

Il a été très bon dans la gestion de Mike (James). Il a un talent incroyable et en arrivant, il l’a beaucoup responsabilisé et il lui a fait comprendre que c’était son équipe et que c’était à lui de nous guider. Il a touché son côté compétiteur et leader.

Vous vous attendiez à un tel redressement de votre équipe ?

Non, personne ne s’y attendait. On n’était pas défaitistes car on vivait la compétition au jour le jour. On n’était pas en train de se projeter. On avait confiance en nous, on savait qu’on était hyper talentueux. On est une équipe imprévisible et c’est ce qui nous définit cette saison. On était capables de tout.

Avez-vous douté ?

(Il hésite). Non, je ne pense pas. En deuxième partie de saison, on était dos au mur, on n’avait pas de marge d’erreurs et c’est ce petit détail qui fait qu’on en voulait toujours plus. On a été rapidement dans une situation, où on savait qu’on ne pouvait pas perdre davantage de matchs.

« Être sacré cette saison, c’est super important »

Comment abordez-vous le retour à la Betclic ÉLITE ?

Ça arrive vite, on n’a pas eu trop de temps pour digérer la défaite contre l’Olympiakos mais il faut savoir switcher rapidement car dès samedi, on joue. Les équipes qu’on va affronter ne vont pas nous faire de cadeau et on devra être au niveau.

Être sacré cette saison, c’est super important. On a discuté entre nous et on sait ce qu’on veut. C’est le titre qui nous échappe chaque année. C’est l’objectif principal de cette fin de saison. On est pleinement focus sur le championnat et on va aller chercher ce titre. On ne s’est même pas entrainé depuis l’Olympiakos (interview réalisée samedi avant la séance de l’après-midi) mais concrètement, rien ne change. C’est juste l’aspect mental qui sera différent. Il ne faut pas se dire que l’EuroLeague est terminée donc la saison est finie. C’est plus un aspect mental qu’un aspect tactique.

Je pense sincèrement que ce match 5 contre l’Olympiakos pourra faire la différence dans les moments chauds. C’est une sacrée expérience qu’on a engrangée. On va apprendre de ce qu’il s’est passé et ça nous servira pour le futur.

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Une anomalie à corriger maintenant : l’AS Monaco n’a jamais été championne de France
(photo : Sébastien Grasset)

Vous en êtes à votre sixième saison avec l’AS Monaco et vous avez, à chaque fois, disputé au moins deux saisons de suite sur le Rocher…

Oui, ce serait la suite logique. Pour l’instant, il y a un titre à aller chercher et on verra après pour mon avenir à l’AS Monaco. On a commencé à écrire quelque chose en EuroLeague et j’aimerais bien continuer l’histoire avec eux.

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