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Jérémy Leloup, chef de meute

Le week-end dernier, Jérémy Leloup (1,99 m, 32 ans) est entré un peu plus dans l’histoire de la JDA Dijon en devenant son 7e meilleur marqueur (1308 points), juste devant les 1299 unités de Rowan Barrett. Pleinement épanoui dans le système de Laurent Legname, l’ailier originaire du Mans est un maillon essentiel de la bonne saison bourguignonne, cumulant 9 points à 44%, 2,6 rebonds et 2,3 passes décisives de moyenne. Le tout pour un total de 11 d’évaluation, son meilleur rendement statistique depuis sa saison 2012/2013 à… Dijon.

Le lundi 11 mars, alors que la JDA s’apprêtait à ramener de Cholet une victoire importante dans la course aux playoffs (67-61), Jérémy Leloup s’est posé avec nous pour nous conter son parcours, de la Sarthe à la Côte d’Or.


 Jérémy Leloup : 449 matchs LNB et 112 matchs européens en 13 saisons professionnelles
(photo : Sébastien Grasset)

Le Mans (2003/09) :
En couveuse à la maison

« J’ai débuté le basket car mon papa jouait en amateur dans le club familial avec mon oncle. J’ai donc baigné dans ce sport très rapidement tout petit et cela m’a donné envie de m’y mettre. J’ai ensuite eu ma première licence à la JS Coulaines – en banlieue près du Mans – où j’ai commencé avec mes cousins, ma sœur. Toute la famille a quasiment débuté le basket au même moment dans le club familial, où mon oncle est le président. 

Avant de rentrer au centre de formation du Mans en 2003, j’ai passé une saison au pôle Espoirs de Nantes avant de retourner à Coulaines pour un an car j’ai été recalé à l’entrée au Pôle (des Pays-de-la-Loire, ndlr) en 2003. Je suis donc arrivé au MSB en deuxième année Cadets (U17) et du fait du manque d’effectif, j’ai très vite joué avec l’équipe Espoirs. »

Performant en U21 avec 17,7 d’évaluation de moyenne en 2005/06 puis ultra-dominant l’exercice suivant avec 23,7 d’évaluation, le pur produit manceau franchit progressivement les étapes dans le club de sa ville natale. « En 2006/07, j’étais sur le banc avec l’équipe professionnelle et fin 2007, j’ai signé mon premier contrat. Comme tout espoir, je prenais ce qu’il y avait à prendre, souvent en fin de match. »

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Jérémy Leloup a effectué le doublé Semaine des As – Coupe de France en 2009 avec le MSB
(photo : Olivier Fusy)

Signer son premier contrat professionnel, tout en continuant de jouer avec les Espoirs, avec l’opportunité de vivre l’Euroleague pleinement avec sept apparitions la première année (63 minutes au total) : peu de joueurs peuvent se targuer d’une telle première saison chez les grands. « D’autant plus que l’année où j’y signe, c’est la saison où l’on décroche l’Euroleague pour trois ans et forcément, le club s’est renforcé avec de forts joueurs. Cela a donc été plus compliqué pour avoir du temps de jeu. J’ai un peu rongé mon frein mais quand on est dans un club comme ça, on prend son temps et on continue de travailler. J’ai donc vécu l’Euroleague pendant deux saisons à fond car je vivais à l’intérieur de l’équipe. C’était une autre expérience : je ne jouais pas mais je voyais le contexte Euroleague. »

Vichy (2009/10) :
Leloup sort de sa tanière

« Étant donné que je ne rentrais pas beaucoup lors des matchs avec Le Mans, hormis la deuxième année où c’est J.D. Jackson qui avait repris l’équipe, j’ai demandé à être prêté. Je ne jouais que huit minutes par match et comme j’étais jeune, j’avais envie de jouer. Toute de suite, Vichy et Jean-Louis Borg se sont positionnés. Là-bas, je fais une bonne saison qui a lancé ma carrière. C’est grâce à Jean-Louis (Borg) qui m’a fait jouer 25 minutes que j’ai pu avancer. C’était une très belle année aussi par rapport au budget de Vichy : on avait été en demi-finale de le Semaine des As et on avait aussi presque accroché les playoffs. »

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De 2,4 points de moyenne avec le MSB à 8,9 avec la JAV
(photo : Olivier Fusy)

JDA Dijon (2010/13),
premier flirt

« À la fin de mon année de prêt, j’étais censé retourner au Mans mais c’était pour le même coach et pour le même temps de jeu d’avant mon départ. Passer de 25 minutes à 8 minutes ne m’intéressait pas. Je n’y voyais pas d’intérêt donc j’ai fait racheter mon contrat et Dijon était le seul club qui était prêt à le faire. Néanmoins, j’ai beaucoup réfléchi avant de signer car Dijon était descendu de Pro A et allait donc évoluer en Pro B. Ce qui a fait pencher la balance, c’est que Jean-Louis (Borg) venait aussi de signer un contrat longue durée avec comme projet de remonter tout de suite. Chaque partie a fait des efforts financiers de son côté : j’ai donc sauté le pas. Mes débuts dijonnais se sont très bien passés car on est remonté tout de suite.

La dernière de mes trois saisons avec Dijon fut la meilleure. Au vu de mes statistiques et après trois ans passés en Bourgogne, j’ai eu envie de jouer autre chose que le maintien, qui était alors l’objectif de la JDA en raison de son budget. »

Strasbourg (2013/18),
dans la cour des grands

« À ce moment-là, il y a Vincent (Collet) – que j’ai connu plus jeune au Mans – qui m’a montré beaucoup d’intérêt pour que je vienne à Strasbourg. C’était mon objectif : trouver une équipe qui joue un titre. Au total, on gagne une Leaders Cup (2015), deux Coupes de France (2015 et 2018) mais c’est vrai qu’il nous manque ce fameux titre qui s’est toujours joué malheureusement à peu de choses, hormis en 2014 contre Limoges (pour rappel, la SIG a joué cinq finales consécutives entre 2013 et 2017, ndlr). C’est comme ça. Je pense qu’il faut aussi garder le positif. La finale perdue de l’EuroCup en 2016 (contre le Galatasaray Istanbul) a été – entre guillemets – moins dure à vivre parce qu’on n’était pas du tout attendu à ce stade de la compétition. Malgré tout, c’est frustrant parce qu’on n’est pas loin de la gagner. Cela reste une belle aventure par rapport à l’année qu’on avait vécu. C’est l’une de mes plus belles années à Strasbourg.

 jeremy-leloup--le-chef-de-meute-de-la-bergerie1555003263.jpegJouer dans la cour des (très) grands à la SIG Strasbourg (photo : Olivier Fusy).

Je conserve de bons souvenirs de ces cinq saisons à Strasbourg car au niveau basket, j’ai continué à grandir et j’ai eu dans le même temps l’opportunité de jouer des rencontres à forts enjeux. Par exemple, en EuroLeague, on gagne contre le Real Madrid, le Fenerbahçe ou encore l’Étoile Rouge de Belgrade contre qui j’ai fait mon meilleur match dans cette compétition (24 points et 8 rebonds le 19 novembre 2015). Les deux/trois premières années ont aussi été plaisantes car on était un groupe de Français, une volonté de la direction du club. Au-delà de l’aspect purement basket, j’ai pu faire de belles rencontres à Strasbourg. Quitter ma vie strasbourgeoise a sûrement été le plus dur pour ma famille et moi. »

De retour à Dijon :
« On est en train de faire une belle saison » 

« Cela s’est fait simplement. Très vite, j’ai dit à mon agent que je voulais partir de Strasbourg et Dijon a été l’une des premières équipes à se positionner. Le club a fait des efforts pour m’avoir et j’en ai fait de mon côté. J’arrivais donc dans un club que je connaissais car concrètement, la philosophie de jeu de Laurent Legname est la même que celle de Jean-Louis Borg au niveau de la défense. Je savais où j’allais. C’est un club que je connaissais déjà et qui, en plus, s’est structuré. » Le triple vainqueur de la Coupe de France également rapidement pu retrouver ses habitudes avec Jean-Louis Borg, devenu le manager général de la JDA : « J’ai une très bonne relation avec lui, je suis un peu son relais dans l’équipe. Même s’il est dans les bureaux maintenant, il reste important pour moi. Au même titre que Vincent Collet qui m’a fait signer mon premier contrat professionnel, il fait partie des coachs qui ont compté pour moi puisque c’est lui qui m’a véritablement lancé en pro. »

Au Mans puis à Strasbourg, le All-Star 2013 a côtoyé ce qui se fait actuellement de mieux dans l’Hexagone en la personne de Vincent Collet alors qu’à Dijon, il découvre Laurent Legname, étoile montante du coaching tricolore. Deux personnages différents mais animés par la même détermination de gagner. « Avec Laurent, c’est beaucoup plus nerveux qu’avec Vincent. Il est beaucoup dans l’engagement vocal : il crie énormément mais ce n’est pas parce qu’il n’aime pas tel ou tel joueur, c’est juste qu’il veut que les choses avancent. Au contraire, Vincent est plus dans la gestion tactique : il s’adapte beaucoup à ce que peut proposer les adversaires. Cette année, Laurent a su construire une bonne équipe avec des joueurs performants dans leurs domaines. Nos résultats actuels découlent en partie du travail effectué ces dernières années. C’est déjà une belle saison qu’on est en train de faire : si l’on se rapporte au budget, on est censé être dans le ventre mou du championnat alors qu’on est quatrième (entretien réalisé le 11 mars, ndlr). Outre le maintien, l’objectif n°1 du club est maintenant la participation aux playoffs.

Que Laurent Legname rassure ses homologues, le technicien dijonnais n’a pas de recette magique – ou en tout cas, elle n’a pas été dévoilée par Jérémy Leloup -. Si ce n’est que le recrutement estival a pleinement répondu aux attentes du staff bourguignon. « Chacun apporte ses qualités en attaque et défensivement quand on est bien en place, on est compliqué à jouer surtout à domicile. Au contraire, on voyage assez mal. On sait qu’on a du talent à tous les postes mais la clef pour nous est de garder cette alchimie qu’on a su développer. »

Actuels sixièmes de Jeep ÉLITE, Leloup et la JDA visent les playoffs
(photo : Sébastien Grasset).

Un tableau de chasse aussi paré de Bleu :
« Malgré le nouveau format, je pense que le train est passé »

« J’ai eu l’opportunité et la chance d’y jouer en 2016 (deux sélections contre la Lettonie et la Serbie, ndlr) lorsqu’il manquait beaucoup de joueurs car je connaissais déjà les systèmes de Vincent. Le nouveau format de qualifications donne évidemment envie de remettre le maillot bleu mais j’aurais aimé y regoûter là parce c’était le bon moment. Maintenant, je pense que le train est passé, sauf s’il y a dix blessures sur mon poste ! »

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Parole à Laurent Legname, son coach :

« On cherchait un JFL de qualité qui connaissait bien le championnat de France et qui avait de l’expérience au poste d’ailier. Le choix s’est fait assez naturellement et rapidement. Les deux parties étaient d’accord : Jérémy voulait un nouveau challenge après cinq années à Strasbourg et on lui proposait un rôle important dans une équipe qui jouait la BCL en début de saison. C’est un deal gagnant-gagnant. Il répond pleinement à nos attentes : il amène à l’équipe son expérience, sa dureté et son adresse. Il n’a pas besoin de forcer des situations pour être efficace. « 

Parole à Jean-Louis Borg, son GM et ancien coach :

« Sportivement, Jérémy a son registre sur le poste 3, avec la capacité aussi de rendre des services sur le poste 4. C’est ce qu’on a eu l’opportunité de faire ensemble lorsque je le coachais à l’époque, à Vichy et à Dijon. Je reste persuadé que des joueurs comme Jérémy, qui ont la capacité de jouer sur deux postes, sont des valeurs ajoutées dans un effectif. Au-delà de cela, Jérémy a toujours travaillé pour réussir et ainsi avoir une belle carrière. Personnellement, je ne garde que de très bons souvenirs de nos années communes, avant qu’il ne vole de ses propres ailes dans une équipe plus compétitive, Strasbourg. C’est un retour aux sources à Dijon, on est très satisfait de le revoir à la JDA. Mes relations avec Jérémy sont facilitées car il y a du vécu : on n’a pas besoin de beaucoup se parler pour se comprendre. C’est un relais important pour le coach et le manager général que je suis. »

jeremy-leloup--le-chef-de-meute-de-la-bergerie1554908166.jpegAvec Laurent Legname, la découverte ; avec Jean-Louis Borg, les retrouvailles
(photos : Sébastien Grasset)

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