Kane Milling est « vraiment très heureux » de faire son retour en France

Kane Milling sous le maillot de UC DAVIS
Kane Milling (1,95 m, 24 ans) revient en France. Après une première expérience pro à Vrsac, en Serbie, l’arrière/ailier franco-américain a choisi Levallois (NM1) pour la saison à venir. Une décision qui le réjouit. « Je suis vraiment heureux », déclare-t-il. Un retour aux sources loin d’être anodin. « Je voulais tout d’abord être plus proche de ma famille, qui vit actuellement à Hyères (Hyères-Toulon) », confie Kane à notre micro. « Je voulais également me faire voir dans le pays ». Un objectif auquel il tient. « Après être parti pendant environ sept ans, plus personne ne me connaît vraiment », avoue-t-il.
L’intérêt du club francilien n’a pas laissé Kane indifférent. « Ils m’ont contacté très tôt, vers la mi-mai », balance-t-il. « Ils ont un très beau projet et le coach m’a directement plu ». Coachés par Sacha Giffa (père de Kezza Giffa), les Metropolitains ont terminé l’exercice 2024-2025 à la quatrième place de la Poule A, avec 15 victoires et 11 défaites. « Ils veulent viser du très haut niveau », affirme le Varois. « C’est un club avec beaucoup d’ambition ». Milling s’inscrit dans une dynamique ambitieuse. Il ne sera pas seul à renforcer l’équipe : Levallois a notamment recruté Maxence Dadiet (Berck) et Jayson Tchicamboud (ASA).
Un état d’esprit que Kane partage. « Mon but, c’est de gagner avec cette équipe, je déteste perdre », balance-t-il. Mais ce n’est pas tout : « Je veux prouver à tout le monde en France que j’ai du talent », assume le Franco-Américain. Grâce à ses expériences aux États-Unis et en Serbie, il sait ce qu’il peut apporter. « Je suis là pour créer pour les autres ».
L’expérience américaine
Après Hyères-Toulon et Limoges, Kane est parti aux États-Unis en 2019. Il a joué à l’Université du Nevada puis à UC Davis, où il a terminé son cursus en 2024. « C’était assez dur au début », précise-t-il. Lui qui était d’habitude « le joueur majeur » de ses équipes, avec la balle dans les mains, a vu son rôle changer. « J’ai joué avec des joueurs de très haut niveau, mais j’ai dû me tenir à mon rôle pour pouvoir jouer et me faire une place », détaille-t-il.
Jeune, il a dû s’imposer comme Européen aux États-Unis. « Ils ont tous cette conception que nous ne sommes pas athlétiques ou que l’on ne s’assume pas », indique-t-il. « J’ai dû me battre quelquefois pendant les entraînements pour prouver que je n’étais pas soft ».
Il a terminé son parcours universitaire avec une saison senior à 10 points à 41,4 % de réussite aux tirs, 3,9 rebonds et 1,4 passe décisive de moyenne. Son départ était aussi motivé par les études. « Je pensais plus à l’après-basket », notifie-t-il. « Le problème qu’il y a en France, c’est que les jeunes joueurs doivent choisir entre continuer le basket et continuer les études ». Cette étape l’a forgé. « J’étais tout seul et cela m’a permis de grandir en tant qu’homme et que joueur », signale-t-il. Il est devenu plus rigoureux, persévérant et discipliné. « Là-bas, j’ai compris que seulement m’entraîner avec l’équipe ce n’était pas assez », assure Kane. « Lors de mon premier mois, j’ai vu que les 14 joueurs de mon équipe restaient environ une heure et demie après les entraînements », soumet-il. « Et c’était la norme ».
« Je comprends totalement » : à propos des départs de jeunes joueurs français en NCAA
La saison prochaine, plusieurs Français rejoindront la NCAA : Roman Domon (Murray State), Evan Boisdur (Grand Canyon), Wilson Jacques et Bastien Rieber (Fresno State), pour ne citer qu’eux. Une situation qui n’étonne pas Kane. « Je comprends totalement », reconnaît-il. « Pour un jeune joueur, il n’y a pas d’autre expérience comparable ». L’encadrement et les infrastructures séduisent les jeunes, sans parler des nouvelles rémunérations. « C’est vraiment une expérience unique », confesse Kane.
« Je ne savais pas à quoi m’attendre » : à propos de son arrivée en Serbie
Après l’intensité américaine, Kane a lancé sa carrière pro à Vrsac, en Serbie. « Je ne savais pas à quoi m’attendre », certifie-t-il. Il a été vite surpris. « On faisait deux, trois entraînements par jour, d’une durée de trois heures », clame-t-il. « Dans ce championnat, les joueurs jouent avec ténacité ». Mais au-delà de l’intensité, une chose l’a marqué : le QI basket. « Tous les joueurs connaissaient toutes les positions de tous les systèmes », assure-t-il.
Il y a aussi connu des difficultés. « Je me suis blessé deux fois là-bas », clame-t-il. « Ça m’a beaucoup atteint car je ne savais pas s’ils allaient me virer ou non ». En Serbie, le cadre légal est différent. Le championnat ne fait pas partie de la FIBA, les clubs sont plus libres dans leur gestion. Malgré ça, Kane s’est adapté et son équipe a remporté le titre national.
Des objectifs précis
Désormais, son objectif est clair : « jouer au plus haut niveau possible ». Il veut progresser et affronter des adversaires expérimentés. « Je joue mieux quand je suis contre des joueurs plus forts que moi », assure-t-il. Mais il sait qu’il doit encore travailler. « Je dois devenir un meilleur leader et progresser athlétiquement », prétend-il. « Je dois aussi être plus régulier sur mon tir extérieur ».
Kane sait aussi que sa carrière ne durera pas éternellement. Titulaire d’un diplôme en psychologie, il pense à l’après. « Après ma carrière, j’aimerais être psychologue, mais pour les sportifs, ou peut-être coach », proclame-t-il. Un sujet qui lui tient à cœur. « Le problème, c’est que la psychologie sportive est taboue », lance-t-il. « J’ai vu des joueurs à l’université arrêter leur sport car ils ne pouvaient plus tenir ». Mais avant cela, place à la préparation pour la saison prochaine.

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