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La Rochelle de retour en Pro B après 26 ans : « Complètement irrationnel »

De nouveau victorieux 81-65 contre Mulhouse à domicile, le Stade Rochelais a remporté les finales de Playoffs de NM1 en deux manches. Les jaune et noir sont de retour en 26 ans, vingt-six ans après avoir quitté la Pro B.
Crédit photo : Paul Martineau

Au pays de l’ovalie, la section basket du Stade Rochelais a marqué un essai inopiné pour retrouver les réjouissances de la Ligue Nationale de Basket. Que l’histoire est belle pour les Rochelais : rétrogradés administrativement en NM4 (6e division) en mars 1996, longtemps considérés comme les Poulidor de la N2 avec un nombre incalculable de défaites en finales au début des années 2000, les revoilà en Pro B. Vingt-six ans après. L’année des 90 ans du club, historiquement connu sous le nom de « Rupella ». « C’est complètement irrationnel et humainement incroyable », sourit Gaëtan Clerc, qui a offert un 2e titre à La Rochelle après le sacre européen du rugby, il y a quelques semaines. L’effet de la fusion avec les rugbymans du Stade Rochelais en 2017-2018 et l’arrivée d’Aymeric Jeanneau en qualité de GM en juillet 2020 n’y sont pas totalement pour rien.

« Des pleurs, de la transpiration, on a tout donné »

« C’est une juste récompense pour ce groupe de joueurs qui est hors norme. On voulait écrire une page de l’histoire de ce club et on finit en apothéose », salue François Sence, coach de La Rochelle depuis 2020 et qui recroisera la route des jaune et noir avec Denain, la saison prochaine. Cette force collective, cette capacité « inexpliquée et explicable » à se sublimer en 2e partie de saison a permis à La Rochelle de réaliser l’impensable et de finir sur 14 victoires de rang à domicile. « Des pleurs, de la transpiration, on a tout donné », embellie Franck Seguela, appelé à stopper le 5×5 pour devenir professionnel en 3×3. « Ce n’est pas un titre comme Laëtitia (Guapo, sa compagne titrée avec Bourges en LFB) mais c’est la plus belle aventure de NM1. »

Tous acteurs, tous en sueur. Arnauld, Antoine, Gaëtan, Franck et sa bande… Une douzaine de copains habités sur le parquet rochelais. Ils les ont portés comme rarement des tribunes : Cyril, Isaac, Bernard, Violaine et ces 2 000 personnes. Du nom d’un ancien joueur décédé dans un accident dans les années 1960, la salle Gaston-Neveur a été le poumon du peuple jaune et noir, habitué à s’époumoner les soirs de Champions Cup à Marcel-Deflandre. « La salle est pleine à craquer à chaque match alors qu’elle était à moitié remplie en début de saison », glisse le Vendéen Antoine Dudit, qui a pu partager cette montée avec son idole de jeunesse, Aymeric Jeanneau. « C’était juste dingue, il faut profiter à fond car c’est un moment incroyable dans une carrière.

« Ça me donne des frissons »

Le capitaine Arnauld Thinon, façon demi de mêlée, s’est transformé en chauffeur de salle. À chacune de ses bombes à longue distance, les supporters rochelais se levaient d’un seul homme et agitaient dans tous les sens les drapeaux aux couleurs du club. Il y a aussi eu ce moment, où le petit chaudron de Charente-Maritime – transformé en sauna géant après la rencontre – a spontanément scandé : « Rochelais, allez, allez. »  C’était au tout début du 4e quart-temps et le match était déjà plié (64-46, 31’).

Héros de cette folle soirée (longtemps à 5/5 derrière l’arc, avant de finir à 6/9 pour 22 points et 24 d’évaluation), Arnauld Thinon, l’emblème du PB 86, raconte : « Ça me donne des frissons (il a la chaire de poule). J’étais peut-être possédé mais j’en ai quand même raté quelques-uns. On s’était dit qu’il n’y avait pas le choix qu’il fallait se concentrer sur ses 40 minutes et ne pas revenir dimanche. Entre vouloir et le faire, il y a une marche mais le projet du Stade Rochelais me plaisait tellement. » Avant de confirmer que sa 17e saison professionnelle qu’il entamera en Pro B avec La Rochelle sera sa dernière. Et là, encore, le capitaine sera fidèle à sa réputation : « Je donnerai tout à l’équipe pour se maintenir. »

Des larmes et des visages fermés à Mulhouse

Rapidement en tête au tableau d’affichage, les Rochelais ont compté jusqu’à douze points d’avance (29-17, 13’) avant que Mulhouse revienne à vive allure (29-23, 15’). Une petite étincelle, une timide flamme… Il n’y a rien eu d’autre tant les Rochelais était survoltés, presque injouables. Les protégés du binôme Lauriane Dolt – Terrick Nerome, estampillé SIG Strasbourg, ne pouvaient rien faire (défaite 81-65).  Des regrets, il y en aura sûrement sur le match aller perdu en Alsace (78-82) mais pas lors du 2e round. « Je savais que la marche était vraiment très haute pour gagner mais je voulais vraiment arracher un 3e manche pour récompenser les gars de cette saison », explique Lauriane Dolt, alors que Mulhouse disputait son 53e match de la saison, Coupe de France incluse. « Il nous manque un peu de tout et de l’adresse. Quand on commence le match en ratant de bonnes situations de tirs, c’est tout de suite plus compliqué. La moindre erreur, on la paye cash. »

Des larmes, des visages fermés : un sentiment naturellement aux antipodes des scènes de liesses rochelaises. Le buzzer final à peine retenti qu’une poignée de supporters rochelais avait déjà envahi le terrain. Et ce malgré, les consignes données par le speaker. Mais on leur pardonnera facilement tant le sport, et en particulier le basket, est vecteur de fortes émotions. Bonnes comme moins bonnes. Tous agglutinés au centre du terrain, joueurs et fans se sont entrelacés, ont multiplié les selfies et ont continué la fête jusqu’au bout de la nuit…

À La Rochelle,

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