L’ASVEL, deux ans pour convaincre : la course à la licence permanente est lancée

Pratiquement une décennie après sa défaite contre le Cibona Zagreb (71-73) de Bojan Bogdanovic le 14 janvier 2010, l’ASVEL a retrouvé les projecteurs de l’EuroLeague. Avec un tout autre statut cette fois. Si l’équipe de Vincent Collet avait gagné sa place il y a dix ans avec son titre de champion de France décroché en finale contre Orléans (55-41), le club villeurbannais était cette saison assuré d’évoluer sur la grande scène européenne, quelque soit la conclusion du dernier exercice. Le sacré arraché face à Monaco n’a évidemment rien gâché, mais c’est bel et bien le projet monté par Tony Parker qui a assuré une invitation en EuroLeague pour les deux prochaines saisons.
Interrogé vendredi soir avant la rencontre contre l’Olympiakos, le président rhôdanien n’a pas caché qu’il s’agissait de « l’un des jours les plus importants de l’histoire du club », rappelant que l’intégration en EuroLeague était son « objectif principal » depuis qu’il a pris les commandes de l’ASVEL en 2014. À ses côtés siégeait Jordi Bertomeu, le patron de la compétition. Ravi de retrouver la France – malgré les mauvais résultats constants des clubs tricolores depuis le Top 16 de l’Élan Béarnais en 2007 -, le Catalan s’est montré assez bienveillant à l’égard de l’évolution du club villeurbannais. Alors que son ambition est d’avoir 16 équipes engagées sur le long terme, et deux places réservées aux finalistes de l’EuroCup, il est un secret de polichinelle que les invitations accordées pour deux ans à l’ASVEL et au Bayern Munich serviront de révélateurs quant à la capacité de ces deux clubs à devenir des franchises de l’EuroLeague, autrement dire à recevoir des « licences A », comme onze autres équipes du continent (Anadolu Efes Istanbul, CSKA Moscou, FC Barcelone, Fenerbahçe Istanbul, Vitoria, Maccabi Tel-Aviv, Olympiakos, Panathinaïkos, Real Madrid et Zalgiris Kaunas), équivalant à une participation à vie, ou presque, à l’EuroLeague. L’ASVEL « fera partie de la conversation » assure le directeur général de l’ECA.
« Nous attendions ce moment depuis 2014 », s’est réjoui Jordi Bertomeu. « Bien sûr, les gros titres de l’actualité sont concentrés sur le fait que Villeurbanne accueille de nouveau un match d’EuroLeague. Mais je crois que ce n’est pas le principal. À mes yeux, et c’est le plus important, cette soirée marque le début d’un long chemin qui verra l’ASVEL rejoindre les grandes puissances du basket européen. Nous nous sommes rencontrés à de nombreuses reprises au cours des cinq dernières années. Quand les gens nous demandent pourquoi l’ASVEL, la réponse est très simple : pour l’histoire, la passion et l’ambition de ce club et de son projet. Nous croyons en la vision des dirigeants de l’ASVEL et nous sommes persuadés que c’est une histoire réussie qui s’annonce. Le partenariat conclu avec l’Olympique Lyonnais donne une autre dimension encore au projet villeurbannais. C’est un moment idéal pour l’ASVEL afin de s’engager sur ce chemin puisque c’est actuellement que nous sommes en train de dessiner les contours d’une EuroLeague à 16 équipes qui auront les garanties d’une présence à long-terme dans la compétition. Le nom de l’ASVEL reviendra dans la conversion et je crois que c’est crucial pour l’avenir du club. […] Afin d’y prétendre, l’ASVEL doit encore consolider son projet. Nos attentes sont élevées et le club a déjà montré une vraie implication pour y répondre. Nous avons forcé Gaëtan (Muller) à venir à Barcelone à de nombreuses reprises (il sourit). Il repartait toujours avec plein de devoirs dans ses valises et revenait en ayant tout fait. Nous pensons qu’il s’agira d’abord de deux années de transition mais cela marque le début de l’histoire. »
Au moins Jordi Bertomeu a-t-il pu repartir de son séjour entre Rhône et Saône en ayant l’impression que l’ASVEL n’a pas usurpé sa confiance. Devant ses yeux, l’équipe de Zvezdan Mitrovic a marché sur l’Olympiakos (82-63), provoquant le renvoi de David Blatt, tandis que Tony Parker lui a fait visiter son académie nouvellement inaugurée, ce qui l’a laissé pantois. « Je n’avais jamais vu cela dans ma vie », a-t-il avoué. Enfin, il ne masquait pas son contentement au moment où Jean-Michel Aulas détaillait l’ensemble des modalités de la future salle européenne de l’ASVEL, intégralement prise en charges par les fonds de l’Olympique Lyonnais (pour un coût de 100 millions d’euros) et prévue pour l’horizon 2022/23. Construite à proximité immédiate du Groupama Stadium, sur la commune de Décines, elle pourra accueillir 12 000 personnes en configuration basket et sera « l’une des plus modernes d’Europe » promet l’incontournable président de l’OL. Essentiel lorsque l’on sait que la présence à long terme en EuroLeague ne se jouera pas uniquement sur le plan sportif. Et malgré toute l’aura de Tony Parker, ce n’est pas les 5500 places de l’Astroballe qui donneront à l’ASVEL les gages de sa pérennité dans la compétition reine.
À Villeurbanne,
Qui a écrit ce papier ?
Alexandre LacosteBEBASKET
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