L’ASVEL fait plier Vitoria !

C’est que le scénario n’aurait presque plus rien d’étonnant : à l’Astroballe, la cavalerie arrive toujours à temps en EuroLeague. Mais cette fois, qui avait enfilé la tenue du carabinier ? Un jeune garçon de 17 ans et 3 mois, 9 minutes en cumulé dans sa carrière professionnelle, la bagatelle de 0 point au compteur, encore avec les Cadets la saison dernière : Matthew Strazel. « Bien sûr qu’il m’a surpris », reconnaissait presque à contre-cœur l’entraîneur du Baskonia, Velimir Perasovic, après la rencontre. « Je ne l’avais jamais vu jouer auparavant. » Envoyé au feu pendant 13 minutes par Zvezdan Mitrovic, l’enfant de Marne-la-Vallée a allumé la mèche avec trois tirs primés (9 points au total). Et quand il a commencé à perdre sa lucidité en égarant deux ballons d’affilée à 42-47 (27e minute), l’aspirant pro a été relayé par Ismael Bako (11 points et 3 contres en 12 minutes), le longiligne belge dont les spectateurs de la Halle Vacheresse furent (presque) les seuls en France à avoir entrevu ses qualités de basketteur jusque-là.

La preuve que, même toujours privé du duo Théo Maledon – Adreian Payne et avec des leaders inoffensifs (4 points à 1/8 pour Edwin Jackson, 3 points à 1/5 pour Charles Kahudi), l’ASVEL peut s’appuyer sur un vrai collectif. Pourtant, rien n’a été aisé pour les champions de France qui ont longtemps été pris dans l’étau basque, plombés par un départ catastrophique (2-11, 3e minute). Revenus bredouilles de leurs déplacements successifs à Munich et Kaunas ces deux dernières semaines, les Villeurbannais ont mis un certain temps avant de retrouver leur fluidité alors qu’en face, Tornike Shengelia leur faisait la leçon (18 d’évaluation dès la 17e minute). Résultat, les coéquipiers de Youssoupha Fall (11 points et 7 rebonds) parvenaient à conserver un matelas de six – sept points d’avance.

« C’est incroyable de nous voir avec ce bilan »

Mais voilà, à l’image du double-double traditionnel de Tonye Jekiri (16 points et 11 rebonds), l’ASVEL a pris de bonnes habitudes en EuroLeague, notamment celle de réaliser un money-time exceptionnel. Et elle n’a pas dérogé à la coutume en ce mardi soir. Ainsi, comme David Blatt et Argyris Pedoulakis avant lui, Velimir Perasovic a regretté que Villeurbanne « ait exprimé plus d’envie » que son équipe dans le quatrième quart-temps. Portée par le duo Antoine Diot – Ismael Bako et par une remarquable intensité défensive, l’équipe rhôdanienne a infligé un 9-0 aux Espagnols afin de s’emparer du momentum de la rencontre (de 48-51 à 57-51). Elle ne le relâchera plus (66-63, score final).

« Je ne suis peut-être pas d’une nature optimiste, surtout que je connais parfaitement la valeur d’une équipe comme Vitoria, mais c’est vraiment incroyable pour moi de nous voir avec un bilan de 3-2 », souriait Zvezdan Mitrovic, par ailleurs satisfait de n’avoir pas accordé plus de 30 minutes à un joueur au beau milieu d’une série de cinq matchs en dix jours. « Avec le soutien du public, les gars arrivent à produire des efforts incroyables à l’Astroballe ». Avant d’enfin réussir à s’exporter, dès jeudi à Valence ? « Ils nous ont mis 30 points en présaison alors qu’ils avaient cinq joueurs en moins », rappelait immédiatement l’entraîneur monténégrin. Comme un rappel à l’ordre : aussi belles soient les victoires européennes, pas le temps de sourire en EuroLeague !

À Villeurbanne,

par

Qui a écrit ce papier ?

Alexandre Lacoste

BEBASKET

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