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« Mais pourquoi tu remets ce putain de clown ? » : l’affaire Cleanthony Early

La scène s’est déroulée à 2 minutes de la reprise du match Évreux – Antibes. Sur le banc, les yeux rivés sur son téléphone portable, Cleanthony Early (2,03 m, 29 ans) n’en n’avait que faire de l’échauffement, préférant sûrement répondre à des messages sur WhatsApp ou bien à se connecter sur ses réseaux sociaux. Une scène ubuesque qu’Anthony Stanford, le tout nouvel entraîneur antibois, n’a pas manqué. Les deux hommes s’étaient d’ailleurs pris la tête durant la pause. 

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Portable à la main au moment de reprendre le match, Cleanthony Early semblait totalement se désintéresser de la rencontre dimanche, à Evreux. Une scène rarement, voire jamais vue. (photo : AS)

Le meilleur marqueur du championnat de Pro B, tournant à près de 27 points par match (avec une pointe à 41 à Rouen !) avant la partie, était complètement hors-sujet ce dimanche, terminant même la rencontre à 0 point et en ne prenant que deux tirs, lui qui d’ordinaire s’accapare la majorité des tickets shoots sans se soucier des quatre autres bonhommes avec le même maillot que lui ! La tête déjà aux vacances ? Parlant avec les arbitres, voire même tout seul, envoyant 2-3 ballons en tribune, sa présence sur le terrain était un calvaire pour l’équipe. Pas sorti une seule seconde en première mi-temps, les Sharks étaient menés de 14 points à la mi-temps (45-31). Donnant raison a posteriori à Ludovic Pouillart, l’entraîneur de Gries-Oberhoffen, qui avait été le premier à émettre des doutes sur Early début octobre dans Nice Matin, alors même que le joueur venait de lui passer 27 pions :

« Il joue tout seul. Quand il n’est pas sur le terrain, l’équipe d’Antibes est un peu plus cohérente. C’est compliqué de jouer à côté d’un joueur comme Early, il prend beauchoup de shoots… »

« J’essaye de rester politiquement correct là »

Si l’ALM Evreux avait trouvé la parade défensive face à l’ancien joueur des Knicks de New York, en faisant quelques prises à deux, c’est pourtant Anthony Stanford qui allait trouver la solution pour son équipe. Tout simplement en laissant Early sur le banc durant tout le 3e quart-temps. Et si Antibes a même compté 21 points de retard (54-33, 23e), l’équipe était revenue sur les talons des Normands à l’amorce du dernier acte (57-55, 30e). Étrange non ? Anthony Stanford prenait toutefois le risque de faire rentrer Early à 5 minutes de la fin du match alors que les Sharks renversaient les débats, toujours sans l’ailier américain (62-65, 34e). De quoi déclencher la colère instinctive d’Ali Traoré en direction du coach au moment de ce changement :

« Pourquoi tu le remets ? Mais pourquoi tu remets ce putain de clown ? »

Des mots forts, puissants, prononcés avec le coeur. Le natif du Bronx allait alors se faire discret, se « fondre » dans le collectif et ne plus le prendre en otage comme il en avait souvent l’habitude. Antibes l’emportait 76-81. Une remontada azuréenne qui était très simple à élucider au moment des interventions d’Ali Traoré et d’Anthony Stanford en conférence de presse d’après-match :

« C’est compliqué le huis clos, on entend trop de choses (rire). Je vais simplement dire que l’on a montré du caractère et qu’on pouvait jouer un basket d’équipe. Et lorsque cinq gars sur le terrain ont envie de jouer un basket collectif, sont sur la même longueur d’onde, on peut faire de belles choses. Vous voulez me faire dire des choses vous, hein ? J’essaie de rester politiquement correct là ! (éclat de rire) » déclare de façon plus soft l’intérieur des Sharks auteur de 14 points et 3 rebonds en 20 minutes.

« En 2e mi-temps, sans notre joueur majeur (C. Early, ndlr), on a montré du caractère. Ce n’est pas un joueur qui décide pour l’équipe, c’est tout le monde. J’ai un mental d’acier, je ne retiens que les choses positives. Les bêtises, comme de voir Early sur son téléphone portable à la pause, je les vois. Qu’il soit avec nous ou sans nous, je fais tout pour guider mon équipe vers le succès » relate avec sourire Anthony Stanford qui décroche au passage sa première victoire depuis sa prise de fonction il y a 2 mois.

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Anthony Stanford, le coach d’Antibes (photo : Sébastien Grasset)

Encore 54 mois de contrat…

Une scène qui s’ajoute aux innombrables frasques de Cleanthony Early au cours de sa carrière, qui se sont étirées jusqu’à cet automne avec ses multiples disputes avec Nikola Antic qui ont fini par avoir raison du technicien monténégrin. Après avoir désiré de lui offrir un contrat d’une durée jamais vue en France pour un joueur étranger, 5 ans (!), les Sharks semblaient même sous le charme de l’ex-étudiant de Wichita State, en témoigne le communiqué du club lors de sa signature : « Cleanthony s’est personnellement identifié au projet proposé par Antibes, lui offrant l’opportunité et la responsabilité d’être un mentor pour les jeunes joueurs en développement au sein du club sur le long terme. Polyvalent, il peut être comparé à des joueurs comme Paul George ou Carmelo Anthony. » Pas certain qu’avec ce type de comportement, cela fasse grandir les jeunes joueurs de l’équipe. Mais le président du club, Freddy Tacheny, voulait du spectacle. Avec Early, qui décidement concentre toute l’attention sur lui, il n’en manque pas… Mais maintenant, le spectacle, c’est aussi de voir ce que Antibes va faire des 4 ans et demi de contrat restants à l’homme aux 56 matchs NBA… 

À Evreux,

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