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New Little Giant, le basketteur devenu porte-parole de la santé mentale : « Aller mieux est le travail de toute une vie ! »

Depuis trois ans, Rose rassemble près de 500 000 personnes sur les réseaux sociaux sous le pseudo de New Little Giant. Ce basketteur a initié un « environnement autour de moi pour que les langues se délient », pour que les jeunes et les sportifs acceptent leurs émotions négatives. Il revient sur son parcours et son projet pour BeBasket.
New Little Giant, le basketteur devenu porte-parole de la santé mentale : « Aller mieux est le travail de toute une vie ! »

New Little Giant évoque la santé mentale et le basket sur ses réseaux sociaux, suivis par 500 000 personnes.

Crédit photo : Florentin Bruère

Pour le demi-million d’abonnés sur ses réseaux sociaux, Rose est « New Little Giant ». Le jeune homme tente depuis bientôt 3 ans d’apporter sa pierre à l’édifice d’un sujet dominant en 2025 : la santé mentale, et la considération de celle-ci.

Après avoir lui même souffert, et avoir entamé le long chemin de la guérison, New Little Giant raconte à BeBasket les prémices mais aussi les ambitions de son projet de création de contenu sur ces thématiques.

 

Pourriez-vous vous présenter pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

Tout le monde m’appelle Rose, je suis créateur de contenu depuis plus de deux ans notamment autour des thématiques de la santé mentale de la performance, et même des vêtements.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans ce domaine ?

Ça s’est fait de manière un peu aléatoire. Je rentrais à Paris après des tests à Auxerre en Pré-Nationale, lorsque j’ai senti un profond mal-être. Personne ne savait que c’était le cas, je ne savais pas à qui me confier, alors j’ai posé mon trépied et mon téléphone, et écrit un texte qui me tenait à cœur pour dire ce que je ressens à l’écran. Ça a fonctionné une première fois, puis une deuxième ; je me suis dit que je tenais quelque chose avec ma sincérité. J’ai créé une communauté sur cette base-là.

Vous attendiez-vous à ce succès au départ ?

En vrai, oui. Dans ma tête, je savais que je voulais être connu, mais je ne savais pas pourquoi. J’ai trouvé les bonnes raisons, du moins je l’espère ! Je ne pensais pas devenir connu pour parler de sujet de santé mentale, mais finalement, c’est la plus belle des manières qui pouvait arriver.

 

Est-ce que des regrets persistent dans le fait de ne pas avoir fait carrière en tant que joueur de basket ?

Je n’ai pas de regret, car aujourd’hui je joue le jeu qui me plaît le plus. Je peux laisser libre court à mon basket, pas à un basket bridé ; même si je pense que je n’aurais pas été bridé tant que ça en club professionnel. Les gens me suivent pour autre chose que mon jeu, c’est ce qui me fait kiffer.

La santé mentale, qui plus est des sportifs, est un sujet prégnant actuellement. Avez-vous des retours d’athlètes sur votre contenu ?

Beaucoup de retours me font chaud au cœur. Certains se confient à moi, m’envoient des messages pour m’expliquer comment ils luttent dans leur club ou dans leur vie, comment ils n’arrivent pas à allier tout ça. Dans les limites de ce que je peux faire, j’essaie de les aider en étant un maximum accessible. Cela crée des échanges très humains. Je suis un peu cet avis impartial lorsque les joueurs en club ne veulent pas ou n’osent pas parler de leur mal-être à leurs amis ou à leur famille. Parfois même, il n’y a pas besoin de mots : je suis juste une oreille, qu’ils peuvent aussi retrouver sur un terrain pour se vider l’esprit. Après ces moments à jouer ensemble, ils me disent « merci » pour les raisons que seuls eux et moi savons.

« Être le pont entre les professionnels et
celles et ceux qui ne savent pas qui contacter »

L’aspect humain est-il laissé de côté ou ignoré dans le sport de haut niveau ?

Pas partout. Il faut trouver les personnes qui concordent le plus avec ses valeurs. Souvent, on pense que tout le monde prône l’humain, mais pas forcément. Pour certains, le sport est surtout un volet très business.

Y a-t-il eu des évolutions dans la considération de la santé mentale dans le basket selon vous ?

Je pense qu’il y a encore pas mal de progrès à faire, et que celui-ci est infini. D’un côté, c’est trop bien car cela se démocratise de plus en plus. Des joueurs prennent la parole, expliquent les périodes de dépression qu’ils ont traversées, les passes difficiles qu’ils ont vécues… Mais cela reste toujours un sujet tabou, au-delà du sport d’ailleurs. Dans la jeunesse, peu d’enfants osent s’exprimer sur ce qu’ils peuvent vivre à la maison ; et se comparent aux autres qui « vivent pire ». Le plus grand axe de progression réside dans le fait de faire comprendre aux jeunes qu’ils peuvent ne pas être bien, que c’est humain, et qu’ils peuvent en parler. Je pense qu’on est sur la bonne voie, on tient un truc.

N’êtes-vous finalement pas une figure curative à ce problème, en montrant que ce n’est pas être « faible » d’avouer un mal-être ?

En tout cas, c’est exactement ce que j’essaie de prôner au maximum. À la différence d’un joueur professionnel, je suis quelqu’un de très accessible. À tout moment, je peux être là quand quelqu’un joue dehors. J’essaie de créer cet environnement autour de moi pour que les langues se délient. Mais je ne veux pas être « Rose, la personne que l’on va voir quand on ne va pas bien ». J’aimerais être le pont entre les professionnels et celles et ceux qui ne savent pas qui contacter, car je ne veux pas ni ne peux pas voler le travail de personnes qui font des études et savent exactement de quoi elles parlent car elles ont étudié le sujet. C’est un milieu très complexe, dans lequel je ne suis qu’une première strate : celle de l’acceptation. Je veux créer des connexions sur le long terme.

« Le basket peut aider à surmonter les doutes, les peurs »

Qu’est-ce qui vous a rendu le plus fier depuis vos débuts dans la création de contenu ?

Un accomplissement m’a rendu particulièrement fier dernièrement : j’ai acquis le titre très stylé de « Directeur artistique et événementiel » d’un terrain de basket que j’ai participé à rénover, dans le 92. À la différence des autres terrains de Paris, je ne cherche pas à faire un terrain performance. En renovant ce terrain, je voulais créer un lieu où se rassembler, et recréer l’ambiance dans laquelle j’ai moi-même découvert et aimé le basket. Je veux que les jeunes se disent : « Il fait beau, on est samedi après-midi, on sort des cours avec les amis… On passe chercher des bouteilles de soda au supermarché et on va jouer ! » C’est un lieu où je veux aussi que l’on puisse s’asseoir, s’y sentir bien, pour parler de l’évolution personnelle avec moi. C’est une immense fierté que d’y être arrivé ; maintenant, je veux pouvoir répliquer ce concept à plus grande échelle. À la rentrée, je vais commencer un petit tour du monde pour voir ce qu’il se passe en Amérique latine, au Brésil, en Asie, pour montrer la place qu’occupe le basket pour chacun. En France, c’est quelque chose d’optionnel ; pour d’autres c’est une porte de sortie, quelque chose qui peut faire changer une vie. Le basket et le sport peuvent aider à surmonter les doutes, les peurs, et le mal-être.

Est-ce que vous, personnellement, le sport a changé votre vie ?

Complètement ! Outre le fait d’être invité à des événements en VIP et d’avoir l’opportunité de faire plein de choses, j’ai pu rencontrer mes idoles, être reconnu pour ce que je fais sans avoir excellé dans un domaine professionnel. Je ne cherchais pas la reconnaissance, mais je voulais que ce que je fais soit vu car cela a du sens.

Aujourd’hui, je ne sais pas si je vais mieux. C’est un travail de toute une vie, que je dois arrêter de fuir ; mais en faisant ce que j’aime chaque jour, je sais que j’avance dans la bonne direction. Je veux emmener le plus de personnes avec moi, dans cette direction.

Image Arthur Puybertier
Arthur Puybertier est le journaliste rookie de BeBasket. Il suit de près l’actualité du basket, de la Nationale 1 jusqu'à la NCAA, NBA et WNBA ! Il analyse le jeu et les transferts avec une solide culture sportive et un regard éclairé sur les enjeux du sport. Cette saison, il couvrira également l'Euroleague et la Betclic ELITE depuis l'Adidas Arena et le Palais des Sports Maurice Thorez, pour vous faire vivre l'actualité au plus près.
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