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T.J. Shorts, le négligé devenu multi-MVP : « Je porte le n°0, comme le nombre d’offres en NCAA »

EuroCup - À une marche du titre final en EuroCup, le Paris Basketball comptera encore sur sa nouvelle star, T.J. Shorts, vendredi à Bourg-en-Bresse. Rejeté à sa sortie de lycée ou d'université, le meneur a été élu MVP de la compétition.
T.J. Shorts, le négligé devenu multi-MVP : « Je porte le n°0, comme le nombre d’offres en NCAA »

T.J. Shorts soulevant son trophée de MVP de l’EuroCup mardi

Crédit photo : Julie Dumélié

90 secondes avant l’entre-deux de la finale entre le Paris Basketball et la JL Bourg : une légende s’avance doucement vers le rond central de l’Adidas Arena. Entre ses mains, un trophée individuel, comme lui en a tant gagné dans son illustre parcours. Un début de transmission de témoin entre Dejan Bodiroga, double MVP du Final Four de l’EuroLeague, et T.J. Shorts (1,75 m, 26 ans), la nouvelle star parisienne ?

On en est encore loin mais le lutin américain gravit les marches du basket continental à une vitesse météorique, désormais MVP de l’EuroCup, une saison après l’avoir été Champions League. « C’est un sentiment incroyable d’être de nouveau honoré », souriait T.J. Shorts dans l’intimité du vestiaire parisien mardi soir. « Je ne prends pas cela à la légère, je ne le prends pas pour acquis non plus. Dejan Bodiroga est une légende, il m’a félicité. C’est génial de voir que vous ne passez pas inaperçu auprès des gens qui vous ont précédé. »

« Je garde cette rancœur en moi pour continuer à prouver »

Et T.J. Shorts sait de quoi il parle. Tout au long de son parcours, il est passé beaucoup trop inaperçu, justement. Personne ne l’a jamais considéré. Trop petit, l’éternelle rengaine. Deux années à être une star au lycée à Tustin ? Aucune université de première division ne lui proposera une bourse, le forçant à emprunter des chemins de traverse, via deux années en Junior College à Saddleback. Et après deux saisons abouties en NCAA, enfin engagé par UC Davis ? Tout un été sans la moindre offre au moment de se lancer dans le grand bain du monde professionnel, contraint d’embarquer au sein d’une équipe d’exhibition qui partait pour une tournée en Chine, avec le maigre espoir de se faire repérer. Pari réussi, avec une proposition du BK Ventspils : une vraie bonne situation pour un rookie inconnu, avec la FIBA Europe Cup à la clé ? Oui, si cela avait été aussi facile : le club letton ne lui proposait initialement pas un vrai contrat, simplement un essai de deux semaines…

Le lycéen T.J. Shorts à Tustin, entre 2013 et 2015

« Aucune offre en NCAA, aucune équipe professionnelle ne voulant me signer au début de ma carrière, je le garderai toujours dans un coin de ma tête », martèle le micro-meneur du Paris Basketball. Au point de s’afficher en grand sur sa tunique. « Je le porte même sur mon maillot : mon n°0 représente l’absence de bourse universitaire proposée. Je garde cette rancœur en moi pour continuer à vouloir prouver quelque chose, c’est une motivation pour briller. C’est quelque chose qui restera en moi jusqu’à la fin de ma carrière. Même avec la réussite que je connais en ce moment, je me rappellerai toujours d’où je viens. »

Tout au long de son parcours, de Ventspils à Paris, via un long crochet allemand (entre Hambourg, Crailsheim et Bonn), T.J. Shorts s’est nourri de ces doutes pour se transformer en une vraie machine à gagner. Une vraie part de psychologie à prendre en compte dans la construction de son statut de nouvelle star du continent. « T.J. a toujours le sentiment de devoir prouver, car rien ne lui a été donné dans son parcours », indiquait Tuomas Iisalo au cœur de la série contre Londres. « Donc quand il a l’opportunité d’accomplir quelque chose, il parvient toujours à donner le meilleur de lui-même. C’est une aubaine pour un entraîneur. »

Bientôt en EuroLeague ?

Cela lui permet, aussi, de ne pas se retrouver tétanisé dans les grands moments. L’an dernier, il avait passé 29 points à l’Hapoël Jérusalem en finale de BCL. Mardi, le Paris Basketball n’a pas eu besoin d’un tel festival offensif face à une faible JL Bourg mais le meneur de poche est resté aussi insaisissable que la couleur fluctuante de ses cheveux (15 points à 6/14, 3 rebonds, 4 passes décisives et 2 interceptions), se jouant facilement de toutes les options proposées par la défense burgienne. « La façon dont il arrive à faire abstraction, ce n’est pas donné à tout le monde », applaudit le technicien finlandais. « Quand d’autres personnes se laisseraient distraire, lui arrive à s’imprégner de toute cette énergie et l’injecte dans son jeu. C’est quelque chose de très rare, que j’aurais aimé avoir quand j’étais joueur, car j’étais vraiment l’inverse (il rit). Comme je l’ai répété plein de fois cette saison, il est vraiment unique. »

Un état d’esprit qui devrait lui servir demain à Ékinox, où la JL Bourg ne lui proposera certainement pas un traitement aussi favorable que mardi, avec une attitude jugée trop respectueuse par Frédéric Fauthoux. Même si le technicien burgien se refuse à faire du poste 1 parisien la clef de la soirée. « Il y a plusieurs façons de voir les choses : soit on arrête T.J. Shorts, soit on l’isole des autres, soit on l’empêche d’avoir le ballon… Il y a plein de choses que l’on peut faire pour gagner un match de basket plutôt que pour battre un seul joueur. »

T.J. Shorts a été étiqueté trop petit toute sa vie : cela ne l’empêche pas de se retrouver à une marche de l’EuroLeague (photo : Julie Dumélié)

Fan de Chris Paul lorsqu’il était jeune, Timothy Neocartes Shorts II s’est vite montré réaliste sur ses (faibles) chances d’intégrer la NBA, peu accueillante envers les joueurs de moins de 180 centimètres. Mais l’international macédonien s’est aussi rapidement rendu compte que l’Europe pouvait devenir une formidable seconde option, avec notamment l’eldorado EuroLeague, lui qui a bâti son jeu européen autour de son nouveau modèle, Tyrese Rice, héros du titre continental du Maccabi Tel-Aviv en 2014. Les deux hommes conversent régulièrement depuis la saison dernière. « Je me suis vraiment inspiré de lui. Il me conseille, me motive. Je ne suis pas trop tourné vers l’avenir mais faire quelque chose de spécial à un Final Four moi aussi de mon côté est quelque chose qui me fait envie. »

De fait, la terre promise, l’EuroLeague, n’est plus qu’à une longueur. Une accession au gratin continental qui devrait logiquement débloquer la deuxième année optionnelle de son contrat avec le Paris Basketball. « Je rêvais de vivre de tels moments », nous confiait-il mardi, dans l’atmosphère d’un vestiaire parisien déjà tourné vers le combat de vendredi à Ékinox. « Je rêvais d’atteindre le plus haut niveau et ce n’est plus qu’à une seule victoire maintenant. C’est à portée de main. Il faut finir le boulot. » Et ça, T.J. Shorts sait faire… « Je ne sais même pas s’il est humain ou s’il est Terminator », s’esclaffait Tuomas Iisalo après la Leaders Cup. Preuve qu’il aurait peut-être mieux fallu jeter un coup d’œil sur lui dès le début…

À Paris,

Commentaires


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the_viking
Un très grand bonhomme ce TJ Shorts, MVP tout simplement. A lui d'aller chercher un nouveau titre avec ses coéquipiers. Let's go Paris !
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