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Yannick Zachee, un basketteur professionnel à Koh Lanta : « Ça pourrait changer ma vie »

Tous les quinze jours, dans l’exigu gymnase Principiano du Cannet, Yannick Zachee défend les couleurs du CCAB devant une petite centaine de spectateurs. Pourtant, à partir de ce mardi soir, le Francilien risque de devenir l’un des basketteurs les plus connus du pays. Il ne serait même pas étonnant de voir un joueur comme Evan Fournier tweeter à son propos dans les prochaines semaines. Pour cause, l’actuel pensionnaire de Nationale 2 figure au casting de la nouvelle saison de Koh Lanta, « Le Totem maudit », l’une des émissions les plus populaires du PAF après une moyenne de cinq millions de téléspectateurs hebdomadaires sur TF1.

Flash-back : le 5 octobre 2021, Le Cannet publiait un communiqué laconique sur ses réseaux sociaux. « Nous vous informons malheureusement que notre joueur Yannick Zachee sera indisponible quelques temps pour raisons personnelles. Il retrouvera prochainement les parquets. » Quatre mois plus tard, ces fameuses « raisons personnelles » ont été dévoilées au grand jour via une vidéo de TF1, annonçant la participation de Yannick, 34 ans (35 désormais), basketteur professionnel et coach sportif, à la prochaine aventure de Koh Lanta, tournée à Palawan, aux Philippines. Revenu à la compétition début décembre contre Hyères-Toulon (74-79), le joueur a entre-temps manqué huit rencontres de championnat.

International centrafricain, Yannick Zachee représente également un nom connu des amateurs de basket français. Défenseur redouté, il a notamment été sacré champion de France Pro B en 2008 sous les ordres de Jean-Louis Borg à Vichy. Également passé par la Pro A (4 apparitions en 2005/06 avec Roanne), la NM1 (deux saisons avec Fos-sur-Mer entre 2008 et 2010 puis l’exercice 2014/15 à Tarbes-Lourdes) et la Suisse (à Genève en 2009/10), l’ancien ailier de Charleville-Mézières (4,1 points, 2,2 rebonds et 2,2 passes décisives en Pro B en 2010/11) a surtout effectué la majeure partie de sa carrière en Nationale 2, transitant par le GET Vosges, Vanves, LyonSO, Holtzheim et le Cannet. Sous les couleurs du CCAB, le Fauve tourne actuellement à 4,8 points de moyenne, loin de ses standards habituels en NM2 (aux alentours de 10), au sein d’une équipe qui va devoir batailler tout au long de la deuxième partie de saison pour éviter la relégation en cinquième division. Soit deux objectifs parallèles, le maintien et les poteaux à Koh Lanta, pour Yannick Zachee, qui est revenu en notre compagnie sur sa carrière et les raisons de sa participation au grand jeu de TF1.

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Un basketteur professionnel parmi les 24 aventuriers de Koh Lanta
(photo : Olivier Fusy)

Yannick, ta participation à Koh Lanta a été annoncée début février. As-tu déjà reçu beaucoup de réactions ?

Oui, c’est assez fou ! Je ne m’attendais pas à un tel engouement, surtout venant de la communauté basket. La plupart des gens qui me connaissent m’ont envoyé un petit message de soutien. Ils m’ont tous dit qu’ils allaient regarder (il rit). Ça me fait chaud au cœur, c’est cool !

Ça sort d’où cette participation à Koh Lanta ? Est-ce sur un coup de tête ou une envie depuis longtemps ?

Je suis fan de l’émission ! J’ai grandi avec Koh Lanta depuis mon plus jeune âge, j’ai grandi avec Denis Brogniart aussi. En tant que sportif, je me suis souvent dit que les épreuves étaient géniales, que j’aimerais bien les faire. Mais je ne m’étais jamais présenté, par rapport à ma carrière de basketteur. Je l’ai toujours privilégié. Lors du second confinement, je me suis posé la question et je me suis dit que je n’avais rien à perdre, que je ferais mieux de postuler au lieu d’être sur le canapé à donner mon avis. Et j’ai fait partie des chanceux à pouvoir être sélectionné, sur ma première candidature.

Cela veut-il dire qu’il y a une inversion des priorités par rapport à ta carrière de basketteur ? Koh Lanta est passé devant la saison actuelle ?

Disons qu’à 35 ans, l’essentiel de ma carrière est derrière moi. Même si je compte encore jouer au basket et prendre du plaisir avec. En tant que sportif, je pense qu’il faut tenter des choses, faire ce qui nous plait. Là, en l’occurrence, je me suis demandé si une saison en Nationale 2 pouvait changer ce que j’avais pu accomplir. Et non, en fait (il rit). En revanche, est-ce qu’une participation à Koh Lanta peut changer ma vie, celles de mes proches, me stimuler autrement que le basket ? La réponse est oui. J’aurai quelque chose à raconter à mes petits-enfants, si j’ai la chance d’en avoir (il rit).

« Koh Lanta, c’est très, très éprouvant »

Comment est-ce que cela s’est organisé avec ton club du Cannet ? Étaient-ils au courant des raisons de ton absence ? Le communiqué du mois d’octobre faisait état de « raisons personnelles »…

Ils n’étaient pas au courant dans un premier temps. Après, j’ai des comptes à rendre donc avec l’autorisation de la production, j’ai informé mon entraîneur et mon président. Il m’était important d’être transparent avec mon employeur. Ils m’ont autorisé à partir et à revenir donc c’est cool.

As-tu suivi une préparation particulière ou t’es-tu basé sur tes acquis d’athlète de haut-niveau ?

Ben, je suis coach sportif donc clairement, me préparer physiquement, ce n’était pas un souci. Après, Koh Lanta demande beaucoup plus d’autres aptitudes. Ça, c’était une préparation différente du coup. J’ai notamment travaillé avec un préparateur mental. Je pense que c’était nécessaire car je me suis retrouvé sur l’île, dans une atmosphère que je ne connaissais pas du tout (il rit), avec de grandes difficultés. Il fallait tout faire pour me donner les outils afin d’être prêt.

Malgré ton vécu de sportif de haut-niveau, est-ce que tu t’es senti challengé physiquement et/ou mentalement ou sentais-tu que tu partais quand même avec une bonne longueur d’avance sur la concurrence ?

Alors, oui, très clairement, j’ai été challengé sur les deux plans. Car forcément, je n’étais pas dans le confort que je connais en étant sportif. Dès le départ, on prend la mesure de ce qu’est Koh Lanta et de ce que l’aventure va être. Donc en effet, c’est très, très éprouvant. Je ne dirais pas que j’avais une longueur d’avance, pas du tout même. Koh Lanta est une aventure où il faut être complet, il faut avoir des compétences partout. Je ne suis pas du tout parti avec cet état d’esprit et j’ai vraiment été challengé.

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Yannick Zachee en NM1 avec Tarbes-Lourdes lors d’un match à Saint-Chamond en décembre 2014
(photo : Sébastien Grasset)

J’imagine que c’était une expérience hors du commun du coup ?

Ouais… C’est juste incroyable (il le répète). Autant sur le plan humain qu’à tous points de vue. Tout ce que l’on peut traverser, vivre, aussi rapidement, c’est exceptionnel.

As-tu conscience que même si tu ne joues qu’en Nationale 2, tu risques de devenir l’un des basketteurs les plus connus de France d’ici quelques semaines, du moins auprès du grand public ?

Je commence à saisir petit à petit la portée de la chose… Mais très honnêtement, aujourd’hui, je ne sais pas encore quel impact réel ça aura sur ma vie et forcément celles de mes proches. J’ai eu un petit aperçu avec l’annonce de ma participation. Il va falloir être solide !

« Dee Spencer ou Aaron Harper tous les jours à l’entraînement »

Des millions de téléspectateurs sur TF1, cela peut entraîner des réactions complètement disproportionnées sur les réseaux sociaux. Avez-vous été préparé à ça ?

Pour le coup, c’est sûr que ça n’aura strictement rien à voir avec la Nationale 2. Mais oui, la production nous prépare à ça, nous donne les outils pour y faire face, nous conseille, nous alerte sur les gens malveillants. Ils nous protègent face aux messages haineux de tout type, racistes, homophobes, etc… Ils nous mettent à disposition des outils pour faire face à tout ça, on peut appeler une psychologue si on en a besoin par exemple.

Côté basket, tu as raté huit rencontres de championnat avec Le Cannet en début de saison. Comment s’est passé le retour à la compétition après plusieurs semaines passées à Koh Lanta ?

J’avais hâte de reprendre la compétition ! Nous sommes dans une position un peu compliquée en championnat (12e de la Poule A, avec 5 victoires en 17 matchs) mais ça m’a fait du bien. Ça m’a fait plaisir de pouvoir retrouver mes coéquipiers, de rejouer au basket, de renouer avec l’adrénaline des matchs. La saison est encore longue, il va falloir se mettre à gagner maintenant. Mais j’ai confiance en mon équipe et notre capacité à rebondir. Ça va le faire.

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Le 4 décembre 2021, soir de son retour, Zachee retrouvait déjà son costume de leader au CCAB
(photo : Miko Missana)

Avant d’arriver au niveau pro, quel a été ton parcours de jeune basketteur ?

J’ai commencé à Ozoir-la-Ferrière, dans le 77. À 15 ans, j’ai eu la chance d’être recruté à Fos-sur-Mer par l’actuel coach de Betclic ÉLITE, Rémi (Giuitta), avec qui j’ai des rapports particuliers. Derrière, j’ai passé trois années au centre de formation là-bas, allant notamment jusqu’en Nationale 2. Puis j’ai signé mon premier contrat professionnel à la Chorale de Roanne en 2005.

Justement, quels souvenirs gardes-tu de ton époque à la Chorale ?

C’est là où j’ai appris le haut-niveau. Quand tu affrontes à l’entraînement certains des meilleurs joueurs du championnat comme Dewarick Spencer, Aaron Harper ou Ludovic Chelle, forcément, ça fait progresser. Ça te montre l’exigence que tu dois avoir pour arriver là où tu veux. J’en garde d’excellents souvenirs, même si je n’ai pas beaucoup joué en Pro A, quelques matchs seulement.

Qui était le plus compliqué à tenir entre Dee Spencer et Aaron Harper ?

Bizarrement, ce n’était pas Dee. Aaron était le plus compliqué à défendre car plus grand, car faux lent, car plus costaud. Il avait un premier pas très rapide donc une fois qu’il avait passé l’épaule, c’était fini. Enfin bon, les deux étaient difficiles à défendre, il n’y a pas grand monde qui a réussi à les arrêter en Pro A à l’époque. Ça montre leur niveau et m’entraîner à leurs côtés m’a permis de progresser.

En Espoirs, tu as aussi joué avec l’un des meilleurs joueurs français actuels, Adrien Moerman. Quand tu le vois jouer maintenant, était-il le même à l’époque ?

Ah non non, ça n’a plus rien à voir (il rit). En Espoirs, il courait énormément, il finissait les contre-attaques, il mettait des gros dunks ! Il a toujours été au-dessus mais là, il est devenu un joueur majeur en EuroLeague, dans l’une des meilleures équipes du continent. En terme d’adresse, dès qu’il est ouvert, c’est dedans. Au niveau du QI basket, il n’y a rien à dire. Franchement, c’est un très fort joueur. Pareillement, j’ai aussi joué avec David Ramseyer en Espoirs qui est maintenant devenu un fort joueur de Pro B.

« Champion de France Pro B avec Vichy, mon meilleur souvenir »

À ton palmarès figure également un titre de champion de France Pro B glané en 2008 avec Vichy. Forcément une saison marquante ?

Oui, je pense que c’est mon meilleur souvenir. Champion de France Pro B, ce n’est pas donné à tout le monde. On avait une équipe de fou avec le meilleur meneur du championnat, Jimmal Ball, le meilleur intérieur du championnat, Zach Moss, les meilleurs ailiers aussi avec Prosper Karangwa et William Gradit. C’était vraiment une équipe très complète. J’ai eu la chance de pouvoir m’exprimer dans ce groupe-là, avec le graal au bout, être champion devant ta famille à Bercy. Ça reste un moment inoubliable, exceptionnel. J’ai une grosse gratitude par rapport à ça.

Il y a un autre club qui a compté : c’est Fos-sur-Mer. Non seulement tu y as été formé mais tu y es revenu en Nationale 1 en 2008…

Exact. J’y suis retourné car dans un sens, c’était pour leur rendre la pareille. Rémi (Giuitta) m’a fait revenir pour aider le club à monter (en Pro B). On a réussi à le faire, sur tapis vert certes mais on a quand même réussi à le faire (il rit). Ce n’étaient pas mes meilleures saisons individuelles mais j’étais à la maison donc c’était cool ! Un environnement que je connaissais, très agréable. On a atteint l’objectif fixé et je pense qu’il fallait derrière aller vers d’autres horizons pour m’émanciper un peu plus.

Toi qui y est arrivé alors que le club était en Nationale 3, qu’est-ce que ça te fait de les voir maintenant en Betclic ÉLITE, toujours avec le même coach en plus ?

C’est une fierté ! D’un côté, tu te dis évidemment que tu étais à l’origine de ça, à la base, et voir comment ils ont évolué, c’est juste énorme ! Après, je n’avais aucun doute sur le niveau qu’ils allaient atteindre et les capacités de Rémi à amener son club là où il voulait.

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Yannick Zachee, un enfant des BYers
(photo : Sébastien Grasset)

Quel regard portes-tu sur ta carrière qui a ensuite été majoritairement été effectuée en Nationale 2 ?

J’en suis fier, déjà. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir vivre pendant plus de 15 ans de sa passion, que ce soit en Pro A ou en Nationale 2. Je pense que j’aurais pu faire des choix différents, ce qui m’aurait fait connaître une autre carrière, peut-être plus aboutie ou plus longue au niveau professionnel. Après ma saison à Tarbes-Lourdes, c’est sûr que j’aurais pu continuer à jouer en Nationale 1, ou pourquoi pas au-dessus. Quand Jean-Christophe Prat était coach, je m’étais entraîné à Denain (Pro B) et il m’aurait proposé un contrat si son équipe n’était pas complète. C’est là où tu te dis que t’as quand même les capacités. Maintenant, ce sont des décisions qui m’ont permis de grandir humainement. J’ai fait ces choix par rapport à ma vie de famille et ma fille, qui vit à Genève. La voir grandir, être à proximité d’elle, c’était très important. Ma carrière est ce qu’elle est et j’en suis fier.

Tu évoquais des tournants ratés via certaines décisions. Il est effectivement étonnant de ne pas t’avoir vu plus en Nationale 1. Peut-être penses-tu à l’intersaison post-Charleville où tu es passé directement de la Pro B à la NM2 en 2011 ? Ce qui était assez surprenant…

C’est ça, c’est ça… Je pense que ce choix-là a été fait à la hâte. Je n’ai pas assez réfléchi. Avant Épinal, je n’avais jamais connu en-dessous de la NM1, j’étais toujours resté dans le niveau pro. J’aurais pu y continuer, clairement. Mais le défi proposé par Épinal me plaisait. C’était un défi supplémentaire, je suis un homme de challenges, j’aime bien les relever. Malheureusement, ça ne s’est pas terminé comme il fallait mais c’est comme ça, c’est la vie qui veut ça et c’était une leçon en plus.

« Fier de ma carrière, même si j’aurais pu faire des choix différents »

Tu as construit ta carrière sur l’intensité, tes qualités athlétiques, tes qualités défensives… Comment te présenterais-tu en tant que joueur ?

Déjà, j’adore stopper les joueurs adverses. Le meilleur extérieur m’est d’office attribué en général et c’est une fierté de pouvoir les laisser à 0 point, ou du moins, bien en-dessous de leur moyenne. Après, c’est sûr que j’avais des qualités athlétiques développées à l’époque mais en évoluant au plus haut-niveau, tu as des mecs qui ont des qualités athlétiques aussi fortes et pour le coup, c’est la connaissance basket qui fait la différence. En grandissant, en gagnant en maturité, tu apprends à connaitre le jeu et tu vois les choses différemment. Au fur et à mesure des années, je suis devenu un meilleur basketteur, sur la lecture, sur le fait d’avoir évolué au poste de meneur en équipe nationale ou dans certains clubs. Ça m’a aidé à mieux comprendre le basket, à rendre mes coéquipiers meilleurs et à devenir meilleur moi aussi.

Il y a une autre image qui t’a suivi toute carrière : c’est cette réputation de caractère volcanique. Cela remonte à exactement dix ans maintenant mais cette altercation avec ton coach Dominique Roinard, qui a entraîné ton licenciement au GET Vosges en 2012, est une étiquette qui t’a été collée durablement… Si c’était sûrement un bon point pour une candidature à Koh Lanta, est-ce que cela t’a desservi dans le monde du basket ?

C’est drôle parce que beaucoup de gens reviennent dessus mais avant l’épisode Épinal, je n’avais jamais eu de difficulté à trouver un club. Les personnes qui évoquent ce fort caractère sont ceux qui en ont peu ou qui, en tout cas, ont du mal à le gérer. Pour avoir une équipe qui répond présent, il faut avoir des joueurs de caractère. Malheureusement, c’est un point qui n’est pas passé avec le coach et ça a été amplifié par la presse locale. J’ai fait avec. Maintenant, comme tu as dit, ça s’est passé il y a dix ans. En tant qu’homme et que joueur, j’ai évolué. J’ai appris aussi. Depuis, tous les entraîneurs que j’ai eu sont venus me chercher d’eux-mêmes. Beaucoup ont aimé me coacher, souhaitaient me garder. Par exemple, le club du Cannet m’a fait revenir en 2020 (après un premier passage en 2018/19 puis une saison à Holtzheim entre temps, ndlr). Pourtant, je reste moi avec mes qualités et mes défauts mais ce n’est pas un problème.

Pour terminer sur ta carrière, il y a un autre élément marquant : ton statut d’international centrafricain. Défendre les couleurs de ton pays d’origine, c’est évidemment spécial ?

C’est clairement une fierté que de représenter le pays de mes parents. Cela me permet aussi de toucher au haut-niveau car à ce niveau international, j’ai pu affronter des mecs évoluant en NBA ou en EuroLeague. Par exemple, lors du dernier AfroBasket, je me suis coltiné Michael Roll (Tunisie), un joueur référencé en EuroLeague. Il tournait à 15 points de moyenne sur la compétition (15,8) et contre nous, il n’en met que 6 ou 8. (7, ndlr) parce qu’il m’a mis sur le paletot. Donc oui, ça permet vraiment de toucher au haut-niveau. Entendre l’hymne, c’est spécial et j’ai savouré chaque moment de chaque compétition. Mon premier AfroBasket remonte à 2009 !

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Avec Jimmy Djimrabaye, Zachee célèbre une victoire contre la Guinée lors du dernier AfroBasket
(photo : FIBA)

Enfin, ta reconversion est déjà bien entamée avec un statut de coach physique. Pourquoi ce choix ?

À la suite de la naissance de ma fille, je jouais à Tarbes-Lourdes en Nationale 1. Je me suis interrogé en me demandant ce que j’allais faire si le basket s’arrêtait. C’était une volonté de rester dans le milieu du sport, aussi en rapport avec les qualités qui sont les miennes. Je suis quelqu’un de très sociable, j’aime le travail avec les gens, discuter avec eux. Je me suis dit que le monde du fitness pourrait être sympa. Du coup, j’ai passé un BPJEPS double mention qui me permet de prendre des gens en préparation physique ou en cours collectif. Personellement, plus jeune, je n’ai jamais eu un préparateur physique ou quelque chose du genre. C’était aussi un moyen de rendre à la nouvelle génération et de leur permettre d’atteindre leurs objectifs en les coachant. J’ai été diplômé en 2018 et j’ai lancé ma micro-entreprise l’année qui a suivi. On essaye de faire en sorte que ça avance.

Et tu t’épanouis là-dedans ?

Oui, c’est vraiment très cool. Quand on t’envoie des messages, « merci Yannick pour que ce que tu m’as permis d’atteindre physiquement ou mentalement », c’est gratifiant. Ou que tu vois les résultats sur chacun. J’ai eu la chance l’été dernier de travailler avec des jeunes Espoirs comme Kymany Houinsou, Maxime Yomi, Elijah Souchu, Hugo Mienandi, Kenny Kasiama… Que des jeunes qui font partie de l’agence ISE qui a vu le travail que je pouvais faire et qui m’a soutenu. C’est vraiment génial ! Les petits, quand je vois ce qu’ils donnent en championnat maintenant… Kymany, attention aux prochaines drafts, je touche du bois. Kenny s’exprime en Espoirs et performe également. Victor Diallo, aussi, qui est bon avec le LyonSO.

Les Houinsou, Yomi et compagnie, ont-ils les armes nécessaires pour faire une belle carrière ?

Ils ont le niveau et les qualités. Après, on sait tous comment ça se passe : le basket est une question d’opportunité. Il faut tomber avec le bon coach au bon moment. En tout cas, ils ont les outils nécessaires pour progresser et faire le boulot. De plus, ils ont les qualités pour atteindre leurs objectifs. Il suffit juste de les mettre en lumière et le temps fera le reste. Kymany a besoin de temps de jeu : le fait d’être parti à Saint-Quentin en Pro B, c’est parfait pour lui afin de s’exprimer.

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Yannick Zachee travaillant avec le Villeurbannais Kenny Kasiama au complexe The One Ball
(photo :
@zy_personaltrainer_kohlanta_22)

 

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