Après le naufrage, Gravelines-Dunkerque se remet à flots à Fos-sur-Mer

« On ne regarde plus derrière, uniquement devant nous », répétait J.D. Jackson. Mais tout de même, seulement trois jours après avoir touché le fond à domicile, humilié devant son public par Bourg-en-Bresse (55-92), le BCM Gravelines-Dunkerque ne pouvait pas faire autrement que d’arriver à Fos-sur-Mer avec un esprit revanchard. Les Maritimes n’avaient pas traversé la France de haut en bas pour servir de victime expiatoire une deuxième fois en 72 heures. « On avait envie de réagir », concéda finalement le technicien franco-canadien.

Phénoménal Fofana

Dès les premiers instants, la détermination nordiste fut perceptible (9-20, 7e minute). L’envie de bien faire, surtout. « Dans l’application, cela n’avait rien à voir avec mardi », soulignait ainsi J.D. Jackson. Après quelques opérations portes ouvertes au cours de ce mois d’avril (88 points encaissés contre Cholet, 91 à Paris, 92 face à Bourg-en-Bresse), le coach champion de France 2016 pouvait également se réjouir d’avoir su insuffler de nouveau une énergie défensive à ses troupes, avec notamment de vrais efforts concernant le repli. « J’ai dit au groupe qu’on avait été très solidaire sur notre projet défensif, chose qu’on n’avait pas franchement privilégié sur nos dernières sorties. C’est un match plutôt accompli dans l’ensemble, tout le monde a du mérite ce soir. » Et sans dire que certains en ont plus que d’autres, certains noms ressortent toutefois de manière plus éclatante. Celui de Kenny Kadji, dominateur dans la raquette (18 points à 9/15, 6 rebonds, 2 interceptions et 2 passes décisives).  Celui d’Abdoulaye N’Doye, particulièrement agressif en seconde mi-temps (9 points à 4/8, 6 rebonds et 2 passes décisives au final). Et surtout celui de Vafessa Fofana, à l’impact phénoménal, auteur de son meilleur match statistique en carrière (20 points à 9/11, 9 rebonds et 3 passes décisives pour 29 d’évaluation). « Les deux nous ont fait très mal, particulièrement aux rebonds offensifs (15 points à 2 sur seconde chance, ndlr) », acquiesçait Bodian Massa.

Fos-Provence rate un gros coup

Et si J.D. Jackson avait de quoi être « content », pouvant « continuer à regarder vers le haut plutôt que vers le bas », ce n’est pas réellement le cas de Fos-Provence qui pourra se mordre les doigts d’avoir manqué une occasion en or dans la course au maintien. Peut-être bien favoris d’un match pour la première fois de la saison, les BYers n’ont pas eu les épaules pour endosser ce costume. « Indirectement, il y a cette forme de pression et d’attente », admettait Rémi Giuitta. « On se dit que c’est Gravelines, qu’on n’a pas le droit de perdre et souvent, quand tu te dis ça, tu ne joues pas ton meilleur match. » Un cas de figure qui s’est confirmé ce vendredi où les méridionaux ont été méconnaissables par rapport à leur prestation de mardi à Paris, moins engagés, plus rapidement frustrés. « On n’aborde pas ce type de match de la même façon que nos rencontres à l’extérieur où l’on est beaucoup plus conquérants, où l’on fait bloc, où l’on joue presque avec plus de fierté. Là, dès qu’il y avait un truc qui n’allait pas, on baissait trop rapidement la tête. » Pourtant, dans sa situation de quasi-miraculé, avec une descente que l’on pouvait penser actée il y a un mois, le promu se doit de jouer avec urgence. Ce que l’on n’a pas vu ce soir à Parsemain, où le BCM a dicté le tempo pendant l’intégralité de la rencontre (84-76, score final). Certes, Fos-Provence a encore son destin entre les mains en vue du maintien, mais les jokers ne seront pas infinis. Il y avait six balles dans le barillet, la première n’a servi à rien.

À Fos-sur-Mer,