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Enfin récompensée, l’ADA Blois promue en Betclic ÉLITE : « On est dans les étoiles »

Victorieuse 76-67 à l'Azur Arena contre les Sharks d'Antibes, l'ADA Blois a plié les finales des Playoffs Pro B, ce samedi 11 juin 2022. Les hommes de Mickaël Hay évolueront en Betclic ÉLITE à la rentrée. Une jolie récompense pour la formation du Loir-et-Cher.
Crédit photo : Tuan Nguyen

« Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Chalon n’était pas prêt ! Ohlélé, ohlala, mais qu’est-ce qui s’est passé ? Vichy n’était pas prêt ! Ohlélé, ohlala, mais qu’est-ce qui s’est passé ? Antibes n’était pas prêt ! » Ce petit refrain, cet air qui vous rentre facilement dans la tête, les Blésois l’ont entonné, bras dessus, bras dessous, au milieu d’un vestiaire inondé de bonheur.

Ce petit refrain, c’est en réalité le cri de guerre, de l’AS Saint-Étienne, revisité façon ADA Blois à l’initiative du capitaine Thomas Cornely. « Je suis supporter de l’ASSE et de le rechanter, ça me fait énormément plaisir », glisse Timothé Vergiat (12 points, 16 d’évaluation), Roannais d’origine et supporter de Sainté depuis sa naissance. Joueurs et staff ont ensuite sauté dans tous les sens. Le poing serré pour certains, le doigt levé pour d’autres. Mais tous ensemble, ils ont acquis le 5e titre de l’histoire du club sur le parquet de l’Azur Arena, au bout d’une saison marathon de 60 matchs. Le 2e cette année, après le sacre des Espoirs contre… Antibes.

Ces Verts-là, contrairement aux Stéphanois, ont (enfin) connu l’allégresse d’une montée. Cette fois, tous les voyants sont au vert : l’ADA Blois évoluera bel et bien en Betclic ÉLITE à la rentrée 2023. « Là, c’est la vraie (montée), on va y aller », sourit Julien Monclar, le general manager du club. « C’est un peu notre soleil, on est dans les étoiles. »

Châteaux de Blois et de Chambord : maintenant l’ADA

C’est d’ailleurs la première fois qu’une équipe de sport collectif du Loir-et-Cher arrive au plus haut niveau. Si ce n’est l’haltérophilie, aucun sport n’avait porté si haut les couleurs du 41. Le rugby et le football évoluant respectivement en Fédérale 3 et en National 2. « On parlait de Blois avec le Château de Blois et du Loir-et-Cher avec celui Chambord et depuis 30 minutes, on parle de Blois avec son équipe de basket pro », glisse le charismatique président blésois, Paul Seignolle.

LIRE AUSSI. ITW Timothé Vergiat (Blois)  : « Les moments difficiles ont soudé le groupe »

Aussi historique soit-elle, cette montée a forcément ravivé des sentiments plus douloureux. L’ADA Blois, pourtant championne de France 2018, n’avait pas accédé à l’élite en raison de l’absence d’agrément du centre de formation. Deux saisons plus tard : rebelote et cette fois, c’est le Covid-19 qui est venu doucher les espoirs de montée. Les Blésois étaient alors premiers, la Jeep ÉLITE leur tendait les bras et ne semblait plus pouvoir leur échapper. Pas cette fois. Et pourtant…

« En 2020, on en a chialé tous ensemble »

« En 2020, on en a chialé tous ensemble », rembobine Thomas Cornely, gagné par l’émotion au fil des phrases. Avant d’ajouter, les yeux embués : « On s’est vu après le Covid-19, on a fait une réunion ensemble et ça a été hyper dur car on s’entendait trop bien dans l’équipe. Il y avait des jeunes, Lucas Bourhis, Lamine Sambe et j’en passe.. Nous enlever cette montée, ça a été très dur. » « On n’a pas de plaies ouvertes mais on a encore des bleues », image Mickaël Hay, l’entraîneur blésois enfin récompensé. « Les gens diront qu’on mérite cette montée mais chaque année, il faut remettre le bleu de chauffe. Le mérite, ça n’existe pas. » Et Julien Monclar de rajouter : « On n’a pas gagné parce qu’on a perdu avant. »

Cette montée était loin d’être attendue. Au plus mal en novembre et handicapés par les blessures malheureuses de Mbaye Ndiaye et de Tyren Johnson, les protégés du Jeu de Paume ont gagné les matchs qu’il fallait pour se relancer et se mettre à rêver de l’impossible. « Si on m’avait dit fin 2021 qu’on en serait là aujourd’hui, je ne l’aurais jamais cru », avoue Mickaël Hay, l’entraîneur de l’ADA Blois« Au mois de novembre, on était au fond de la malle, on n’y arrivait pas. Il faut du temps pour ingurgiter ce que je demande. Les joueurs étaient réticents inconsciemment et ça les a perturbés. De mon côté, mon exigence est devenue minimale sur mes fondamentaux de jeu. Ils m’ont aidé à progresser moi-même. Il y a 5, 6 ans, je serai resté sur mes principes : moi aussi, j’ai grandi avec ce groupe. »

« Tyren Johnson, c’est le GOAT de Blois »

Dans ce groupe, sur le terrain comme en dehors, chacun y a trouvé son rôle : Lucas Hergott a soigneusement découpé les filets des paniers, quand Timothé Vergiat, Kentan Facey et Zeke Moore ont été les premiers à nager dans les confettis. « Et moi, j’ai pris une douche mais elle était à l’eau : j’attends celle au champagne. », s’amuse Mickaël Hay. Vraiment ? Timothé Vergiat, petit nouveau cette saison, répond dans un large sourire : « il est trop exigeant, il a trop de valeurs, il faut qu’il redescende sur terre. » Voilà qui est dit, coach.

L’ADA Blois, c’est une histoire d’hommes. D’hommes, avec un grand « H ». Comment ne pas penser à Tyren Johnson, cet Américain qui vit sa 5e saison dans le Loir-et-Cher ? « C’est le joueur indélébile de l’histoire du club : c’est le GOAT de Blois. » À l’heure où les Américains visitent les clubs les uns après les autres, lui s’est enraciné au Jeu de Paume. Une anormalité. Sa défaite en finales de Pro B en 2013 contre Antibes et Benjamin Monclar n’a fait que renforcer sa motivation. « Ça m’a vraiment blessé : c’est la première fois que je perdais un championnat et je voulais ma revanche », avoue le Louisianais de 33 ans.

« Le sentiment le plus fort de ma carrière »

D’ailleurs, une image de ces finales est tout aussi saisissante que significative. Sitôt la fin du match, Tyren s’est retourné vers Thomas, a échangé un regard avec son meneur de jeu, l’a porté et les deux compères se sont longuement entrelacés. C’était sans doute la façon de Tyren Johnson de rendre grâce à Thomas Cornely. Lui, le petit meneur en qui peu de monde croyait et que Julien Monclar a fait venir à l’ADA Blois, à tout juste 17 ans, pour s’entraîner le mardi avec la NM1.

« C’est le sentiment le plus fort de ma carrière : je voulais vraiment monter avec l’ADA Blois car c’est mon club de cœur », confie Thomas Cornely, qui a partagé ces six dernières saisons avec Mickaël Hay. « Ce n’est que du kiffe. Ils m’ont fait confiance car je n’étais qu’un joueur de NM2, ils m’ont donné les clefs du camion en Pro B et cette année, je suis dans le cinq majeur. J’ai grandi avec ce club et je continue de le faire. »

Peut-être que Thomas Cornely en voulait un peu plus que les autres : c’est lui qui a plié le match retour et la série dans le money time avec un 13-2 (65-63, 36’; 67-76, 40’), en finissant avec une partition royale : 18 points, 7 rebonds et 7 passes pour 22 d’évaluation. Le retour surprise de Ludovic Negrobar (12 points et 3 rebonds pour 17 d’évaluation) avec les Sharks  n’a rien changé.

Il y a aussi Alexis Tanghe : le natif de Blois, l’homme aux quatre montées – après Bourg, Roanne et Boulazac – qui a suivi le club de la NM2 à la Pro B, qui a été l’un des piliers du groupe. Il y a encore : Mickaël Hay, Julien Monclar, Paul Seignolle, David Morabito et David Pipereau. La liste est longue, presque interminable. Thomas, Lucas, Tyren, Alexis, Timothé et tous les autres sont désormais rentrés dans les livres d’histoires. L’ADA Blois, une grande famille. La fin du tome 1 de « La Grande Épopée » et le début d’une autre…

À Antibes,

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