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Christophe Léonard : L’histoire d’une reconversion anticipée

Natif de Guyane, Christophe Léonard (30 ans) a suivi un parcours classique pour devenir joueur de basket professionnel en France. Il commence ses débuts de basketteur à l’US Montjoly avant de rentrer au Pôle Espoirs de Guyane. Deux ans plus tard, à l’âge de 14 ans, il s’envole du côté de la France métropolitaine pour intégrer le cursus du Centre Fédéral, à l’INSEP. Le Guyanais y restera quatre ans, le temps d’un cursus complet dans ce qu’il appelle sa « deuxième maison. », où il a notamment été placé sous le feu des projecteurs en étant choisi par Michael Jordan lui-même comme le MVP d’un All-Star Game U17 à Coubertin. À 18 ans et quelques mois, Christophe décide de rejoindre le club de Cholet Basket, réputée pour la formation des jeunes joueurs. Il n’y évoluera pas moins de trois saisons. Dans sa première saison au CB, il commence à tutoyer le monde professionnel en s’entrainant d’ores et déjà avec l’équipe d’Erman Kunter. Il aura également la chance de vivre au plus près le premier sacre de champion de France de Cholet en Pro A, et de finir sacré champion de France espoir en étant nominé dans le 5 majeur du championnat. Son année 2010 ne se termine pas là, puisqu’il obtient avec l’équipe de France U20 le titre de champion d’Europe avec la génération 90. A l’heure actuelle la génération 90 est toujours la seule française à avoir décroché une médaille d’or dans la catégorie U20 masculine. Cette consécration à l’été 2010 est l’aboutissement de l’ensemble de ses sélections avec les équipes de France jeunes.

Une carrière rattrapée par les blessures

Au début de la saison 2011, ce poste 3/4 rejoint le club du Havre dans l’espoir de prendre son envol au niveau professionnel. C’est à partir de ce moment que les ennuis commencent. Christophe Leonard commence à ressentir des douleurs physiques, mais pour l’instant elles sont sans conséquence.


Christophe Léonard avait rejoint le STB Le Havre dans le but d’exploser
(photo : Olivier Fusy)

Ce n’est qu’à son arrivée à Toulon la saison suivante que cela commence à être sérieux. A l’été 2012, alors qu’il vient de rejoindre le HTV (relégué en Pro B après une difficile saison 2011/12), l’ailier se blesse à la cheville, mais ayant « une grande envie de jouer » il compense et commence à ressentir des douleurs au genoux droit. Toutefois, il va réaliser une première partie de saison tout à fait honorable (9,9 points à 47,7% de réussite aux tirs, 5,5 rebonds, 2,3 passes décisives et 3,4 fautes provoquées pour 10,9 d’évaluation en 30 minutes), avant de devoir se faire opérer en janvier 2013. La saison d’après, toujours en Pro B avec le HTV, Christophe ne participera à aucun match, et n’arrivera donc jamais à confirmer ses bons débuts dans le club du Var.

Ses débuts avec Hyères-Toulon étaient très réussis (photo : Sébastien Grasset)

Suite à ses blessures à répétitions, le joueur décide d’arrêter sa carrière pour mieux se reposer. Le joueur confie que cette période était « vraiment difficile » pour lui et qu’il « n’avait qu’une envie : de jouer au basket. » Entouré de ses proches et plus particulièrement de son meilleur ami et ancien coéquipier à Cholet Kevin Séraphin, il décide de se diriger, pendant l’été 2014, vers les Etats-Unis pour se faire soigner et opérer. Cette deuxième opération est effectuée dans une clinique de Cleveland, l’une des meilleures du pays. Suite à cette opération, Christophe travaille avec un certain Sébastien Morin, préparateur physique au Cholet Basket devenu préparateur physique personnel de Kévin Séraphin. Il restera toute une année à Washington D.C. pour revenir en forme.

Une dernière tentative

Des résultats sont visibles à l’issue de sa rééducation puisqu’il fait un retour en Pro B, cette fois-ci à Bourg-en-Bresse. Il monte en puissance pendant la première partie de saison, dans laquelle il sera élu MVP de la finale de la Leaders Cup 2016. Une blessure à l’épaule l’empêchera de bien finir la saison. Mais à ce moment-là, l’ex-Choletais est persuadé qu’il pourra  « revenir à son meilleur niveau. » La saison d’après, en 2016, Poitiers lui propose une nouvelle aventure. Encore une fois, cela se passe très bien jusqu’à la mi-saison, jusqu’au courant de janvier-février, avant une nouvelle rechute. C’est encore une fois le genou droit qui cède. Une énième blessure difficile à avaler pour le joueur qui tournait à 8,4 points, 3,4 rebonds et 2,8 passes décisives pour 7,8 d’évaluations en 24 minutes par match : « Cela a été très difficile, car je me sentais bien, j’avais le sentiment qu’à Poitiers ça allait vraiment bien se passer avec notamment le coach Ruddy Nelhomme qui me faisait vraiment confiance. » Néanmoins, il décide de forcer et d’essayer de continuer à prendre part à la belle saison qu’était en train de réaliser le PB86. En course pour les playoffs, les joueurs craquent « de fatigue » sur la fin. Christophe n’était plus à 100% et se souvient. « Ne plus avoir d’impact sur le jeu comme avant… C’est difficile à entendre quand le coach te dit que quelque chose ne va pas, alors que toi, tu penses que tout va bien. Mais en fait, il y avait encore un problème, je n’arrivais plus à plier mes jambes. Je jouais sur une jambe. »

MVP de la Leaders Cup Pro B 2016, un vain espoir de relance avec Bourg
(photo : Vincent Janiaud)

Malgré son opération de greffe de cartilage et ses aller-retours à Capbreton pour se rééduquer, il n’a pas pu reprendre la saison suivante : « J’avais l’objectif de revenir, et j’ai tout fait pour, mais ce n’est pas passé ». A l’issue de la saison 2017/18, il décide cette fois définitivement de mettre un terme à sa carrière de basketteur professionnel ne « pouvant plus pratiquer le basket à haute intensité. » Mais ce n’est pas pour autant qu’à 28 ans, le Guyanais en avait fini avec la balle orange. « Je savais que j’allais me faire opérer et que je n’allais plus pouvoir jouer, donc autant passer une formation pour devenir entraîneur, et en fonction de mon état on verra. »  Christophe Leonard explique « avec mes blessures j’ai eu un terrible goût amer. » Une façon pour lui de renaître, mais de l’autre côté du terrain, même « s’il n’y a rien de mieux que d’être sur le terrain. »

Son désir de devenir entraineur

Contrairement à ce qu’on pourrait croire Christophe Leonard a toujours eu l’envie de devenir entraîneur : « Dès que je suis passé pro, je me suis dit que plus tard je cocherais. » Avec cette idée d’entraîner dans un coin de sa tête et ses blessures récurrentes, le neatif de Schœlcher (Martinique) avait alors anticipé à l’époque : « Lorsque j’étais à Bourg-en-Bresse, je m’étais inscrit à l’Université de Lyon I pour suivre le DUGOS (Diplôme Universitaire Gestionnaire des Organisations Sportives, un diplôme de management du sport, NDLR). Diplôme que j’ai ensuite validé pendant que j’étais à Poitiers. Et ensuite dans ma dernière saison à Poitiers j’ai passé le CQP et j’ai été admis à la formation FFBB du DE-JEPS/DEFB, en juin 2018. » Ces formations lui ont permis de devenir coach assistant au pôle espoir Île-de-France, mais également coach assistant vidéo. Christophe Leonard a pu participer à l’aventure des U20 masculins l’été dernier ou encore de Nanterre 92 en EuroCup de septembre à décembre : « Cette expérience en tant qu’assistant vidéo est très enrichissante pour moi. La vidéo m’a beaucoup appris. » Avec la formation du DE-JEPS que le coach devrait valider en fin d’année, il pourrait éventuellement être assistant dans une équipe professionnelle. Il assure « ne pas se mettre de limite, mais j’y vais étape par étape. » Avant de rebondir : « Ce sont vraiment les jeunes qui m’intéressent. Donc, pour l’instant, je vais me concentrer sur la formation des jeunes. Je ne veux pas brûler les étapes. »

Dans le staff de l’équipe de France U20 masculine l’été dernier pour l’Euro en Israël (photo : FFBB)

« Mon but, ça va être de les sensibiliser »

Il est passé par les mêmes étapes que ceux qu’il entraîne. Une proximité qui permet de mieux les conseiller : « Je ne sais pas si c’est un atout, mais en tout cas le message passe. » Le fait de sensibiliser les jeunes est le fer de lance de la formation pour le nouveau coach : « C’est vrai que j’ai le même parcours qu’eux. Et mon but ça va être de les sensibiliser. Parce que beaucoup d’entre eux se voient en NBA ou dans un gros club d’EuroLeague, mais je suis bien l’exemple des aléas d’une carrière. »

Malgré les blessures, Christophe Léonard c’est dix ans de carrière entre la Pro B et la Pro A, et un attachement fort pour maillot bleu durant ses sélections avec les équipes jeunes. Un espoir du basket qui n’a pas pu montrer l’étendue de ses qualités, certes, mais qui aura laissé l’histoire de son empreinte avec notamment ce sacre en 2010 à Zadar en Croatie. Le moment venu pour lui de visualiser le basket d’une autre façon : « Quand on est joueur professionnel on ne se rend pas compte de tout ce qui a autour des parquets. » Mais ce qui est sûr, c’est que nous n’avons fini d’entendre parler de Christophe Leonard.

Avec l’équipe de France U20, en tant que joueur cette fois (photo : Olivier Fusy)

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