De la Betclic ÉLITE à la Nationale 1 en deux ans : la descente aux enfers de Fos-Provence, officiellement relégué

Après 15 ans de présence en LNB, Fos-Provence retrouve l’ombre de la NM1
Le principe d’un miracle, c’est de ne pas se reproduire. Condamné à gagner ses trois derniers matchs l’an dernier, à -6 à la 38e minute de sa mini-finale contre Angers, Fos-Provence avait su se maintenir sur le gong. Ce n’était finalement qu’un sursis… Malgré leur sursis obtenu mercredi à Saint-Chamond (84-83), seulement leur deuxième victoire en 17 matchs, les BYers ont vu le couperet s’abattre sur eux suite au succès d’Évreux à Toulon (82-92) : les voici officiellement relégués en Nationale 1.
Une nouvelle descente qui convoque les souvenirs du Havre, passé de la Pro A à la NM1 en un an, ou surtout de Boulogne-sur-Mer, dont la trajectoire est encore plus semblable. Un peu comme Fos, le SOMB s’était invité à la table des grands, en Pro A, un rang supérieur à son réel statut, et n’avait pas pu s’y maintenir, ce qui ne constituait pas une infamie majeure. Le club nordiste n’avait ensuite surtout pas réussi à gérer son retour en Pro B et avait terminé à la place lors de sa deuxième saison.
Quelques circonstances atténuantes, mais…
Pour Fos-sur-Mer, il s’agit d’un accident industriel majeur, surtout eu égard à la renommée du club, encore capable de corriger la SIG Strasbourg de Luca Banchi en Betclic ÉLITE il y a quasiment deux ans jour pour jour (87-65), et aux moyens financiers, loin d’être les plus élevés (13e budget), certes, mais censés préserver l’institution provençale de toute mauvaise surprise (10e masse salariale).

Pourtant bien partis (quatre victoires après les sept premières journées), les BYers peuvent plaider les circonstances atténuantes des coups du sort (départ soudain du leader Robert Turner III) ou d’une affolante série de blessures : seul Lucas Bourhis a disputé les 37 matchs, tandis que Mathieu Wojciechowski (rupture du scaphoïde), Willan Marie-Anais (mollet puis rupture des ligaments croisés), Maxime Galin (rupture ligamentaire du poignet), Brandon Young (main), Mamadou Niang (dos) ou Junior Etou (mollet puis crête iliaque) ont tous manqué plusieurs mois de compétition.
Reste qu’ils n’auront jamais réussi à relever la tête, une fois dans le trou, et qu’ils n’auront eu de cesse de creuser leur tombe, désespérément gentils et softs sur le parquet : depuis le 18 octobre, ils n’ont ainsi gagné que 5 de leurs 30 derniers matchs ! Longtemps maintenus en respiration artificielle par la sanction (finalement annulée), qui est venu gagner un match crucial à Parsemain en avril, les BYers recevront donc Roanne mardi pour une dernière rencontre sans enjeu.
Un manque de structures
Malgré le soutien financier inconditionnel de la municipalité de Fos-sur-Mer, cette nouvelle relégation vient également sanctionner les limites évidentes du club dans son développement et sa structuration, malgré quelques petites avancées (extension de la salle par exemple). Pensionnaires de LNB depuis 2009, les BYers n’ont jamais réussi à faire fructifier leur période dorée (2011/22), où ils se sont imposés comme un gros bras de Pro B et même maintenus en Betclic ÉLITE.

Il est désormais venu le retour à l’ombre des divisions fédérales. Avec qui ? Déjà désireux de passer la main en février, marqué par deux saisons éprouvantes, l’emblématique Rémi Giuitta ne devrait plus être sur le banc. Derrière lui, le secteur sportif ressemblera à un champ de ruines. Et il faudra être très fort pour ne pas sombrer dans l’oubli… Regardez Le Havre et Boulogne-sur-Mer : ils se débattent encore en NM1…
Commentaires