« Devenir le meilleur dunkeur de France, puis du monde » : Anthonny Degnan vit le basket autrement !

Dunkeur professionnel, Anthonny Degnan était dans les tribunes du concours de dunks du Quai 54, en attendant d’être un jour au centre de cette arène.
Présent à Roland Garros pour vivre l’événement mondial du Quai 54, Anthonny Degnan avait un œil particulier sur le concours de dunks qui a agité le public du court Suzanne Lenglen, samedi 5 juillet.
Encore étudiant, le jeune homme est aujourd’hui dunkeur professionnel. Pour BeBasket, il revient sur son parcours qui le mène à cette discipline peu développée en France, dans laquelle il a « voulu [s]’y faire de la place », et sur le travail que cela implique.
Pourriez-vous vous présenter pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas ?
Je m’appelle Anthonny, j’ai 25 ans, et je suis dunkeur professionnel. En parallèle, je suis en Master 2 de droit. Je fais partie des quelques uns à vivre du dunk en France, et à partager ça sur les réseaux sociaux. Mais le dunk professionnel n’est pour le moment pas très reconnu en France.
Comment êtes-vous devenu dunkeur professionnel, et pas seulement joueur pro ou joueur en loisir ?
Déjà, c’est grâce au dunk que je suis tombé amoureux du basket. Je suis un grand fan de Vince Carter ou encore Russell Westbrook ; mais jusqu’à peu, je ne m’imaginais pas me spécialiser dans le dunk. Il y a trois ans, je faisais encore du basket en club ; et en fin de saison, j’ai commencé à faire des concours de dunks pendant tout l’été. J’ai vraiment apprécié ! Si bien que l’année qui a suivi, je n’avais plus trop la motivation du basket 5×5, du basket en équipes.
Alors j’ai voulu me lancer. Vu que c’est un domaine assez nouveau en France, j’ai voulu m’y faire de la place. Et aujourd’hui, je ne suis pas trop mal (rires). J’ai aussi pu m’entraîner avec beaucoup de références, comme Kadour Ziani ou Chris Staples, c’était très enrichissant.
Que vous ont appris ces références du domaine ?
Que le plus important, c’est le mental. Dans les tribunes, les gens ne se rendent pas compte que la compétition commence dès l’échauffement. Il faut être prêt à donner 100 % de son énergie, être efficace, récurrent ; et autonome dans son entraînement en faisant attention à son corps, car c’est notre outil de travail. La discipline et le travail mental sont primordiaux.
« J’espère que j’aurais l’occasion un jour de participer et performer au Quai 54 ! »
Comment s’entraîne un dunkeur professionnel ?
Généralement, il y a une partie en salle de gym. Il faut travailler l’aspect athlétique. Ensuite, il y a l’aspect technique. Il faut travailler l’exécution des figures, la vitesse d’exécution, le maniement de la balle, apprendre à bien se déplacer dans les airs… Tout ça se travaille uniquement par la répétition, comme pour le basket en équipe. Simplement, on ne répète pas les mêmes mouvements.
Qu’est-ce qui vous a motivé à venir au Quai 54 ?
C’est la première fois que j’assiste au Quai 54, je venais principalement pour regarder le concours : j’ai grave aimé. Ce sont des dunkeurs avec qui j’ai eu l’occasion de faire des compétitions, des sessions d’entraînements, donc je n’ai pas été surpris. Mais j’ai été impressionné, notamment par le gagnant qui fait 1,76m et à 39 ans ! J’espère que j’aurais l’occasion un jour d’y participer et performer !
Est-ce que, comme le vainqueur du concours de dunks, vous vous entraînez à sauter au-dessus d’une voiture ?
Bien sûr, ça fait partie du jeu ! La créativité vient avec le saut d’un obstacle ou l’originalité de la figure ; il faut savoir maîtriser les deux. Dans tous les cas, cela demande beaucoup de dextérité, de souplesse dans le mouvement des hanches ou des épaules.
« Sans prétention, je suis déjà top 3 ou top 2 des meilleurs dunkeurs de France »
Justement, le vainqueur du concours de dunks a proposer deux dunks : un en passant au-dessus de 8 personnes, et un en passant au-dessus d’une voiture, qui a évidemment beaucoup impressionné. Mais est-ce vraiment le plus dur ?
Honnêtement, le plus dur est de passer au-dessus des 8 personnes. La voiture donne un effet spectaculaire ; mais les gens oublient que même si c’est visuellement et symboliquement attrayant, la voiture est bien plus basse. Une personne est généralement plus grande qu’une Porsche (rires). Alors il faut maîtriser à la fois le saut en longueur et en hauteur. Mais pour le public, ça reste du spectacle, il faut vraiment creuser pour voir les détails.
Comment faites-vous pour vivre du dunk, alors que cela n’est pas vraiment répandu ?
Aujourd’hui, tout passe par les réseaux. Plus je suis visible, plus j’ai des opportunités. Les gens me contactent par mail, sur Instagram ou Tik Tok, voire des recommandations. Généralement, ce sont plutôt des organisateurs d’événements qui me contactent, en France mais aussi à l’international. J’ai récemment fait deux concours de dunks avec la FIBA 3×3, à Amsterdam, et à Marseille où j’ai gagné. En fonction de ta visibilité et de tes performances, plus on t’appelle.
Quelles sont vos ambitions pour la suite ?
Objectivement, je veux continuer à progresser pour avoir le niveau international. Certes, j’affronte déjà des dunkeurs du monde entier ; mais je veux être reconnu en France comme la crème de la crème, être le dunkeur du moment. D’ici un an ou deux, je veux être le meilleur dunkeur de France. Sans prétention, je suis déjà top 3 ou top 2. Ensuite ? Je veux aller aux États-Unis pour concourir avec les dunkeurs américains, et devenir l’un si ce n’est le meilleur dunkeur du monde.
Propos recueillis à Roland-Garros (Paris).


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