Logo Bebasket
Recherche
Recherche
Logo Bebasket
  • À la une
  • Betclic Élite
  • Pro b
  • National
  • Coupes d'Europe
  • Équipe de France
  • Jeunes
  • Féminines
  • Interviews
  • Hooper
  • Joueurs

Il y a 10 ans (et un jour) débutait l’Euro le plus relevé de l’histoire

Ce lundi 30 août, Janis Blums a annoncé prendre sa retraite de joueur professionnel. Dix ans plus tôt, le 31 août 2021, il donnait des sueurs froides au camp français, en ouverture de l’EuroBasket 2011. Malgré ses 32 points, les Bleus ont fini par l’emporter à Siauliai, ville lituanienne moquée par l’envoyé spécial de Libération pour son absence totale d’esthétisme. La beauté de cette édition n’a eu d’égal que la laideur du cadre : tous les meilleurs joueurs du Vieux Continent se sont donnés rendez-vous en terre balte pour se partager les rares tickets pour les JO.

Des stars dans chaque équipe adverse mais un parfait 5-0 pour l’équipe de France au premier tour

Car lors de cet Euro en Lituanie, Janis Blums n’était que l’un des inombrables talents présents sur place, loin de là. Pour accrocher une qualification olympique, toutes les sélections ont réussi à convaincre leurs stars de venir. Au premier tour, les Français ont du se coltiner Blums et les jeunes frères Bertans, dont la future star David, la sélection israélienne d’Omri Casspi (alors solide joueur NBA), l’Allemagne de Dirk Nowitzki (champion NBA deux mois plus tôt) et Chris Kaman, l’Italie d’Andrea Bargnani, Marco Belinelli et Danilo Gallinari et enfin – quel match ! – la Serbie de Milos Teodosic, Nemanja Bjelica Nenad Krstic et Duško Savanović (sans oublier l’incroyable rencontre de Marko Keselj).

Avec la confiance collective accumulée grâce de grosses victoires, peut-être le meilleur cinq de l’histoire du basketball français (Tony Parker – Nicolas Batum – Mickaël Gelabale – Boris Diaw – Joakim Noah), les Bleus ont rejoint la capitale Vilnius avec de fortes ambitions : après les échecs des qualifications aux Jeux olympiques d’Athènes (2004) et Pékin (2008), ils pouvaient nourrir l’ambition d’atteindre le dernier carré et ainsi de valider leur ticker pour Londres. Ils ont d’abord resisté au retour de la Turquie – vice-championne du monde un an plus tôt – d’Hedo Turkoglu, Ersan İlyasova, Omer Asik et Enes Kanter, malgré la grosse entorse de la cheville de Mickaël Gelabale dans le final. Puis, ils ont créé la sensation en livrant un récital contre la Lituanie de Sarunas Jasikevicius et Jonas Valanciunas, avec un intenable Nando De Colo.

Le stress des matches couperets

La troisième semaine a réuni tous ceux qui ont résisté aux deux premiers tours, usant physiquement et mentalement, où l’on a eu le plaisir de suivre trois matches par jour. Au stade des quarts de finale, les Français ont affronté une sélection grecque qui lui rappelait les mauvais souvenirs de 2005. Mais Ioannis Bourousis et Kostas Koufos ont subi l’intensité et l’impact de Joakim Noah et les Bleus se sont échappés au terme d’un match tendu (64-56) où ils ont donné une leçon de défense aux Grecs, habituels maîtres dans ce secteur. Dès le lendemain, en demi-finales, ils devaient trouver les ressources nécessaires pour dominer une Russie nettement plus compétitive qu’elle ne l’est aujourd’hui. Construite autour des champions d’Europe 2007 Andrei Kirilenko, Victor Khryapa et Sergei Monia, mais aussi des jeunes Alexey Shved et Timofey Mozgov, elle a donné du fil à retorder aux hommes de Vincent Collet qui n’ont toutefois pas tremblé sur les ailes de TP (22 points) et d’un Nicolas Batum (19 points) qui aurait très bien pu terminer dans le cinq du tournoi.

L’Espagne de Navarro intouchable

Pendant que les Français atteignaient la deuxième finale de l’Euro de leur histoire, l’Espagne, grandissime favorite avec la Lituanie, pliait tout sur son passage. Boza Maljkovic, qui n’est pas parvenu à dompter la fougue des jeunes Slovènes, semblait impuissant face à la Roja en quarts (86-64). Les surprenants Macédoniens, qui venaient de fendre le coeur des Lituaniens au tour précédent, ont fait bien plus que de la résistance (92-80). Portés par le naturalisé Bo McCalebb et le futur gros joueur EuroLeague et solide NBAer Pero Antic, ceux-ci ont même échoué à 4 points de la médaille de bronze (68-72 contre la Russie). Enfin, en finale, l’Espagne a joué à la perfection – pour une victoire 98-85 -, montrant aux Bleus qui leur restaient encore du chemin à parcourir avant de parvenir à les titiller. Juan-Carlos Navarro, MVP de la compétition, marchait sur l’eau alors que Serge Ibaka (5 contres en finale) était un excellent complément aux frères Gasol et à Felipe Reyes à l’intérieur. A la mène, Jose Calderon et Ricky Rubio faisaient jouer à merveille une équipe également composée de Sergio Llull, Rudy Fernandez, Fernando San Emeterio ou encore Victor Claver. Injouable.

Trois semaines de compétition dans un pays fou de basket

Si l’on est nostalgique de cet Euro, c’est aussi parce qu’il se déroulait dans une formule ancienne (abandonnée après l’édition de 2013), incroyablement longue, riche en découverte, et dans un pays fou de basket. Pour se rendre dans les villes où étaient organisés le premier tour, il fallait prendre des bus pour atteindre des villes mal desservies, petites, aux charmes soviétiques afin d’assister à des rencontres dans des salles vides au vue du nombre de match élevé dans des bourgades au faible nombre d’habitants.

Et tout ce petit monde se retrouvait aux mêmes endroits, aux mêmes moments, dans les rares lieux d’attraction de ces villes, souvent les soirs après les rencontres. On se souvient particulièrement de la seule vraie boîte de nuit de Kaunas, remplie tous les soirs par les joueurs, staffs, journalistes et fans. C’était l’occasion de partager un canapé avec Boban Marjanovic, de croiser l’intouchable Sarunas Jasikevicius, de danser aux côtés de Goran Dragic ou encore de tomber nez à à nez avec un Arvydas Sabonis éméché.

C’est grâce à cette campagne que l’équipe de France a eu un déclic. Sur place, elle a enfin su gagner les matches qui comptaient, en dominant des nations expérimentées contre lesquelles elle tombait par le passé. Un an plus tard, elle passait à un rien de sortir l’Espagne en quarts de finale des Jeux olympiques de Londres. Cela s’est sans doute joué à l’absence de Joakim Noah, blessé en fin de saison NBA 2011-2012, alors que les intérieurs français ont été rapidement touchés par les fautes. En 2013, dans un Euro nettement moins dense en terme de talents (car non qualificatif aux JO), les Bleus ont cette fois fait chuter l’Espagne et sont montés sur la plus haute marche du podium. Mais pour tout fan incontionnel du basketball européen, l’Euro 2011 restera comme le tournoi ultime de l’ère moderne du basketball européen.

*Depuis le début du 21e sièce et la présence quasi-systémtique des meilleurs joueurs européens en NBA

Commentaires


Veuillez vous connecter afin de pouvoir commenter ou aimer
Connexion