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ITW Éric Girard, une nouvelle mission sauvetage au Portel : « Ce serait plus qu’un miracle ! »

Peut-on parler de « redressement » pour Le Portel ? Non, tempère évidemment de suite Éric Girard. « Il faut encore attendre pour le dire. Nous sommes loin d’être au bout du chemin. » Mais tout de même, sur cette route censée mener à une septième saison consécutive en Betclic ÉLITE, l’ESSM a effectué deux pas extrêmement encourageants au cours des huit derniers jours.

Inexistant contre Cholet Basket dans un duel direct mi-janvier (69-85), le club stelliste semblait presque déjà condamné à la dernière place, avec une seule victoire arrachée depuis la mi-octobre. Mais le tournant est peut-être intervenu samedi dernier à Strasbourg. Dans l’antre du club qui a consacré son coach champion de France, en 2005, Le Portel a créé la sensation en l’emportant 82-79. Victoire bonifiée vendredi soir à domicile contre le Paris Basketball (65-57), permettant ainsi à la troupe du capitaine Mangin d’abandonner la dernière place à Fos-Provence. Le début d’une deuxième partie de saison plus réjouissante sur la Côte d’Opale ? Pour le savoir, parole à Éric Girard, l’homme qui a décidé de reprendre en main les destinées nordistes en décembre, après la malheureuse expérience Serge Crevecoeur.

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Le duo Éric Girard – Arnaud Ricoux pourra-t-il sauver une situation mal embarquée au Portel ?
(photo : Pauline Ledez)

Éric, vous restez relégables mais après deux victoires de suite et l’abandon de la dernière place à Fos-Provence, le moral est forcément meilleur qu’il y a dix jours ?

C’est toujours facile à dire une fois qu’on a gagné deux matchs mais on voyait déjà que nous étions dans la bonne direction. Le groupe progressait, évoluait bien. Individuellement, il y avait des joueurs qui donnaient satisfaction. Depuis qu’on avait repris l’équipe avec Arnaud (Ricoux), on avait battu Paris mais on savait que l’on avait ensuite un calendrier extrêmement compliqué avec sept matchs, donc cinq à l’extérieur face à de très grosses équipes. Il fallait que tout cela se confirme par une victoire mais nous étions conscients qu’il n’y avait pas beaucoup d’opportunités. Malheureusement, nous avons fait un non-match contre Cholet alors que c’était la rencontre qu’il fallait gagner. À Dijon ou Monaco, il y avait un défaut récurrent : on tenait 30-35 minutes et il y avait toujours un passage qui n’était pas bon. À Strasbourg, je crois que l’on a réussi à gagner grâce au travail physique demandé aux joueurs. Cela n’a pas été facile pour eux car ils étaient dans un certain confort. Nous les avons vraiment bousculés, le niveau physique n’était pas suffisant pour tenir dans des matchs de haut-niveau. La confirmation a été le match de Strasbourg

Aller gagner au Rhénus était inattendu. Quels ont été les secrets de cette victoire ? Simplement le travail physique entrepris ?

Il y a plusieurs choses. Nous ne sommes pas les meilleurs du monde, loin de là, mais nous avons essayé de travailler sur les lacunes qu’il pouvait y avoir dans le groupe. À mon avis, la discipline n’était pas suffisante, sur et en dehors du terrain et oui, le niveau physique n’était pas suffisant, à mes yeux, pour tenir pendant 40 minutes.

« L’intensité est notre marque de fabrique et on l’avait un peu perdu »

Et vendredi, face à une équipe de votre catégorie, même si Paris ne jouera pas forcément le maintien, il était primordial de confirmer ?

Oui, c’était important. Mais honnêtement, j’aurais préféré battre Cholet que Strasbourg. Sauf qu’on prend ce que l’on peut prendre ! Gagner au Rhénus compense un peu la défaite de Cholet, je ne suis pas certain que beaucoup d’équipes de notre catégorie iront gagner là-bas. Et Paris ne jouera effectivement pas le maintien… Quand ils peuvent récupérer un joueur comme Axel Toupane tandis qu’on fait jouer un gamin d’une vingtaine d’années, ce ne sont pas les mêmes renforts par rapport au match aller. Comme je l’ai dit aux partenaires vendredi, Le Portel – Paris est une affiche que l’on n’imaginait pas il y a quelques années dans n’importe quel sport. Nous sommes donc contents mais le chemin reste long et compliqué.

Défensivement, la performance a été convaincante avec seulement 57 points encaissés…

On sait qu’on n’a pas le talent offensif d’une équipe comme Paris. D’ailleurs, sur le talent individuel, nous pouvons concurrencer assez peu d’équipes. Offensivement, on va progresser mais ce qui est très bien, c’est que les gars ont compris l’intensité que l’on doit donner. C’est notre marque de fabrique au Portel depuis des années et on l’avait un peu perdu. Ils l’ont compris à Strasbourg. Et là, maintenir Paris à moins de 60 points, Axel Toupane à 0 point en seconde période, c’est satisfaisant. L’alternance a été intéressante, l’application et l’investissement des joueurs ont été extraordinaires. Il ne faut pas que l’on oublie que lorsqu’on est dernier, que l’on joue avec des étrangers en moins et un gamin qui dispute ses premières minutes, ce n’est pas évident. C’est bien mais il ne faut pas que l’on baisse notre garde. Il faut absolument conserver cet état d’esprit.

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Avec ses huit interceptions, Devin Davis a symbolisé l’envie défensive contre Paris
(photo : Pauline Ledez)

Concrètement, comment fonctionne votre duo avec Arnaud Ricoux, qui a repris les choses en main cette saison ?

Comme un nouveau duo, car nous n’avions jamais travaillé ensemble ! Chacun a ses responsabilités et c’est une association à deux têtes. Arnaud est plus dans la gestion de l’attaque, et moi plus sur la défense, qui a toujours été mon cheval de bataille dans ma carrière, et la gestion des mecs, du groupe.

Mais est-on dans un système classique de coach – assistant-coach ou dans un vrai binôme à part entière ?

Disons que dans ma façon de travailler, j’ai toujours donné beaucoup d’importance à mes assistants. J’ai eu la chance d’avoir plusieurs adjoints de qualité et de partager le travail. C’est vrai qu’Arnaud n’avait pas de grandes responsabilités auparavant et, là, s’est retrouvé avec un rôle plus important dans les briefings, dans la mise en place des entraînements. Choses qu’il ne faisait pas auparavant. Et c’est bien car c’est d’abord quelqu’un de très loyal. Quand un coach est mis de côté, c’est souvent parce que l’assistant a travaillé pour récupérer le job. Là, j’étais bien placé pour dire que ce n’était pas du tout le cas. Il a vraiment fait ce que Serge (Crevecoeur) lui demandait. Mais il n’avait pas de responsabilités énormes sur le terrain. De par mes habitudes, c’est désormais différent.

« On y croit tous ! »

12, 19 et 25 minutes : depuis trois matchs, le jeune Nadir Hifi (19 ans) est de plus en plus responsabilisé. C’est une belle surprise ?

Il ne faut pas trop en parler car à son âge, ça peut vite faire tourner la tête. Mais j’ai l’habitude de gérer des jeunes joueurs comme ça. À Dijon, comme Lazeric Jones avait beaucoup de problèmes dans le match, on l’a lancé et bien nous en a pris. Ce qu’il montrait à l’entraînement était déjà assez intéressant mais honnêtement, pas plus que ça non plus. Or, là, il a vraiment donné l’éclaircie qui a tiré l’équipe vers le haut défensivement. Il continue maintenant de le faire. À Strasbourg, en une vingtaine de minutes, il a été très propre. Et contre Paris, il a commencé et surtout terminé le match, dans le money-time. Même si ça ne fait pas obligatoirement plaisir à certains anciens, il le méritait. On a eu le courage de le faire jouer dans les moments importants, de lui faire confiance, et il nous l’a bien rendu. Tant mieux, c’est bien pour le club.

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Nadir Hifi, 8 points de moyenne depuis trois matchs, joker inattendu !
(photo : Pauline Ledez)

Y-aura-t-il tout de même un nouveau joueur prochainement au Portel, peut-être pour remplacer Jones ?

Lazeric Jones remplaçait Luke Nelson Au jour d’aujourd’hui, nous avons du mal à savoir quand il reprendra. Il n’y a pas une grande évolution, il n’a pas repris le basket. Cela nous inquiète car il était censé être un joueur majeur, nous avions beaucoup misé sur lui. Et il n’a pas été remplacé car Jones n’a malheureusement pas trouvé ses marques dans notre équipe. Donc c’est vrai qu’on regarde réellement pour trouver un remplaçant, soit sur une pige médicale soit jusqu’à la fin de la saison car nous n’avons que cinq étrangers. Nous avons vraiment la place, sportivement et financièrement, même si nous ne sommes pas si riches, d’ajouter un autre étranger dans l’équipe sur le poste d’arrière. Par ailleurs, un autre point positif de vendredi était que le Chaudron était de nouveau plein grâce à la levée des jauges. Dans une ville de 8 000 habitants, voir 3 500 personnes dans une salle alors qu’on est dernier du championnat, ça montre que tout le monde croit de nouveau en cette équipe et que tout le monde est mobilisé. Ça, c’est bien.

Que tout le monde croit qu’un nouveau miracle reste encore possible ?

Voilà. C’est ce qu’on va essayer de faire. Là, ce serait même plus qu’un miracle car se maintenir lorsqu’on commence à 0-0, ce n’est déjà pas simple. Alors en partant à 2-9, plus une défaite en Coupe de France chez une Nationale 1 (Chartres) qui n’est pas faite pour donner de la confiance, il y a un retard important à rattraper et c’est encore plus compliqué… Mais on aime ça et, le plus important, c’est qu’on y croit tous.

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