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ITW Étienne Ca : « À la base, le million d’abonnés sur TikTok, c’était mon objectif pour la vie »

Passé de l’Élan Chalon aux Sharks d’Antibes durant l’intersaison avec un contrat de trois saisons à la clé, Étienne Ca (2,08m, 23 ans) attend beaucoup de son passage sur la Côte d’Azur. Le jeune big man considère en effet ne pas avoir réellement eu sa chance à Chalon-sur-Saône. Impossible donc pour lui de confirmer des années Espoirs parfaitement prometteuses. Dans ce championnat, lors de la saison 2017/18, il a fini premier à l’évaluation (21,6), deuxième aux points marqués par match (18,5) et sixième aux rebonds (8,2). De quoi lui permettre de figurer dans le cinq idéal de la saison. Sans oublier sa performance titanesque sur un seul match à 51 d’évaluation en 28 minutes : 34 points à 16 sur 17 aux tirs et 15 rebonds. Le tout dans une rencontre face à… Antibes ! Autant dire qu’en 37 rencontres de Jeep Élite sur ces trois dernières saisons et avec une moyenne de temps de jeu inférieure à dix minutes par match, l’heure de l’éclosion n’a pas encore sonné. Mais ce ne serait tarder. Direction l’antichambre du basket français, dans un club mythique dont la stabilité naissante et les ambitions ne peuvent que lui être bénéfiques. Direction la French Riviera où les fans de basket vont le découvrir mais ce ne seront pas les seuls.

Le natif d’Écully, dans le Rhône, va également y exporter un tout autre projet, dont l’ampleur a rapidement dépassé l’entendement. Lui, le jeune basketteur timide encore peu connu est en réalité une véritable star sur les réseaux sociaux. Créateur de contenus sur des plateformes telles que YouTube et TikTok, il a su mettre de côté sa timidité et se faire un nom grâce à des vidéos humoristiques. Quelques mois après les prémices de cette aventure, débutée sur un coup de tête, Étienne Ca comptabilise plus d’un million d’abonnés sur TikTok, le réseau social qui fait un carton. Après Lyon, ce sont des villes comme Antibes, Nice ou encore Cannes qui vont voir débarquer les désormais célèbres micro-trottoirs du jeune homme. Une nouvelle cible qui devrait rapidement devenir friande de ses questions en tout genre, qui peuvent aussi bien être sérieuses, piégeuses ou décalées. Ce succès sur lequel il est revenu lui est bénéfique sur de nombreux points. Il n’en oublie pas le basket pour autant, qui reste une priorité absolue mais dont il essaie de s’évader de temps en temps. 

Des débuts par hasard sur un réseau social en pleine explosion

« Tout a commencé en novembre dernier et ça s’est fait un peu par hasard. Une après-midi, comme ça, je parlais avec un ami des nouveaux réseaux sociaux, dont TikTok. Pour ceux qui ne connaissent pas, TikTok est une application sur laquelle on peut poster uniquement des vidéos courtes, qui peuvent durer jusqu’à une minute maximum. Il y a plein d’outils qui permettent de facilement y rajouter des effets. Avant, on aurait eu besoin d’un gros logiciel de montage pour réussir à faire ce qu’on peut faire sur TikTok. Ça permet de faire des contenus qui sont sympathiques et surtout, de le faire facilement.

On se disait que c’était justement un réseau où il y a quand même beaucoup d’opportunités pour des gens qui ne sont pas connus. Pour des personnes qui ont zéro abonnés, c’est assez simple de se créer une communauté rapidement. À l’époque, c’était le réseau social sur lequel je venais d’arriver et que j’avais sous la main. Et puis c’est surtout celui qui a vraiment vraiment explosé ces dernières années. Du coup, j’ai tenté. J’ai posté une vidéo un peu bête, un peu au hasard, juste comme ça. En une après-midi, elle a fait 300 000 vues. C’est à partir de là que j’ai réalisé qu’il y avait vraiment beaucoup de potentiel et c’est pour ça que j’ai continué. »

Une timidité envolée : « Ça m’a vraiment libéré »

« Au tout début, je me suis lancé en faisant des vidéos un peu drôle sur ma taille notamment. J’ai rapidement essayé de réaliser des micro-trottoirs parce que c’est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps. Je trouve ça drôle. Ça a super bien marché directement et du coup c’est devenu mon « thème majeur » on va dire. Évidemment, je dis aux gens que j’interroge que ce que je fais, c’est pour TikTok. Je ne leur fonce pas dessus, avec mon micro et mes questions (rires). Je vais les voir, je leur explique le concept que je met en place, comme quoi je pose des questions à des inconnus dans la rue. Soit ils disent oui, soit ils disent non mais en général j’essaie d’aborder des gens de mon âge. Les gens plus âgés, dès qu’on leur dit que c’est filmé ou que c’est pour aller sur des réseaux sociaux, ils se ferment très vite.

J’aime beaucoup parler avec des inconnus comme je le fais dans mes micros-trottoirs. Il y a quelques années, c’est quelque chose qui n’aurait pas été facile pour moi. On va dire que j’étais assez timide. Je n’avais pas cette capacité à aller aborder des inconnus. Je trouve que ça m’a vraiment libéré, rien que dans la vie de tous les jours, et puis je rencontre des gens très sympathiques et intéressants. C’est enrichissant finalement.

Les retours sont plutôt positifs également. Je ne m’attendais pas à ça parce que, sur TikTok, il y a quand même pas mal de négativité. Les gens aiment bien « taquiner ». Franchement, personnellement, je n’ai que des retours positifs et de la bienveillance et j’espère que ça va durer. J’ai déjà eu quelques commentaires négatifs mais je ne les vois même pas. Ce n’est pas de l’acharnement, ce n’est rien et puis je m’en fiche un peu. »

itw-etienne-ca----a-la-base--le-million-d-abonnes-sur-tiktok--c-etait-mon-objectif-pour-la-vie-1596296573.jpeg(©Étienne Ca)

Niveau organisation, une rapidité étonnante

« Pour trouver des idées, soit je m’inspire d’autres personnes qui font ça, soit ça me vient naturellement. Quand j’ai une idée qui me passe par la tête, je la note immédiatement. Je ne passe pas des heures à chercher des idées, c’est vraiment sans prise de tête. Pour une vidéo, en général, le tournage me prend deux bonnes heures. Je pose beaucoup de questions pour avoir le plus de contenu possible pour minimum deux semaines. Une vidéo, ça va ensuite me prendre maximum quinze minutes à monter. J’ai une autre application faite pour ça sur mon téléphone donc ça va vite. En ce moment, je poste une vidéo un jour sur deux. Ça me fait quinze minutes de travail tous les deux jours. Ce n’est pas trop chronophage. 

Après, je fais aussi des vidéos pour YouTube où je fais également des micro-trottoirs sur un même thème pendant une dizaine de minutes. Je ne suis pas limité par la durée et le format. Donc ça prend plus de temps à réaliser et à monter mais c’est plus rare, ce n’est qu’une fois par semaine ou une fois toutes les deux semaines. Pour le moment, je préfère TikTok mais, ces dernières semaines, ma chaîne YouTube a bien marché donc je vais essayer de m’y intéresser un peu plus. »

Une popularité immédiate, presque irréelle

« Au début, je n’imaginais même pas que j’allais percer tout court alors percer aussi rapidement, encore moins. En un jour, j’ai pris peut-être 5 000 abonnés et j’étais déjà super choqué. Me dire que huit mois après, j’en ai un million, non, je n’aurais pas envisagé ça. Je pense que si j’ai percé, c’est notamment grâce à ma taille, parce que mes vidéos étaient tournées sur ça au départ. Maintenant, mes micro-trottoirs ont l’air de plaire aux gens. Pourquoi ? Je ne sais pas… Au fil du temps, j’ai vu mon nombre d’abonnés exploser, ce n’était que du bonheur même si franchement, ça faisait un peu bizarre. J’avais même l’impression que c’était un peu factice, que les gens s’abonnaient un peu par dessus la jambe. Sept ou huit mois plus tard, j’ai un million d’abonnés. C’est tout simplement le rêve de tellement de jeunes qui se lancent sur les réseaux sociaux ! Je me dit que je l’ai fait mais je ne compte évidemment pas m’arrêter là. Je n’ai pas vraiment d’objectifs pour autant, on verra juste si ça continue. À la base, le million d’abonnés, c’était mon objectif pour la vie (rires) donc je vais juste continuer et voir ce que ça peut donner. Mon seul objectif, pour le moment, c’est d’atteindre 100 000 abonnés sur YouTube. J’approche les 40 000 actuellement. 

C’est quand on a commencé à me reconnaître dans la rue, surtout à Lyon, que j’ai pris conscience que c’était quand même assez sérieux. Maintenant, je prends beaucoup de photos etc. Et surtout, quand les gens me croisent dans la rue, ils me qualifient de TikTokeur. Moi, j’aurais plus aimé qu’on me qualifie de basketteur mais c’est comme ça. Ce n’est pas quelque chose qui m’énerve, ça me fait rigoler. Je n’aurais jamais imaginé ça donc je le prends à la rigolade. La notoriété en général, je la vis assez bien, c’est marrant. La seule personne que ça énerve, c’est mon frère. Parfois, il se promène tout seul en ville et des gens le prennent pour moi et ça l’énerve (rires). 

C’est pas trop son délire à lui, TikTok tout ça… Que ce soit lui ou mes parents, au début, ils ne comprenaient rien. Ils disaient : « C’est quoi ça ? ». Mais maintenant, ma mère regarde toutes mes vidéos et ça l’a fait rire, elle est contente. De la part du monde du basket, je n’ai jamais eu de remarques mais plutôt des questions ou même des félicitations. J’ai conscience que c’est atypique. »

itw-etienne-ca----a-la-base--le-million-d-abonnes-sur-tiktok--c-etait-mon-objectif-pour-la-vie-1596297418.jpeg

Une notoriété qui attire et qui paie

« Au fur et à mesure, il y a des marques qui m’ont contacté pour faire des partenariats, du coup TikTok est devenu une deuxième source de revenus. C’est vraiment intéressant et beaucoup plus sérieux qu’il y a six mois où je ne faisais ça que quand je m’ennuyais par exemple. Donc oui, j’arrive déjà à monétiser ce que je fais. Sur TikTok, la rémunération se fait exclusivement par le biais des partenariats ou alors en faisant des vidéos en direct où les spectateurs peuvent faire des dons. J’ai déjà fait quelques partenariats, j’en ai d’autres en attente mais j’en refuse beaucoup parce que je n’ai pas envie de promouvoir des trucs douteux ou qui ne m’intéressent pas. Pour un influenceur qui a un million d’abonnés, un partenariat peut rapporter entre 250 et 1 000 euros en fonction de plein de facteurs. Et puis j’ai YouTube aussi, mes vidéos commencent à être monétisées. Ça commence à venir. 

Je pense que je pourrais gagner ma vie rien qu’avec ça si je m’investissais à 100% là-dedans mais ce serait quand même assez court et puis ce n’est pas mon objectif. Je considère ça comme quelque chose de secondaire, le basket reste ma priorité. Et puis, je trouve que les deux vont bien ensemble parce que mes vidéos ne me prennent pas énormément de temps et j’aurais toujours du temps libre entre les entraînements pour faire des tournages ou des montages. Et puis ça m’occupe. Je pense que je vais pouvoir continuer quand les entraînements et les matchs auront repris, il me suffira de quelques minutes par ci par là. Je ne pense pas que ce sera un problème et puis ça me permet aussi d’avoir la tête ailleurs de temps en temps et de ne pas penser tout le temps au basket. 

Je me dis que oui, peut-être un jour je me lasserai de faire des micro-trottoirs mais je pense que je trouverais autre chose qui m’intéresse. Déjà, à la base, l’édition de vidéos et tout ça, c’est quelque chose que j’aime bien. Une chose est sûre, je vais essayer d’utiliser cette notoriété et cette communauté que j’ai créée pour en faire quelque chose pour l’après basket. Ce serait dommage que ça ne me serve à rien. »

TikTok pour promouvoir le basket français : un grand oui

« Certaines personnes qui me suivent sur TikTok, quand elles apprennent que je suis basketteur, elles se mettent à suivre aussi le côté basket. Donc tant mieux. J’ai vu qu’il y avait pas mal de basketteurs qui s’y sont mis, surtout pendant le confinement. Même dernièrement, j’y retrouve des collègues et ça me fait rire. Même les clubs devraient s’y mettre parce que franchement, ça marche. Je pense que TikTok pourrait être un vrai moyen de promotion pour le basket français parce que le basket, ça marche vraiment bien. Il y a pas mal de pages ou de comptes de basket qui cartonnent. Je pense que, peu importe le domaine, c’est le seul réseau social où on peut faire des millions de vues sans avoir un seul abonné. C’est super rare, il faut en profiter donc je le recommanderai. »

Côté basket : Antibes pour retrouver du plaisir et exploser

« Je pense que, si j’étais resté à Chalon, je n’aurais pas beaucoup plus joué que cette année ou l’année d’avant. C’est quelque chose qui me manque énormément, de jouer et d’avoir un rôle important dans une équipe. Je pense que je n’ai pas vraiment eu ma chance. J’ai eu pas mal d’opportunité lors de ma première année mais la saison passée, c’était vraiment compliqué. J’ai moins joué, l’équipe était dans une situation critique au niveau du classement, puis je me suis blessé et il y a eu le virus. C’était une année difficile. Mais le confinement m’a permis de me rétablir. C’étaient des matchs que j’aurais raté de toute façon donc ça m’a permis de récupérer tranquillement. J’ai repris il y a quatre semaines maintenant et ça se passe bien.

Antibes avait déjà essayé de me faire venir quelques années avant. Donc ils étaient motivés pour que j’intègre leur projet. Je pense que c’était la bonne occasion et j’y vais pour retrouver du plaisir à jouer. Je pense que ça va être une super expérience pour moi. Que ce soit au niveau de l’équipe ou du staff, ça a l’air d’être un super environnement pour jouer au basket. L’objectif, c’est l’explosion, c’est sûr. Et puis mon frère a signé là-bas aussi. On est super contents parce que ce sont des opportunités qui sont super rares dans une carrière. Deux frères professionnels, il y a en a quand même beaucoup en LNB mais ça reste rare, alors deux frères qui jouent ensemble en plus, c’est encore moins fréquent. On va essayer d’en profiter un maximum. »

itw-etienne-ca----a-la-base--le-million-d-abonnes-sur-tiktok--c-etait-mon-objectif-pour-la-vie-1596296742.jpeg(©Antibes Sharks)

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