ITW Franck Seguela : « Je suis avant tout un joueur qui joue avec son cœur »
C’est dans les Landes, cette si belle terre de basket, que Franck Seguela (1,98 m, 22 ans) a démarré l’activité qui a fait de lui un sportif professionnel. Fils d’un père rugbyman professionnel, et marchant dans les pas de son grand frère Thomas, lui aussi joueur de basket de haut niveau, il ne pouvait en être autrement. Grand compétiteur, il transpire en lui une véritable soif de victoire, qu’il a nourri tout au long de son parcours. Un parcours sur lequel il est revenu en détail.
Le centre de formation de l’Elan Béarnais, passage obligé
C’est au Biaudos Basket Saint Martin, dans un petit village des Landes, qu’il a fait ses premiers pas balle en main. Après un court passage du côté d’Horsarrieu pour y « découvrir le niveau régional », il a rejoint dès l’âge de 13 ans le centre de formation de l’Elan Béarnais. Un choix logique selon lui. « De par la proximité géographique, le passé de ce club et le fait que ce soit un centre de formation de renom ». Il ajoute : « Mon frère est passé par Pau également et je ne me voyais pas aller ailleurs que là-bas. Quand j’ai été accepté, je n’ai même pas eu besoin d’aller faire des tests ailleurs, je savais que j’irai à Pau et que c’était là ou je me sentirai le mieux ».
Une étape obligée pour ce jeune du Sud-Ouest, qui 6 années durant, découvrira petit-à-petit l’envergure du monde professionnel. Une expérience qui lui a permis de s’épanouir humainement, et dont il tient à souligner les bénéfices. « J’ai beaucoup appris sur moi et sur le circuit professionnel de ce sport que j’aime tant. Je suis allez là-bas comme un enfant passionné et j’en suis sorti comme un homme conscient de ce qu’est la vie et des choses qu’il faut mettre en place pour y arriver ». Très bien entouré, il a réalisé 4 saisons chez les espoirs, progressant année après année, avant de vouloir se lancer très rapidement chez les « pros ».
Le saut dans le grand bain
À seulement 20 ans, alors qu’il lui reste encore une année à faire chez les espoirs, il décide de rejoindre Cognac en Nationale 2 masculine (NM2). « Je sentais que j’étais prêt à me lancer », confie-t-il. Désireux de sortir de sa zone de confort et en recherche d’un nouveau challenge, il a réalisé une saison convaincante au côté de son frère, tournant à plus de 10,3 points de moyenne. « Si ce n’était pas du gout de tout le monde, je ne regrette pas du tout ce choix et si c’était à refaire je le referai. Une expérience d’un an en NM2 qui lui a permis de franchir un cap, sous la houlette du coach Guillaume Quintard avec qui l’a pris sous son aile. Un coach qu’il tient à remercier pour les « nombreux dimanches passés tous les deux à la salle ».
Lors de la saison suivante, il a pris la direction de Chartres alors tout juste promu en Pro B. Une expérience délicate sur le plan individuel, avec un temps de jeu limité (11 minutes de moyenne) lui obligeant à ronger son frein. « Je suis passé d’un rôle majeur à un rôle mineur, et j’étais conscient de ça mais j’ai voulu tenter ma chance en Pro B ». Sur le plan collectif, ce fut également très compliqué, Chartres terminant en dernière position avec un bilan de 7 victoires pour 27 défaites. « Malheureusement les résultats n’étaient pas vraiment présents et je dédie ma vie sportive à la victoire, c’est la seule chose qui m’importe réellement. Ce qui a fait que la saison a été très longue ». Une expérience dont il tient tout de même à garder le positif. « Je suis conscient que tout cela m’a forgé et j’espère retrouver ce niveau dans les années à venir. »
Angers, l’année de la révélation
Une volonté de rebondir qui l’a poussé à utiliser sa clause libératoire (il avait signé un contrat de deux ans avec Chartres) lors de l’été 2019 et rejoindre Angers (NM1). Souvent titularisé au poste 3, il été l’une des révélations de l’année, compilant 10,1 points à 43,7% de réussites aux tirs, 4,3 rebonds et 1,6 passe décisive pour 10,1 d’évaluation en 27 minutes de moyenne. « Je suis plutôt satisfait de ce que j’ai fait même si je suis totalement conscient que je peux faire mieux. Je suis heureux d’avoir pu montrer ce dont j’étais capable notamment les premiers mois, puis de m’être mis au service du collectif pour permettre à l’équipe de continuer d’être performante ».
Une réussite individuelle au service du collectif donc, permettant à l’EAB de jouer les premiers rôles cette saison. « Nous avons eu la chance d’avoir un groupe très complémentaire sûr et en dehors du terrain cette saison ce qui nous as permis d’enchaîner les victoires. Le coach Laurent Buffard nous laissait nous exprimer et c’était ce qu’il nous fallait ». Hélas, on connait la suite. « On était tous forcément énormément frustré par la tournure des dernières semaines car on voulait prouver ce que l’on valait sur les phases finales ». Pour rappel, le club est d’ailleurs toujours dans l’attente de la décision de la LNB et ne sait toujours pas dans quel division il va évolué la saison prochaine.
Sa passion pour le 3×3
En parallèle à cela, il a développé une passion pour le basket 3×3, une pratique qu’il tient à mettre en avant. « C’est une discipline complètement différente du 5×5, qui met encore plus en valeur les qualités de un contre un des joueurs. Une possession dure 12 secondes et être inspiré balle en main est obligatoire, on ne s’arrête jamais. C’est pour cela que je me suis complètement pris au jeu de cette discipline, je me sentais 100% impliqué dans le jeu, et j’adore défendre très fort ».
C’est une passion qui lui a permis de défendre les couleurs de l’équipe de France chez les U23. « Cela fait deux ans que j’ai l’honneur de porter le maillot français. Un maillot que j’espère représenter du mieux possible ». Nommé capitaine par son coach Sylvain Maurice, il a remporté en septembre dernier la Ligue des Nations 3×3 U23, lors des Jeux Mondiaux Urbains de Basket de Budapest, au côté notamment de Jules Rambaut, Timothée Vergiat, Matteo Legat et Thomas Pottier. « C’était une superbe expérience et j’espère en vivre beaucoup d’autres » nous précise-t-il.
Objectif : la saison de la confirmation
Au sortir de cette belle saison du côté d’Angers (NM1), le plus dur sera de confirmer et le jeune Landais en est bien conscient. Actuellement en fin de contrat, il ne « sait pas encore si son avenir sera angevin », que ce soit en NM1 ou en Pro B. Sa volonté restera quoi qu’il arrive la même que celle tout au long de sa carrière. « Je veux juste remporter le plus de matchs possibles et mouiller le maillot comme je l’ai toujours fait ». Lui qui est « avant tout un joueur qui joue avec son cœur », possède des capacités athlétiques très intéressante pour un poste 3. Doté d’un bon sens de la défense, il devrait nécessairement être très sollicité lors de cette période de transferts. Affaire à suivre.
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