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ITW Jacques Commères : « Nous avons des objectifs de médaille sur les trois équipes engagées »

Directeur de la performance, des équipes de France et du pôle haut niveau et Directeur technique adjoint, Jacques Commères (62 ans) cumule les fonctions au sein de la Fédération française de basketball (FFBB). Technicien reconnu, il est l’une des éminences grises de la balle orange dans l’Hexagone. Ancien adjoint de Vincent Collet entre 2008 et 2017, il a participé aux campagnes victorieuses et malheureuses de la génération Tony Parker-Boris Diaw, couronnée d’un titre de champion d’Europe en 2013. Fort de ses vingt années passées sur le banc, à observer et analyser le basket, son nouveau rôle est de réfléchir à l’identité des équipes de France, des U15 aux séniors. Construire des passerelles entre les générations, c’est le sens des interventions données cette année à l’INSEP par le sélectionneur des Bleus, Vincent Collet et Valérie Garnier, son homologue chez les Bleues. Les Jeux olympiques de Paris 2024 demeurent l’échéance principale à moyen terme. Mais avant ce rendez-vous, les équipes de France se rendent à Tokyo. Rarement les sélections tricolores ont affiché un tel niveau de compétitivité potentiel. Les femmes, avec cinq médailles d’argent consécutives à l’Euro, et les hommes, médaillés de bronze à la Coupe du monde 2019, nourissent de grandes ambitions. Sans oublier la nouvelle venue, l’équipe féminine de 3×3, dans laquelle évoluent les meilleures joueuses du monde. Sans se départir d’un certain pragmatisme, Jacques Commères analyse les forces de la formation française. 

Dimanche dernier, l’équipe de France U19 décrochait sa deuxième médaille d’affilée au Mondial. Quelle signification a cette médaille à propos de l’état de santé du basket français ? 

Par rapport à la situation particulière liée au Covid, je me réjouis d’avoir choisi il y a quelques mois avec le DTN, de faire une préparation sans aller à l’étranger ni recevoir de sélections étrangères. On a eu une préparation particulière avec les U19. Dans la volonté de créer une transversalité entre les équipe de France, (Jean) Aimé Toupane a créé une équipe de partenaire d’entraînements pour permettre aux U19 de se préparer. Avec les problématiques du Covid et de l’allongement du calendrier de la Ligue Nationale de Basket (LNB), Fred Crapez a eu une préparation très courte. Certains joueurs sont arrivés très tard. Dans ces conditions, l’équipe s’est parfaitement adaptée. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de retours que j’ai des observateurs étrangers. Je suis interpellé par des fédérations, des clubs et parfois des scouts. Ils évaluent nos jeunes dès les U15 et U16 comme des joueurs ‘’coachables ‘’ avec un très bon état d’esprit. Depuis des années, nous sommes réputés pour avoir des joueurs athlétiques. Tout le monde pense qu’on progresse sur les domaines technique et tactique. C’est lié au double système qu’on possède, pourtant décrié chez nous : un parcours fédéral avec le pôle espoir et le pôle à l’INSEP, et des centres de formations de clubs professionnels structurés. Les jeunes ont la possibilité d’avoir un double cursus en pôle France et en centre de formation. Ce qui intéresse beaucoup, c’est poser la loupe sur un ou plusieurs joueurs qui font des belles carrières. Mais le travail structurel est de qualité. Des basketteurs émergent. Il faut qu’on continue à travailler.  

Les championnats d’Europe et du Monde jeunes ont été annulés l’année dernière. Certains joueurs n’ont plus joué ensemble depuis plusieurs mois. Comment avez-vous fait pour maintenir un état d’esprit équipe de France ?

Ce n’est pas une chose aisée. Je suis très sensible à l’analyse de la relation. Celle de l’entraîneur avec soi-même et les joueurs pris individuellement. Dans l’écosystème actuel, où les carrières personnelles prennent de la place, c’est difficile de bâtir un collectif. Ce qu’on a essayé de faire, c’est maintenir la relation et informer les joueurs et les entraîneurs qu’il y aurait la Coupe du Monde cet été. On a su tardivement que cette compétition était maintenue pour les U19. Jean-Pierre Siutat (président de la Fédération française de basketball) a œuvré pour que les Challengers remplacent les championnats d’Europe, dont on savait qu’ils seraient annulés. L’apparition des fenêtres internationales bouleverse tout. Les rassemblements sont déjà raccourcis. Pour s’adapter à cette nouvelle donne, avec Vincent Collet et Valérie Garnier, on a développé le concept de partenaires d’entraînement. Cela permet de mettre à l’étrier des jeunes joueurs dans les équipes de France séniors. Je tiens à ce que toutes les équipes de France travaillent de concert.

« La volonté serait de mettre en place un circuit pro de 3×3 à la rentrée 2021 »

Vous affirmez que ‘’Jean-Pierre Siutat a œuvré pour l’organisation des Challengers‘’. Pouvez-vous expliciter ? Quelle a été la démarche de la FFBB ?

Cela paraissait très compliqué d’avoir un grand nombre de joueurs sur un même site. La durée a posé débat. La première idée était de passer de neuf à cinq jours, avec moins d’équipes. Les titres de champions d’Europe ne sont pas distribués. Il n’y a pas de montées et de descentes (en division A, B et C, NDLR). Beaucoup de fédérations ont été impactés par la Covid. Seule la compétition U16 aura une valeur. Elle donnera des tickets pour la Coupe du Monde U17 de l’année prochaine. Toutes les fédérations étaient d’accord pour ne pas sacrificier des générations en vivant un deuxième été sans compétition.

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Laëticia Guapo, n°1 mondiale en 3×3 (photo : FIBA)

L’équipe de France féminine de 3×3 s’est qualifiée pour les JO. Chez les hommes, le bilan est plus mitigé. Karim Souchu et Richard Billant ont clamé, sur ce site, pour l’instauration d’un circuit professionnel en France. Où en êtes-vous sur ce point ?

Jean-Pierre Siutat et Alain Consentoux sont plus compétents que moi sur ce sujet. Ils suivent le dossier de très près. La volonté serait de mettre en place un circuit pro à la rentrée 2021. Je suis dans l’incapacité de vous dire l’état d’avancement de ce projet. Mais l’idée pourrait être de lancer un circuit réservé aux hommes et aux femmes. Au Pôle France, nous aimerions ouvrir une section 3×3. A terme, on veut que la discipline se professionnalise. La FIBA veut en faire une discipline à parte entière. Les compétitions de 3×3 sont en pleine collision avec les championnats professionnels de 5×5. On n’a pas de joueuses et joueurs professionnels en France.

On est à trois ans des JO de Paris. Les équipes de France n’ont jamais semblé aussi bien armées. Repartir de Tokyo sans médaille serait-ce un échec ?

Les Jeux olympiques sont une compétition extrêmement difficile. Je ne me cache pas. Nous avons des objectifs de médaille sur les trois équipes engagées. L’équipe de France 3×3 possède les meilleures joueuses au ranking mondial. Elles se sont brillamment qualifiées aux JO. L’objectif de médaille s’entend. Au niveau du basket féminin et masculin 5×5, il y a une forte densité européenne. Souvent chez les femmes, quand on est sur un podium européen, on est proche d’un podium olympique. Quant aux hommes, qui ont gardé l’ossature de l’équipe de 2019 (médaillée de bronze), on peut aller vers une médaille. Les joueurs le clament. Ne pas être médaillé signifierait qu’on n’est pas dans les objectifs annoncés.

Le tableau masculin est très homogène mais demeure assez ouvert. Quel est votre regard sur la compétition ?

Heureusement que je ne suis pas un parieur et que ma fonction me l’interdit. Si vous m’aviez demandé de pronostiquer les résultats des TQO, je me serais trompé (rires). Je voyais la Serbie et le Canada passer. Les Etats-Unis seront forts. Tous les matchs seront acharnés. Concernant les Français, je m’attends à une réaction des Américains, deux ans après notre victoire en Coupe du Monde. Le match contre la République tchèque sera décisif. Il faut se méfier de l’Iran. En 2006, j’étais sur le banc lorsqu’on s’est fait battre par le Liban. La première qualité est de faire preuve d’humilité.

Vincent Collet et Valérie Garnier arrivent en fin de contrat. Quelque soient les résultats aux JO, seront-ils maintenus ? A trois ans des Jeux, n’est-ce pas le moment pour entamer un nouveau cycle ?

 Il y aura une revoyure après les JO. Un bilan sera fait. Nous aviserons par la suite.  

 

 

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