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ITW Marine Fauthoux, le nouveau statut olympique : « On me regarde différemment depuis Tokyo »

ITW Marine Fauthoux, le nouveau statut olympique : « On me regarde différemment depuis Tokyo »

De retour des Jeux olympiques de Tokyo, Marine Fauthoux (1,76m, 20 ans) n’a toujours pas remis les pieds sur le terrain. Gênée par son tendon rotulien, la meneuse de Basket Landes, sous contrat avec l’ASVEL jusqu’en 2025 et prêtée pendant deux ans, trépigne d’impatience.

Fille de Freddy Fauthoux, assistant à l’ASVEL et ancien international français, ainsi que sœur de Baptiste Fauthoux, ancien Espoirs de l’Élan Béarnais, elle s’apprête à rejouer dans son Sud-Ouest natal. Béarnaise pure souche, elle n’a jamais rêvé de jouer avec Basket Landes du fait de la forte rivalité avec Pau et Orthez mais elle a largement été séduite par la qualité de jeu développée par Julie Barennes.

marine-fauthoux1632222136.jpegUne année riche à l’ASVEL, une non-sélection à l’EuroBasket, une première participation aux Jeux olympiques… Marine Fauthoux a vécu des derniers mois de folie (photo : FIBA).

Marine Fauthoux, vous êtes actuellement blessée au tendon rotulien. Où en est votre blessure ?

J’ai recommencé un peu à recourir il y a deux jours (jeudi, interview réalisée samedi). Mais c’était très tranquille. On va voir ce que cela donne mais pour l’instant, je ne sais pas si je serai présente au match des Champions. Cela dépendra de la manière dont réagit mon genou.

Vous êtes donc contrainte de passer les matches sur le banc, en civil. Comment vivez-vous ce genre de situations assez inhabituelles ?

C’est vrai que c’est inhabituel, c’est très bizarre mais cela me permet de voir le jeu autrement. Mais je ne peux pas jouer. Et c’est très long !

Et vous ramenez aussi les bouteilles d’eau à vos coéquipières pendant les temps-morts ou les intervalles de jeu…

Oh c’est horrible (rires) ! Mais on fait avec.

Vous venez de vivre un été rocambolesque. Une non-participation au championnat d’Europe puis une première participation aux Jeux olympiques. Avez-vous l’impression que votre statut a changé ?

On me voit différemment. Quand je croise des gens, je ressens bien que leur regard a changé. Pour moi, tout est pareil. Rien n’a changé. Je continue de faire ce que je fais. Ça ne me perturbe pas. Signer des autographes avant les JO et qui plus est à l’extérieur, ça m’était déjà arrivé. Mais là, ça a pris une ampleur différente. C’est abusé mais c’est sympa. Les gens sont cool.

« J’ai mal pris cette non-sélection au championnat d’Europe »

Avec Aby Gaye, vous avez été les deux dernières joueuses écartées par le staff tricolore. Comment avez-vous vécu cette non-sélection ?

À vrai dire, j’ai mal pris cette non-sélection. J’avais le choix entre partir en vacances et m’entraîner. Finalement, j’ai choisi de m’entraîner car si je n’ai pas été retenue dans les douze joueuses, ça veut dire que rien n’est acquis. J’ai travaillé (sic) et une opportunité de participer aux JO s’est présentée (avec la blessure d’Olivia Époupa). Au final, cette non-sélection à l’EuroBasket était un mal pour un bien car ça m’a fait ouvrir les yeux sur le fait que rien n’était acquis. Ce n’est pas parce que toutes les portes s’ouvrent si tôt que je suis arrivée. Je l’ai pris comme un boost et ça m’a aidé.

Comment avez-vous appris votre sélection ?

On a tous vu la blessure d’Olivia (Époupa) au championnat d’Europe et j’avais anticipé le fait que Valérie Garnier allait m’appeler. Je ne pensais pas que c’était aussi grave, donc je ne m’attendais pas à être dans les 12. Au moins pour les aider à souffler mais la sélectionneuse m’a expliqué au téléphone que c’était plus grave que prévu et que j’allais partir pour Tokyo.

La déception en demi-finale contre le Japon, la médaille de bronze acquise contre la Serbie… De quelle manière avez-vous vécu cette avalanche de sentiments opposés ?

C’était dur d’accepter la défaite contre le Japon. Il n’y avait pas photo : si elles nous battent deux fois dans la même compétition, c’est qu’elles sont au-dessus. On en ressort très frustré mais c’est ce qui nous a permis d’avoir cette envie contre la Serbie pour arracher une troisième place olympique.

marine-fauthoux1632222180.jpegComme ici après la victoire contre la Serbie en demi-finale des JO, Marine Fauthoux fait la part belle à ses sentiments (photo : FIBA).

« Je me suis dit : « t’es fraîche » alors si tu peux les aider, vas-y… »

Lors de la petite finale contre la Serbie, vous avez signé votre meilleure prestation, avec 12 points pour 14 d’évaluation en 14 minutes. Votre grinta a apporté du peps à cette équipe de France…

J’avais à cœur de pouvoir aider l’équipe. Quand on voit que la France perd en finale de l’EuroBasket contre la Serbie, je me dis que si je peux apporter quelque chose qui n’était pas là au championnat d’Europe… Parce que ce sont les deux mêmes effectifs. Je me suis dit : « t’es fraîche » alors si tu peux les aider, vas-y… Ma grinta vient du Sud-Ouest. Tout le monde a la même mentalité. Il ne faut pas chercher bien loin.

Iriez-vous jusqu’à dire que vous êtes une joueuse qui joue avec ses sentiments, ses émotions ?

Oui car prendre plaisir sur le terrain, c’est ce qui m’anime. Comme j’adore le basket, mes émotions prennent beaucoup le dessus. Cela m’a beaucoup desservi. Parfois, j’allais dans le négatif et ça ne jouait pas en ma faveur. J’ai appris depuis. Des fautes techniques ? Non, je n’en ai jamais prise.

« Rien n’est acquis »

Au-delà de ces deux compétitions, c’est peut-être cette grinta qui vous ouvrira durablement les portes de l’équipe de France ?

Franchement, rien n’est acquis. Ce n’est pas parce que j’ai fait cette performance contre la Serbie que je serai présente sur les prochaines compétitions internationales. Je veux vraiment travailler pour garder ma place.

En parlant d’échéances, il y en a une plutôt sympathique qui arrive l’été prochain avec la Coupe du Monde 2022 en Australie. Est-elle écrite dans votre agenda à l’encre rouge ?

D’abord il y a une saison avec Basket Landes. Elle est très importante avant de penser à l’été prochain mais c’est forcément dans un coin de la tête car c’est l’équipe de France… Chaque été, on a envie de jouer avec les Bleues. Toutefois, c’est bien Basket Landes qui reste ma priorité actuelle.

marine-fauthoux1632222318.jpegÀ 20 ans, Marine Fauthoux a vécu ses premiers Jeux olympiques à Tokyo. Avant ceux de Paris 2024 ? (photo : FIBA).

Si vous deviez nous décrire une scène de vos Jeux olympiques, laquelle serait-ce ?

Le moment où on a la médaille, quand elles arrivent et qu’on l’a autour du cou. C’était marquant. C’est compliqué de décrire mes sentiments à ce moment-là. Je ne sais pas ce que je ressentais, j’étais tellement heureuse. Quand Endy (Miyem) m’a remis la médaille, j’étais là en mode : « woaw ». Je lui ai mise la sienne et on a pris nos médailles dans nos mains et on se disait que c’était quand même incroyable.

Vous avez été draftée en 29e position par les Liberty de New York en WNBA, en avril dernier. Jouer Outre-Atlantique, est-ce un objectif ?

C’est devenu un objectif, cette année. Aller en WNBA n’était pas dans mes intentions mais depuis qu’il y a eu la Draft et que j’ai côtoyé des filles qui ont joué en WNBA, je m’y suis vraiment intéressée et cela m’a donné envie d’y aller. J’en ai parlé à Alysha Clark et vite fait avec Marine (Johannès) car ça peut être marrant si on joue toutes les deux avec New-York.

Vous êtes prêtée par Basket Landes à l’ASVEL, comment s’est fait ce choix ?

Je n’étais pas obligée d’accepté d’être prêtée mais le projet avec l’ASVEL me plaît. Basket Landes était la meilleure option, tant pour basket que pour l’extra-sportif. J’ai été séduite par la manière dont Julie (Barennes) aborde le basket. Caps devait arrêter sa carrière mais elle continue donc c’est un plus car je vais pouvoir apprendre d’elle. Ce jeu me plaît beaucoup.

marine-fauthoux1632222373.jpegAprès sa découverte de l’EuroLeague et du haut-niveau, Marine Fauthoux espère passer un cap à Basket Landes (photo : Olivier Martin).

Jouer à Basket Landes, c’est un rêve de gosse qui se réalise ?

Pas trop, non (rires). J’ai toujours joué contre Basket Landes. Avec Pau puis Orthez, j’étais toujours opposée à Basket Landes en jeunes. Mais évoluer dans son Sud-Ouest en LFB et en EuroLeague, il n’y a pas mieux. Basket Landes, ce ne sont plus les ennemis : ce sont maintenant des amis.

« Retourner à l’ASVEL pour porter le club encore plus haut »

On sait qu’au-delà de votre père, Freddy Fauthoux, votre famille est très branchée basket. Pourrait-on remplir l’Espace François-Mitterrand, la salle de 2 500 places de Basket Landes, avec toute votre famille ?

(Rires). Au moins 50% de ma famille est déjà abonnée donc c’est pas mal. Sans compter ceux qui viendront aux matchs de temps en temps.

Quel bilan faites-vous de votre première année à l’ASVEL ?

Un peu mitigé mais pas tant que ça. J’ai quand même vécu un quart de finale d’EuroLeague, j’ai joué toute l’année avec des filles de très hait niveau. Même si on s’arrête qu’en demi-finale de championnat de France, c’est la première fois que je vis des Playoffs à fond, car avec Tarbes, c’était injouable. C’était donc une année de découverte, même si je n’ai pas fait l’année espérée. J’en retire le meilleur.

Avec Basket Landes, je veux continuer d’apprendre et de montrer que je peux aider l’équipe. Mon objectif est de retourner à l’ASVEL pour porter le club encore plus haut. C’est notamment la raison pour laquelle on a resigné pour plus longtemps. Pendant la saison, je vais beaucoup rester en contact avec Paoline Salagnac (la directrice sportive de l’ASVEL). 

Propos recueillis à La Roche-sur-Yon,

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